Aps 4/7/06] Alger - Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a prononcé mardi à l'occasion de la fête de l'indépendance une allocution au siége du ministère de la Défense Nationale où il a présidé la cérémonie de remise de grades aux officiers supérieurs de l'ANP. Voici la traduction APS de l'allocution:
"Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux,
Que le salut de Dieu soit sur son prophète, sa famille et ses compagnons jusqu'au jour dernier
Djounoud, sous-officiers, officiers de l'Armée nationale populaire,
Algériennes, Algériens, Peuple algérien glorieux,
Nous célébrons, en ce jour mémorable, une date chère à nos coeurs, le 44e anniversaire du recouvrement de l'indépendance nationale ainsi que la fête de la jeunesse, cette couronne de lauriers que la jeunesse avant-gardiste avait posé sur la tête du pays.
Une jeunesse avant-gardiste qui avait été l'énergie créatrice et qui avait fait siens les préoccupations et les rêves de tout un peuple, allumant la flamme de la résistance, génération après génération, et inscrivant en lettres de sang et de feu, sacrifices et actes d'héroïsme depuis que les envahisseurs ont foulé le sol de cette terre bénie le 5 juillet 1830 jusqu'à ce que la résistance atteigne son apogée et s'illustre dans l'une des plus grandes épopées de tous les temps.
Ce fut l'épopée de la glorieuse révolution de novembre qui a éclairé les sentiers de la liberté sacrée pour guider un peuple héroïque, qui a longtemps enduré les années de braise et d'oppression et combattu avec courage les campagnes de destruction et d'extermination, sacrifiant ce qu'il avait de plus cher. Un peuple dont la lutte a abouti à la fin de l'occupation inique et odieuse en recouvrant sa souveraineté et son indépendance le 5 juillet 1962.
A l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance, nous ne manquerons pas de rappeler une date tout aussi chère à nos c£urs que nous évoquerons dans quelques jours, celle du double anniversaire d'un jour prestigieux dans l'Histoire de la lutte nationale, le 20 août 1955, journée du moudjahid qui coïncide cette année avec la célébration du cinquantième anniversaire du congrès de la Soummam qui s'est tenu le 20 août 1956.
Ce fût un événement marquant dans le processus de développement des structures de la guerre de libération. Il permit d'unifier les vues, les moyens et les efforts, de les organiser et de les mobiliser selon une conception stratégique, dont l'aboutissement fut la victoire éclatante.
La célébration du 5 juillet nous offre l'opportunité de renouveler le serment fait aux chouhadas d'hier et d'aujourd'hui, de nous recueillir avec humilité à la mémoire de ceux qui ont honoré leur engagement envers dieu et le pays. Des soeurs et des frères qui demeurent vivants dans nos coeurs et dans nos esprits, tels une âme pure qui flotte dans le ciel de mon pays sacralisant la liberté, la concorde et la paix et qui enrichit la terre de mon pays de bienfaits et de prospérité. C'est assurément une occasion sans nulle pareille qui nous donne la latitude d'accomplir le devoir de reconnaissance, de fidélité et de glorification des héros de l'Algérie qui ont irrigué, de leur sang, cette terre en perpétuelle révolte qui ne s'est jamais tue ni pliée devant un occupant étranger ou un tyran.
La terre des hommes libres, descendants des rois courageux de Numidie, des enfants de l'Emir Abdelakder et de Lalla Fatma N'soumer qui ont livré combat, avec courage et détermination, à l'injustice et à l'humiliation, qui ont protégé le droit et la justice avec force et porté haut le nom de l'Algérie, tel un emblème hissé depuis la nuit des temps.
Cette terre était et restera une citadelle de la liberté et de la paix, un espace de dialogue et d'interaction civilisationnelle et un pôle de rayonnement et de tolérance pour l'humanité.
Tout en nous emplissant de sentiments de fierté et d'orgueil pour nos gloires et notre geste, cet anniversaire nous interpelle pour revisiter l'Histoire, retenir les enseignements et les hautes valeurs qui ont imprimé notre personnalité et notre glorieuse marche et à laquelle nous devons rester attachés et poursuivre les efforts pour sa concrétisation et son développement dans nos sociétés.
Notre appel à la célébration et à la glorification de l'Histoire nationale, ne signifie point l'incitation au repli sur soi et à la régression ni à l'immobilisme et l'inertie. Il n'émane pas non plus du désir de susciter les rancoeurs et la haine. Le fait de transcender une période douloureuse de notre passé ne signifie pas que nous l'oublions ou l'effaçons de notre mémoire.
L'Algérie d'aujourd'hui, 44 ans après le recouvrement de son indépendance, possède une vision d'avenir positive, vit la réconciliation globale avec soi, avec l'Histoire et avec autrui et ouvre une page magnifique de tolérance, d'amitié, de coopération et de partenariat basée sur l'égalité et le respect mutuel et prometteuse de bienfaits partagés et de prospérité collective pour l'humanité tout entière.
L'Histoire ne se répète que chez les peuples et les sociétés qui souffrent d'immobilisme et d'attentisme, spectateurs des mutations que connaît la civilisation humaine qui s'opèrent à une vitesse vertigineuse telle une machine qui emporte tout sur son passage.
Le monde auquel nous aspirons et oeuvrons inlassablement à contribuer positivement à sa conception et à sa marche et que nous ne voudrions pas qu'il s'accomplisse sans nous ou à notre détriment, est un monde aux dimensions interactives et complémentaires où l'avenir rejoint le passé à travers un présent vital.
Nous oeuvrons à des lendemains prometteurs et prospères qui se réaliseront, par la grâce de dieu, partant de notre réalité présente avec ses données exogènes et endogènes sans toutefois renier notre passé et notre patrimoine.
La formidable jeunesse de mon pays qui n'a pas subi l'enfer colonial et n'a pas connu l'étape de reconstruction de l'Etat indépendant dans les années 60 et 70 du siècle dernier, est en droit de savoir que le recouvrement de l'indépendance nationale dont elle jouit aujourd'hui n'était ni un don ni une concession de l'innommable occupation.
C'était une victoire arrachée et méritée, au prix de lourds sacrifices pendant 132 ans de souffrances et de résistance, une victoire obtenue au moyen de la plume et des armes, du verbe et des balles, sacrifiant sur l'autel de la liberté des millions de chouhadas, faisant des millions de détenus et de sans-abris, des millions de sinistrés, d'orphelins, de veuves et de déplacés.
Tout comme l'on ne saurait oublier ceux qui ont combattu sur les fronts de la mort en Europe et en Asie, défendant le rêve de la liberté et de la dignité humaines ainsi que les émigrés, morts dans leur dur et amer exil, portant la patrie et la cause dans leurs coeurs, ceux qui ont été brûlés et enterrés individuellement et collectivement dans l'anonymat le plus total, sans nom ni adresse, morts en martyrs, ayant enduré les affres et mus par leur foi profonde en leur patrie dans un pays où les envahisseurs ont semé la mort et où ni les êtres humains, ni les arbres ni même les pierres n'ont échappés à leur barbarie et à leur destruction.
Le recouvrement de l'indépendance nationale était la consécration d'une longue et dure lutte faite d'horribles souffrances qui ont été à l'origine de l'une des plus grandes épopées de libération dans l'histoire.
Notre jeunesse ne peut qu'être fière et s'enorgueillir des exploits de sa glorieuse histoire. Grand est son besoin d'en tirer les leçons et les enseignements ainsi que les valeurs héroïques nationales et civilisationnelles dont est nourri le peuple algérien et qui l'ont aidé à être grand, solidaire et victorieux devant les différentes campagnes d'invasion et d'extermination qui se sont succédé à travers les siècles.
La jeunesse algérienne fidèle à son pays, au fait de son histoire, consciente et vigilante, refuse les discours fallacieux que l'école de l'histoire coloniale tente de propager. Elle veut écrire pour nous une histoire erronée, faite sur mesure, qui exprimerait ses idées refoulées et son spectre expansionniste, justifiant la politique destructrice, réductrice, d'ignorance et de dénaturation, arguant faussement des aspects positifs et des bienfaits de la colonisation, consacrant ainsi la thèse des théoriciens de l'hégémonie et de l'esclavagisme au XIX siècle qui ont prétendu que la colonisation était investie d'une mission civilisatrice des peuples barbares et des sociétés primitives.
"Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux,
Que le salut de Dieu soit sur son prophète, sa famille et ses compagnons jusqu'au jour dernier
Djounoud, sous-officiers, officiers de l'Armée nationale populaire,
Algériennes, Algériens, Peuple algérien glorieux,
Nous célébrons, en ce jour mémorable, une date chère à nos coeurs, le 44e anniversaire du recouvrement de l'indépendance nationale ainsi que la fête de la jeunesse, cette couronne de lauriers que la jeunesse avant-gardiste avait posé sur la tête du pays.
Une jeunesse avant-gardiste qui avait été l'énergie créatrice et qui avait fait siens les préoccupations et les rêves de tout un peuple, allumant la flamme de la résistance, génération après génération, et inscrivant en lettres de sang et de feu, sacrifices et actes d'héroïsme depuis que les envahisseurs ont foulé le sol de cette terre bénie le 5 juillet 1830 jusqu'à ce que la résistance atteigne son apogée et s'illustre dans l'une des plus grandes épopées de tous les temps.
Ce fut l'épopée de la glorieuse révolution de novembre qui a éclairé les sentiers de la liberté sacrée pour guider un peuple héroïque, qui a longtemps enduré les années de braise et d'oppression et combattu avec courage les campagnes de destruction et d'extermination, sacrifiant ce qu'il avait de plus cher. Un peuple dont la lutte a abouti à la fin de l'occupation inique et odieuse en recouvrant sa souveraineté et son indépendance le 5 juillet 1962.
A l'occasion de la célébration de la fête de l'indépendance, nous ne manquerons pas de rappeler une date tout aussi chère à nos c£urs que nous évoquerons dans quelques jours, celle du double anniversaire d'un jour prestigieux dans l'Histoire de la lutte nationale, le 20 août 1955, journée du moudjahid qui coïncide cette année avec la célébration du cinquantième anniversaire du congrès de la Soummam qui s'est tenu le 20 août 1956.
Ce fût un événement marquant dans le processus de développement des structures de la guerre de libération. Il permit d'unifier les vues, les moyens et les efforts, de les organiser et de les mobiliser selon une conception stratégique, dont l'aboutissement fut la victoire éclatante.
La célébration du 5 juillet nous offre l'opportunité de renouveler le serment fait aux chouhadas d'hier et d'aujourd'hui, de nous recueillir avec humilité à la mémoire de ceux qui ont honoré leur engagement envers dieu et le pays. Des soeurs et des frères qui demeurent vivants dans nos coeurs et dans nos esprits, tels une âme pure qui flotte dans le ciel de mon pays sacralisant la liberté, la concorde et la paix et qui enrichit la terre de mon pays de bienfaits et de prospérité. C'est assurément une occasion sans nulle pareille qui nous donne la latitude d'accomplir le devoir de reconnaissance, de fidélité et de glorification des héros de l'Algérie qui ont irrigué, de leur sang, cette terre en perpétuelle révolte qui ne s'est jamais tue ni pliée devant un occupant étranger ou un tyran.
La terre des hommes libres, descendants des rois courageux de Numidie, des enfants de l'Emir Abdelakder et de Lalla Fatma N'soumer qui ont livré combat, avec courage et détermination, à l'injustice et à l'humiliation, qui ont protégé le droit et la justice avec force et porté haut le nom de l'Algérie, tel un emblème hissé depuis la nuit des temps.
Cette terre était et restera une citadelle de la liberté et de la paix, un espace de dialogue et d'interaction civilisationnelle et un pôle de rayonnement et de tolérance pour l'humanité.
Tout en nous emplissant de sentiments de fierté et d'orgueil pour nos gloires et notre geste, cet anniversaire nous interpelle pour revisiter l'Histoire, retenir les enseignements et les hautes valeurs qui ont imprimé notre personnalité et notre glorieuse marche et à laquelle nous devons rester attachés et poursuivre les efforts pour sa concrétisation et son développement dans nos sociétés.
Notre appel à la célébration et à la glorification de l'Histoire nationale, ne signifie point l'incitation au repli sur soi et à la régression ni à l'immobilisme et l'inertie. Il n'émane pas non plus du désir de susciter les rancoeurs et la haine. Le fait de transcender une période douloureuse de notre passé ne signifie pas que nous l'oublions ou l'effaçons de notre mémoire.
L'Algérie d'aujourd'hui, 44 ans après le recouvrement de son indépendance, possède une vision d'avenir positive, vit la réconciliation globale avec soi, avec l'Histoire et avec autrui et ouvre une page magnifique de tolérance, d'amitié, de coopération et de partenariat basée sur l'égalité et le respect mutuel et prometteuse de bienfaits partagés et de prospérité collective pour l'humanité tout entière.
L'Histoire ne se répète que chez les peuples et les sociétés qui souffrent d'immobilisme et d'attentisme, spectateurs des mutations que connaît la civilisation humaine qui s'opèrent à une vitesse vertigineuse telle une machine qui emporte tout sur son passage.
Le monde auquel nous aspirons et oeuvrons inlassablement à contribuer positivement à sa conception et à sa marche et que nous ne voudrions pas qu'il s'accomplisse sans nous ou à notre détriment, est un monde aux dimensions interactives et complémentaires où l'avenir rejoint le passé à travers un présent vital.
Nous oeuvrons à des lendemains prometteurs et prospères qui se réaliseront, par la grâce de dieu, partant de notre réalité présente avec ses données exogènes et endogènes sans toutefois renier notre passé et notre patrimoine.
La formidable jeunesse de mon pays qui n'a pas subi l'enfer colonial et n'a pas connu l'étape de reconstruction de l'Etat indépendant dans les années 60 et 70 du siècle dernier, est en droit de savoir que le recouvrement de l'indépendance nationale dont elle jouit aujourd'hui n'était ni un don ni une concession de l'innommable occupation.
C'était une victoire arrachée et méritée, au prix de lourds sacrifices pendant 132 ans de souffrances et de résistance, une victoire obtenue au moyen de la plume et des armes, du verbe et des balles, sacrifiant sur l'autel de la liberté des millions de chouhadas, faisant des millions de détenus et de sans-abris, des millions de sinistrés, d'orphelins, de veuves et de déplacés.
Tout comme l'on ne saurait oublier ceux qui ont combattu sur les fronts de la mort en Europe et en Asie, défendant le rêve de la liberté et de la dignité humaines ainsi que les émigrés, morts dans leur dur et amer exil, portant la patrie et la cause dans leurs coeurs, ceux qui ont été brûlés et enterrés individuellement et collectivement dans l'anonymat le plus total, sans nom ni adresse, morts en martyrs, ayant enduré les affres et mus par leur foi profonde en leur patrie dans un pays où les envahisseurs ont semé la mort et où ni les êtres humains, ni les arbres ni même les pierres n'ont échappés à leur barbarie et à leur destruction.
Le recouvrement de l'indépendance nationale était la consécration d'une longue et dure lutte faite d'horribles souffrances qui ont été à l'origine de l'une des plus grandes épopées de libération dans l'histoire.
Notre jeunesse ne peut qu'être fière et s'enorgueillir des exploits de sa glorieuse histoire. Grand est son besoin d'en tirer les leçons et les enseignements ainsi que les valeurs héroïques nationales et civilisationnelles dont est nourri le peuple algérien et qui l'ont aidé à être grand, solidaire et victorieux devant les différentes campagnes d'invasion et d'extermination qui se sont succédé à travers les siècles.
La jeunesse algérienne fidèle à son pays, au fait de son histoire, consciente et vigilante, refuse les discours fallacieux que l'école de l'histoire coloniale tente de propager. Elle veut écrire pour nous une histoire erronée, faite sur mesure, qui exprimerait ses idées refoulées et son spectre expansionniste, justifiant la politique destructrice, réductrice, d'ignorance et de dénaturation, arguant faussement des aspects positifs et des bienfaits de la colonisation, consacrant ainsi la thèse des théoriciens de l'hégémonie et de l'esclavagisme au XIX siècle qui ont prétendu que la colonisation était investie d'une mission civilisatrice des peuples barbares et des sociétés primitives.
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