Des réseaux pieds-noirs et émigrés se concertent à paris
Manœuvres autour du lobby algérien en France
Un lobby algérien en France est en gestation. La constitution d’un tel groupe, auquel participe activement l’association France-Algérie, pour dynamiser et “protéger” les intérêts algériens en France, intervient à un moment où l’on constate une nette augmentation des échanges économiques, alors que le volet politique demeure prisonnier d’une vision encore passionnée.
Paradoxalement, ce volet est pris en charge par des initiatives “périphériques” du monde associatif qui a transcendé toutes les réticences relevées dans le monde politique.
L’un des premiers partenaires commerciaux de la France, l’Algérie est restée toutefois en marge des grandes manœuvres de promotion que de nombreux pays ont entreprises, notamment les voisins, et qui ont eu un impact positif.
Malgré l’intensité des échanges, leur diversification et la présence accrue d’une communauté active, à la faveur du retour de la stabilité dans le pays, l’Algérie a favorisé les circuits traditionnels dans ses rapports à l’étranger. Les réseaux d’amitié se sont multipliés. Ils manifestent leur présence sur tous les fronts par une nouvelle vision du rapprochement entre les États et les peuples. C’est le cas de l’association France-Algérie qui a vite pris en charge des questions politiques sensibles pour étendre ses actions à l’économique. Elle est derrière une grande partie des initiatives entre l’Algérie et la France, que ce soit dans le cadre du traité d’amitié encore en souffrance, le rapprochement entre les deux peuples avec, en prime, une “réconciliation” entre les pieds-noirs et leur pays de naissance. Depuis le début de l’année, 40 000 pieds-noirs ont visité l’Algérie. L’association France-Algérie fondée en juin 1963 est pour quelque chose dans ce regain de confiance. France-Algérie serait, selon toute vraisemblance, derrière cette idée de lobby algérien. Toutefois, l’on ne sait toujours pas comment ni quelles seront les personnalités qui intégreront ce lobby.
Aux États-Unis où les lobbies sont institutionnalisés, les objectifs bien précis, les membres sont “recrutés” selon des critères de décision, de poids politique et d’influence. Ils se recrutent parmi les élus, les associations, les leaders d’opinion et se chargent de la promotion de l’image d’un État. Cette configuration ne semble pas s’appliquer à la France si l’on considère les indices et les actions mises en œuvre entrant dans cette perspective. Dans ce cas de figure, ce ne sera pas un lobby classique, mais une sorte d’association de la communauté émigrée élargie à tous les anciens d’Algérie. Une sorte de réédition de l’Amicale des Algériens en France même si cette dernière était plutôt à vocation politique. L’Amicale n’a, en dehors du contrôle de la communauté algérienne en France, assuré aucune fonction de lobbying, ni milité pour imprimer une autre vision des relations entre les deux pays.
Car, tout porte à croire que l’ambition des initiateurs de ce nouveau projet est de dépasser les blocages qui entravent la refondation des relations entre l’Algérie et la France. Blocages relevés dans le secteur économique réduit au commerce, M. Jean-Pierre Gonon, président par intérim de l’association France-Algérie, a relevé une faiblesse dans les investissements directs français en Algérie et, bien entendu, des blocages politiques qui empêchent la mise en route de la refondation des relations entre les deux pays, telle qu’elle a été souhaitée par les présidents Chirac et Bouteflika.
La mise en place d’un lobby, quelle qu’en soit la forme, serait motivée dans ce cas par le souci d’impulser une nouvelle dynamique aux relations bilatérales, de favoriser et d’orienter les investissements directs en Algérie. Mais, cette démarche, qui à première vue paraît s’inscrire dans une logique de lobbying, n’est pas moins une démarche de réconciliation globale et historique. Cela aura au moins le mérite d’organiser la communauté algérienne, au sens large du terme, autour des mêmes préoccupations. Cela va de soi que la réussite d’une telle opération aura des répercussions indéniablement positives sur le processus de la relance des relations bilatérales.
Djilali B, Liberté du 01/07/06
Manœuvres autour du lobby algérien en France
Un lobby algérien en France est en gestation. La constitution d’un tel groupe, auquel participe activement l’association France-Algérie, pour dynamiser et “protéger” les intérêts algériens en France, intervient à un moment où l’on constate une nette augmentation des échanges économiques, alors que le volet politique demeure prisonnier d’une vision encore passionnée.
Paradoxalement, ce volet est pris en charge par des initiatives “périphériques” du monde associatif qui a transcendé toutes les réticences relevées dans le monde politique.
L’un des premiers partenaires commerciaux de la France, l’Algérie est restée toutefois en marge des grandes manœuvres de promotion que de nombreux pays ont entreprises, notamment les voisins, et qui ont eu un impact positif.
Malgré l’intensité des échanges, leur diversification et la présence accrue d’une communauté active, à la faveur du retour de la stabilité dans le pays, l’Algérie a favorisé les circuits traditionnels dans ses rapports à l’étranger. Les réseaux d’amitié se sont multipliés. Ils manifestent leur présence sur tous les fronts par une nouvelle vision du rapprochement entre les États et les peuples. C’est le cas de l’association France-Algérie qui a vite pris en charge des questions politiques sensibles pour étendre ses actions à l’économique. Elle est derrière une grande partie des initiatives entre l’Algérie et la France, que ce soit dans le cadre du traité d’amitié encore en souffrance, le rapprochement entre les deux peuples avec, en prime, une “réconciliation” entre les pieds-noirs et leur pays de naissance. Depuis le début de l’année, 40 000 pieds-noirs ont visité l’Algérie. L’association France-Algérie fondée en juin 1963 est pour quelque chose dans ce regain de confiance. France-Algérie serait, selon toute vraisemblance, derrière cette idée de lobby algérien. Toutefois, l’on ne sait toujours pas comment ni quelles seront les personnalités qui intégreront ce lobby.
Aux États-Unis où les lobbies sont institutionnalisés, les objectifs bien précis, les membres sont “recrutés” selon des critères de décision, de poids politique et d’influence. Ils se recrutent parmi les élus, les associations, les leaders d’opinion et se chargent de la promotion de l’image d’un État. Cette configuration ne semble pas s’appliquer à la France si l’on considère les indices et les actions mises en œuvre entrant dans cette perspective. Dans ce cas de figure, ce ne sera pas un lobby classique, mais une sorte d’association de la communauté émigrée élargie à tous les anciens d’Algérie. Une sorte de réédition de l’Amicale des Algériens en France même si cette dernière était plutôt à vocation politique. L’Amicale n’a, en dehors du contrôle de la communauté algérienne en France, assuré aucune fonction de lobbying, ni milité pour imprimer une autre vision des relations entre les deux pays.
Car, tout porte à croire que l’ambition des initiateurs de ce nouveau projet est de dépasser les blocages qui entravent la refondation des relations entre l’Algérie et la France. Blocages relevés dans le secteur économique réduit au commerce, M. Jean-Pierre Gonon, président par intérim de l’association France-Algérie, a relevé une faiblesse dans les investissements directs français en Algérie et, bien entendu, des blocages politiques qui empêchent la mise en route de la refondation des relations entre les deux pays, telle qu’elle a été souhaitée par les présidents Chirac et Bouteflika.
La mise en place d’un lobby, quelle qu’en soit la forme, serait motivée dans ce cas par le souci d’impulser une nouvelle dynamique aux relations bilatérales, de favoriser et d’orienter les investissements directs en Algérie. Mais, cette démarche, qui à première vue paraît s’inscrire dans une logique de lobbying, n’est pas moins une démarche de réconciliation globale et historique. Cela aura au moins le mérite d’organiser la communauté algérienne, au sens large du terme, autour des mêmes préoccupations. Cela va de soi que la réussite d’une telle opération aura des répercussions indéniablement positives sur le processus de la relance des relations bilatérales.
Djilali B, Liberté du 01/07/06
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