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Renault-Nissan, planche de salut pour General Motors

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  • Renault-Nissan, planche de salut pour General Motors

    En appelant Renault-Nissan à entrer dans le capital de General Motors (GM), Kirk Kerkorian fait monter la pression sur le patron du leader américain de l'automobile, Rick Wagoner. C'est pourquoi la réaction des analystes et des milieux de Detroit (Michigan) à la proposition surprise du premier actionnaire de GM est plutôt positive.

    Il reste que Rick Wagoner, qui a tout juste sauvé sa tête au printemps dernier n'apprécie probablement guère la perspective d'avoir des comptes à rendre un jour à Carlos Ghosn, son homologue chez Renault-Nissan. «Depuis le rachat de Chrysler par Daimler-Benz, en 1998, l'avenir du constructeur américain se décide à Stuttgart. On n'accepterait mal que la même chose se passe avec GM», résume un professionnel de l'industrie.

    Une pression positive

    Or ce n'est précisément pas de rachat ou de fusion dont Kirk Kerkorian rêve. L'octogénaire préconise une prise de participation de l'ordre de 20% par Renault-Nissan dans GM, ainsi que la mise en place de programmes communs de développement de nouveaux véhicules et réseaux de fournitures d'équipements.

    Même si l'alliance ne se concrétisait pas, la direction de GM va se trouver davantage aiguillonnée et contrainte à réorganiser ses activités. Cette pression accrue est jugée positive par Wall Street, ou l'action de GM a bondi de 9% vendredi. À Detroit l'idée n'est pas rejetée d'emblée. «GM doit sérieusement envisager la perspective d'une alliance avec le japonais Nissan Motor Co. et Renault SA de France», se résigne l'éditorial du Detroit Free Press. Que cela aboutisse à accélérer la restructuration de GM, à éliminer davantage de postes, ou conduise à vendre une partie de l'entreprise, «c'est peut-être le moyen pour GM de survivre ou même de renouer avec la prospérité» conclut le quotidien de Detroit.

    Le conseil d'administration de GM s'est en tout cas réuni dans les heures qui ont suivi la publication vendredi d'une lettre de Kirk Kerkorian demandant que GM engage des discussions avec Renault-Nissan. La direction de GM a simplement promis d'examiner la suggestion de l'homme qui détient déjà quelque 10% de ses actions. Elle ne pouvait pas faire moins.

    Un défi bien plus grand

    Ces derniers mois elle a toutefois déjà rejeté d'autres recommandations de cet homme d'affaires, comme la vente de sa marque européenne Saab ainsi que de sa marque américaine Hummer.

    Aux yeux de Kerkorian, les efforts engagés depuis plus d'un an par Wagoner vont certes dans le bon sens, mais ils ne sont pas assez radicaux. Le numéro un mondial a perdu près d'un milliard de dollars par mois en 2005. Ses ventes et parts de marché aux États-Unis continuent de chuter. Les prix élevés de l'essence aggravent la tendance car les marges de GM dépendent d'abord des ventes de ses grosses cylindrées et camionnettes. Les concessions du puissant syndicat des ouvriers (UAW) en matière de couverture médicale, la vente d'une participation majoritaire dans sa filiale financière GMAC, la fermeture programmée de 12 sites et l'acceptation le mois dernier par 35 000 de ses ouvriers de grosses primes au départ, ont certes amélioré la situation de GM. Pourtant elles ne relancent en rien ses ventes. Kirk Kerkorian croit-il vraiment qu'un Français natif du Brésil puisse faire mieux que Rick Wagoner pour convaincre l'UAW d'accepter d'autres sacrifices ? Il est vrai que Carlos Ghosn est très respecté des milieux d'affaires américains. Mais il vient d'une autre planète que l'employé moyen de GM. De part sa taille et sa longue histoire, GM représenterait aux États-Unis un défi bien plus grand pour Carlos Ghosn que Nissan au Japon, il y a sept ans.

    Par le Figaro
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