Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les arriéres -petits - fils d'un Pouvoir illégitime

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les arriéres -petits - fils d'un Pouvoir illégitime

    Avant-hier à Mostaganem, une scène : des policiers abondamment caillassés des hauteurs d'un quartier populaire, par des jeunes agressifs qui avaient été délogés d'un trottoir et d'une rue squattée.

    Avant avant-hier, c'est un bus entier qui avait été pris en otage par des cagoulés, dans la même ville, délestant les voyageurs avant de s'en aller en riant. Cela se passe d'ailleurs, ailleurs, dans tout le pays. « Il n'y a plus d'Etat», disent les Algériens, avec un regard dur vers Bouteflika, ses grâces pour les prisonniers, sa politique de compromis et ses charités mal ordonnées. Les discussions algériennes, quand elles ne portent pas sur le hallal et le haram, devenus des empires du sens et de l'absurde, parlent de «l'Avant», d'autrefois: de l'époque où un garde champêtre avait l'autorité d'un Obama, où l'enseignant «primaire» avait le poids d'un tribunal et d'un ancêtre ou d'un colonel du DRS, de l'époque où les trottoirs étaient pour les piétons, la place publique pour les gens et l'arbre pour le ciel et la saison. Aujourd'hui ? «C'est la guerre». L'effondrement de l'Etat et sa reculade vers les zones off-shore du régime s'est traduit par un dépeçage de l'espace public : trottoirs pour les commerçants informels, places publiques pour le commerce des barbus, stationnement pour les jeunes à matraques, lots de terrain pour le plus puissants, les plages pour les plus rapides.

    Du coup, d'effet dominos à effet de rwandisations, les policiers n'ont plus ni l'autorité ni la prestance pour l'incarner, souvent. Autant pour les autres corps de sécurité gangrenés par les mêmes maux que le bon peuple, dirigés vers la surveillance de l'agitateur politique, en s'alliant avec le malfrat du quartier, encanaillés, désarmés et édentés par les lois qui leur interdisent d'user du feu ou du Pouvoir. On est passé du trop d'Etat, il y a des décennies, à «pas d'Etat» aujourd'hui. Et les Algériens, ceux des classes moyennes, ont aujourd'hui peur et en parlent. Ils voient un avenir de violences, de rapt et d'agression contre eux et leurs enfants et leurs espaces. A l'époque de Bouteflika, les Algériens ne se sentent pas protégés, ni dans leurs biens, ni dans leurs personnes.

    D'où vient cela ? Des «grâces» irresponsables et négligées dit-on. Du fait que la prison ne fait plus peur et fait même rire les récidivistes. Du policer sans autorité, sans crédibilité, et sans armes et sans culture sur sa mission et ce pourquoi il est payé. De l'école de Benbouzid. De la décennie 90 et de ses ravages post-guerre. Et, surtout, de cette alliance entre le régime et la « plèbe », les segments violents de la société, ceux qu'on lance en guerre punitive contre les classes moyennes quand celles-ci veulent des réformes ou se révoltent. En égyptien, cela s'appelle El Baltaguya. Intuitivement les Algériens devinent ce contrat au-dessus de leurs têtes : à la sortie des stades, les policiers sont plus accommodants avec les hooligans, qu'avec une « marche » de médecins. Et on sait pourquoi.

    Retour aux années du régime policier et de l'abus impuni ? Non, le chantage à l'autorité est une vieille recette chez les régimes autoritaristes. Ce que demandent les Algériens, c'est un Etat, pas un Pouvoir. C'est un exercice de la police qui respecte la loi, une autorité légitime, juste et ferme. Car, c'est parce que le régime se sait illégitime qu'il cherche les alliances, s'accommodent des compromissions, cède devant l'allié malfrat et engage des mercenaires ou se fait caillasser ses policiers qui ne peuvent rien faire, ou font eux-mêmes partie de la violence et de l'impuissance des Algériens. « C'est ce que vous demandez non ? Les droits de l'homme ? », diront les fourbes seigneurs. Oui, mais on demande un Etat, pas une sieste de dix ans de règne. Un exercice juste de la violence sous monopole, une autorité légitime, une protection des biens et des personnes.

    Ce n'est pas parce qu'un policer ou un gendarme est auteur d'un dépassement, qu'il faut désarmer la police et la gendarmerie de toute autorité. Car ces corps sont des institutions et des fonctions : le mal est ailleurs : il est dans le manque de légitimité et de démocratie : celle qui permet de surveiller le policer qui faute et de punir le malfrat qui vole et viole. Sans cela, on va vers le pire. On le sait tous: il n'y pas plus d'Etat. Seulement un monologue, une sieste souveraine et, le reste, c'est chacun pour soi avec les terribles chiffres de la délinquance en Algérie. Le mal de l'autorité n'est déjà plus dans ses dérives (surveiller les couples et les opposants et pas les voleurs; pourchasser les «déjeuneurs» durant le Ramadan et pas les agresseurs), mais il est plus profond, on le sait tous et on le payera tous si on continue d'accepter ce régime alité et cette convalescence qui dure depuis une décennie.



    par Kamel Daoud

    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Echa3b kima mahgour, fi koul djiha 3andou chikour
    Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

    Commentaire


    • #3
      keyna massnsen

      Commentaire


      • #4
        J'ai lu les deux premières phrases, je me suis dit c'est du Daoud ça. Je regarde en bas, je vois Kamel Daoud.

        Ça va jamais Daoud. Quand la police joue au cowboy ça va pas, l'état est policier, quand la police joue son rôle de maintien de l'ordre ça ne va pas.

        Daoud, c'est la mentalité algérienne et africaine. Qui va casser et brûler des voitures en France quand ils sont énervés ? Quelle est l'origine des terroristes en France ?

        Daoud, tu aurais du conclure que c'est la mentalité algérienne qui ne vaut pas un clou. Regarde en équipe de France, Zidane qui met des coups de tête, Nasri qui insulte les journalistes, Anelka (mentalité de m... même s'il n'est pas Algérien) qui insulte son entraineur, .....

        Sinon, tu m'as bien fait rire avec ton couplet sur l'"enseignant «primaire»" alors qu'il n'y a jamais eu d'école avant 1962 si ce n'est les écoles coloniales.
        Dernière modification par Louny, 01 août 2012, 17h05.

        Commentaire


        • #5
          Doublon........

          Commentaire


          • #6
            Même Anelka ,on nous le colle ?c'est pas sérieux ça !!
            T'as oublié Nacery ,l'acteur pas le footballeur ,Jean luc de larue (parait qu'il est d'origine algérienne et bien d'autres dont j'ai oublié le nom........
            Non! je connais des tas de gens qui ne sont pas comme ça !même des chiffes molles comme qui dirait des poules mouillées qui ne feraient pas de mal à une mouche....
            Et surtout des gens normaux qui ne demandent que de vivre normalement ,qui payent leurs impôts et veulent être gouvernés par des gens normaux qui sont sensés protéger leurs vies et leurs biens des délinquants et autres voyous qui eux , existent dans tous les pays du monde et qui prennent le pouvoir de la rue à la moindre absence de l'état .
            L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

            Commentaire


            • #7
              C'est la même mentalité.
              La banlieue algérienne ça devient bizarrement (ou pas) la banlieue française.

              Tu crois que les gens au pouvoir sont différents de la majorité des Algériens ?
              Je sais pas si tu as vu, lors du match de football USMA-USMH, des "supporters" sont monté sur la terrasse et ont jeté par dessus bord les caméras qui diffusés le match. Les Algériens sont incontrôlables.
              Dernière modification par Louny, 01 août 2012, 17h43.

              Commentaire


              • #8
                Les mêmes causes (ou conditions ) engendrent les mêmes effets et ce partout dans le monde !
                L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

                Commentaire


                • #9
                  Non non non.
                  Ça c'est pour se dédouaner et faire l'autruche.

                  Commentaire


                  • #10
                    Faut arrêter ! c'est pas une fatalité ,c'est trop facile !
                    On se dédouane quand on dit :on est comme ça et on n'y peut rien !
                    Si on peut faire beaucoup de choses si on se donne de la peine !
                    L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

                    Commentaire


                    • #11
                      C'est pas une fatalité mais c'est pas non de tout repos !
                      Et les Algériens, ils veulent la perfection alors qu'ils sont loin très loin de juste la moyenne.

                      Commentaire


                      • #12
                        Sil y a un état fort , compétent et moral ,une société civile ,des gens qui s'impliquent (dont les parents),l'écoles et toutes les institutions concernées,les algériens seront contrôlables bessif !
                        L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

                        Commentaire


                        • #13
                          Il faut à la base des gens pour faire ces institutions. S'ils ont un esprit tordu, les institutions seront tordues aussi.

                          Commentaire

                          Chargement...
                          X