Un imam salafiste de la ligne dure a récemment suscité la colère de l'opinion en appelant à l'assassinat d'un journaliste marocain favorable à une plus grande liberté sexuelle au Maroc.
Dans son prêche donné le 28 juin dans la ville d'Oudja, dans l'est du pays, Abdullah Nahari a qualifié l'éditorialiste du journal al-Ahdath al-Maghribia Mokhtar el-Ghzioui de "cocu" et a appelé à "répandre son sang".
"Notre liberté est quelque chose d'essentiel, et nous ne pouvons exiger des libertés politiques lorsque nous avons peur de nos corps. La société ne peut être politiquement libre si elle est sexuellement malade", a déclaré el-Ghzioui lors d'un entretien à la chaîne Al Mayadeen.
Le journaliste qui l'interrogeait a demandé à son collègue s'il accepterait que sa mère ou sa soeur aient des relations sexuelles en-dehors des liens du mariage. El-Ghzioui lui a répondu qu'il accepterait leur "droit à exercer leurs libertés".
"Nous devons avoir ce courage", a-t-il ajouté.
"Dans nos sociétés arabes, nous souffrons d'un complexe de répression", a ajouté el-Ghzioui. "Nous vivons encore dans des sociétés qui poussent les gens à se cacher pour faire l'amour."
Nahari a déclaré que ce journaliste méritait la mort pour avoir accepté l'adultère.
Cet imam est connu pour ses sermons controversés. Dans l'un d'eux, il avait menacé les autorités marocaines et les avait qualifiées d'apostats.
"Puisse Dieu geler le sang dans leurs veines afin qu'ils souhaitent la mort et ne puissent la trouver, ô Seigneur, ô Seigneur", avait-il déclaré dans une vidéo sur YouTube qui a été vue par plus d'un million de personnes, en parlant des responsables marocains.
Bien que Nahari eut refusé de commenter cette affaire, une source proche de lui a expliqué à Magharebia que cet imam n'avait pas appelé explicitement à tuer el-Ghzioui.
"Tout ce qu'il a dit, c'est qu'el-Ghzioui est un cocu et qu'il a demandé à sa mère : accepte-t-elle ce que son fils dit sur elle ? Accepterait-elle l'adultère pour elle-même ? Or, le prix du cocufiage, c'est la mort", a déclaré cette source.
Le prêcheur a été convoqué par le procureur local. Le ministre de la Justice a ordonné à celui-ci d'ouvrir une enquête sur les déclarations de Nahari, dans la mesure où elles constituent "une incitation à la violence".
"Ses propos contiennent une incitation directe au meurtre et constituent un dangereux précédent au Maroc", a déclaré el-Ghzioui à Magharebia.
"Il est difficile de tenir pour responsable le gouvernement dirigé par un parti islamiste, parce que j'estime que cet incident est un acte individuel et isolé. Ce sheikh est connu pour ses positions convulsives extrêmes, mais je condamne le silence observé jusqu'à présent par notre gouvernement", a-t-il ajouté. "Malheureusement, les entités extrémistes en viennent aujourd'hui à penser que leur heure est venue, et ils souhaitent tracer de nouvelles limites et fixer de nouvelles règles du jeu."
Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a condamné les propos du sheikh, qui "reprennent des concepts idéologiques takfiristes en contradiction totale avec tous les acquis de l'humanité".
Al-Ahdath al-Maghribia s'est joint au choeur des condamnations à l'encontre de cet imam.
"La réponse à des idées ne devrait se faire que sous la forme d'idées, et combattre une opinion ne devrait se faire qu'avec une autre opinion, et non par l'assassinat et l'invitation à répandre le sang des personnes", a écrit le journal dans un papier que Magharebia a pu se procurer.
Le quotidien demande que "les autorités concernées assument leur entière responsabilité pour la protection de la liberté de pensée et d'expression au Maroc".
Pour sa part, Abdullah Sakhir, journaliste spécialisé dans les affaires de terrorisme et d'extrémisme, a reconnu que la société marocaine n'avait pas besoin de ce débat.
"Les deux parties ont tort, parce que la société marocaine n'est pas prête à s'engager dans une telle controverse", a-t-il expliqué à Magharebia. "El-Ghzioui a exprimé un point de vue qui en choqué certains, et Nahari a fait monter les enjeux en menaçant de porter atteinte à l'intégrité physique de l'autre."
Source: Magharebia
Dans son prêche donné le 28 juin dans la ville d'Oudja, dans l'est du pays, Abdullah Nahari a qualifié l'éditorialiste du journal al-Ahdath al-Maghribia Mokhtar el-Ghzioui de "cocu" et a appelé à "répandre son sang".
"Notre liberté est quelque chose d'essentiel, et nous ne pouvons exiger des libertés politiques lorsque nous avons peur de nos corps. La société ne peut être politiquement libre si elle est sexuellement malade", a déclaré el-Ghzioui lors d'un entretien à la chaîne Al Mayadeen.
Le journaliste qui l'interrogeait a demandé à son collègue s'il accepterait que sa mère ou sa soeur aient des relations sexuelles en-dehors des liens du mariage. El-Ghzioui lui a répondu qu'il accepterait leur "droit à exercer leurs libertés".
"Nous devons avoir ce courage", a-t-il ajouté.
"Dans nos sociétés arabes, nous souffrons d'un complexe de répression", a ajouté el-Ghzioui. "Nous vivons encore dans des sociétés qui poussent les gens à se cacher pour faire l'amour."
Nahari a déclaré que ce journaliste méritait la mort pour avoir accepté l'adultère.
Cet imam est connu pour ses sermons controversés. Dans l'un d'eux, il avait menacé les autorités marocaines et les avait qualifiées d'apostats.
"Puisse Dieu geler le sang dans leurs veines afin qu'ils souhaitent la mort et ne puissent la trouver, ô Seigneur, ô Seigneur", avait-il déclaré dans une vidéo sur YouTube qui a été vue par plus d'un million de personnes, en parlant des responsables marocains.
Bien que Nahari eut refusé de commenter cette affaire, une source proche de lui a expliqué à Magharebia que cet imam n'avait pas appelé explicitement à tuer el-Ghzioui.
"Tout ce qu'il a dit, c'est qu'el-Ghzioui est un cocu et qu'il a demandé à sa mère : accepte-t-elle ce que son fils dit sur elle ? Accepterait-elle l'adultère pour elle-même ? Or, le prix du cocufiage, c'est la mort", a déclaré cette source.
Le prêcheur a été convoqué par le procureur local. Le ministre de la Justice a ordonné à celui-ci d'ouvrir une enquête sur les déclarations de Nahari, dans la mesure où elles constituent "une incitation à la violence".
"Ses propos contiennent une incitation directe au meurtre et constituent un dangereux précédent au Maroc", a déclaré el-Ghzioui à Magharebia.
"Il est difficile de tenir pour responsable le gouvernement dirigé par un parti islamiste, parce que j'estime que cet incident est un acte individuel et isolé. Ce sheikh est connu pour ses positions convulsives extrêmes, mais je condamne le silence observé jusqu'à présent par notre gouvernement", a-t-il ajouté. "Malheureusement, les entités extrémistes en viennent aujourd'hui à penser que leur heure est venue, et ils souhaitent tracer de nouvelles limites et fixer de nouvelles règles du jeu."
Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a condamné les propos du sheikh, qui "reprennent des concepts idéologiques takfiristes en contradiction totale avec tous les acquis de l'humanité".
Al-Ahdath al-Maghribia s'est joint au choeur des condamnations à l'encontre de cet imam.
"La réponse à des idées ne devrait se faire que sous la forme d'idées, et combattre une opinion ne devrait se faire qu'avec une autre opinion, et non par l'assassinat et l'invitation à répandre le sang des personnes", a écrit le journal dans un papier que Magharebia a pu se procurer.
Le quotidien demande que "les autorités concernées assument leur entière responsabilité pour la protection de la liberté de pensée et d'expression au Maroc".
Pour sa part, Abdullah Sakhir, journaliste spécialisé dans les affaires de terrorisme et d'extrémisme, a reconnu que la société marocaine n'avait pas besoin de ce débat.
"Les deux parties ont tort, parce que la société marocaine n'est pas prête à s'engager dans une telle controverse", a-t-il expliqué à Magharebia. "El-Ghzioui a exprimé un point de vue qui en choqué certains, et Nahari a fait monter les enjeux en menaçant de porter atteinte à l'intégrité physique de l'autre."
Source: Magharebia
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