MAROC DES MONOPOLES : Rencontre/débat avec Catherine Graciet, co-auteur du livre « le Roi Prédateur »
Au Maroc, la monarchie en la personne du roi détient tous les pouvoirs : le pouvoir de droit divin, politique, juridique… et économique. Le roi Mohamed VI a réussi à devenir l’une des plus grosses fortunes au monde. Il a multiplié par cinq l’héritage de son père en faisant du pays son marché économique exclusif dans un système makhzanien qui a transformé l’Etat en une machine à enrichir le roi.
Au même moment, depuis le 20 février 2011 et même bien avant, jusqu’à ce jour, dans plusieurs villes et villages du Maroc, des foules de gens manifestent pour la liberté, la dignité et la justice sociale. Ils réclament leurs droits légitimes, notamment le droit à la santé, à l’éducation, au travail, à la liberté d’expression et beaucoup d’autres revendications loin d’être accomplies.
Comment le roi Mohamed VI a-t-il pu réussir en quelques années à quintupler sa fortune ? Qui en profite ?
Notre invité, Catherine Graciet, co-auteur du livre « Le Roi prédateur », va essayer de répondre à nos questions suite à l’enquête de terrain qu’elle a menée.
Mohammed VI, roi du Maroc, est désormais le premier banquier, le premier assureur, le premier entrepreneur de bâtiments de son pays. Il y joue un rôle dominant dans l’agro-alimentaire, l’immobilier, la grande distribution, l’énergie et les télécom. La fortune personnelle du souverain a quintuplé depuis son accession au trône, et le magazine Forbes le classe désormais parmi les personnalités les plus riches du monde. Que s’est-il donc passé au Maroc depuis l’avènement du fils d’Hassan II ?
Par le biais des holdings que contrôle la famille royale, avec l’aide du secrétaire particulier de Sa Majesté et la complaisance de la Cour, c’est à une véritable mise en coupe réglée de l’économie du royaume que l’on assiste depuis plus de dix ans. Et si l’absolutisme royal selon Hassan II visait à assurer la pérennité de la monarchie, la structure de gouvernement mise en place par son fils est tout entière tendue vers l’accaparement privé.
Au terme d’une minutieuse enquête de terrain, d’un examen fouillé des dossiers sensibles, de nombreuses rencontres avec les principaux témoins de cette royale prédation, voici ce système, et les hommes qui en tirent les ficelles, pour la première fois mis au jour. Voici comment le souverain d’un des régimes désormais les plus menacés par la vague démocratique dans les pays arabes a transformé ses sujets en clients, l’Etat en machine à subventionner les intérêts de la famille royale, et notre pays en complice d’un désastre politique et moral auquel contribue, à son corps défendant, le contribuable français.
Le livre "Le roi prédateur" est sorti le 01/03/2012
Catherine Graciet et Eric Laurent sont journalistes. Elle est l’auteur (avec Nicolas Beau) de Quand le Maroc sera islamiste (2006) et de La Régente de Carthage (2009). Il a notamment publié La Guerre des Bush (2003) et La Face cachée du pétrole (2005).
Au Maroc, la monarchie en la personne du roi détient tous les pouvoirs : le pouvoir de droit divin, politique, juridique… et économique. Le roi Mohamed VI a réussi à devenir l’une des plus grosses fortunes au monde. Il a multiplié par cinq l’héritage de son père en faisant du pays son marché économique exclusif dans un système makhzanien qui a transformé l’Etat en une machine à enrichir le roi.
Au même moment, depuis le 20 février 2011 et même bien avant, jusqu’à ce jour, dans plusieurs villes et villages du Maroc, des foules de gens manifestent pour la liberté, la dignité et la justice sociale. Ils réclament leurs droits légitimes, notamment le droit à la santé, à l’éducation, au travail, à la liberté d’expression et beaucoup d’autres revendications loin d’être accomplies.
Comment le roi Mohamed VI a-t-il pu réussir en quelques années à quintupler sa fortune ? Qui en profite ?
Notre invité, Catherine Graciet, co-auteur du livre « Le Roi prédateur », va essayer de répondre à nos questions suite à l’enquête de terrain qu’elle a menée.
Mohammed VI, roi du Maroc, est désormais le premier banquier, le premier assureur, le premier entrepreneur de bâtiments de son pays. Il y joue un rôle dominant dans l’agro-alimentaire, l’immobilier, la grande distribution, l’énergie et les télécom. La fortune personnelle du souverain a quintuplé depuis son accession au trône, et le magazine Forbes le classe désormais parmi les personnalités les plus riches du monde. Que s’est-il donc passé au Maroc depuis l’avènement du fils d’Hassan II ?
Par le biais des holdings que contrôle la famille royale, avec l’aide du secrétaire particulier de Sa Majesté et la complaisance de la Cour, c’est à une véritable mise en coupe réglée de l’économie du royaume que l’on assiste depuis plus de dix ans. Et si l’absolutisme royal selon Hassan II visait à assurer la pérennité de la monarchie, la structure de gouvernement mise en place par son fils est tout entière tendue vers l’accaparement privé.
Au terme d’une minutieuse enquête de terrain, d’un examen fouillé des dossiers sensibles, de nombreuses rencontres avec les principaux témoins de cette royale prédation, voici ce système, et les hommes qui en tirent les ficelles, pour la première fois mis au jour. Voici comment le souverain d’un des régimes désormais les plus menacés par la vague démocratique dans les pays arabes a transformé ses sujets en clients, l’Etat en machine à subventionner les intérêts de la famille royale, et notre pays en complice d’un désastre politique et moral auquel contribue, à son corps défendant, le contribuable français.
Le livre "Le roi prédateur" est sorti le 01/03/2012
Catherine Graciet et Eric Laurent sont journalistes. Elle est l’auteur (avec Nicolas Beau) de Quand le Maroc sera islamiste (2006) et de La Régente de Carthage (2009). Il a notamment publié La Guerre des Bush (2003) et La Face cachée du pétrole (2005).
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