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Auditions fictives de ministres : la même chorba chaque Ramadhan…

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    Auditions fictives de ministres : la même chorba chaque Ramadhan…

    le 22.07.12

    Le bal sera ouvert aujourd’hui. Il durera jusqu’à la fin du mois de Ramadhan. Mais aucun Algérien ne saura la vérité sur ce vaudeville qui se joue à huis clos à El Mouradia, siège de la présidence de la République.

    Ses acteurs sont : le président Bouteflika et les membres de l’Exécutif qui seraient invités individuellement à présenter les bilans de leurs secteurs respectifs. Il s’agit des fameuses auditions des ministres qui font l’objet, comme chaque année, de longs comptes rendus des médias publics qui reprennent des communiqués de la Présidence diffusés par l’agence officielle (APS).
    Le rituel, indique une source proche du gouvernement, sera donc respecté cette année encore. Des ministres seraient instruits de préparer leurs bilans à présenter dans le cadre de cette démarche. On a même donné les noms des ministres qui seront interrogés en premier. On parle des ministres de la Santé, Djamel Ould Abbès, de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, de l’Habitat, Noureddine Moussa, et de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et de l’Intérieur, Daho Ould Kablia.
    Ainsi, l’opinion publique aura droit à des bilans ministériels requinqués où tous les chiffres et toutes les statistiques sont positifs. Aucun ministre ne relèvera des points noirs et des défaillances dans la gestion de son département. Le chef de l’Etat, lui, ne demandera pas non plus des éclaircissements sur tel ou tel problème. Mais aucune image de ces auditions ne sera diffusée par la télévision officielle. Depuis l’instauration de cette tradition, la présidence de la République n’a diffusé aucune image, ne serait-ce qu’en off, pour prouver la tenue de ces tête-à-tête, Bouteflika-ministres. L’absence de la photo concernant ces auditions fait nourrir le doute sur leur tenue. C’est ce qui fait penser à de nombreux observateurs qu’elles (les auditions) n’ont jamais lieu.
    Le blocage institutionnel est total
    «Les ministres déposent leurs dossiers au niveau de la Présidence. Et ce sont les services de la Présidence qui rédigent les communiqués. A travers cette pratique, on veut faire croire que le président active et suit tous les secteurs avec attention», commentent certaines sources. Mais ce n’est qu’une illusion. Pour les observateurs de la scène nationale, le pays est bloqué depuis plusieurs mois. Les institutions sont presque gelées. Le président Bouteflika n’a pas réuni le Conseil des ministres depuis plus de deux mois. Les activités présidentielles sont limitées. Seules les plus officielles ont été assurées jusque-là. Pour sa part, le gouvernement reste handicapé, avec sept ministères sans commandant de bord. Confiés à des intérimaires, les départements ministériels en question fonctionnent au ralenti ; leurs fonctionnaires s’occupent seulement de la gestion des affaires courantes.
    Ce blocage s’étend à tout l’Exécutif, dont les membres sont suspendus à une éventuelle décision émanant du palais d’El Mouradia et qui concernera la nomination d’un nouveau gouvernement. Une nomination devant intervenir, conformément à la tradition, juste après l’installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), avant d’être renvoyée sine die. Le blocage institutionnel gagne même l’institution parlementaire. Les nouveaux députés se sont retrouvés «au chômage technique» ; ils ont été contraints de prendre leur congé sans voter un seul texte de loi. Rien n’indique aujourd’hui que ce statu quo sera bousculé dans les jours à venir. La saison estivale ne fait que commencer…

    Madjid Makedhi (El Watan)
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