Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement s’est livré avec nos confrères de l’APS au jeu des questions-réponses à travers lequel M. Benmeradi à fait une rétrospective du secteur de l’industrie en Algérie, son apport dans le processus de développement ainsi qu’à un diagnostique ciblé des défaillances qui font que ce domaine peine à redémarrer. Toutefois, M. Benmeradi évoque avec beaucoup de lucidité les perspectives prometteuses dans les différents domaines du secteur qu’il dirige. Ecoutons-le…
Question: L’Algérie a adopté, depuis son indépendance, une politique de l’industrie industrialisante avec de grands investissements dans les complexes publics (livrés clés en main) dans les années 1970, qui constituent l’ossature actuelle de l’industrie algérienne. Comment évaluez-vous, aujourd’hui, avec du recul, cette politique ?
« Pour répondre à cette première question, il y a lieu tout d’abord de préciser qu’après l’indépendance de notre pays, en 1962, dont nous célébrons cette année le 50e anniversaire, notre industrie a connu trois grandes phases d’évolution : -1966/1986 : Phase de construction et de développement, -1987/1998 : Phase de récession, -Après 1999 : Phase de stabilisation, puis de relance. Chacune de ces phases a ses propres caractéristiques traduisant les évolutions structurelles de la période considérée. Au lendemain de l’indépendance du pays, il n’existait pas de véritable industrie, à l’exception de quelques usines vétustes, ou à caractère artisanal. Le secteur industriel privé était à l’état embryonnaire. La période de développement industriel citée dans la question ayant trait aux années 1970 est incluse dans la première phase de construction (1966-1986), qui coïncide avec les différents plans de développement (pré-plan 1967-1969, le premier plan quadriennal 1970-1973, le second quadriennal 1974-1977 et le plan quinquennal 1980-1984), et a connu deux chocs pétroliers en 1973 et 1986. Ensuite, le modèle de développement industriel choisi à l’époque s’inscrivait naturellement dans un contexte historique de libération nationale, et impliquait une forte mobilisation, entre les mains de l’Etat, de toutes les ressources disponibles de la nation dans l’ensemble des secteurs. C’était un passage obligé compte tenu du contexte de l’époque. Effectivement, une bonne partie de ce qui reste actuellement, comme potentiel industriel, a été réalisé durant cette première période de développement et a permis en effet d’atténuer les effets de crise durant les deux phases suivantes. Notre pays avait une politique industrielle qui répondait à des objectifs précis, notamment en matière d’indépendance, d’emploi, de satisfaction des besoins du marché local. Toute évaluation d’une politique industrielle ne peut se faire que par rapport à ses objectifs et en prenant en compte le contexte dans lequel elle fut menée, particulièrement en matière de ressources humaines et de maîtrise technologique. Enfin, en dépit des insuffisances constatées durant cette première phase de développement, l’industrie nationale bénéficiait dès le début des années quatre-vingt d’un environnement économique où les effets de taille et de maîtrise technologique étaient en voie d’être surmontés. En 1986, survient le second choc pétrolier. »
Question: L’Algérie a adopté, depuis son indépendance, une politique de l’industrie industrialisante avec de grands investissements dans les complexes publics (livrés clés en main) dans les années 1970, qui constituent l’ossature actuelle de l’industrie algérienne. Comment évaluez-vous, aujourd’hui, avec du recul, cette politique ?
« Pour répondre à cette première question, il y a lieu tout d’abord de préciser qu’après l’indépendance de notre pays, en 1962, dont nous célébrons cette année le 50e anniversaire, notre industrie a connu trois grandes phases d’évolution : -1966/1986 : Phase de construction et de développement, -1987/1998 : Phase de récession, -Après 1999 : Phase de stabilisation, puis de relance. Chacune de ces phases a ses propres caractéristiques traduisant les évolutions structurelles de la période considérée. Au lendemain de l’indépendance du pays, il n’existait pas de véritable industrie, à l’exception de quelques usines vétustes, ou à caractère artisanal. Le secteur industriel privé était à l’état embryonnaire. La période de développement industriel citée dans la question ayant trait aux années 1970 est incluse dans la première phase de construction (1966-1986), qui coïncide avec les différents plans de développement (pré-plan 1967-1969, le premier plan quadriennal 1970-1973, le second quadriennal 1974-1977 et le plan quinquennal 1980-1984), et a connu deux chocs pétroliers en 1973 et 1986. Ensuite, le modèle de développement industriel choisi à l’époque s’inscrivait naturellement dans un contexte historique de libération nationale, et impliquait une forte mobilisation, entre les mains de l’Etat, de toutes les ressources disponibles de la nation dans l’ensemble des secteurs. C’était un passage obligé compte tenu du contexte de l’époque. Effectivement, une bonne partie de ce qui reste actuellement, comme potentiel industriel, a été réalisé durant cette première période de développement et a permis en effet d’atténuer les effets de crise durant les deux phases suivantes. Notre pays avait une politique industrielle qui répondait à des objectifs précis, notamment en matière d’indépendance, d’emploi, de satisfaction des besoins du marché local. Toute évaluation d’une politique industrielle ne peut se faire que par rapport à ses objectifs et en prenant en compte le contexte dans lequel elle fut menée, particulièrement en matière de ressources humaines et de maîtrise technologique. Enfin, en dépit des insuffisances constatées durant cette première phase de développement, l’industrie nationale bénéficiait dès le début des années quatre-vingt d’un environnement économique où les effets de taille et de maîtrise technologique étaient en voie d’être surmontés. En 1986, survient le second choc pétrolier. »
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