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Khaled Nezzar malmené par des jeunes à El Alia

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  • Khaled Nezzar malmené par des jeunes à El Alia

    Commémoration de l’assassinat de Mohamed Boudiaf

    Khaled Nezzar malmené par des jeunes à El Alia


    Plusieurs militants du Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic) ont interpellé ce vendredi 29 juin au cimetière d’El Alia à Alger, le général‑major à la retraite Khaled Nezzar, présent pour la commémoration du 20e anniversaire de l’assassinat du président Mohamed Boudiaf. L’ex‑chef d’état‑major de l’armée et ancien membre du Haut Comité d’État (instance mise en place après l’arrêt du processus électoral) a été pris à partie par des jeunes du Mouvement, qui l’ont accablé de questions sur l’assassinat de Boudiaf, mais aussi au sujet des disparus et des victimes, selon des éléments du Mjic. « C’est un jeune militant des droits de l’Homme qui voudrait vous parler (…) vous êtes responsable autant que les islamistes de ce qui s’est passé pendant vingt ans. Vous êtes responsable de ce que nous vivons aujourd’hui », lui dit Abdou Bendjoudi, responsable de la communication du Mjic.

    Un accompagnateur de Nezzar, agacé, tente de s’interposer mais l’ex‑général demande qu’on laisse parler son interlocuteur. « Je trouve indécent que vous veniez à la commémoration », poursuit alors Abdou. Réponse de Nezzar : « J’ai écrit six livres, vous n’avez qu’à les lire ! ». Ce à quoi le jeune militant réplique : « Mais, M. Nezzar, personne ne vous croit ! ». « C’est votre problème », rétorque sèchement l’ex‑chef d’état‑major. Et Bendjoudi de poursuivre : « Si votre peuple ne vous croit pas, c’est grave ».

    Autres questions soulevées par ces jeunes, dont Sabrina Zouaoui, également militante active du Mjic, la mort des 500 victimes d’octobre, les 200 000 victimes de la décennie noire et la question des disparus. « Je ne suis pas responsable […] moi, j’ai tout dit », répète à chaque fois Nezzar. « Qui est responsable alors ? » interroge Bendjoudi. Après ces échanges, Nezzar lâche une phrase lourde de sens, selon Bendjoudi. « La vérité vous la saurez demain […] l’Histoire jugera ».

    Ils étaient plusieurs dizaines à s’être déplacés pour rendre hommage au défunt président. Outre Khaled Nezzar, on a noté la présence de Reda Malek, Ali Haroun et l’ex‑général Touati. Il y avait également des acteurs de la société civile dont des membres de la fondation Matoub Lounès.


    TSA

  • #2
    Après ces échanges, Nezzar lâche une phrase lourde de sens, selon Bendjoudi. « La vérité vous la saurez demain […] l’Histoire jugera ».
    Cela veut clairement dire que La Verité n'est ni dans les 6 livres qu'il a écrit , ni dans la presse mercenaire à laquelle lui et ses acolytes dictaient ce qu'il fallait écrire. Les red'chefs de ts les quotidiens se souviennes du BRQ (bulletin de renseignements quotidien) qui les faisait fonctionner.
    Ce n’est pas parce qu’on a des idées fondées sur la religion qu’on est terroriste, et ce n’est pas parce qu’on se prétend moderniste ou démocrate qu’on ne l’est pas. Mahiou FFS assassiné le 4/11/1994

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    • #3
      L’ARMEE ALGERIENNE
      FACE A LA DESINFORMATION
      Khaled Nezzar
      Mohamed Maarfia
      L'ARMEE ALGERIENNE
      ET LE POUVOIR POLITIQUE
      6 - Mohamed Boudiaf
      Appelé au secours de son pays Boudiaf vint. Qu’importent les
      circonstances, la narration événementielle, les allés et venues, les
      conciliabules, le marathon pour parvenir à le convaincre et aboutir à la
      prestation de serment du 16 janvier 1992, d’autres en ont parlé, d’autres
      en parleront encore. Je veux dans cette page dire simplement mon
      émotion quand j’ai revu Mohamed Boudiaf sur le tarmac de l’aéroport
      Houari Boumediene.
      J’avais gardé de lui un souvenir très différent. Le souvenir d’un homme
      grand, presque maigre, brun, le regard sévère, distant, engoncé dans une
      gabardine grise, sous les chênes-lièges majestueux qui ourlaient une vaste
      clairière d’une forêt-bivouac à l’heure du retour au pays et alors que nos
      oreilles conservaient encore l’écho fracassant du canon. Nous étions
      heureux comme des enfants prodiges de lui présenter les armes à lui et à
      ses compagnons.
      D’emblée, j’ai compris que l’homme n’était ni distant ni froid ni sévère.
      Il était chaleureux et ouvert. Je travaillais avec lui chaque matin plusieurs
      heures, heures denses, intenses. Il avait tout oublié de l’Algérie et il
      faisait son réapprentissage avec des efforts pathétiques. Il recevait les
      après-midi et jusque tard le soir, pêle-mêle, des amis d’enfance, des
      personnalités politiques, d’anciens compagnons, des hauts fonctionnaires
      ou des simples citoyens. Son inexpérience de la scène algérienne, il la
      suppléait par une approche patiente et méthodique et aussi par une
      « préhension » instinctive des choses. Toutes les complexités, toutes les
      difficultés, toutes les lignes heurtées et sinueuses étaient amenées à
      résipiscence par un postulat igné qui imposait à leur cercle, à leur
      encerclement, son incontournable quadrature, sa simple rationalité.2
      C’est à mon initiative que les anciens collaborateurs de Chadli Bendjedid
      au palais d’El-Mouradia ont fait place nette. Mon souci participait d’un
      sentiment profond. La blancheur nouvelle avait besoin, pour garder son
      lustre, d’une virginité des hommes et d’une décontamination des murs.
      Mon parti-pris rencontra le souhait du Président qui désirait avoir à ses
      côtés des personnes, peut-être inexpérimentées sur le plan managérial,
      mais présentant la garantie que lui considérait comme primordiale …
      l’Algérie d’abord !
      N’y eut-il pas des moments de tension, de divergence d’approches sur la
      teneur, la méthode ou le rythme ? Bien sûr qu’ils existèrent. Ils furent
      nombreux. Ils donnèrent lieu à des discussions quelquefois véhémentes :
      Le Sahara occidental, le devenir du FLN, les réformes, l’épaisseur du
      gant de velours etc. Travailler avec le Président Boudiaf n’était pas
      toujours facile. La justesse de sa voie lui faisait considérer comme
      négligeables les obstacles, sans vouloir s’arrêter à l’évidence que tous ne
      l’étaient pas, mais Mohamed Boudiaf avait une extraordinaire capacité
      d’écoute et il savait se rendre avec humilité aux arguments du
      contradicteur lorsqu’il les jugeait justifiés. Lorsque, de temps à autre, il se
      laissait aller à évoquer le passé, c’était toujours une expérience
      enrichissante pour moi et je me sentais très fier d’être proche de celui qui
      s’était attaqué, les mains nues, à la citadelle coloniale. C’était un
      immense gage d’espoir pour l’avenir. Boudiaf était l’augure, l’annonce
      magique que l’Algérie s’en sortirait.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Jadis à Kenitra, quand il recevait, de temps à autre, des visiteurs venus de
        « là-bas », il parlait de ce qui aurait pu se faire et qui n’a pas été fait. Il ne
        regrettait pas une carrière politique contrariée. La sienne avait abouti et il
        concluait, fier de son extraordinaire bilan, « Ana rani aïch fel faïda ! » qui
        signifiait précisément : « mon bilan est l’indépendance de mon pays. La
        suite en ce qui me concerne, n’a pas d’importance ! » L’homme avait
        conquis jadis son eldorado mythique et il suffisait à son bonheur l’espoir
        qu’un jour il reverdirait. Il travaillait de toute son âme à préparer le
        miracle, sans acrimonie et sans rancune envers quiconque.
        Mohamed Boudiaf s’est tout de suite intéressé à l’armée, à ses capacités
        purement militaires, à son moral et à sa cohésion. Afin qu’il puisse se
        faire une idée plus précise, je lui ai remis un dossier de plusieurs
        centaines de pages concernant l’ANP. Chaque matin, je découvrais avec
        un immense plaisir que la partie gauche du dossier gagnait en hauteur sur
        la partie droite. Il lisait au cours de la nuit, annotait et soulignait des
        passages entiers. Lorsqu’il eût fini, il me dit : « Si Khaled, nous avons
        une armée ! » L’éclat qui animait son regard, l’intonation de sa voix,
        disaient sa fierté. Avant que j’aie pu dire un mot, il ajouta : « Expliquezmoi, Si Khaled, pourquoi des djounoud désertent d’une telle armée ? » Je 3
        lui ai répondu : « Combien, Monsieur le Président, y a-t-il eu de
        déserteurs et que représentent-ils en pourcentage par rapport aux effectifs
        de l’armée ? » Il frappa de sa main ouverte sur le bureau et rétorqua,
        indigné : « Quelques dizaines, je sais, mais c’est quelques dizaines de
        trop ! » Le grand patriote ne pouvait se faire à l’idée qu’il puisse exister
        un seul algérien porteur de l’uniforme capable de trahir.
        Lorsque, le 29 juin 1992, le général Toufik me téléphona pour
        m’apprendre qu’on venait d’attenter aux jours de Mohamed Boudiaf, un
        grand froid me saisit, puis un vertige. Je pensai d’abord à mon pays
        orphelin de tous ses grands hommes puis mes pensées revinrent à l’exilé
        revenu chez lui pour y mourir, à cette destinée racinienne…
        Tous les responsables de l’armée, et parmi eux le général Toufik et ses
        adjoints que certains ont voulu cibler, ont vécu comme un drame
        personnel la disparition tragique du président Mohamed Boudiaf. Des
        chefs des services de sécurité de l’armée que je croyais « blindés » contre
        l’émotion, eux qui avaient chaque jour sous les yeux l’horreur terroriste,
        ont cédé à des crises de larmes irrépressibles.
        « Ils ont tué Boudiaf ! », nous lançait-on au visage.
        Je n’ai jamais répondu à l’ignoble accusation. Il y a des blasphèmes
        auxquels la décence interdit de réagir. Les mots pour dire sa révolte ne
        parviennent jamais à traduire la colère de l’homme soupçonné
        injustement de parricide.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Pourquoi aurions-nous tué Mohamed Boudiaf ? Des années plus tard, il
          me reste une certitude : Boudiaf serait reparti immédiatement sur Kénitra
          s’il avait senti chez moi ou chez un de mes compagnons, n’eût été qu’un
          regard de travers, une crispation de la mâchoire, un mot plus haut qu’un
          autre.
          Lorsque les prisonniers de Serkadji s’étaient révoltés, tous les
          responsables, je dis bien tous, n’eurent qu’un souci : préserver la vie de
          Lembarek Boumaarafi l’assassin. Et pour cause !
          On a dit que l’assassinat de Mohamed Boudiaf a été commandité par une
          mafia politico-financière craignant les foudres de l’Incorruptible venu au
          pouvoir. Après l’affaire de Hadj Betou qui ce révéla être une banale
          infraction à la législation sur la détention d’armes, le président Boudiaf
          s’était rendu à l’évidence que la corruption n’était pas le fait de quelques
          « barons » du système retranchés dans des redoutes inexpugnables, mais
          le résultat de la dévalorisation de la notion d’Etat et du désordre moral
          qui en a découlé. La réglementation à outrance, le maquis de la
          procédure, la bureaucratie bête et méchante, l’inflation ont créé à tous les
          niveaux de l’administration des tyranneaux armés, d’une parcelle 4
          d’autorité qu’ils monnayaient comme des fonds de commerce. Avec la
          crise financière, et le passage sous les fourches caudines des institutions
          financières internationales, le pays était entré dans un système hermétique
          de trafics d’influence et de collusions.
          Mohamed Boudiaf a compris rapidement que le remède à ces maux
          généralisés passait d’abord par la revalorisation de la notion d’Etat. Il en
          préparait le premier fondement, c’est-à-dire une législature ayant la
          légitimité des urnes, lorsque la mort le surprit.
          Mohamed Boudiaf, en acceptant de répondre à l’appel au secours de son
          pays, a démontré aux forces patriotiques qu’il partageait leur analyse
          quant à la forfaiture des politiciens et de Chadli Bendjedid devenu le plus
          retors et le moins scrupuleux d’entre eux.
          Mohamed Boudiaf représentait pour nous, soldats de l’armée algérienne,
          la réhabilitation de l’alibi fondamental du combat indépendantiste : l’Etat
          national qui symbolise la souveraineté du peuple. Les incarnations
          passées : « l’Etat c’est moi ! », furent des déviations qui faillirent
          produire la pire des usurpations : l’Etat théocratique, la soumission de la
          majorité à un dogme. La première des opérations que le HCE a lancées
          sous le regard intraitable de l’homme du Premier novembre et dans la
          direction de son index pointé fut la réappropriation de notre identité
          idéologique gravée sur le frontispice de nos mairies, « par le peuple et
          pour le peuple ».
          L’assassinat du président Mohamed Boudiaf est le start, le vrai coup
          d’envoi du terrorisme Islamiste. Les attentats qui ont été perpétrés
          auparavant n’étaient qu’une répétition générale de l’offensive tous
          azimuts qui allait être déclenchée incessamment. L’élimination de cet
          homme considérable, qui avait le prestige de la Révolution de Novembre,
          a été applaudie par les intégristes. Ces derniers ont pensé que sa
          disparition allait enlever aux forces qui les combattaient leur dimension
          patriotique pour les réduire à une configuration plus facile à vaincre…
          « la junte » !
          AIS et GIA
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            Le choix de la lutte armée par les intégristes pour accéder au pouvoir n’a
            pas commencé après l’interruption du processus électoral, n’en déplaise à
            ceux qui soutiennent le contraire. Les agressions dans des cités
            universitaires contre les couples, les tenanciers de débits de boissons, les
            femmes soupçonnées de mœurs légères, ou tout simplement contre ceux
            qui refusaient l’accoutrement intégriste, ont été nombreuses et souvent
            sanglantes, tout le long de la période de la montée en puissance du FIS.5
            Abassi Madani et Ali Belhadj, de leur prison de Blida, ordonnent à leurs
            affidés en liberté ou dans la clandestinité d’organiser la lutte armée.
            L’AIS (Armée Islamique du Salut) voit le jour.
            Les maquis « bouyalistes » sont réanimés et leurs anciens chefs
            reprennent du service: Abdelkader Chebouti, Mansouri Méliani,
            Azzedine Baa etc… D’autres militants du FIS, surtout ceux qui ont
            toujours été partisans de la prise du pouvoir par la force, rejoignent
            Chebouti : Benaïcha, Kartali, Mekhloufi…
            Dans chaque hameau les bandes s’arment tant bien que mal, s’entraînent
            et attendent, en piaffant d’impatience, que leurs chefs qui courent de
            congrès en forums (certains chefs intégristes se sont usés à la tâche, y ont
            quelquefois laissé la vie) s’unissent et les engagent dans l’offensive finale
            contre Alger, ce repaire tant vilipendé des taghouts (tyrans).
            L’Algérois est caractérisé par un habitat tour à tour épars ou concentré.
            L’ancien jardin potager des colons français qui déversait ses abondances
            sur tous les marchés d’Europe a été détruir par la lèpre du béton. La
            démographie galopante y a engendré d’innombrables constructions
            anarchiques, malgracieuses. Des dizaines de milliers de personnes
            s’agglutinent dans ces bidonvilles à la merci des prêcheurs intégristes.
            Ces petits villages ont été vite érigés en républiques Islamisque de poche
            avec leurs mollahs, leurs polices des mœurs et leurs (tribunaux)
            populaires.
            Les chefs intégristes ne sont pas des enfants de chœur. Ils ont évalué avec
            réalisme les aspirations des gens à une meilleure vie. Un citoyen même
            salarié peut-il normalement acquérir une maison, se marier, voyager,
            acheter une voiture?
            Tous les aspects psychologiques de ce sentiment d’intense frustration (le
            désarroi des jeunes, l’humiliation, la soif de justice, la reconquête d’un
            ancrage identitaire) ont été pris en compte par les stratèges de la
            subversion pour un meilleur impact de leur propagande. Les Islamistes se
            sont posés en champions du changement immédiat, y compris par la
            violence. Leur rapide audience populaire a démontré la justesse de leur
            programme basée sur les préceptes de l’Islam utilisé comme catalyseur
            d’une situation de déséquilibre sociologique et de faiblesse de l’Etat. Ils
            sont parvenus à créer les conditions d’une agrégation des masses
            paysannes et urbaines autour du facteur religieux, perçu par ces dernières
            comme la meilleure voie vers la moralisation des mœurs et l’équité
            sociale.
            Avec le succès, les schismes intégristes qui avaient foisonné d’abord dans
            l’Algérois, ont commencé à accoucher de sigles multiples à partir de la
            matrice FIS : MIA, FIDA, GSPC et autres GIA. Le « I » était partout 6
            présent, long, droit, dur, inflexible, acéré, sans aucun état d’âme. Il n’a
            jamais été un dénominateur commun, tout juste un simple trait d’union,
            soulignant l’obédience générale des seigneurs de la guerre.
            Les anciens combattants de la légion arabe en Afghanistan ont été le
            noyau dur des « GIA » qui connaîtront une sinistre célébrité.
            Ces GIA ne sont pas nés par génération spontanée…
            Charles Cogan, ancien responsable de la CIA chargé de la division
            Proche-Orient, a révélé que son pays à déboursé trois milliards de dollars
            pour soutenir la rébellion afghane contre l’ex-Union soviétique. (Ils - les
            Afghans - étaient notre atout contre l’avancée communiste et nous
            devions les aider), a confié le responsable des services de renseignements
            américains, avant de préciser : (Mais nous ne nous faisions pas
            d’illusions). Des illusions, Abdallah Azzam était trop présent, trop direct
            pour que les Américains en fassent. (Après l’Afghanistan, rien n’est
            impossible !), clamait le chef de file de l’internationale Islamiste dès le
            milieu des années 80. Les propos de Azzam n’étaient pas des paroles en
            l’air. Avec son bras droit Tamimi Al-Adlani, un intégriste d’origine
            palestinienne, Azzam avait tissé un réseau dans pas moins de 38 Etats à
            travers l’Amérique du Nord. C’est que, aussi bien le premier, que le
            second, croyaient dur comme fer que l’Afghanistan ne pouvait être
            qu’une étape du grand djihad.
            Pour que le rêve devienne réalité, une première conférence se tient à
            Brooklin présidée par Azzam lui-même. Une autre se tient quelque temps
            après à Kansas-city, dans le Missouri. Des chefs sont choisis pour chaque
            pays : Bounoua Alis Abdallah Anas gendre de Azzam, chef du FIS à
            l’époque est désigné pour l’Algérie, Rachid Ghanouchi pour la Tunisie,
            Tewfik Mustapha pour la Jordanie et Youcef Qardhaoui pour l’Egypte.
            Azzam sera assassiné une année plus tard, en 1989 à Peshawar aux
            frontières pakistano-afghanes. La lutte contre le terrorisme international
            allait devenir d’autant plus difficile que les zizanies intestines
            commençaient à miner une mouvance que les Américains pensaient
            pouvoir laminer en s’attaquant à son chef spirituel. Mais au lieu de se
            rabougrir et disparaître, ce sont des dizaines de groupuscules qui naîtront
            à foison à travers les quatre coins du monde. La CIA venait de perdre son
            contrôle sur l’Islamisme armé !…
            Après la mort de Azzam, son cousin Fayiz prend le relais et, dès 1990,
            relance les appels au Djihad transfrontières à partir d’Atlanta. Fayiz
            Azzam ne s’accommode pas d’euphémismes : (Le sang doit couler. Nous
            devrons couper des mains, répandre le sang partout !). Plusieurs stands de
            tir sont recensés dans neuf Etats aux Etats-Unis. De véritables camps 7
            d’entraînement au maniement des armes sont ouverts et dont le principe
            sera exporté en Algérie, au Soudan, en Egypte et ailleurs.
            Avec Fayiz, c’est de l’action directe au discours ! Non que les
            successeurs d’Azzam fussent plus courageux, mais parce que
            l’administration américaine leur pavait inconsciemment la voie. La
            nébuleuse Islamiste était fort aise face à une administration nonchalante,
            des services de renseignements téméraires et un système judiciaire
            flexible à merci. (La liberté du culte et d’expression leur a servi de cadre),
            souligne Olivier Revel, qui regrette à demi-mot que les lois de son pays
            eussent empêché ses services d’agir à temps.
            Quand l’Egyptien Omar Abderrahmane est coopté à la tête de
            l’Internationale intégriste, il lance la fetwa contre le Président Sadate. Les
            services de renseignements américains le savent, mais ne réagissent pas.
            La justice américaine attendra jusqu’en 1994 pour lancer une série de
            condamnations après les attentats du World Trade Center. Abderrahmane
            est arrêté. Abdulwali Zindani, un intégriste yéménite (dont la télévision
            algérienne se faisait le relais dans les années 80), reprend les appels au
            djihad : toujours à partir des Etats-Unis. (Nous savions qu’ils - les
            Islamistes - fabriquaient des bombes et qu’ils transportaient des armes à
            l’étranger), confie Olivier Revel, ancien responsable du FBI.
            Sept ans plus tard, les deux tours jumelles s’écroulaient et des milliers de
            morts sont dénombrés. (La plus grande menace est venue de ce qu’on ne
            savait pas de quoi ils étaient capables), avoua le FBI le 11 septembre
            2001, lorsque Ben Laden sortit de l’anonymat…
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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            • #7
              Autres questions soulevées par ces jeunes, dont Sabrina Zouaoui, également militante active du Mjic, la mort des 500 victimes d’octobre, les 200 000 victimes de la décennie noire et la question des disparus. « Je ne suis pas responsable […] moi, j’ai tout dit », répète à chaque fois Nezzar. « Qui est responsable alors ? » interroge Bendjoudi. Après ces échanges, Nezzar lâche une phrase lourde de sens, selon Bendjoudi. « La vérité vous la saurez demain […] l’Histoire jugera ».
              500 victimes pour maîtriser Alger. comparé à ce qui se passe en Syrie aujourd'hui, on peut presque dire que c'est un sans faute.

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              • #8
                500 victimes pour maîtriser Alger. comparé à ce qui se passe en Syrie aujourd'hui, on peut presque dire que c'est un sans faute.
                Pourquoi comparer avec pire que soit?pourquoi comparer des gens sans armes avec des gens avec armes?

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                • #9
                  500 victimes pour maîtriser Alger. comparé à ce qui se passe en Syrie aujourd'hui, on peut presque dire que c'est un sans faute.
                  Certains ont carrément perdu le sens de la vie humaine

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