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Ghoul atomise le MSP

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  • Ghoul atomise le MSP

    La démission de Amar Ghoul du MSP a créé une nouvelle situation au sein du parti qui risque d’aller tout droit à l’implosion, tandis que Soltani, lui, parle d’avenir “prometteur” pour son mouvement.

    “Je ne pense pas que leur départ du parti puisse influer sur le MSP car le mouvement est une institution qui est présente dans quarante-huit wilayas et dans 1 060 communes, notre formation a beaucoup de cadres, de parlementaires ainsi que des ministres.” C’est ainsi qu’a réagi, hier, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abou Djerra Soltani, à la démission de plusieurs membres du conseil consultatif (madjliss echoura) de son parti. Intervenant en marge de la séance d'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif du MSP, tenue à Staouéli à Alger, dans une ambiance empreinte d’inquiétude sur l’avenir de cette formation islamiste, Soltani a indiqué à la presse qu’on “ne voulait pas se séparer d’eux, surtout qu’il reste huit mois au congrès”. Sans nommer les démissionnaires, représentés en l’occurrence par Amar Ghoul, Lotfi Ahmed, Mohamed Djemaâ et Hadj Hamou, le président du MSP a révélé avoir pris langue avec eux pour comprendre leur démarche. “J’ai contacté certains d’entre eux et je leur ai dit qu’il reste du temps pour le congrès, venez et vous changerez la ligne du parti si c’est ce que vous souhaitez.”
    Selon Soltani, ces cadres démissionnaires ont, lors de la dernière session extraordinaire du conseil consultatif du parti, “exprimé leur point de vue sur la ligne et les positions du parti”. “On leur a donné le temps de réfléchir et les portes leur sont encore ouvertes”, dit-il. à propos des raisons de la démission de ces cadres, Soltani a indiqué à la presse que “certains ont donné des explications et d’autres n’ont pas trouvé quoi dire”.

    Incompréhension sur les raisons de la démission de Ghoul
    Ne comprenant visiblement pas les fondements du geste de ces cadres, Soltani sollicite les journalistes pour les interroger à ce propos. “Vous pouvez leur poser la question : pourquoi avez-vous démissionné ? Est-ce que vous avez démissionné parce que le parti a décidé de quitter le gouvernement ?” interroge-t-il avant d’y répondre : “C'est-à-dire, soit qu’on reste dans le gouvernement, ou alors ils démissionnent.” Cette attitude désarçonne Soltani puisqu’il considère que “cela témoigne de la misère du parti”. “Si le mouvement bâtit sa gloire sur quatre ministres, c’est vraiment la misère du mouvement.” L’incompréhension de Soltani par rapport à l’attitude de Ghoul et de son équipe est telle qu’il rappelle que l’ensemble des décisions du mouvement ont été prises dans le cadre de la concertation au sein même du conseil consultatif présentement réuni. Il rappelle, en effet, que l’adhésion du MSP à l’Alliance présidentielle constituée du FLN et du RND s’est faite après l’aval de ce conseil, tout comme la décision de quitter le gouvernement ainsi que la création de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV). “Nous avons pris l’ensemble de nos décisions après concertation, il se trouve malheureusement que nos décisions n’ont pas plu à certains. Cela nous désole”, dit-il sur un ton de regret, avant de reprendre un ton plus ferme : “Cependant, il nous est demandé à tous d’être disciplinés par rapport aux positions du parti et d’être responsables politiquement”. Pour montrer qu’il n’est pas le seul à dénoncer cette attitude, Soltani évoque les ministres actuellement en poste (Mustapha Benbada, Smaïl Mimoune et Abdallah Khanafou) et présents à la rencontre d’hier. “Justement, nos trois ministres ici présents ont exprimé leur discipline vis-à-vis du parti ainsi que leur disponibilité à démissionner à tout moment du gouvernement.” Toutefois, ajoute Soltani, si les contestataires persistent et signent dans leur volonté de quitter le parti, “nous leur souhaitons bon courage et la page pour nous sera définitivement tournée”. “Nous sommes devant des défis et un avenir prometteur et le mouvement est plus important que les individus”, dit-il.

    Soltani : “Je ne démissionnerai que lors du congrès”
    À la question de savoir s’il compte démissionner de la tête du MSP comme revendiqué par ses contestataires, Soltani répondra sur un ton ferme et avec un large sourire : “Je ne vais démissionner que lors du congrès.”
    “Je ne suis pas de ceux qui quittent en cours de chemin.” Sollicité à propos de la revendication d’un congrès extraordinaire, Soltani fera remarquer que “nous pouvons avancer le congrès, car il ne lui reste que huit mois”. “On peut l’avancer au mois de janvier par exemple et discuter l’ensemble des questions qui se posent, y compris la ligne politique”, dit-il. Revenant au conseil consultatif de son parti, l’actuel leader du parti estime que les choses peuvent encore revenir à la normale dans la maison MSP. “Nous avons trois jours de débats pendant lesquels nous allons discuter et prendre des décisions.” “Et s’il y a désaccord, nous irons au vote et c’est la majorité qui l’emportera. L’Égypte nous a donné une leçon sur la compétition lors de la présidentielle. La compétition doit se poursuivre jusqu’à ce qu’il y ait émergence de gagnants. Et tout se passe en toute démocratie.”

    Soltani sollicite Bouteflika pour un discours à la nation
    Le président du Mouvement de la société pour la paix a critiqué vigoureusement la situation politico-sociale du pays, tout comme l’absence de la formation d’un nouveau gouvernement. Il sollicite dès lors l’intervention du chef de l’État. “La situation du pays ne changera que si le président de la République présente dans un nouveau discours les contours principaux du futur paysage politique avec notamment la révision de la Constitution.” Dans le même temps, le patron du MSP émet un certain nombre de propositions : la dissolution du Parlement et l'organisation de nouvelles élections législatives. Soltani a indiqué dans son allocution à l'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil consultatif du MSP qu'à défaut de cela, il recommande alors de soumettre la Constitution au référendum populaire avant l'organisation des élections législatives. Il a, dans le même temps, appelé à “la formation d'un gouvernement d'entente nationale à large base” ainsi qu’à la constitution d'une instance nationale impartiale de surveillance des élections et d'une commission nationale de supervision des élections. Notant que le MSP a toujours placé l'intérêt national au-dessus de son intérêt, il appelle à ce que l’ensemble des formations politiques soient impliquées dans la gestion du pays. Le président du conseil consultatif national du MSP, Abderrahmane Saïdi, a expliqué, pour sa part, le rôle du mouvement sur la scène politique nationale, mettant en avant son rôle en tant que facteur de stabilité en Algérie. Cette session ordinaire procédera à une évaluation globale de la précédente étape et établira une vision prospective des prochaines échéances dont les élections locales et la révision de la Constitution, a-t-il souligné. “Nous avons assez de courage et de sincérité qui nous permettent d'examiner et de traiter les questions sensibles et conflictuelles avec objectivité et à cœur ouvert”, a dit M. Saïdi au sujet de la situation interne du mouvement. Les travaux de la session ordinaire du conseil consultatif national du MSP se poursuivent à huis clos.


    N M-liberte
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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