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Free : Wimax la menace

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    Free : Wimax la menace
    LEMONDE.FR | 30.06.06 | 20h57 • Mis à jour le 03.07.06 | 17h07
    Consultez les dépêches vidéo des agences AFP et Reuters, en français et en anglais.
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    érieux revers pour Neuf Cegetel dans le dossier Wimax/BLR (boucle locale radio). Une semaine après la prise de position de la commissaire au gouvernement Emmanuelle Prada Bordenaveen faveur de Free , le Conseil d'Etat a rejeté la demande d'abrogation de la licence nationale détenue par Iliad et contestée depuis le début de l'année par Neuf Cegetel.


    Iliad, la société mère de Free, possède l'unique licence nationale Wimax depuis l'acquisition au dernier trimestre 2005 de la société Altitude Telecom – rebaptisée depuis IFW, Iliad Free Wimax (Lemonde.fr du 17 janvier 2006). Free n'a donc pas eu besoin – et n'avait d'ailleurs pas le droit – de se porter candidat pour les licences régionales (Le Monde du 6 septembre 2005) dont l'attribution interviendra le 6 juillet 2006.

    BOUCLE LOCALE ET CHAISES MUSICALES

    Premier dysfonctionnement, cette licence fut attribuée (hors délais, en juillet 2000, à l'issue d'un appel d'offres lancé par l'ART), à la société Fortel – une émanation de la holding Marine-Wendel et du fonds Alpha, toutes deux propriétés d'Ernest-Antoine Seillière. Ce dernier, venu en personne défendre son projet, avait alors annoncé des investissements très ambitieux, de l'ordre de 17,5 milliards de francs sur dix ans. Rien de ces promesses ne vint, et les opérateurs crédibles de l'époque (Neuf Telecom Réseau, Cegetel SA ou encore Tele 2 BLR) en furent pour leurs frais.

    L'éclatement de la bulle Internet et le désistement du principal partenaire de Fortel, le câblo-opérateur néerlandais UPC (United Pan-Europe Communications), eurent tôt fait de faire capoter le grand projet, moins d'un an après son lancement. Entre alors en lice la société LDCom, qui se propose de remplacer UPC : Fortel devient alors Squadran, fin mars 2001. Le rapprochement en septembre 2002 entre Squadran et FirstMark, l'autre détenteur d'une licence nationale, mettra définitivement fin aux ambitions supposées de l'ex-patron du Medef. Ne reste plus alors qu'une seule licence nationale, propriété conjointe de LDCom et FirstMark.

    Le patron de LDCom, Robert Louis-Dreyfus, après moult investissements dans la BLR, opère le rachat de Neuf Telecom en juin 2002, soufflant de peu la politesse à Iliad, également acquéreur. Pourtant, le parcours de cette fameuse licence nationale n'est pas encore achevé : à l'issue de nouvelles manœuvres en 2003, LDcom devient Neuf Telecom. Quelques mois plus tard, Serge Schoen, alors directeur général adjoint de Neuf Télécom, ne voyant pas l'intérêt d'une telle licence, poussera le président du groupe Neuf Telecom, Jacques Veyrat, à la restituer à l'ART. Elle sera immédiatement réattribuée à Altitude Telecom dès le début de l'année 2004.

    WIMAX, UNE TECHNOLOGIE D'AVENIR

    Cette licence nationale est une aubaine pour Free, l'un des principaux opérateurs alternatifs du paysage Internet français. En effet, elle ouvre des perspectives juteuses en termes de mobilité pour les années à venir : là ou les opérateurs mobiles traditionnels se sont livrés à une guerre des prix sans merci pour obtenir une licence UMTS à plusieurs centaines de millions d'euros, Iliad n'a quant à elle payé sa licence nationale Wimax que quelques millions d'euros, pour une technologie qui s'avère sensiblement équivalente. Ces économies réalisées, auxquelles on peut ajouter les 331 millions levés après l'émission d'obligations convertibles en actions nouvelles ou existantes (OCEANE) fin juin 2006, vont permettre à la société d'investir dans l'amélioration de sa couverture Wimax sur le territoire national. Plusieurs zones à forte densité (comme l'Ile-de-France par exemple) seraient d'ailleurs déjà déployées et opérationnelles.

    Au-delà de cette guerre entre opérateurs triple et quadruple play, on peut s'interroger sur le fait que ce soient France Telecom, mais surtout Neuf Cegetel, la filiale de l'un des principaux opérateurs mobiles (SFR), qui s'acharnent contre le détenteur de cette licence. D'autant que cette même filiale en était encore propriétaire il y a peu. Choix stratégiques défaillants ? Esprit de revanche ? Guerre d'usure ou gain de temps ?
    L'argumentation de Neuf Cegetel pour demander l'abrogation de cette licence paraît bien légère : "détournement" supposé de la licence par rapport à l'usage initial octroyé à Altitude Telecom, "abus de position dominante" par détention de la seule licence nationale, etc. Sachant que le seul cas possible d'abrogation est lié au manquement du détenteur à ses obligations.

    DU WIMAX, POUR QUOI FAIRE ?

    Chez Free, on se réjouit, même si l'on reste encore prudent sur le sujet. La stratégie maison, pilotée par Xavier Niel, repose sur la création d'équipements innovants accompagnés de prix toujours plus bas. Seul bémol, la qualité de service qui reste encore à améliorer, notamment en termes de relations clientèle.

    L'annonce, le 6 avril 2006, de l'ouverture prochaine du réseau IFW Wimax de Free aux 1,6 millions d'abonnés à Free haut débit a donné un coup d'accélérateur aux spéculations, mais aussi aux attaques de ses concurrents. Free, à travers son réseau Wimax, devient une menace extrêmement sérieuse pour l'ensemble des opérateurs de téléphonie mobile et d'accès Internet sans fil, Neuf Cegetel et France Telecom en tête.

    Un premier service nomade de transfert de données pourrait voir le jour rapidement et concurrencer directement les offres HDSPA (high-speed downlink packet access) sur les réseaux de 3,5e génération des opérateurs mobiles (3G+). Par la suite, et suivant l'intégration de puces Wimax dans les mobiles et portables comme c'est déjà le cas pour le Wi-Fi, on pourra imaginer une offre nationale de téléphonie mobile à moindre coût. Prochain rendez-vous annoncé, la rentrée de septembre et l'arrivée du combiné téléphonique Wi-fi/GSM à moins de 200 euros, compatible avec tout le parc des Freebox Wi-fi.


    Olivier Dumons
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