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Israël : un vétéran de l'armée s'immole par le feu

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  • Israël : un vétéran de l'armée s'immole par le feu

    par Gerard Fredj
    Un homme de 50 ans, un ancien militaire, s'est immolé par le feu à Yehud, au centre d'Israël dimanche matin.

    Il a été évacué par les secouristes du Maguen David Adom vers l'hôpital Tel Hashomer. L'homme serait brûlé à 80%.

    D'après la radio militaire, il s'agirait d'un vétéran de l'armée israélienne handicapé.
    Sans que l'on ait plus de détails, il aurait à plusieurs reprises manifesté devant le ministère de la Défense.

    L'homme s'est immolé à un arrêt de bus de la ville de Yehud et les passants ont pu éteindre les flammes, n'empêchant cependant pas que l'homme soit grièvement brûlé.
    "Il portait une bouteille , quand j'ai réalisé qu'il s'aspergeait d'essence et pas d'eau, et qu'il allumait un briquet, je me suis précipité sur lui mais il avait déjà pris feu, ça a duré dix secondes", rapporte un témoin.

    C'est le cinquième suicide – ou tentative de suicide – par le feu cette semaine. Cette vague a a débuté avec celui de Moshe Silman le 14 juillet dernier; Silman, décédé de ses blessures après une semaine de soins devrait être enterré ce soir.

    Samedi soir, à Tel Aviv, s'est tenu un rassemblement de protestation à la lumière de bougies, à l'endroit même ou Moshe Silman s'est enflammé samedi dernier.

    Le Jerusalem Post rapporte dimanche les propos d'un rabbin, Idit Lev, directeur de l'organisation humanitaire "rabbins pour les droits de l'homme", qui était en contact étroit il y a un an avec Moshe Silman, pour l'aider à se battre contre la bureaucratie et obtenir les aides auxquelles il avait droit.
    " Selon lui, il n'avait pas le choix, il n'était pas prêt à vivre dans la rue", rapporte le rabbin
    israelinfo
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Israël - Justice sociale : le gouvernement joue avec le feu

    par Gerard Fredj
    Après les manifestations pour la justice sociale de l'été 2011, le gouvernement avait mis en place, sous la pression de la rue, une commission dirigée par le Professeur Manuel Trajtenberg, dont la mission était de proposer des réformes sociales et sociétales pour répondre aux attentes des israéliens les plus fragiles, mais aussi et surtout des classes moyennes et des cadres qui formaient le gros des protestataires..

    Les recommandations du Professeur Trajtenberg se sont petit à petit enlisées dans l'absence totale de volonté politique de Netanyahou de les mettre en œuvre, ou les marchandages politiques -comme ceux initiés par le parti Shas pour favoriser le logement de la population orthodoxe, alors que l'accès au logement est devenu aujourd'hui un problème général pour les jeunes couples qui s'installent (Israël était, il y a 25 ans, un des pays où l'on accédait le plus facilement à la propriété).

    Nous connaissons en Europe le phénomène des travailleurs pauvres, ces personnes qui ont un emploi souvent non qualifié, et ne peuvent faire face à leurs besoins vitaux.

    En Israël, ce ne sont pas seulement les salariés non qualifiés, mais également toute la classe moyenne et une partie des cadres qui sont en voie de paupérisation.

    Netanyahou a fait sortir quasi totalement le pays du système de protection sociale minimale dans lequel l'avaient installé près de quatre décennies de gouvernement travailliste.

    Pour la faire entrer non pas dans un système libéral régulé, mais dans un libéralisme sauvage identique à celui que Margareth Tatcher avait tenté d'instaurer en Grande Bretagne, avec l'échec que l'on connaît –d'autant que l'ultra libéralisme de Netanyahou est "frelaté " : peu de services de l'état mais un niveau de taxes et d'impôts élevés.

    Le Bitouah Leumi est le paroxysme de ce que peut produire de pire l'administration israélienne, à tel point que se multiplient les cabinets de juristes ou d'avocats qui proposent aux israéliens d'attaquer l'Assurance nationale pour simplement récupérer ce à quoi ils ont droit – moyennant un confortable pourcentage des sommes récupérées.
    Et cela concerne aussi bien les congés maternité, que les indemnités de chômage ou les allocations vieillesse.

    L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) au sein de laquelle Israël a été récemment admis, notait fin 2011 "la faiblesse persistante de la croissance du revenu par habitant et le taux élevé de pauvreté ", tout en pointant un taux de redistribution des richesses parmi les plus bas parmi les pays membres.

    De même, l'organisation évoquait la « révolte des tentes », en la liant au débat concernant le jeu de la concurrence dans l’économie et la place des grands groupes familiaux, autrement dit la vingtaine de familles qui "trustent" l'économie israélienne, bloquant toute concurrence et maintenant un niveau de prix élevé.

    Israël a à faire face à un environnement géostratégique qui a basculé en un an : les pays frontaliers avec lesquels l'état hébreu a signé des traités de paix a vu des gouvernements islamistes accéder au pouvoir, et les relations pacifiques issues des traités de paix – Egypte, Jordanie – sont aujourd'hui incertaines.

    La menace iranienne peut devenir à très court terme une question vitale pour Israël.

    Sur le plan intérieur, la question de l'enrôlement des populations arabes et orthodoxes pour des périodes de service militaire – ou civique – va devenir une fracture aigüe dans la société, comme l'est déjà la question du "vivre-ensemble" entre laïcs et orthodoxes.

    Netanyahou ferait bien de mettre un mouchoir sur une vision sociale inadaptée à un état juif – et à ce que cela implique en matière d'idéologie sociale -, si il ne veut pas ouvrir une autre front qui pourrait s'avérer bien plus dangereux pour Israël que les menaces extérieures.

    Israël n'a pas la culture de revendications sociales violentes : les affrontements entre manifestants et la police il y a une semaine, tous comme les suicides ou tentatives de suicide de samedi et dimanche devraient faire l'effet d'un chiffon rouge pour le gouvernement.

    En décembre 2010, à Sidi Bouzid, en Tunisie, l'immolation par le feu d'un jeune vendeur ambulant à qui l'on avait confisqué ses outils de travail, avait marqué le départ d'une vague de manifestations qui ont abouti à la chute de Zine Ben Ali, le Président tunisien dont on pensait qu'il tenait son pays d'une "main de fer".
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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