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Extrême prématurité : les limites de la réanimation

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  • Extrême prématurité : les limites de la réanimation

    La réanimation néonatale a fait d'énorme progrès à un tel point qu'il faut aussi penser à ne pas tomber dans l'excès inverse et faire de l'acharnement thérapeutique pour les prématurés de moins de 25 semaines. Ce qui est déja un tout petit terme sachant qu'une grossesse arrive à terme à 9 mois soit 41 semaines a peu près.

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    La réanimation néonatale s'est beaucoup améliorée conduisant à faire vivre des prématurés de plus en plus petits, au prix d'un risque de séquelles que l'on ne peut ignorer. Jusqu'où peuvent aller les médecins, sachant que la science progresse sans arrêt ? Pour tenter de répondre, l'Académie de médecine vient de rendre public un rapport réalisé par un groupe de travail présidé par le professeur Claude Sureau et rédigé par le professeur Bernard Salle. La prématurité se développe du fait de l'augmentation des grossesses multiples consécutives aux procréations médicalement assistées : 0,5% des naissances concernent des enfants ayant moins de 28 semaines.

    «La prise en charge de l'extrême prématurité reste encore non consensuelle dans notre pays. Et les statistiques sur les résultats à court, moyen et long terme sont peu nombreuses, peut-on lire en introduction. La mortalité des prématurés de moins de 28 semaines d'aménorrhée (NDLR, nombre de semaines depuis les dernières règles de la mère) est de l'ordre de 25 à 30%. Mais les séquelles restent importantes et se maintiennent entre 15 à 20% des prématurés survivants.»

    Certaines études ont évalué avec dix ans de recul le devenir à long terme des enfants très prématurés. Elles font état notamment de troubles cognitifs (concentration, mémoire...) qui affectent essentiellement les prématurés de moins de 28 semaines. Par ailleurs, les techniques de prises en charge ont évolué au fil du temps, ce qui rend difficile une interprétation des données ou des statistiques sur des prématurés nés il y a plus de dix ans.

    Une décision individuelle

    En conclusion, les rapporteurs estiment qu'«après 25 semaines d'aménorrhée, l'expérience médicale et les données de la littérature justifient la mise en oeuvre de soins destinés à favoriser la survie du prématuré en salle de naissance, puis en unité de néonatalogie. Si les conditions sont réunies, il faut tout tenter pour sauver la vie d'un tel prématuré, mais il n'est pas acceptable de s'acharner de façon déraisonnable à sauver cette vie si les traitements entrepris viennent à être disproportionnés par rapport au bénéfice attendu en termes de durée et de qualité de vie.»

    En revanche, avant 25 semaines d'aménorrhée ou pour un poids inférieur à 700 grammes, les experts estiment que les séquelles à long terme sont importantes et frappent plus de 30% des prématurés. Les publications scientifiques démontrent d'ailleurs qu'à l'heure actuelle, un enfant de moins de 23 semaines n'a aucune chance de survie.

    «Il n'y a pas à l'heure actuelle de consensus sur le maintien en vie d'un tel prématuré en toutes circonstances : il s'agit d'une décision individuelle fondée sur l'expérience de l'équipe, prise après information et accord des parents. Si la réanimation a été efficace en salle de naissance, ultérieurement, au cours de l'hospitalisation, l'équipe doit tenir compte des complications qui peuvent handicaper de façon sévère le futur enfant et adapter sa conduite en fonction de celles-ci.»

    Dans tous les cas, l'information éclairée des parents est un élément essentiel pour ces décisions médicales souvent difficiles à prendre.

    Par Le Figaro
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