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La fille du Sultan et la fille du Vizir L’Algérie des contes et légendes par Nora Aceval:

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  • La fille du Sultan et la fille du Vizir L’Algérie des contes et légendes par Nora Aceval:

    La fille du Sultan et la fille du Vizir -L’Algérie des contes et légendes par Nora Aceval:

    1.Autrefois, un grand Sultan était fiancé à une belle princesse très vertueuse qui habitait un pays fort lointain. A la bonne saison, il chargea une caravane de présents somptueux et entreprit le voyage qui devait le conduire chez le Sultan, son futur beau-père, pour célébrer le mariage.
    Cette princesse fort aimable avait pour amie la fille du Vizir à laquelle elle était liée par un serment.

    — Ecoute ! Je jure que si je me marie la première, je t’emmènerai avec moi ! Mais si jamais c’est toi qui te maries la première, je te suivrai, lui avait-elle promis.
    Après les festivités qui durèrent sept jours et sept nuits, la caravane du retour se prépara. Des réserves d’eau, des cruches de café, des nourritures de toutes sortes furent chargées sur les mules. La route s’annonçait longue et il fallait nourrir tous les gens du Sultan. Sur les chameaux on disposa des coffres contenant les toilettes, les parfums les plus rares et les bijoux les plus précieux.
    Une Jehfa (palanquin) pour la mariée fut dressée sur la plus belle des chamelles. Mais au moment de partir la princesse déclara :
    — Ecoutez ! J’emmène la fille du Vizir avec moi. Vous lui apporterez des présents aussi somptueux que les miens. Je veux qu’elle bénéficie des mêmes faveurs que moi.
    La fille du Vizir reçut les mêmes présents que la fille du Sultan. Mais lorsque les servantes la coiffèrent, elles découvrirent avec horreur qu’elle avait une mèche recouverte de poux et une autre recouverte de lentes. La princesse, elle, possédait une mèche en or et une en argent. Les jeunes filles furent parées séparément, mais elles furent installées sous la même Jehfa. La caravane s’ébranla peu à peu et s’éloigna au son de la musique, des chants, des rires et des youyous.
    Sur la route, la fille du Vizir qui était en réalité rongée par la jalousie et la haine, profita des bruits de la fête et planta dans le crâne de la princesse une aiguille ensorcelée avant de la pousser en dehors du palanquin. En touchant le sol, la princesse se transforma en perdrix.
    La caravane continua sa route avec la fille du Vizir qui paradait sous sa Jehfa. Lorsque le cortège arriva au pays du jeune Sultan, les serviteurs se précipitèrent pour descendre la mariée avec son amie. Surpris de ne trouver qu’une seule jeune fille, ils demandèrent :
    — Mais où est l’autre femme ? Vous étiez bien deux ?
    — Je suis la fille du Sultan. La fille du Vizir a rebroussé chemin. Elle a trahi notre serment, expliqua l’usurpatrice.
    Le marié, n’ayant jamais vu sa fiancée, ne soupçonna rien. Elle cachait bien ses mèches pullulant de poux et garnies de lentes. Cependant, il était déçu car il ne la trouvait ni jolie, ni aimable comme on le lui avait rapporté.
    Quant à la fille du Sultan transformée en perdrix, elle vola jusqu’aux jardins du palais, se posa sur une haute branche et chanta ce refrain à l’attention du jardinier :
    — Ô jardinier ! Toi qui as planté des poiriers et des grenadiers ! Comment se passent les jours de la fille du Vizir chez le Sultan ?
    L’homme répondit, malgré lui :
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel

  • #2
    — La fille du Vizir règne et se prélasse dans la soie et le satin. Elle a engagé des tamiseuses, des rouleuses de couscous et ses servantes travaillent pour elle.
    2. A ces mots, la perdrix pleura et la pluie tomba. Le jardinier reçut l’averse et rentra, chez lui, tout mouillé et attristé.
    La fois suivante, il répondit à la perdrix :
    — La fille du Vizir est délaissée par le Sultan. Elle se fait battre et travaille comme une servante.
    A ces mots, la perdrix rit et le soleil brilla. Le jardinier rentra chez lui sec et souriant.
    — Cela se produisait souvent et le jardinier, selon la réponse qu’il donnait, rentrait chez lui tantôt mouillé et triste, tantôt sec et souriant.
    Un jour, le Sultan l’interrogea car il avait remarqué qu’il rentrait parfois tout trempé alors que le soleil brillait :
    — Par Dieu ! Que t’arrive-t-il ? Comment se fait-il que la pluie tombe sur toi alors que nous, nous n’en recevons pas une goutte ?
    Le jardinier révéla alors au Sultan la chose incroyable qui lui arrivait :
    — Oh ! Monseigneur permets-moi de tout te raconter. Une perdrix se pose sur une branche et me dit ce refrain : «Ô jardinier ! Toi qui as planté des poiriers et des grenadiers ! Comment se passent les jours de la fille du Vizir chez le Sultan ?» Le jour où je lui réponds : «La fille du Vizir règne et se prélasse dans la soie et le satin. Elle a engagé des tamiseuses, des rouleuses de couscous et ses servantes travaillent pour elle !», la perdrix pleure et la pluie tombe sur moi. Lorsque je lui annonce : «La fille du Vizir est délaissée par le Sultan. Elle se fait battre et travaille comme une servante», la perdrix sourit et le soleil brille.
    — Tu mens ! lui dit le Sultan.
    — Puisque tu ne me crois pas, viens avec moi. Tu te cacheras et je parIerai avec la perdrix.
    Le Sultan suivit son jardinier et se cacha derrière un buisson. La perdrix se posa sur la branche et chanta :
    — Ô jardinier ! Toi qui as planté des poiriers et des grenadiers ! Comment se passent les jours de la fille du Vizir chez le Sultan ?
    Le jardinier répondit :
    — La fille du Vizir règne et se prélasse dans la soie et le satin. Elle a engagé des tamiseuses, des rouleuses de couscous et ses servantes travaillent pour elle.
    La perdrix pleura et la pluie tomba.
    Le jardinier et le Sultan reçurent une averse sur la tête et furent trempés jusqu’aux os. Le lendemain ils retournèrent à nouveau et la perdrix chanta. Le jardinier répondit cette fois-ci :
    — La fille du Vizir est délaissée par le Sultan. Elle se fait battre et travaille comme une servante.
    A ces mots, la perdrix rit et le soleil brilla. Intrigué, le Sultan décida d’éclaircir ce mystère. Il demanda à son jardinier de garder le secret et consulta la vieille Settout (que Dieu la maudisse !). Il lui raconta l’histoire de la perdrix qui chantait et Settout conclut qu’il fallait la capturer.
    L’Algérie des contes et légendes par Nora Aceval:
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    • #3
      Le Sultan:

      Le sultan et sa femme, qui avaient peur de mourir sans laisser d’enfant mâle, priaient jours et nuits, faisaient des aumônes, consultaient les plus illlustres médecins, visitaient tous les marabouts du pays, mais en vain. Après bien des années, la sultane mit au monde un garçon. La veille de sa naissance, alors que la sultane faisait sa sieste, un vieillard à barbe blanche lui apparut en rêve et lui dit :
      « Tu auras un fils, il aura toutes les qualités attendues chez un prince. Il sera beau, intelligent, courageux, téméraire, mais lorsqu’il atteindra l’âge adulte il tombera si gravement malade que sa vie sera en danger et qu’il ne il sera guéri que si vous consentiriez un gros sacrifice. » Et il disparut laissant la pauvre femme ébranlée.
      « Comment faire ? » se lamentait-elle, elle dont la joie provoquée par la naissance du prince commençait à s’émousser. « Comment faire pour aider mon fils ? » Les années passèrent. Le garçon grandissait en beauté, courage et témérité, comme l’avait prédit le vieillard.
      Lorsqu’il fut en âge de prendre femme, son père demanda et obtint pour lui la main de la fille du sultan voisin. Le mariage devant être célébré à la fin de l’été après les moissons, tout le pays s’activait en vue des noces qui devaient être inoubliables, car le jeune prince était aimé et estimé de tous autant pour sa bonté et sa générosité que pour sa bravoure et son intelligence. La sultane voyant son fils en bonne santé oublia le rêve et avec lui ses craintes jusqu’au jour ou le prince qui revenait à travers champs vit une jeune fille qui avançait en titubant une cruche sur la tête.
      Elle fit encore quelques pas puis s’écroula. La cruche en tombant se cassa en plusieurs morceaux et l’eau se répandit sur le sol. Le prince se précipita et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il découvrit une éblouissante jeune fille aux longs cheveux d’un noir d’ébène éparpillés autour d’elle. Toute la beauté et toute la grâce étaient gravées sur ses traits et sa silhouette mais ses vêtements quoique propres étaient ceux d’une miséreuse. Le prince, émerveillé, la contempla longtemps puis se secoua comme s’il sortait d’un rêve. Il l’aida à se relever. En voyant sa cruche cassée elle éclata en sanglots.
      «
      Oh, ma cruche, ma belle cruche que mon père m’a ramenée du souk. Que vais-je lui dire pour me justifier ? »
      N’ayez crainte, lui dit le prince, des cruches semblables, il y en a plein le souk.
      Hélas, mon bon seigneur, hélas nous sommes pauvres et mon père, pour m’acheter cette cruche, s’est privé durant une semaine d’un remède qu’il prend lorsqu’il fabrique le charbon. Mon père, seigneur, est charbonnier, et c’est lui qui alimente tout le palais en charbon.
      N’ayez crainte vous dis-je, demain à l’aube une cruche aussi belle vous attendra devant chez vous.
      Rassurée, elle partit. Le prince resta longtemps debout à l’endroit ou elle était tombée puis il partit à son tour. Il envoya sur le champ un domestique au souk, avec ordre d’acheter une cruche et de la déposer devant la maison du charbonnier.
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      Gödel

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      • #4
        Toute la journée, le prince fut obsédé par la vision de la jeune fille, et le soir il ne put fermer l’oeil tant cette vision était vivace dans son esprit. Cet état de chose dura plusieurs jours, au point que le jeune homme en perdit le goût du sommeil et ne se restaurait que rarement. Sa situation était sans issue, car il ne voulait pas se marier avec la fille du sultan mais avec la fille du charbonnier. Au bout de quelques temps, le prince tomba gravement malade, ne trouvant aucune solution à son problème. Ses parents affolés firent venir tous les médecins du pays, mais aucun ne put déceler la nature de cette mystérieuse maladie. Il dépérissait à vue d’oeil sous le regard impuissant de ceux-ci.
        «
        De quoi souffres-tu mon cher petit ? » lui demandaient-ils. «
        Le mal dont je atteint, nul ne peut le guérir à moins d’un sacrifice que je suis incapable de vous demander » répondit-il.
        Ils eurent beau le questionner, il ne leur révéla absolument rien. La fille du charbonnier eut vent de cette maladie, car les serviteurs, étant très bavards, racontaient à qui voulait les entendre que le prince était possédé. Moyennant une pièce d’argent, elle pria une servante chargée de l’entretien de la chambre où il reposait de lui permettre de lui rendre visite au moment où il serait seul. Aussitôt qu’il la vit, il se sentit mieux et lui fit part de ses sentiments.
        «
        Oubliez-moi sire, oubliez-moi, je ne suis pas digne d’être votre femme car je suis de condition très modeste. Je suis moi-même très perturbée depuis que je vous ai vu mais hélas je me fais une raison.
        Rendez-moi au moins visite, la pria le prince, en l’absence de mes parents ; j’en donnerai moi-même l’ordre à la servante. » Elle le lui promit et partit. Un jour, alors que la sultane somnolait près de la couche de son fils, le vieillard réapparut et lui dit : « Votre fils peut guérir à condition que vous acceptiez de lui donner la fille du charbonnier pour épouse. En bon fils, il ne veut pas vous faire de la peine mais votre peine sera beaucoup plus grande si vous refusez et qu’il mourra ». La sultane se réveilla en sursaut en psalmodiant le nom de Dieu et maudissant Satan. « La fille du charbonnier ? Mais qui est donc cette fille qui a rendu mon fils si malade ? Mérite-elle au moins un pareil sacrifice ? Dès demain j’irai la voir ».
        Le lendemain, très tôt et sans rien dire à personne, elle se déguisa et partit vers la maison du charbonnier qui se trouvait à l’entrée de la forêt. En voyant la maison si vétuste, ellle frissonna, se cacha derrière un arbre et attendit. Un moment après, une jeune fille belle comme le jour apparut sur le seuil. « Ah ! Je comprend pourquoi mon fils est si malade, dit-elle. Mais une telle alliance est impossible. Il faut qu’elle et ses parents quittent le pays ; alors l’envoûtement quittera le corps de mon fils. ». Toujours déguisée, ellle se présenta à eux et leur dit : (© publié par Tamurth.net)« La sultane, ma maîtresse m’envoie vous dire que son fils est tombé en léthargie depuis qu’il a vu votre fille. Vous comprenez aisément qu’il lui est impossible de vous demander sa main, alors elle vous demande de quitter le pays à moins que… à moins que votre fille ne tisse une étoffe de soie si légère et si belle qu’elle n’aura pas son pareil dans tout le royaume. Mais si l’étoffe n’est pas prête dans deux jours alors vous vous en irez ».Elle partit laissant la jeune fille et ses parents désemparés. Peu après, la jeune fille reçut la visite de la servante qui lui dit que son maître désirait la voir. Elle la suivit et raconta au prince tout ce qui venait d’arriver.
        «
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        Gödel

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        • #5
          Va, lui dit le prince, va dans la forêt et raconte tout au grand mûrier.
          Mais comment un arbre pourra-t-il m’aider ? lui dit-elle.
          Va, répond le prince et fais-moi confiance. »
          Arrivée devant le mûrier, elle se mit à pleurer à chaudes larmes. « Mon Dieu, mon Dieu comment vais-je m’en sortir ? Comment vais-je faire pour éviter l’exil à mes parents ? ». Alors le mûrier eût pitié d’elle ; il secoua très fort ses branches afin de réveiller tous les vers à soie qui s’y trouvaient et leur tint ces propos : « Je veux que vous vous mettiez tous à l’ouvrage et que vous tissiez très vite la plus belle étoffe qu’il m’ait été donné de voir, sinon je dessécherai toutes mes feuilles et vous n’aurez plus rien à manger ». Les vers à soie, apeurés, commencèrent à tisser, à tisser la plus belle et la plus arachnéenne étoffe qui pût exister. Ils travaillèrent tant et si bien qu’au bout de deux jours, la toile fût finie. Lorsque la sultane, toujours déguisée, la vit, elle blêmit et dit : « Tout ceci est fort bien mais ma maîtresse désire cette fois que vous récupériez le collier de perles qu’elle portait et qui s’est cassé l’an dernier près du bassin derrière le palais ».
          Cette fois-ci, la jeune fille dit au prince qu’il lui était impossible de surmonter cette nouvelle épreuve.
          «
          La solution se trouve au seuil de ta maison, répondit-il ; va, que Dieu t’assiste et te vienne en aide. »
          L’esprit ailleurs, elle marcha, marcha jusqu’à la maison de ses parents. Alors, du pied et sans le vouloir, elle foula une fourmilière. Sentant alors quelques fourmis sur sa jambe, ellle s’agenouilla pour réparer les dégâts. Tout en s’excusant, elle leur fit part des raisons de son chagrin. La reine des fourmis ordonna alors à ses ouvrières de restituer les perles qui se trouvaient au fond de la fourmilière. Les perles retrouvées, la sultane n’ayant plus aucune excuse accepta que son fils épouse l’humble fille. Les noces prévues pour la fille du sultan furent célébrées en grandes pompes en l’honneur de la fille du charbonnier.
          Et le prince, guéri et heureux, vécut très longtemps avec celle qui lui était destinée depuis sa naissance.


          Info Soir
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          Gödel

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          • #6
            Djet7, je n'ai pas compris la morale de la première histoire ?
            Pour savoir ce que c'est que s'enrichir en donnant, il faut aimer!

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            • #7
              djet7

              je pense que l'édition des textes littéraires sur un site forum exige une mise en page...il faut écrire en double ligne et le format ne doit pas dépassées 400 pixel sinon le lecteur se fatigue..il faut je crois transformé le texte en image voici un exemple

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              • #8
                Djet7

                Elle est tellement passionnante cette histoire que je voulais lire la suite , Merci bcp
                je me permets de rajouter la 2ème partie

                du31
                Bonne idée , mais c'est pas évident de le faire

                Voilà la suite de l'histoire de la fille du sultan et la fille du vizir

                Intrigué, le Sultan décida d’éclaircir ce mystère. Il demanda à son jardinier de garder le secret et consulta la vieille Settout (que Dieu la maudisse !). Il lui raconta l’histoire de la perdrix qui chantait et Settout conclut qu’il fallait la capturer.
                — Mais elle est trop haut perchée, le temps de grimper, elle s’envolerait, objecta le Sultan.
                — Laisse-moi faire, je dois rester seule et je la capturerai sans la blesser, promit la vieille.
                Elle enleva de la résine d’un tronc d’arbre et en fit badigeonner les hautes branches. La perdrix se posa, chanta et lorsqu’elle voulut s’envoler, ses pattes restèrent collées sur la branche. 3. Settout l’attrapa et l’emporta chez elle. Une fois sous sa tente, elle se mit à caresser l’oiseau. En passant les doigts sur les plumes de la tête, elle trouva une aiguille qu’elle arracha. En un clin d’œil la perdrix devint une femme d’une éclatante beauté. Elle raconta toute son histoire à la vieille qui décida de l’adopter et lui cacha toute la vérité sur le Sultan.
                — C’est une simple perdrix qui chante, déclara-t-elle au Sultan qui oublia vite l’événement.
                Quelque temps plus tard, l’un des bergers du Sultan chassa une perdrix qu’il mit de côté en se disant :
                — Je vais rôtir cette perdrix pour mon Sultan.
                Mais le soir venu, il l’oublia dans sa poche. Quand tout le monde fut endormi et que toutes les lumières furent éteintes, il se dit à haute voix :
                — Comme c’est dommage, j’ai oublié de rôtir cette perdrix que j’ai chassée pour mon Sultan.
                Le Sultan qui ne dormait pas encore l’entendit et cria de sa place :
                — Il est encore temps de me la préparer car j’en ai très envie.
                — Mais je n’ai pas où la rôtir. Tous les feux sont éteints, il n’y a que le feu de Settout qui brille au loin.
                — Emmène-la chez la vieille et fais-la rôtir. Ensuite rapporte-la moi, ordonna le Sultan.
                En réalité, la lumière que le berger voyait était émise par l’éclatante beauté de la fille du sultan et non par le feu.
                Lorsque le berger arriva chez Settout, saisi par la splendeur de la jeune fille, il oublia la perdrix qu’il venait de poser sur les braises du kanoun. Elle se calcina et le berger cria :
                — Ho ! que vais-je dire au Sultan ? Il va me châtier.
                La jeune femme le rassura :
                — Ne crains rien, je vais te confectionner une perdrix avec cette pâte à pain que je cuirai. Tu la donneras à ton Sultan et il la prendra pour une vraie. Avec une grande dextérité, la princesse modela une véritable perdrix. Tout y était parfait : les ailes, les pattes, les yeux, le bec. Une fois dorée par la cuisson, elle semblait réelle. Le berger remercia la jeune femme et porta le don au Sultan qui déclara, étonné :
                — Etrange, c’est bien une perdrix et pourtant elle a un goût de pain. Berger ! Dis-moi la vérité ou je te coupe la tête.
                Le berger avoua :
                — Monseigneur ! Je vais tout te révéler : la vraie perdrix, je l’ai laissée brûler dans l’âtre de Settout tant j’ai été distrait par la beauté de sa fille. La lumière que j’avais vue au loin, ne venait pas du feu mais de la splendeur de cette jeune fille. Et comme j’étais désespéré, elle a modelé une perdrix avec de la pâte.
                — Mais la vieille Settout n’a pas d’enfants, comment peux-tu parler de sa fille ? s’étonna le Sultan.
                4. Monseigneur ! Elle a bien une fille et pas n’importe laquelle. Sa beauté a provoqué chez moi un choc. Et je suis sûr qu’aucun homme n’a jamais possédé une femme pareille. Même pas tes nobles ancêtres.
                — Ah bon ! Je vais aller vérifier et si je ne trouve pas cette grande beauté, je te coupe la tête.
                Le Sultan se rendit chez Settout dès le lendemain. Il arriva à pied sans faire de bruit et regarda discrètement à l’intérieur de la tente. Il vit alors la jeune femme qui se coiffait. Ses cheveux étaient déliés et retombaient sur ses genoux comme des flots soyeux. Il remarqua les mèches d’or et d’argent qui scintillaient. Il resta un moment médusé et se ressaisit.
                — Oh Settout ! appela-t-il.
                Elle se précipita à sa rencontre :
                — Sois le bienvenu Sidi (Monseigneur) ! fit-elle toute mielleuse.
                — Je veux que tu me dises d’où vient cette jeune femme qui vit chez toi et fabrique des perdrix aussi parfaites que celles qui sont en chair et en os.
                — C’est ma fille.
                — Non, c’est faux. Il y a plusieurs années que tu vis sur mes terres et je sais que tu n’as pas d’enfant. Si tu ne me révèles pas tout, je te fais trancher la tête.
                Settout avoua en pleurant :
                — O Sidi ! Je vais tout te dire : cette femme est celle qui est venue avec la fille du Vizir. C’est elle la fille du Sultan, ta véritable épouse. La fille du Vizir l’a ensorcelée en lui plantant une aiguille dans le crâne. Elle l’a transformée en perdrix, celle qui venait chanter dans ton jardin. Lorsque je l’ai délivrée de l’enchantement, j’ai été tentée de la garder avec moi tant elle est belle. Je te demande pardon.
                Le Sultan emmena aussitôt la princesse avec lui au palais et fit venir sa femme. Celle-ci se montra confuse et se jeta aux pieds de la fille du Sultan, son amie d’antan.
                — Un serment sacré nous liait, déclara la princesse. Moi je l’ai respecté, mais toi tu l’as trahi. Comment veux-tu que je te pardonne ? Qui pourra me garantir que tu ne vas pas me nuire à nouveau ?
                La fille du Vizir ne reçut pas le pardon. Le jardinier l’emmena dans le jardin et la jeta au fond d’un puits.
                Le Sultan organisa de nouvelles noces et tout le pays entendit parler de l’histoire de la perdrix qui chantait pour retrouver son époux.
                Elle a pris le feu, le feu, j’ai pris la route, la route !
                Elle a mangé du Diss, j’ai mangé du Rfiss !
                « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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                • #9
                  OK du31 je ne savais pas le faire ,donc le ferais pour les autres contes qui me restent ou tu m'aideras a le faire
                  Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                  Gödel

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