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La déshumanisation guette la révolution tunisienne

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  • La déshumanisation guette la révolution tunisienne

    Les poursuites contre le doyen de la Faculté de la Manouba, Habib Kazdaghli, menacé de 5 ans de prison, dévoilent le visage faussement démocratique du pouvoir islamiste.

    L’été commence à Tunis sous l’accablant soleil du mensonge. L’homme qui symbolise le combat contre l’obscurantisme, le doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, Habib Kazdaghli, risque 5 ans de prison, accusé d’avoir giflé une étudiante en niqab. Son procès a été ajourné hier au 25 octobre après que les faits reprochés aient été requalifiés, autrement dit considérablement aggravés, par le tribunal.

    On assiste ainsi, dans le pays qui a lancé les révolutions arabes, à ce qui symbolise leur détournement et leur enlisement : la métamorphose des victimes en coupables- comme Habib Kazdaghli constamment agressé et menacé de mort- et la montée en puissance d’une tyrannie religieuse qui se donne des airs de pieuse démocratie.

    Nous avons relaté tout au long de cette année les persécutions auxquelles sont en butte les enseignants de la Manouba, doyen en tête. Habib Kazdaghli et son équipe voulaient simplement et uniquement faire respecter la loi tunisienne à l’université : à savoir l’impossibilité pour un enseignant de transmettre son savoir, son « humanité », selon le beau nom ancien et classique de cette faculté, à une étudiante qui, elle, masque intégralement son visage.

    Cette étoffe avec laquelle elle dissimule ses traits résume la déshumanisation effrayante du système qui veut régner en Tunisie et s’approprier le pays de Bourguiba en mutilant son histoire et son génie.

    Ne nous y trompons pas : les poursuites contre Habib Kazdaghli et la jouissance avec laquelle la justice tunisienne envisage de l’embastiller dévoilent le visage d’un régime qui ne vaut guère mieux que la défunte dictature. Loin de s’inscrire comme un épisode mineur des bouleversement post-Ben Ali, cet acharnement symbolise, dans le pays arabe le plus proche de nous, le plus familier, et peut-être le plus aimé, la décomposition générale de l’espérance jaillie en janvier 2011 dans les rues de Tunis pour se propager vers le reste du monde arabe.

    Les révolutionnaires arabes ont tous été trahis, récupérés, violés comme les jeunes Egyptiennes de la place Tahrir, accusés d’insulte aux valeurs religieuses comme bloggueurs et bloggueuses, hainement poursuivis dans les rues et les facultés par les hordes salafistes comme les semeurs d’espoir de Tunis.

    Je laisse aux experts -qui se sont constamment trompés sur le destin de l’islamisme politique- les distinctions pseudo-savantes entre salafisme et Frères Musulmans. Le bon sens, l’Histoire et l’actualité nous rappellent que ces deux catastrophes sont nées du même giron imbécile: la secte wahhabite partie d’Arabie Saoudite pour transformer depuis quatre décennies l’Islam en cauchemar mondialisé.

    L’acharnement du tribunal tunisien contre Habib Kazdaghli en dit long. C’est le salafisme contre lequel il s’est défendu, ce sont les poignards réels des talibans maghrébins qui entendaient égorger le savoir et ses représentants – souvenons-nous de l’horreur algérienne des années 1990 !- mais ce sont les faux avocats du droit qui accusent les victimes de la terreur de terroriser leurs bourreaux ! On assiste ainsi à la démonstration éclatante de la collusion entre le pouvoir islamiste et sa branche armée salafiste. De même, les artistes dont on a brûlé les œuvres à la Marsa le mois dernier sont accusés d’offense à la religion.

    Tout se tient, un fil rouge court des Frères féroces – comme la grande romancière algérienne Latifa Ben Mansour qualifiait les Frères musulmans- à leurs djihadistes amis.

    L’arrivée, hier, au tribunal du doyen de la Manouba a été saluée par les derniers démocrates tunisiens, par ses confrères de l’université, par les journalistes que le pouvoir déteste et veut livrer à un peuple manipulé, par le fondateur du nouveau parti anti-liberticide Beji Caïd Essebsi qui dirigea la Tunisie jusqu’aux élections du 23 octobre dernier. On a vu la courageuse éudiante Khaoula Rachidi qui, elle, défendit le drapeau national contre les barbares acharnés à le remplacer par leur chiffon noir au faîte de la Manouba. On a entendu l’hymne de la patrie tunisienne sur des lèvres qui l’ont chanté face aux flics de Ben Ali tandis que les islamistes, en pleine révolution, se terraient prudemment chez eux. C’est de cette coordination des énergies que peut renaitre une alternative à la déshumanisation en marche.

    Car la révolution est morte, assassinée par l’islamisme qui fait chaque jour la preuve de son allergie pour la démocratie. Cessons donc de répéter niaisement qu’elle est le bien absolu et qu’il lui faut du temps. C’est sa résurrection, aujourd’hui, qui importe, à travers la défense des vrais démocrates tunisiens, fils du droit, des humanités et des lumières.
    Rédigé par Martine Gozlan-
    mariane
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    c est pas les islamistes qui ont renverse le regime de ben ali,ils doivent etre mis hors jeu,je regrette le temps de ben ali ,il les ecrasais sans chichi,ils n osait meme pas porter la barbe.

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    • #3
      Au moins eux, ils respectent les choix du peuple contrairement à l'Algérie et l'Egypte!

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      • #4
        c est pas les islamistes qui ont renverse le regime de ben ali,ils doivent etre mis hors jeu,je regrette le temps de ben ali ,il les ecrasais sans chichi,ils n osait meme pas porter la barbe.
        n est cepas makieva
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Maintenant, même le président fait grève . c'est malheureux
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