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La Banque de France presse l'exécutif de réformer

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  • La Banque de France presse l'exécutif de réformer

    La loi impose au gouverneur de la Banque de France d'adresser une fois l'an une lettre au président de la République et aux présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, pour faire le point sur l'économie française.

    Au risque de bousculer les partenaires sociaux et le gouvernement en pleine messe contractuelle, Christian Noyer n'a pas hésité mardi à appeler un chat un chat. «Les grandes lignes des réformes paraissent claires», a-t-il lancé, sans s'appesantir sur les questions de méthode qui passionnent tant les politiques. Elles se résument en trois chiffres, les seuls qui figurent dans sa «lettre». C'est tout d'abord le déficit public: au lieu de prendre le traditionnel pourcentage du PIB (5,2 % en 2012), le gouverneur fait observer que «9,2 % des dépenses publiques ont été financées par l'emprunt». Il convient donc de «tenir sans aucun écart notre plan de rééquilibrage des finances publiques».

    Le deuxième défi est celui de la compétitivité. «De tous les pays avancés, la France est celui dont les parts de marché dans les exportations mondiales enregistrent, depuis l'année 2000, le recul le plus marqué», rappelle-t-il. Il note «la détérioration de près de 25 % de nos coûts unitaires par rapport à l'Allemagne sur les dix dernières années». Il reconnaît aussi qu'il y a «d'autres raisons à ce décrochage (commercial)», comme «la baisse du nombre d'heures travaillées et les rigidités dans l'organisation du temps de travail».

    Troisième chiffre, également de 25 %, et qui concerne le taux de chômage des jeunes. «Cette malheureuse “exception française” s'ex*plique largement par une *segmentation du marché du travail, entre, d'une part, des salariés confortés dans leur emploi par une législation très protectrice et, d'autre part, des travailleurs enfermés dans la précarité». Une telle dualité est source «de profondes inégalités sociales et d'inefficacité économique». Il en appelle donc à des «réformes structurelles».

    Abondance de liquidités

    Il est souvent reproché aux banquiers centraux de vouloir donner des leçons en matière budgétaire et de politique économique, alors qu'ils défendent mordicus leur indépendance monétaire. Mais en l'occurrence, on ne saurait accuser la BCE d'avoir le pied sur le frein. «Son bilan a été multiplié par deux et demi depuis le commencement de la crise en 2007, et il représente une part du PIB plus importante qu'aux États-Unis, au Japon ou au Royaume-Uni», souligne Noyer.

    L'hyper abondance de liquidités se retrouve tout d'abord dans les billets de banque en circulation. Ils représentent aujourd'hui 897 milliards d'euros, soit 130 milliards de plus en trois ans. De même, les crédits accordés par la BCE aux banques commerciales pulvérisent tous leurs records à 1 243 milliards d'euros. Malheureusement, les établissements bancaires en redéposent les deux tiers (795 milliards d'euros) à ses guichets, faute de confiance mutuelle pour se prêter. «Aucune autre banque centrale au monde n'a déployé d'efforts aussi intenses pour soutenir la liquidité bancaire et l'offre de crédit», estime le gouverneur. La balle est dans le camp des gouvernements pour dégripper l'économie et en réenchanter les acteurs. Et pas seulement en France.

    source: lefigaro.fr
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