PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi son intention de supprimer 8.000 postes supplémentaires sur ses sites français face à la dégradation du marché automobile européen, et de fermer en 2014 son usine d'assemblage d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Le premier groupe automobile français, qui réunit ce matin un comité central d'entreprise extraordinaire à son siège parisien, a prévenu qu'il accuserait au premier semestre une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros dans sa division automobile.
"Pour faire face à (la) réduction durable d'activité en Europe, un projet de réorganisation des activités industrielles et de redéploiement des effectifs est présenté ce jour afin de restaurer la compétitivité du groupe et d'assurer son avenir", a déclaré dans un communiqué Philippe Varin, président du directoire de PSA.
"Je mesure pleinement la gravité des annonces faites aujourd'hui ainsi que le choc et l'émotion qu'elles provoquent dans l'entreprise et dans son environnement", a-t-il ajouté.
La colère prédomine du côté des syndicats, même si plusieurs annonces étaient anticipées.
"Varin a déclaré la guerre aux salariés sur le terrain de l'emploi", a lancé Jean-Pierre Mercier, représentant CGT chez PSA, devant le siège parisien du groupe. "La guerre est déclarée sur l'usine d'Aulnay, on est plusieurs centaines de salariés a être déterminés à défendre notre boulot."
La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a déclaré de son côté que l'expert mandaté par l'Etat examinerait la situation de PSA pendant 15 jours.
"On ne peut pas accepter quelque chose comme ça", a-t-elle dit sur Europe 1. "Il faut regarder, il faut évaluer."
Vers 9h50, l'action PSA gagnait 1,97% à 7,285 euros, enregistrant la deuxième plus forte hausse d'un CAC 40 en recul de 0,63%. Depuis le début de l'année, le titre a effacé près d'un tiers de sa valeur, après avoir chuté de près de 60% en 2011.
PREMIÈRE FERMETURE D'USINE AUTOMOBILE EN 20 ANS
Pour réduire ses surcapacités, PSA a officialisé l'arrêt futur de la production à Aulnay-sous-Bois, qui emploie actuellement 3.000 personnes et produit la petite Citroën C3.
Il s'agit de la première annonce d'une fermeture d'usine automobile depuis vingt ans, lors de l'arrêt du site historique Renault de Billancourt (Hauts-de-Seine).
La production d'Aulnay sera transférée sur l'usine voisine de Poissy (Yvelines), où environ la moitié des salariés d'Aulnay pourraient se voir proposer un reclassement.
Pour l'autre moitié, PSA envisage un reclassement externe dans le bassin d'emploi d'Aulnay-sous-Bois.
Le groupe prévoit également un dispositif de "revitalisation" du site vers des activités liées à l'automobile pour en maintenir la vocation industrielle, sans plus de précision.
PSA compte en outre supprimer 1.400 emplois dans son usine de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui compte un effectif total de 5.600 personnes, dans le cadre d'une réduction de la capacité du site.
"La production du site de Rennes, dédiée aux Peugeot 508 et Citroën C5 et C6, est affectée par la baisse du marché européen des grandes berlines", a expliqué PSA dans son communiqué.
"Une réorganisation, en ligne avec les volumes de production prévisibles, est donc indispensable avant l'affectation d'un nouveau modèle et des investissements qui y sont liés."
6.000 SUPPRESSIONS D'EMPLOIS DÉJÀ ANNONCÉES EN EUROPE
L'alliance annoncée fin février entre PSA et le groupe américain General Motors pourrait également modifier les ambitions de PSA sur le segment des grandes routières.
En mai dernier, le directeur de l'usine de Rennes avait évoqué l'hypothèse d'un transfert de la production des grandes voitures du groupe chez son nouveau partenaire en Allemagne, en échange de modèles plus compacts.
Pour réduire ses coûts, PSA va également supprimer 3.600 emplois de structure - administration, commerce et recherche & développement - par départs volontaires sur l'ensemble de ses sites français. Selon Franck Don, de la CFTC, 1.400 emplois vont être supprimés dans la recherche et le développement.
Ces mesures viennent s'ajouter au milliard d'euros d'économies déjà engagé et aux 6.000 suppressions d'emplois déjà annoncées en Europe pour 2012 - dont 5.000 environ en France, jusqu'ici essentiellement parmi les intérimaires et les sous-traitants du groupe.
reuters
Avec Pauline Ades Mével, édité par Benjamin Mallet
par Gilles Guillaume et Laurence Frost
Le premier groupe automobile français, qui réunit ce matin un comité central d'entreprise extraordinaire à son siège parisien, a prévenu qu'il accuserait au premier semestre une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros dans sa division automobile.
"Pour faire face à (la) réduction durable d'activité en Europe, un projet de réorganisation des activités industrielles et de redéploiement des effectifs est présenté ce jour afin de restaurer la compétitivité du groupe et d'assurer son avenir", a déclaré dans un communiqué Philippe Varin, président du directoire de PSA.
"Je mesure pleinement la gravité des annonces faites aujourd'hui ainsi que le choc et l'émotion qu'elles provoquent dans l'entreprise et dans son environnement", a-t-il ajouté.
La colère prédomine du côté des syndicats, même si plusieurs annonces étaient anticipées.
"Varin a déclaré la guerre aux salariés sur le terrain de l'emploi", a lancé Jean-Pierre Mercier, représentant CGT chez PSA, devant le siège parisien du groupe. "La guerre est déclarée sur l'usine d'Aulnay, on est plusieurs centaines de salariés a être déterminés à défendre notre boulot."
La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a déclaré de son côté que l'expert mandaté par l'Etat examinerait la situation de PSA pendant 15 jours.
"On ne peut pas accepter quelque chose comme ça", a-t-elle dit sur Europe 1. "Il faut regarder, il faut évaluer."
Vers 9h50, l'action PSA gagnait 1,97% à 7,285 euros, enregistrant la deuxième plus forte hausse d'un CAC 40 en recul de 0,63%. Depuis le début de l'année, le titre a effacé près d'un tiers de sa valeur, après avoir chuté de près de 60% en 2011.
PREMIÈRE FERMETURE D'USINE AUTOMOBILE EN 20 ANS
Pour réduire ses surcapacités, PSA a officialisé l'arrêt futur de la production à Aulnay-sous-Bois, qui emploie actuellement 3.000 personnes et produit la petite Citroën C3.
Il s'agit de la première annonce d'une fermeture d'usine automobile depuis vingt ans, lors de l'arrêt du site historique Renault de Billancourt (Hauts-de-Seine).
La production d'Aulnay sera transférée sur l'usine voisine de Poissy (Yvelines), où environ la moitié des salariés d'Aulnay pourraient se voir proposer un reclassement.
Pour l'autre moitié, PSA envisage un reclassement externe dans le bassin d'emploi d'Aulnay-sous-Bois.
Le groupe prévoit également un dispositif de "revitalisation" du site vers des activités liées à l'automobile pour en maintenir la vocation industrielle, sans plus de précision.
PSA compte en outre supprimer 1.400 emplois dans son usine de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui compte un effectif total de 5.600 personnes, dans le cadre d'une réduction de la capacité du site.
"La production du site de Rennes, dédiée aux Peugeot 508 et Citroën C5 et C6, est affectée par la baisse du marché européen des grandes berlines", a expliqué PSA dans son communiqué.
"Une réorganisation, en ligne avec les volumes de production prévisibles, est donc indispensable avant l'affectation d'un nouveau modèle et des investissements qui y sont liés."
6.000 SUPPRESSIONS D'EMPLOIS DÉJÀ ANNONCÉES EN EUROPE
L'alliance annoncée fin février entre PSA et le groupe américain General Motors pourrait également modifier les ambitions de PSA sur le segment des grandes routières.
En mai dernier, le directeur de l'usine de Rennes avait évoqué l'hypothèse d'un transfert de la production des grandes voitures du groupe chez son nouveau partenaire en Allemagne, en échange de modèles plus compacts.
Pour réduire ses coûts, PSA va également supprimer 3.600 emplois de structure - administration, commerce et recherche & développement - par départs volontaires sur l'ensemble de ses sites français. Selon Franck Don, de la CFTC, 1.400 emplois vont être supprimés dans la recherche et le développement.
Ces mesures viennent s'ajouter au milliard d'euros d'économies déjà engagé et aux 6.000 suppressions d'emplois déjà annoncées en Europe pour 2012 - dont 5.000 environ en France, jusqu'ici essentiellement parmi les intérimaires et les sous-traitants du groupe.
reuters
Avec Pauline Ades Mével, édité par Benjamin Mallet
par Gilles Guillaume et Laurence Frost
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