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Imaginons avec Zakaria Boualem n°1 coupe du monde

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  • Imaginons avec Zakaria Boualem n°1 coupe du monde

    À chaque coup d’envoi, ZB essaie d’imaginer la même coupe du monde au Maroc...

    Nom : Boualem
    Prénom : Zakaria
    Né en 1976 à Guercif
    Signe particulier : Marocain à tendance paranoïaque


    Zakaria Boualem est un homme heureux. La Coupe du monde le remplit de joie. Elle donne même un sens à sa vie. Il regarde tous les matchs, lit toutes les analyses, surfe sur le web à la recherche des interviews, puis débat avec ses potes au café. Il a l’impression d’exister de façon intense. En un mois à peine, il apprend plus sur le monde qu’en quatorze ans d’Education nationale. Il fait des progrès en géographie puisqu’il sait désormais où se trouve Trinité et Tobago. Il révise son histoire via le match Allemagne-Pologne. Evidemment, il a une lecture politique de l’événement. Ses profondes convictions fier-mondistes en font un véritable générateur de théories du complot en tout genre. Derrière chaque coup de sifflet, il cherche la manigance. C’est ainsi qu’il a compris que le nombre de pénalties obtenus est fonction du PIB du pays concerné. C’est pourquoi vous pouvez égorger un Togolais en plein jour dans la surface de réparation sans craindre que l’arbitre ne siffle quoi que ce soit. Il a aussi découvert que le fait d’être suisse permettait d’avoir accès à l’utilisation des bras pour défendre son camp. C’est pratique, ça permet de changer un peu, de mixer avec le hand, ça met de l’ambiance et ça ennuie les Français. Parce que ça, c’est un vrai plaisir, de voir mes Français, grands f’haymiya devant l’éternel, décortiquer le non-jeu de leur équipe nationale. Attendre depuis quatre ans un hypothétique réveil de leurs joueurs fatigués. Ils sont comme les Arabes, les Français : ils vivent dans le passé. Et puis il y a toutes les questions sans réponse, qui passionnent Zakaria Boualem. Pourquoi les joueurs, dans leur joli
    maillot Puma, transpirent-ils comme des kessals ? Pourquoi un joueur ghanéen exhibe-t-il le drapeau d’Israël ? Pourquoi les Anglais se blessent-ils tout le temps ? Pourquoi les Italiens se sont-ils coupé les cheveux ? Pourquoi Gronaldo, etc, etc. Mais il y a une question qui revient sans arrêt dans la tête de Zakaria Boualem : COMMENT ON AURAIT FAIT, NOUS ??

    À chaque coup d’envoi, il essaie d’imaginer la même Coupe du monde au Maroc. Prenons le match Brésil-Croatie, par exemple, et imaginons le à Nador. Si, si à Nador, c’était dans notre dossier 2006. Imaginez quarante mille Brésiliens festoyant sans complexe dans le centre-ville de Nador. Imaginez l’émeute à la vue des Brésiliennes. Imaginez qu’une Brésilienne cherche des toilettes qui n’existent pas, et que toute la population masculine de Nador se rue pour lui proposer de venir se soulager à la maison. Imaginez le désordre social… Imaginez la tête des hôteliers qui doivent demander vingt mille actes de mariage. Et celle des Brésiliens, qui ne savent même pas qu’il faut un aqd pour le nikah. Imaginez qu’il faille expliquer à TF1, ART, ZDF et leurs copains que le match prévu à 19h va commencer vers 19 heures quinze-20 heures mais que c’est pas grave parce que c’est pas vraiment un retard. Imaginez la tête des supporters brésiliens quand on va leur expliquer que pour boire de la bière, il faut se cacher dans un des cinq bars de la ville – qui seront à court de stock de Stork avant même le début du premier tour. Maintenant, mettez vous du côté des supporters croates. Comment pensez-vous que ça va se passer avec leurs cousins de chez nous ? Les GUS vont-ils les soutenir ? Imaginons maintenant que Franz Beckenbauer koullou veuille voir le match. On va lui expliquer qu’il faut qu’il se pointe quatre heures avant le début du match, sinon il risque de trouver sa place VIP squattée par le petit-fils du responsable de la sécurité du Nahdat Nador. Comment gérer les accréditations à Nador ? Les fameux badges ? Il faudra en prévoir au moins 20 000, puisque tous les Marocains ou presque sont des VIP. Quelques centaines pour les officiels, autant pour les policiers et leurs familles, sans oublier les directeurs de banques, les responsables des impôts, sinon ils se vexent, mais aussi les acteurs importants de la société civile de Nador – notion floue mais qui cache un bon millier de VIP et leurs familles respectives. Heureusement que la polygamie est limitée…

    Mais bon, il faut revenir à la réalité : les huitièmes de finale commencent aujourd’hui. Zakaria Boualem n’a plus de temps à perdre avec vous. Et merci
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك

  • #2
    ZB porte officiellement plainte contre la fifa, la mère de toutes les mafias...

    Nom : Boualem
    Prénom : Zakaria
    Né en 1976 à Guercif
    Signe particulier : Marocain à tendance paranoïaque


    Ce mercredi 28 Juin 2006 est une triste journée pour Zakaria Boualem. C’est la première fois depuis dix-neuf jours qu’il n’a pas le moindre match à se mettre sous la dent. C’est la déprime. Y a-t-il une vie après la Coupe du Monde ?... Il zapouille donc mollement sur son décodeur analogique et tombe sur cette information hallucinante : Gianluca Pessotto, ancien footballeur de la Juventus de Turin et actuellement dirigeant du club, s’est jeté de la fenêtre de son bureau, un chapelet à la main. C’est pas drôle. Pessotto, pris dans la tourmente du scandale de la Juventus, a tenté de se suicider. Zakaria Boualem, planqué dans son nouveau bureau (non non, il n’est pas arrivé, mais il squatte celui d’un collègue en vacances), décide d’enquêter. Le premier truc qui le surprend, c’est qu’on parle très peu de ce suicide. C’est bizarre, tout le monde semble s’être mis d’accord pour ne pas gâcher la fête du Mondial. Pourtant, Zakaria Boualem se rappelle très bien de Gianluca Pessotto. C’était un défenseur latéral appliqué et un peu besogneux. C’était ce qu’on appelle un “joueur de couloir”. Sa mission ? Bloquer l’attaquant adverse, si possible soutenir les attaques en apportant de la disponibilité sur son aile. Les plus brillants arrivent à déborder et à centrer devant le but. Les autres, à bout de souffle, balancent des ballons aveugles derrière les cages puis vont se replacer à grandes enjambées en défense. Gianluca Pessotto, lui, n’était pas le plus mauvais. Mais c’était un anonyme. Malgré une dizaine de sélections en équipe nationale, malgré un palmarès incroyable, malgré son statut de pilier de la défense la plus imperméable d’Italie...
    Apparemment, Pessotto n’était pas un idiot, puisqu’il est devenu manager de la Juve dès l’arrêt de sa carrière de joueur. Et puis, il y a eu l’affaire du Calcio. En vrac, on apprend que la Juve choisit ses arbitres, que les joueurs font des paris clandestins, que les enfants des dirigeants ont un boîte qui trafique allègrement sur les transferts, que les joueurs avalent des pilules de toutes les couleurs avant les matchs... Bref, que tout est pourri. Complètement pourri. Pourri à un tel point que Gianluca Pessotto, qui n’est pas particulièrement visé par la justice, a pris son chapelet et s’est jeté par la fenêtre. Zakaria Boualem n’en peut plus. Il a l’impression qu’on le prend pour un crétin. Tous les jours, il va au café pour regarder les matchs, hurle à la moindre occasion, s’emballe sur l’arbitre, entre en transe à chaque but. Il vit le football. Il est un gamin. Et il fait comme s’il ne savait pas que tout était pourri. Mais là, ce n’est plus possible. Il y a maintenant des suicides, on est dans un mauvais téléfilm. On ne peut plus détourner les yeux devant les scandales en tout genre. Rappelez vous l’élimination de l’URSS en 1986 par la Belgique, la finale de 1990 où il fallait faire perdre l’Argentine, l’élimination du Cameroun en 1998, celle des Etats-Unis en 2002, les pénalties oubliés de la Côte d’Ivoire cette année...

    Pour Zakaria Boualem, le geste de Pessotto est l’ultime signal. Il faut se révolter. Voilà, c’est tout, il faut se révolter. Mais contre qui ? La FIFA, la mère de toutes les mafias. Zakaria Boualem porte donc officiellement plainte contre la FIFA, auprès du Tribunal européen de La Haye. Ce n’est pas une blague. Il compte leur réclamer 23 millions de dirhams de dommages et intérêts. Pour calculer cette somme, il a compté tous les cafés qu’il a consommés devant les matchs, toutes les bières, toutes les cacahuètes. Il a intégré la facture de sa télévision, des divers démodulateurs et autres appareils audiovisuels consacrés exclusivement au football. Comme la somme obtenue lui semblait assez modeste, il a rajouté un peu plus de 22 millions pour préjudice moral. Voilà, ça fait 23 millions. Encore une fois, ce n’est pas une blague, c’est une nouvelle affaire Bosman. Une affaire Boualem. Retenez son nom, il est l’homme qui va faire plier la FIFA et il va rendre le football aux enfants du monde entier.
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك

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