Abdelaziz Bouteflika veut s’exprimer dans le journal Le Monde. Mais il ne veut pas répondre aux vraies questions des journalistes de ce prestigieux quotidien français.
Début avril, le journal français demande un entretien au président algérien. Les services de la présidence refusent et proposent une interview avec le Premier ministre Ahmed Ouayhia que Le Monde publie le 6 avril, en pleine crise malienne. Pour s'exprimer dans Le Monde sans avoir à affronter les questions gênantes sur son bilan et la situation de la démocratie en Algérie, le pouvoir a trouvé une astuce. Faire réaliser par une agence de communication un supplément publicitaire de seize pages entièrement dédié à l'Algérie et le faire commercialiser avec l'édition du quotidien Le Monde.
Le journal français a joué le jeu. Il n'a pas clairement précisé que le supplément en question était une publicité. Mais c'était sans compter sur l'indépendance de la société des rédacteurs du Monde, qui représente les intérêts des journalistes et défend l'indépendance éditoriale du journal. Elle a vigoureusement réagi. Selon elle, le supplément « publicitaire » entretient « la confusion avec une information journalistique indépendante, tant sur le fond que sur la forme ». « L'appel de "Une" du quotidien ne fait nulle mention du caractère publicitaire et commercial de cette opération », déplore‑t‑elle.
Pour la Société des rédacteurs, « ce supplément nuit gravement à la crédibilité du journal et au travail des rédacteurs du Monde ». Mais il ne nuit pas uniquement à la crédibilité du journal Le Monde. Il illustre d'abord l'amateurisme de ceux qui dirigent l'Algérie, incapables de mener concrètement une opération de communication, confondant un grand journal indépendant avec un magazine panafricain. Cette opération montre aussi une grande méconnaissance du monde des médias en France par les autorités algériennes.
Mais comment un pays représenté à Paris par un ambassadeur retraité peut‑il comprendre les rapports de force et le mode de fonctionnement d'une vraie rédaction ? Ensuite, ce supplément, dans lequel le président et les principaux ministres du gouvernement se sont exprimés, est un affront aux Algériens. Choisir un média français pour parler de l'Algérie à l'occasion du cinquantenaire de son indépendance est incompréhensible d'autant que la parole du président Bouteflika est rare en Algérie. Les Algériens, cinquante ans après l'indépendance, mériteraient un peu plus de respect et un pouvoir moins amateur dans ses actions.
tsa
Début avril, le journal français demande un entretien au président algérien. Les services de la présidence refusent et proposent une interview avec le Premier ministre Ahmed Ouayhia que Le Monde publie le 6 avril, en pleine crise malienne. Pour s'exprimer dans Le Monde sans avoir à affronter les questions gênantes sur son bilan et la situation de la démocratie en Algérie, le pouvoir a trouvé une astuce. Faire réaliser par une agence de communication un supplément publicitaire de seize pages entièrement dédié à l'Algérie et le faire commercialiser avec l'édition du quotidien Le Monde.
Le journal français a joué le jeu. Il n'a pas clairement précisé que le supplément en question était une publicité. Mais c'était sans compter sur l'indépendance de la société des rédacteurs du Monde, qui représente les intérêts des journalistes et défend l'indépendance éditoriale du journal. Elle a vigoureusement réagi. Selon elle, le supplément « publicitaire » entretient « la confusion avec une information journalistique indépendante, tant sur le fond que sur la forme ». « L'appel de "Une" du quotidien ne fait nulle mention du caractère publicitaire et commercial de cette opération », déplore‑t‑elle.
Pour la Société des rédacteurs, « ce supplément nuit gravement à la crédibilité du journal et au travail des rédacteurs du Monde ». Mais il ne nuit pas uniquement à la crédibilité du journal Le Monde. Il illustre d'abord l'amateurisme de ceux qui dirigent l'Algérie, incapables de mener concrètement une opération de communication, confondant un grand journal indépendant avec un magazine panafricain. Cette opération montre aussi une grande méconnaissance du monde des médias en France par les autorités algériennes.
Mais comment un pays représenté à Paris par un ambassadeur retraité peut‑il comprendre les rapports de force et le mode de fonctionnement d'une vraie rédaction ? Ensuite, ce supplément, dans lequel le président et les principaux ministres du gouvernement se sont exprimés, est un affront aux Algériens. Choisir un média français pour parler de l'Algérie à l'occasion du cinquantenaire de son indépendance est incompréhensible d'autant que la parole du président Bouteflika est rare en Algérie. Les Algériens, cinquante ans après l'indépendance, mériteraient un peu plus de respect et un pouvoir moins amateur dans ses actions.
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