Je suis en train de me demander si il ne serait pas mieux de revenir au temps des télex, des corbeilles, des crieurs et des machines qui ressemblaient à un bocal posé à l'envers et qui crachait des kilomètres de papier sur lequel était inscrit le prix « payé » dans le marché sur telle ou telle action, on appelait ça : « le tape ». Revenir à l'ancien temps, au vintage. Le temps où la bourse faisait plus de bruit, mais disait moins de conneries. Le temps où ça allait plus lentement et où on prenait donc le temps de réfléchir un peu avant de faire ou dire n'importe quoi. Le temps où les investisseurs décidaient par eux-mêmes et pas parce qu'un PC débile leur avait dit quoi faire et quand le faire et surtout comment le faire...Je dois dire qu'il y a des matins, et celui-ci en fait partie, où j'ai l'impression que l'on frise le n'importe quoi dans l'analyse comportementale des marchés. La réaction des intervenants à telle ou telle nouvelle devient complètement épidermique, concentrée uniquement sur une seule et même nouvelle, à un tel point que parfois on oublie quelle est cette nouvelle, quelle est sa réelle implication, et surtout on ne se pose même plus la question de savoir si elle apporte quelque chose au « Schmilblick ». Si je me prends la tête sur ce sujet ce matin, c'est principalement à cause des « minutes du FOMC Meeting » publiées hier soir.
Chaque mois, après le traditionnel Meeting des divers « Président de la FED » éparpillés au travers des USA, le chef des Présidents, Bernanke fait un discours et nous explique pourquoi il baisse ou ne baisse pas les taux, pourquoi il fait du TWIST à la place d'un nouveau Quantitative Easing ou pourquoi il ne sauve pas l'économie ce mois, mais plutôt le mois suivant. Sur ce discours le marché réagit plus ou moins bien et en tire ses propres conclusions qui font que la journée est plus ou moins bonne. Jusque là, rien de nouveau sous le soleil...
Le problème, c'est qu'environ trois semaines après le FOMC Meeting, sont publiées les « minutes du FOMC Meeting ». En gros la transcription écrite de tout ce qui s'est dit à l'intérieur des murs de la FED. Pendant les deux jours que dure le Meeting, il y a un gars qui réécrit toutes les théories que Bernanke et les autres se sont lancé à la figure. Le but est qu'une fois transcrite et publiées ces « mémoires » permettent à des analyste d'analyser l'état psychologique de la FED et de savoir si il n'y avait pas un truc de caché dans ce qu'ils avaient dit auparavant, si par hasard il n'y avait pas un message caché à l'intérieur du discours de Bernanke que les minutes nous aideraient à découvrir soudainement. Un peu comme un message codé qu'un espion russe enverrait à sa hiérarchie en passant par les petites annonces du New York Times.Le problème avec ces minutes, c'est que souvent on se refait les mêmes scénarios à trois semaines d'écart, on reprends les mêmes peurs, on se les réchauffe à la poêle à frire et hop, c'est reparti pour un tour.
C'est exactement ce qui s'est passé hier soir. Et c'est exactement pourquoi des fois je me dis que trop d'information tue l'information. Que l'on ferait bien de prendre un peu plus de temps pour réfléchir et que c'était quand même mieux l'époque quand le seul moyen d'avoir le prix d'une action était de lire la quote dans le journal le lendemain, ou d'aller à Wall Street lire le « tape ticker » pour avoir un prix à peu près « live ». Du coup on faisait moins de conneries. On en faisait quand même, mais moins.
Hier soir quand les minutes eurent été publiées, le marché est parti au Sud comme un seul homme sous le seul argument que la FED montre clairement qu'elle est inquiète, vu qu'elle se prépare à tout moment à intervenir via un stimulus plus agressif que le TWIST, un stimulus plus agressif signifiant l'adoption d'une QE3 qui serait le dernier recourt avant l'intervention de la garde nationale. Sur cette nouvelle donc, paf, SELL OFF... avant de tout récupérer dans les minutes avant la clôture... Donc ce matin je ne peux m'empêcher de porter un jugement, à l'emporte pièce certes, mais un jugement quand même ; ne sommes nous pas en train de tomber dans une surmédiatisation de la finance où finalement on est capable de baisser deux fois sur la même nouvelle ??? Je ne sais pas moi, mais qui est vraiment surpris de voir que la FED est inquiète ??? Qui est vraiment surpris qu'ils soient prêt à intervenir ? On a l'impression que l'on s'adresse à des gamins de 3 ans. Le marché semble incapable de lire un nouvelle, d'analyser et de prendre une décision rationnelle et intelligente, NON, en ce moment c'est 1) je reçois la nouvelles 2) je vends le marché 3) je lis la nouvelle 4)...... 5) je la comprends 6) je demande à mon collègue de l'analyser 7)..... 8) comme il ne comprends pas, mais vends quand même, je trouve un AUTRE collègue 9) ......... 10) ce collègue vends aussi et envoie la nouvelle à un copain qui est analyste 11) l'analyste prends peur et vends aussi 12) le mec du courrier ramasse la nouvelle jetée en boule par terre et s'exclame : « ah mais c'est la confirmation de ce que l'on avait entendu il y a trois semaines !! »... 12) du coup l'analyste rachète 13) mes collègues et moi on rachète et finalement on est de retour à la case départ et demain les journalistes et les blogueurs auront de quoi écrire sur le monde merveilleux (et professionnel) de la finance. A la fin Wall Street aligne sa 5ème séance de baisse consécutive.
Pourtant l'Europe avait eu une relativement belle journée compte tenu de ce qui s'était passé la veille à Wall Street. Après une ouverture en baisse, les Européens ont rassemblé leurs forces et ont quand même essayé de se battre. Ce ne fût pas simple, mais au début de la journée on n'aurait pas forcément parié sur une clôture positive pour le DAX. Les chiffres des sociétés et les profit warning à droite et à gauche restaient une source de stress non négligeable, hier les chiffres de Burberry's étaient bons mais pas assez pour les attentes du marché, le titre était donc sous pression, emmenant avec lui le reste du luxe en Europe puisque soudainement les intervenants craignaient que même les riches ne dépensent plus. PPR, LVMH, Todd's, tout ce qui de près ou de loin touchait à l'industrie du luxe était sous pression.
Chaque mois, après le traditionnel Meeting des divers « Président de la FED » éparpillés au travers des USA, le chef des Présidents, Bernanke fait un discours et nous explique pourquoi il baisse ou ne baisse pas les taux, pourquoi il fait du TWIST à la place d'un nouveau Quantitative Easing ou pourquoi il ne sauve pas l'économie ce mois, mais plutôt le mois suivant. Sur ce discours le marché réagit plus ou moins bien et en tire ses propres conclusions qui font que la journée est plus ou moins bonne. Jusque là, rien de nouveau sous le soleil...
Le problème, c'est qu'environ trois semaines après le FOMC Meeting, sont publiées les « minutes du FOMC Meeting ». En gros la transcription écrite de tout ce qui s'est dit à l'intérieur des murs de la FED. Pendant les deux jours que dure le Meeting, il y a un gars qui réécrit toutes les théories que Bernanke et les autres se sont lancé à la figure. Le but est qu'une fois transcrite et publiées ces « mémoires » permettent à des analyste d'analyser l'état psychologique de la FED et de savoir si il n'y avait pas un truc de caché dans ce qu'ils avaient dit auparavant, si par hasard il n'y avait pas un message caché à l'intérieur du discours de Bernanke que les minutes nous aideraient à découvrir soudainement. Un peu comme un message codé qu'un espion russe enverrait à sa hiérarchie en passant par les petites annonces du New York Times.Le problème avec ces minutes, c'est que souvent on se refait les mêmes scénarios à trois semaines d'écart, on reprends les mêmes peurs, on se les réchauffe à la poêle à frire et hop, c'est reparti pour un tour.
C'est exactement ce qui s'est passé hier soir. Et c'est exactement pourquoi des fois je me dis que trop d'information tue l'information. Que l'on ferait bien de prendre un peu plus de temps pour réfléchir et que c'était quand même mieux l'époque quand le seul moyen d'avoir le prix d'une action était de lire la quote dans le journal le lendemain, ou d'aller à Wall Street lire le « tape ticker » pour avoir un prix à peu près « live ». Du coup on faisait moins de conneries. On en faisait quand même, mais moins.
Hier soir quand les minutes eurent été publiées, le marché est parti au Sud comme un seul homme sous le seul argument que la FED montre clairement qu'elle est inquiète, vu qu'elle se prépare à tout moment à intervenir via un stimulus plus agressif que le TWIST, un stimulus plus agressif signifiant l'adoption d'une QE3 qui serait le dernier recourt avant l'intervention de la garde nationale. Sur cette nouvelle donc, paf, SELL OFF... avant de tout récupérer dans les minutes avant la clôture... Donc ce matin je ne peux m'empêcher de porter un jugement, à l'emporte pièce certes, mais un jugement quand même ; ne sommes nous pas en train de tomber dans une surmédiatisation de la finance où finalement on est capable de baisser deux fois sur la même nouvelle ??? Je ne sais pas moi, mais qui est vraiment surpris de voir que la FED est inquiète ??? Qui est vraiment surpris qu'ils soient prêt à intervenir ? On a l'impression que l'on s'adresse à des gamins de 3 ans. Le marché semble incapable de lire un nouvelle, d'analyser et de prendre une décision rationnelle et intelligente, NON, en ce moment c'est 1) je reçois la nouvelles 2) je vends le marché 3) je lis la nouvelle 4)...... 5) je la comprends 6) je demande à mon collègue de l'analyser 7)..... 8) comme il ne comprends pas, mais vends quand même, je trouve un AUTRE collègue 9) ......... 10) ce collègue vends aussi et envoie la nouvelle à un copain qui est analyste 11) l'analyste prends peur et vends aussi 12) le mec du courrier ramasse la nouvelle jetée en boule par terre et s'exclame : « ah mais c'est la confirmation de ce que l'on avait entendu il y a trois semaines !! »... 12) du coup l'analyste rachète 13) mes collègues et moi on rachète et finalement on est de retour à la case départ et demain les journalistes et les blogueurs auront de quoi écrire sur le monde merveilleux (et professionnel) de la finance. A la fin Wall Street aligne sa 5ème séance de baisse consécutive.
Pourtant l'Europe avait eu une relativement belle journée compte tenu de ce qui s'était passé la veille à Wall Street. Après une ouverture en baisse, les Européens ont rassemblé leurs forces et ont quand même essayé de se battre. Ce ne fût pas simple, mais au début de la journée on n'aurait pas forcément parié sur une clôture positive pour le DAX. Les chiffres des sociétés et les profit warning à droite et à gauche restaient une source de stress non négligeable, hier les chiffres de Burberry's étaient bons mais pas assez pour les attentes du marché, le titre était donc sous pression, emmenant avec lui le reste du luxe en Europe puisque soudainement les intervenants craignaient que même les riches ne dépensent plus. PPR, LVMH, Todd's, tout ce qui de près ou de loin touchait à l'industrie du luxe était sous pression.
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