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Conte kabyle merveilleux

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  • Conte kabyle merveilleux

    Il était une fois une femme mariée à un homme cruel. Dès qu’un bébé voyait le jour il l’égorgeait au grand désespoir de sa femme. Un jour, il partit pour un long voyage. Durant son absence son épouse mit au monde un garçon. Elle l’éleva deux années durant avec amour.
    Quand elle apprit le retour de son mari, elle confia son fils à la voisine en lui faisant promettre de garder le secret. Cette dernière accepta avec joie.

    L’enfant grandissait et avait coutume de jouer devant chez lui. Dès qu’il voyait l’homme apparaître, il lui disait : « Que le salut soit sur toi, ô mon père ». Intrigué, l’homme regardait, puis passait son chemin. Il en fut ainsi tous les jours. à la fin, excédé par cet état de fait, l’homme en fit part à sa femme. (© publié par Tamurth.net)Il la chargea de dire à la voisine que si le garçon persistait à lui souhaiter la bienvenue et à l’appeler « père », il le tuerait.

    Malgré la mise en garde de sa mère adoptive, l’enfant récidiva. L’homme entra dans une violente colère.
    Craignant alors que son mari ne mette la menace à éxécution, la vraie mère prit son fils sur son dos et abandonna son domicile. Elle marcha longtemps…

    La nuit la surprit au bord de la mer. Elle avisa au loin une belle maison, s’en approcha et y pénétra. Un vrai château : elle trouva là un vieil ogre qui agonisait ; il avait dévoré tous les habitants… Un instant après il rendit l’âme ; la mère le traîna jusqu’au bord de l’eau et le poussa dans les flots.
    Elle prit alors possession des lieux, et vécut heureuse avec son fils. Les années passèrent…

    Le garçon s’était métamorphosé en un beau jeune homme. Sans cesse, il demandait des nouvelles de son père ; sa mère lui répondait évasivement. Elle ne voulait pas qu’il sache la vérité. Néanmoins il insista tant et si bien que sa mère finit par satisfaire sa curiosité. Elle sortit de la maison et lui déclara :
    « Vois-tu ces champs qui s’étendent à perte de vue, ces gens qui y travaillent, ces bêtes qui y paissent ? Eh bien, toute cette contrée appartient à ton père : bêtes et gens ».

    Emerveillé par cette nouvelle, le jeune homme interpelle les paysans occupés à ramasser du blé :
    « Holà, braves gens qui travaillez chez mon père !… »

    Les paysans levèrent la tête mais ne répondirent point. Le soir, quand ils virent leur maître, ils lui apprirent au’un jeune homme les avait appelés. Qui était-il ? Le maître se dit qu’il s’agissait certainement de son fils disparu avec sa mère quelques années plus tôt. Il dit aux paysans :
    « Demain, s’il renouvelle son appel, répondez-lui. »

    Le lendemain, quand le jeune homme les appela, ils levèrent la tête et répondirent en choeur :
    « Nous t’écoutons !
    - Dites ceci à mon père : ma mère a abandonné avec moi le domicile conjugal, Dieu a veillé sur nous, elle m’a construit un château au bord de l’eau. »

    Le soir donc, les paysans transmirent le message à leur maître. Ce dernier ne douta plus qu’il s’agissait en effet de son fils. Comment faire pour se débarasser de ce garçon dont il ne voulait pas entendre parler ?
    Après mûre réflexion, il se tourna vers les paysans et leur dit :
    « Demain, quand mon fils vous appellera, vous lui répondrez ceci :
    puisque ta mère a abandonné son domicile, et qu’elle t’a construit un château au bord de l’eau, puisque Dieu a veillé sur vous, il te faudra pour le château des portes en bois d’ébène que tu iras chercher dans la montagne lointaine. Fais-le et prouve-moi que tu es un homme ! »

    Le lendemain, quand l’homme apprit que son père le soumettait à une dure épreuve, il eut beaucoup de chagrin, il se confia à sa mère qui lui dit :
    « Mon cher fils, ton père es un monstre, il veut se débarrasser de toi. Tu sais bien que le bois d’ébène est difficile à acquérir, la montagne recèle beaucoup de dangers.
    - Qu’à cela ne tienne ! Par Dieu, je prouverai à mon père que je suis un homme, je m’en vais. »
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel

  • #2
    l sella son cheval et prit le départ pour la montagne. Deux jours plus tard, il revint à la maison triomphant. Il monta les portes et fenêtres en bois d’ébène. Au matin suivant, il sortit et annonça aux paysans qu’il avait réussi dans son entreprise ; il les chargea d’avertir son père. Ce dernier, en apprenant la nouvelle, fut très étonné. « Mon fils est brave » se dit-il.
    Il déclara aux paysans :
    « Demain, vous direz ceci à mon fils : puique ta mère a abandonné le domicile conjugal et que Dieu a veillé sur vous, puisqu’elle t’a construit un château au bord de l’eau et que tu l’as doté des portes et fenêtres en bois d’ébène, il te faudra les peindre avec du lait de lionne. »

    Le lendemain, quand le jeune homme apprit par les paysans que son père le soumettait à une seconde épreuve, il se mit à pleurer. Sa mère essaya de le consoler :
    « Je te l’avais bien dit, ton père veut ta mort, il use de stratagèmes pour se débarrasser de toi.
    - Où pourrais-je trouver du lait de lionne ?
    - Il te sera difficile d’en avoir mon fils : les fauves te dévoreront. »

    Après réflexion, le jeune homme alla trouver le vieux sage. Il lui raconta son histoire et lui demanda conseil. « C’est une difficile entreprise pour toi jeune homme. Il te sera difficile d’atteindre ton but. Néanmoins voilà ce que tu devras faire : achète une vache, égorge-la, puis coupe-la en morceaux de viande au pied d’un arbre. Cache-toi dans un coin et attends. »
    Le jeune homme suivit à la lettre les conseils du vieux sage. Tapi dans un coin il attendait… Peu après, les fauves, attirés par l’odeur de la chair fraîche, s’approchèrent de l’arbre et se régalèrent. La lionne, repue, se détacha du groupe et dit à haute voix :
    « Je jure par Dieu que je donnerai à l’auteur de cet acte généreux tout ce qu’il demandera, même si c’est du lait ».
    A ces mots, le jeune homme sortit de sa cachette, il s’avança vers la lionne en disant :
    « Justement c’est ce qui m’amène.
    - Hum ! si je n’avais pas prêté serment, je t’aurais dévoré ».

    Elle se tourna, présenta ses mamelles au jeune homme. Il remplit alors une outre de lait et s’en retourna chez lui content. Sa mère fut heureuse de le revoir.

    Le lendemain, dès que le soleil se leva, il sortit et annonça la nouvelle aux paysans. Ces derniers en avisèrent leur maître dès leur retour des champs.

    A l’annonce de la nouvelle, le père resta muet de surprise. Néanmoins, il ne désarma pas ; il avait à proposer à son fils une épreuve plus ardue. Il déclara donc à ses ouvriers :
    « Demain vous direz ceci à mon fils : Puisque ta mère a abandonné son domicile, et qu’elle t’a construit un château au bord de l’eau, puisque Dieu a veillé sur vous et que tu as doté le château des portes et fenêtres en bois d’ébène, puisque tu les as peintes avec du lait de lionne, il te faudra maintenant ramener chez toi la fille de l’empereur des ogres. »

    Le lendemain, quand le message lui fut transmis, le jeune homme devint anxieux. Sa mère le dissuada d’entreprendre un long voyage pour satisfaire la volonté d’un père cruel. Sourd aux supplications de sa mère, le jeune homme sella son cheval et s’éloigna de chez lui au triple galop. Il voyagea trois jourd durant… Il arriva enfin dans un pays étranger et se renseigna auprès des habitants. L’un d’eux lui dit :
    « Je sais où habite la fille de l’Empereur des Ogres mais je te déconseille d’y aller.
    - Pourquoi donc ?
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel

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    • #3
      - La fille en question habite au septième étage d’un palais, elle est sous la garde de quatre-vingt-dix-neuf ogres. Ce sont ses frères et quiconque s’approche du palais met sa vie en danger.
      - Qu’à cela ne tienne, j’irai la retrouver ! »

      Il acheta alors une vache, l’égorgea, puis la coupa en quatre-vingt-dix-neufs morceaux qu’il mit dans un sac, et il prit la direction du château. Il arriva à la nuit tombante. Il descendit de cheval et déposa les mor-ceaux de viande devant la porte. Les ogres, attirés par l’odeur de la chair fraîche, sortirent du château et se régalèrent. Repus, ils déclarèrent tous en choeur :
      « Nous jurons par Dieu d’épargner la personne qui nous a permis de bien manger. En outre nous lui promettons tout ce qu’elle nous demandera même si c’est notre soeur. »

      à ces mots, le jeune homme sortit de sa cachette et leur dit :
      « Justement, c’est pour cela que je suis venu.
      - Hum, si nous n’avions pas prêté serment, nous t’aurions dévoré. Notre súur nous est aussi chère que la prunelle de nos yeux. Prends-la mais avant de partir, prends ceci. »

      Ils découpèrent chacun à leur tour un morceau de leur peau et ils mirent tout cela dans un sac qu’ils tendirent au jeune homme en lui disant :
      « Aussitôt que tu te sentiras en danger, tu jetteras les morceaux de peau dans le feu. »

      Le jeune homme acquiesça, aida la jeune fille à monter en selle et disparut dans la nuit…

      Après avoir longtemps galopé en compagnie de la fille de l’Empereur des Ogres, il arriva en vue de son château. Sa mère angoissée, l’attendait au seuil de la maison. Dès qu’elle le vit, elle se jeta dans ses bras en sanglotant. Le lendemain au lever du jour, le jeune homme annonça aux paysans qu’il avait réussi dans son entreprise et les pria d’aviser son père.

      Quand ce dernier apprit la nouvelle, il entra dans une violente colère ; puisque son fils avait échappé à tous les dangers, il le tuerait lui-même : il chargea les paysans d’annoncer à son fils qu’il lui déclarait la guerre. Quand le jeune homme apprit la nouvelle, il fut consterné. à la joie de la veille, succéda la tristesse : la mère et son fils pleurèrent à chaudes larmes.

      Le père regroupa tous les hommes valides des trois tribus de la région et leur distribua des armes. Ils encerclèrent le château et se préparèrent à l’attaque.

      Stoïques, la mère et son fils s’en remirent à Dieu. La fille de l’Empereur des Ogres apparut alors, tenant entre ses mains le sac que lui avaient remis ses frères. Elle le jeta dans le feu et, un moment après, les ogres apparurent dans un nuage de fumée et de poussière. à la vue des ogres, les soldats prirent peur ; Le père du jeune homme était parmi eux, et pensa : « Mon fils est un homme véritable ! »

      « Mère, dit le jeune homme, mon père t’a fait du mal, il faudrait qu’il soit châtié. Comment le reconnaître ?
      - C’est celui qui porte un burnous blanc et une calotte rouge » répondit la mère. Le jeune homme donna aux ogres l’ordre d’exterminer tous les soldats et de n’épargner que son père. Ce qui fut fait sur le champ.
      Peu après, il invita son père à rentrer au château et demanda à sa mère de chauffer une grande bassine d’eau. Il lui présenta un beau costume en lui disant :
      « Je veux que tu prennes un bain dans cette eau de jouvence, mais avant cela tu prononceras ces paroles : « ÔDieu tout puissant, débarrasse-moi de mes rides et cheveux blancs et redonne-moi l’ardeur de mes vingt ans. »

      Lorsque l’eau devint bouillante, le père plongea dans la bassine tout en prononçant la formule magique. Le miracle ne se produisit pas. Le père mourut, brûlé vif, à la satisfaction du jeune homme et de sa mère qui furent ainsi vengés…

      Voilà, mon histoire a suivi le lit de l’oued
      Je l’ai racontée à des fils de seigneurs
      A moi, que Dieu pardonne
      quant aux chacals, qu’il leur en cuise
      Adapté du Kabyle par Ali BENMESBAH
      Contes Algériens. Christiane Achour et Zineb Ali-Benali
      Media-Plus Algérie (1993) L’harmattan, 1989.
      Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

      Gödel

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      • #4
        Enfin!!!!!
        Heureuse de savoir qu'il y a quelqu'un qui a pensé à sauvegarder une partie du patrimoine culturel!

        Une bonne initiative! c'est un peu notre tarass Boulba à nous
        Pour savoir ce que c'est que s'enrichir en donnant, il faut aimer!

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        • #5
          excellent

          encore une autre s'il te plait !!!!
          si tu en as d'autres , n'hésite pas de les poster , c'est un régal de les lire

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          • #6
            Merci pour le partage

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            • #7
              Hello

              L'art du conte, un trésor transmis de génération en génération

              Même ayant pris de l'âge, j'adore que ma mère me conte encore nos fameux contes

              Le travail le plus complet qui a été réalisé jusque là c'est bien celui de Léo Frobenius, sous le titre : Contes kabyles qui se décline en 4 volumes

              Vol 1, La sagesse
              Vol 2, Le monstrueux
              Vol 3, Le fabuleux
              Vol 4, Autres contes fabuleux


              Un travail de qualité


              ../..
              “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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              • #8
                Hello l'imprévisible

                Je ne connaissais pas ce Léo Frobenius. Merci pour l'info.

                Perso, je connais les livres de Taos Amrouche (dont les comptes sont les plus proches de celles de mon père), Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun.

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                • #9
                  Retour aux sources.

                  Djet7,
                  Merci pour ce précieux cadeau.
                  C'est un régal de replonger dans cette enfance qui nous a offert tant de magie.
                  Dernière modification par Yastasinas, 26 juillet 2012, 01h41. Motif: coquille.
                  "Je naîtrai libre et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur..." M.D.

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                  • #10
                    Envoyé par Janelle
                    encore une autre s'il te plait !!!!
                    si tu en as d'autres , n'hésite pas de les poster , c'est un régal de les lire
                    +1000.

                    Je soutiens ta demande car elle garde vivace la féerie de cet imaginaire populaire sur FA.
                    "Je naîtrai libre et je choisirai pour mon nom des lettres d’azur..." M.D.

                    Commentaire


                    • #11
                      c'est avec grand plaisir que je partage ces contes de notre patrimoine Janel YASTA en voila une autre bonne lécture.
                      Balajoudh et l’Ogresse Tseriel:
                      Mieux vaut dormir la nuit en ayant des soucis qu’en ayant des remords
                      Balajoudh vivait dans les montagnes de Kabylie. Il n’était pas bien riche. Il avait en tout et pour tout 3 sous en poche. Un jour, il va au marché, et après avoir bien regardé, il s’achète une figue Elle n’était pas bien grosse, alors il l’a dégustée jsuqu’à la dernière bouchée. A la fin il ne lui restait dans les mains qu’une petite queue.
                      Il est allé dans son jardin et il l’a semée en lui disant :
                      Toi demain, il faut que tu aies germé, sinon prends garde à toi.
                      Et le lendemain, la petite queue avait pris racine Alors il lui a dit :
                      Toi demain, il faut que tu aies poussé, sinon prends garde à toi !
                      Le lendemain, dans son jardin, une belle pousse sortait de terre avec des petites feuilles vertes. Balajoudh lui a dit.
                      Toi demain, il faut que tu sois devenue un figuier sinon prends garde à toi.
                      Et le lendemain, au beau milieu de son jardin se trouvait un magnifique figuier. Balajoudh lui a alors dit :
                      Toi demain, il faut que tu me donnes de belles figues bien mûres, sinon prends garde à toi.
                      Et le lendemain matin, les branches de son figuier croulaient sous le poids des figues elles étaient tellement grosses et appétissantes que d’en parler j’en ai l’eau à la bouche !
                      Alors Balajoudh est monté sur son figuier pour goûter à ses belles figues. Il en a mangé une, puis deux et quand il a été rassasié, il s’est mis à crier :
                      Qui veut des figues, de belles figues bien mûres !
                      Seulement, il était midi, l’heure la plus chaude de la journée. Il faisait une chaleur à tuer un âne et les gens étaient chez eux.
                      Les gens oui, mais pas l’ogresse TSERIEL qui rôdait dans les parages. Lorsqu’elle a entendu Balajoudh, elle s’est approchée et lui a dit :
                      Moi, mon fils, donne-moi de tes bonnes figues
                      Balajoudh a bien reconnu Tsériel (qui ne la connaît pas dans le pays ! Et il sait qu’il faut s’en méfier. Seulement, on lui a enseigné le respect qu’il doit aux anciens. Alors il lui dit :
                      Ces figues sont à toi, vieille mère, tu n’as qu’à te servir. Mais Tsériel lui répond.
                      Mon fils, tu sais bien que je suis vieille et à moitié aveugle. Allez, cueille-moi quelques figues.
                      Balajoudh a cueilli quelques figues qu’il a tendues à Tsériel. Aussitôt, elle l’a attrapé par le bras, l’a fourré dans un grand sac avec les figues, a mis le sac sur ses épaules et la voilà partie. Dans le sac, Balajoudh se disait.
                      Pauvre de moi qui vais mourir si jeune, moi qui aime tellement la vie.
                      Et voilà qu’il entend un clapotis….
                      Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                      Gödel

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                      • #12
                        Mais oui, c’est la rivière qui se trouve au pied de la colline. Alors, il demande à Tsériel.
                        Vieille mère, as-tu fait ta prière ? Tsériel s’arrête.
                        Non pour sûr je n’ai pas fait ma prière aujourd’hui ! Et la voila qui pose le sac, et qui se met à faire ses ablutions comme on doit faire avant la prière.
                        Pendant ce temps, Balajoudh s’empresse de sortir du sac et de le remplir de pierres. Puis, il prend ses jambes à son cou. Lorsque Tsériel a fini sa prière, elle remet le sac sur ses épaules et continue sa route. En chemin elle dit :
                        Eh mon fils, tu es bien plus lourd que tout à l’heure, tu as dû manger les figues. Mais, retire donc tes genoux et tes épaules, ils me font mal..
                        Une fois rendue chez elle, elle appelle sa fille Vetelis. Il faut que je vous dise que Vetelis est une beauté… Eh oui, elle n’a qu’un oeil et pas n’importe quel oeil : un oeil blanc signe suprême de beauté chez les ogres. Tsériel dit à sa fille :
                        Fais chauffer la marmite, le repas est dans le sac. Lorsque l’eau fût bouillante, Tsériel a versé le contenu du sac qui l’a éclaboussée et a cassé la marmite :
                        Ah maudit Balajoudh, il m’ajoué un méchant tour mais je me vengerais.
                        Le lendemain elle est retournée dans le jardin de Balajoudh. Il était perché sur son figuier et il criait à qui voulait l’entendre.
                        Qui veut des figues des belles figues bien mûres ?
                        Moi, mon fils s’écrie Tsériel. Baljoudh sait qu’il doit se méfier et il sait aussi le respect qu’il doit aux anciens.
                        Alors il lui dit :
                        Tu n’as qu’à te servir, vieille mère !
                        Mais mon fils, tu sais bien que je suis vieille et à moitié aveugle alors s’il te plaît… Balaloudh cueille quelques figues et quand il les tend à Tsériel, elle l’attrape par le bras, le fourre dans son sac et pose le sac sur ses épaules et la voilà partie.
                        “Pauvre de moi qui aime tant la vie et vais mourir si jeune” se lamentait Balajoudh. Et voilà qu’il entend le clapotis de la rivière. Il dit à Tsériel :
                        Vieille mère as-tu fait ta prière aujourd’hui ? Tsériel s’arrête et répond.
                        Demain mon fils, je la ferai demain. Et elle reprend sa route. Arrivée chez elle, elle appelle Vetelis.
                        Prépare la marmite, le repas est dans le sac…
                        Balajoudh tente le tout pour le tout et dit à Tsériel :
                        Regarde vieille mère comme je suis maigre Fais moi grossir etje serais bien meilleur à manger.
                        Tu as raison, mon fils, tu n’es pas bien gros.
                        Et à ces mots elle le plonge dans une grande jarre en terre remplie de dattes et elle lui dit :
                        Mange mon fils, autant que tu voudras. Dans une semaine je viendrais voir si tu as grossi.
                        La semaine passe, bien trop vite pour Balajoudh, et quand Tsériel lui demande de passer un doigt hors de la jarre. (© publié par Tamurth.net)Balajoudh ne passe pas son doigt, non non il tend une épine qu’il avait dans sa poche et lorsque Tsériel la touche, elle lui dit :
                        Tu es encore trop maigre mon fils, reste encore une semaine et surtout n’oublie pas de bien manger !
                        Balajoudh mange et la semaine passe encore trop vite pour lui. La semaine passe, Tsériel s’approche de la jarre et lui demande de montrer un doigt. Balajoudh lui tend une brindille cette fois. Tsériel s’écrie :
                        Mais cela ne va pas du tout, mon fils, tu es encore trop maigre. Ecoute je te laisse encore une semaine dans la jarre et dans une semaine, que tu sois gros ou maigre je te mangerais.
                        Pauvre de moi, pensait Balaj oudh, pour qui le temps passait trop vite.
                        A la fin de la semaine, Tsériel dit à sa fille :
                        Prépare le couscous, tue balajoudh, coupe-le en petits morceaux et mets-le à mijoter dans une bonne sauce avec des épices. Moi je vais chercher le reste de la famille pour les inviter au festin.
                        Aussitôt Tsériel partie, Vetelis a sorti Balajoudh de lajarre. Elle tenait un couteau à la main. Balajoudh qui n’avait rien à perdre lui dit :
                        On parle de ta beauté jusque dans notre village et je sais comment te rendre encore plus belle.
                        L’oeil blanc de Vetelis est devenu rouge de plaisir et elle lui a dit :
                        Dis-moi comment tu fais ?
                        Eh bien, je peux te faire des tatouages avec du henné. Mais il me faut un couteau.
                        Vetelis n’a pas réfléchi, elle a tendu son couteau à Balajoudh qui s’en est emparé et… l’a tuée. Puis il a enfilé sa robe et mis son foulard sur la tête. Et il s’est mis au travail. Il a coupé Vetelis en petits morceaux, Il l’a mise a cuire avec des épices, de temps en temps, il tournait bien pour que ça n’attache pas. La table était mise et le repas servi quand Tsériel est arrivée avec la famille. Ils étaient aussi nombreux que vous aujourd’hui.
                        Tout le monde s’est installé pour manger. A un moment, un petit cousin s’est écrié :
                        Oh, on dirait bien la main de la cousine Vetelis. Tout le monde a levé la tête et s’est arrêté de manger
                        Alors Tsériel a dit :
                        Mange donc et arrête de faire ton intéressant.
                        Plus tard, une petite cousine s’est écriée :- Oh mais c’est l’oeil blanc de la cousine Vetelis et là, silence et l’on a fait passer l’oeil blanc. Et oui, c’était bien l’oeil de Vetelis. Mais alors, où était donc la cousine Vetelis ?
                        Eh bien, elle n’était plus là, parce que Balajoudh avait pris les jambes à son cou.
                        Et le conte dit que depuis ce jour Tsériel lui court après mais qu’elle ne l’a toujours pas rattrapé.


                        .
                        Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                        Gödel

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                        • #13
                          Le rusé et le simplet Conte Kabyle

                          Dans les montagnes de Kabylie vivaient un vieux et une vieille. Ils avaient 2 fils. L’un était rusé, l’autre simplet. Et oui c’est parfois comme ça dans une famille.

                          Un jour le vieux père dit à ses fils :
                          - Mes fils, nous sommes vieux et fatigués. Voilà venu le moment de nous venir en aide. Demain vous irez au champ pour retourner la terre à notre place.

                          Le lendemain matin, le vieux leur remet deux pioches (parce que là-bas la terre est dure à travailler) et la mère une sacoche contenant des olives et un morceau de pain pour le repas.

                          Le chemin est long jusqu’au champ et il fait si beau. Alors, ils jouent tout le long du chemin à cache-cache et ils grimpent aux arbres pour dénicher des nids…, jouer ça donne faim. Ils s’installent donc pour manger les olives et le pain avant de repartir. Arrivés au champ, il fait trop chaud pour travailler. Alors les deux frères s’installent sous un olivier et font une grande sieste. Hum !

                          Quand ils se réveillent, la journée est presque finie :
                          - Ah quoi bon travailler ?

                          Alors, ils ramassent quelques branches de bois mort pour le feu et rentrent à la maison.

                          Une fois arrivés, leur vieux père demande :
                          - AIors mes fils vous avez bien travaillé ?

                          Les deux frères hochent la tête pour dire, oui !

                          Et le père ajoute :
                          - Demain vous sèmerez des fèves et des petits pois. Le lendemain matin le père leur remet un sac contenant des fèves et des petits pois bien tendres et la vielle mère une sacoche avec les olives et le pain pour le repas.

                          Les deux frères repartent. Il fait si beau, tellement beau, qu’ils jouent tout le long du chemin et qu’ils grimpent encore aux arbres pour dénicher des nids Puis, comme ils ont faim, ils s’installent pour manger. Ils mangent les olives et le morceau de pain et comme ils ont encore faim, ils prennent une poignée des fèves et de petits pois. lls sont si tendres et si croquants, qu’ils en mangent une deuxième puis une troisième et bientôt, il ne reste plus rien dans le sac.

                          Alors ils repartent. Arrivés au champ, il fait trop chaud pour travailler… Les deux frères s’installent donc à l’ombre de l’olivier et font une grande sieste hum !

                          Quand ils se réveillent, la journée est presque finie et ils n’ont plus rien à semer. Alors, ils ramassent quelques branches de bois mort et rentrent à la maison.

                          Là, le vieux père leur demande :
                          - Aors mes fils, vous avez semé ? Les deux frères se contentent de hocher la tête.

                          Et le père ajoute :
                          - Demain, vous irez arroser.
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                          Gödel

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                          • #14
                            Et le temps a fait ce qu’il avait à faire, il a passé. Chaque jour, ils allaient au champ et revenaient sans avoir travaillé. L’hiver est venu, le vieux père les envoyait de temps à autre pour surveiller si tout poussait.

                            Et puis, l’abeille s’est mise à bourdonner et l’oiseau à chanter. Le printemps était là. Les paysans alentour, remontaient de leurs champs des paniers remplis de fèves et de petits pois qu’ils allaient vendre au marché. Le vieux père a dit à ses fils :
                            - Demain vous irez faire la récolte. Le lendemain, ils sont repartis avec un âne chargé de deux grands paniers. En chemin, ils n’ont pas joué, ils n’avaient pas trop envie.

                            Arrivés de bonne heure au champ le Simplet a dit à son frère :
                            - Qu’est ce qu’on va faire, nous n’avons rien à récolter ?

                            Le simplet lui a répondu :
                            - Regarde cette plume que j’ai dans ma main. Je vais la lancer en l’air. Là où elle tombera, nous ferons notre récolte. Il a lancé la plumé qui s’est envolée dans les airs, ils l’ont suivie avec leur âne. Ils ont traversé un ruisseau et voilà que la plume se pose dans un champ.extraordinaire !

                            Il ya là toutes sortes de fleurs et de plantes gigantesques… et dans un coin du champ, des fèves et des petits pois gros comme ça.

                            Ils attachent leur âne à un arbre et se mettent à remplir les paniers, Seulement, ce qu’ils ne savent pas c’est que ce champ appartient à Tseriel L’ogresse. Et elle se tient là cachée derrière un arbre en se disant :
                            - Patience mes petits, patience…

                            En attendant, elle a mangé l’âne et lorsque les deux paniers étaient remplis à ras bord, elle a surgi devant les deux garçons :
                            - Alors mes fils, que faites-vous dans mon champ ?

                            ils ont tout de suite reconnu Tseriel et ils ont baissé la tête et se sont mis à trembler. Tseriel a ajouté :
                            - Il se fait tard, vous ne pouvez pas rentrer chez vous à cette heure. Vous mangerez et dormirez chez moi ce soir !

                            Et Tseriel les a fait rentrer dans sa maison. Là, elle a demandé au simplet :
                            - Qu’est-ce que tu manges, du couscous de blé ou du couscous de cendre ?

                            Le simplet n’a pas réfléchi et a dit :
                            - Du couscous de blé !
                            - Eh bien, tu auras du couscous de cendre ! et puis elle a demandé au rusé
                            - Et toi mon fils, qu’est-ce que tu veux manger ?

                            Le rusé a répondu :
                            - Du couscous de cendre vieille mère !

                            Après ce repas, ils se sont couchés. Le simplet s’est aussitôt endormi. Le rusé lui ne dormait pas. Il savait bien que personne n’était jamais ressorti vivant de chez l’ogresse et il se demandait quoi faire.
                            Dernière modification par djet 7, 26 juillet 2012, 02h14.
                            Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                            Gödel

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                            • #15
                              Il a eu une idée. Il est allé trouver Tseriel et lui a dit :
                              - Vieille mère, parfois la nuit je me réveille et je fais du bruit. Je ne voudrais pas tedéranger, toi qui nous a si bien accueillis. Aussi dis-moi comment le sommeil fait-il pour entrer en toi.

                              L’ogresse lui a répondu :
                              - C’est facile mon fils ! Lorsque tu entendras dans mon ventre tous les animaux que j’ai mangés alors tu peux être sûr que je dors.

                              Le rusé s’est recouché, mais il ne dormait que d’un oeil. C’est alors qu’il a entendu son âne braire dans le ventre de Tseriel et puis une vache meugler, un mouton bêler et 3 poules caqueter.

                              Il a réveillé le Simplet qui dormait à poings fermés et il a ouvert la porte de la maison. Puis il lui a dit :
                              - Fais bien attention la porte, mon frère. Le simplet a donc pris la porte sur son dos.

                              Et ils étaient là dehors à courir, le rusé devant et le simplet qui soufflait derrière. Voilà que le rusé aperçoit un buisson d’épines. Il dit alors à son frère :
                              - Fais bien attention aux épines ! Et le simplet, qu’est-ce qu’il a fait ? Il pose la porte et a pris les épines sur son dos. Et puis ils ont continué de courir. Plus loin, le rusé voit une pierre il dit à son frère :
                              - Mon frère, fais bien attention à la pierre. Et le simplet qu’est- ce qu’il fait ?

                              Il pose les épines et prend la pierre sur son dos. Encore plus loin le rusé aperçoit un olivier qui barre le chemin. Il dit à son frère :
                              - Fais bien attention la pierre. Et le simplet, qu’est-ce qu’il fait ? Il pose la pierre, arrache l’olivier et le porte sur son dos. Et voilà que devant le rusé, se trouve une rivière profonde et infranchissable. Il s’arréte et dit son frère :
                              - Que faire, nous ne pouvons plus avancer ?

                              Il se retourne et voit l’olivier sur le dos de son, frère. Il lui dit :
                              - Quelle bonne idée tu as eu mon frère !

                              Le Simplet dépose l’olivier au bord de l’eau. Ils grimpent sur le tronc et emportés par le courant ils s’éloignent…

                              Bientôt, ils aperçoivent leur village, partout des cris et de la lumière. C’est que tout le village est à leur recherche. Lorsqu’on les reconnaît, personne n’en, croit ses yeux.

                              Alors le rusé dit :
                              - Père, mère, nous avons menti

                              Et la vielle mère lui répond :
                              - Je sais mon fils mais que m’importe les fèves et les petits pois, puisque vous nous êtes rendus…

                              Et c’est ainsi que mon conte finit

                              un autre pour demain soyez sages
                              Dernière modification par djet 7, 26 juillet 2012, 02h16.
                              Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                              Gödel

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