Bonjour, les destinations ont changé, l'Europe n'est plus l'Eldorado pour les jeunes algériens, l'Afrique du Sud, tremplin poiur l'Australie semble avoir les faveurs des Harragas, l'Asie n'est pas en reste ainsi que le Quebec, mais qu'est-ce qui fait courrir les jeunes algériens ?
Le chômage ne semble pas être le seul motif pour le départ, mais d'autres facteurs rentrent en jeux, la mal vie doit y être pour beaucoup.
Donc plus la situation s'améliore en Algérie économiquement, plus les jeunes partent.
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La France n’est plus la terre d’exil longtemps prisée pour des raisons de langue.
Ils sont jeunes, généralement diplômés de l’enseignement supérieur, ils s’appellent Mohand, Ahmed ou Arezki et ils ont en commun le fait d’avoir longtemps goûté au chômage. Après une longue attente et des déboires, plus tard, ils ont résolu de partir ailleurs. Un ailleurs qui leur a apporté, semble-t-il un certain équilibre. Rencontrés un peu partout en Algérie, ces jeunes expliquent les nouvelles filières de l’émigration.
Avec le tarissement de la filière française de l’émigration, les jeunes gens ont cherché et trouvé d’autres destinations de substitution. Mohand, un jeune de Boghni explique: «Maintenant que les visas pour la France relèvent carrément de la prouesse, les jeunes ont changé leur fusil d’épaule. Désormais d’autres destinations sont choisies. En effet, après le Canada et l’Espagne, quoique ce dernier pays constitue un pis-aller avec le problème de langue, ce sont des destinations comme l’Afrique du Sud ou encore l’Indonésie et même la Russie qui sont les plus prisées.»
Un autre jeune, Sid-Ali, affiche avec fierté sa réussite. Il a «bâti» quelque chose au Mozambique. Ainsi selon Sid-Ali, «le premier jour, j’ai commencé par prendre l’avion vers le Caire, le visa pour l’Egypte est assez facile. Une fois au Caire, on embarque sur un avion vers Maputo pour environ 750 euros et de là, il y a deux possibilités: soit compter sur les passeurs qui demandent souvent fort cher, jusqu’à 1500, voire 5000 euros soit alors suivre sa bonne étoile!». Et Sid-Ali de raconter sa mésaventure dans les marécages à la frontière entre le Mozambique et l’Afrique du Sud.
«C’est une aventure des plus dangereuses, les militaires du Mozambique et les gardes-frontières surveillent de nuit comme de jour les frontières et ils ont une réputation de férocité chez les passeurs.» Ainsi, raconte notre interlocuteur, lors de son passage de la frontière mozambicaine et pour fuir la police, les jeunes se sont aventurés et sont tombés dans les marécages. «J’ai vu des jeunes gens réputés durs et stoïques pleurer alors!» Traverser près de soixante km à pied et dans une zone des plus dangereuses n’est pas si facile que cela.
Johannesburg et Pretoria deux villes attachantes
On raconte des tas de choses sur les harraga mais il faut écouter les jeunes gens qui tentent cette aventure vous raconter les affres qu’ils ont subis pour comprendre ce qu’est la souffrance des jeunes gens. Un autre jeune qui a fait la «traversée» se remémore les étapes franchies alors, et souvent on l’aperçoit faire des signes de négation avec la tête comme pour chasser ces terribles images.
Sid-Ali revient quelques secondes sur Maputo. «La ville est assez agréable et belle, mais il faut croire que l’étranger est surveillé de près. Il arrive aux jeunes de séjourner dans ce pays et il y a des tas d’activités à faire. L’agriculture est l’une des activités les plus captivantes mais il faut des capitaux et pas des moindres.»
Aussi, les jeunes continuent généralement sur l’Afrique du Sud. Mohand revient sur sa «présence en Egypte» comme il le dit «l’espace d’un moment». Pour lui, «Oum Eddounia» est une mégapole qui présente bien des aspects, tel un kaléidoscope où surnage tout de même une certaine image de ville sale et surtout d’une ville où tout se monnaye. «Le moindre renseignement demandé, y compris à certains policiers, se paie rubis sur l’ongle. La tchipa est reine en ces lieux.» Mohand explique les lacis des ruelles du Caire qui «n’ont rien à voir avec celles d’Alger et qui sont d’une saleté repoussante.» Les Egyptiens peuvent être séparés en deux grosses catégories : les vieux et les jeunes. Il y a ceux qui connaissent l’Algérie en se référant surtout à Ben Bella et à Djamila Bouhired et les jeunes gens qui pensent que l’Algérie est à feu et à sang. Cependant tous pensent que «l’Algérie est un pays tourné vers l’Europe».
Les jeunes gens arrivent après bien des difficultés en Afrique du Sud. Le pays de Mandela est agréable et ses paysages en plusieurs endroits rappellent l’Algérie. Les villes sont belles et géantes «l’on se perd agréablement dans les rues propres et brillamment illuminées». Hélas, selon l’un des jeunes gens ayant fait un séjour en ces lieux «les townships» sont toujours là. Il y a, selon eux, toujours cette désagréable sensation que «les Blancs et les Noirs ne se mélangent pas.» En somme, des relents de l’apartheid demandons-nous. Arezki, un jeune qui connaît bien ce pays répond vivement: «Non pas du tout, mais il faut dire que beaucoup de noirs n’ont pas les moyens de s’offrir un appartement en ville et souvent pour plusieurs raisons préfèrent rester dans les townships.»
Pretoria dira l’un des jeunes gens est relativement moins chère qu’Alger. Les appartements sont abordables et le travail existe avec ce respect envers les Algériens qui est présent dans le comportement des agents de police notamment. A Pretoria, beaucoup de jeunes gens, de la région de Boghni à Tizi-Ouzou, sont installés et nombreux sont ceux ayant réussi dans la vie. Mohand est ainsi propriétaire d’un café-restaurant et a de nombreux clients.
Arezki en parle comme de celui qui «est là pour prêter aide et assistance aux nouveaux.» Il est là, pratiquement aux côtés des jeunes gens, jusqu’au jour où le nouvel arrivant est capable de voler de ses propres ailes. La femme de Mohand est selon les jeunes gens rencontrés à Tizi-Ouzou, une femme du tonnerre. Elle est Sud-Africaine, blanche, mais profondément attachée à l’Afrique.
Elle partage les sentiments nobles de Mohand et à eux deux sont d’un secours vital pour les nouveaux arrivés. Leur maison à Pretoria est toujours ouverte et leur table profite souvent aux sans-travail. Mais en Afrique du Sud, on ne peut décemment pas rester sans travail pour des gens entreprenants, il y a de quoi faire. A Pretoria la vie disent ces jeunes gens «n’est pas tellement chère, on trouve facilement à se loger et pour des gens qui veulent travailler, la réussite est assurée».
La suite...
Le chômage ne semble pas être le seul motif pour le départ, mais d'autres facteurs rentrent en jeux, la mal vie doit y être pour beaucoup.
Donc plus la situation s'améliore en Algérie économiquement, plus les jeunes partent.
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La France n’est plus la terre d’exil longtemps prisée pour des raisons de langue.
Ils sont jeunes, généralement diplômés de l’enseignement supérieur, ils s’appellent Mohand, Ahmed ou Arezki et ils ont en commun le fait d’avoir longtemps goûté au chômage. Après une longue attente et des déboires, plus tard, ils ont résolu de partir ailleurs. Un ailleurs qui leur a apporté, semble-t-il un certain équilibre. Rencontrés un peu partout en Algérie, ces jeunes expliquent les nouvelles filières de l’émigration.
Avec le tarissement de la filière française de l’émigration, les jeunes gens ont cherché et trouvé d’autres destinations de substitution. Mohand, un jeune de Boghni explique: «Maintenant que les visas pour la France relèvent carrément de la prouesse, les jeunes ont changé leur fusil d’épaule. Désormais d’autres destinations sont choisies. En effet, après le Canada et l’Espagne, quoique ce dernier pays constitue un pis-aller avec le problème de langue, ce sont des destinations comme l’Afrique du Sud ou encore l’Indonésie et même la Russie qui sont les plus prisées.»
Un autre jeune, Sid-Ali, affiche avec fierté sa réussite. Il a «bâti» quelque chose au Mozambique. Ainsi selon Sid-Ali, «le premier jour, j’ai commencé par prendre l’avion vers le Caire, le visa pour l’Egypte est assez facile. Une fois au Caire, on embarque sur un avion vers Maputo pour environ 750 euros et de là, il y a deux possibilités: soit compter sur les passeurs qui demandent souvent fort cher, jusqu’à 1500, voire 5000 euros soit alors suivre sa bonne étoile!». Et Sid-Ali de raconter sa mésaventure dans les marécages à la frontière entre le Mozambique et l’Afrique du Sud.
«C’est une aventure des plus dangereuses, les militaires du Mozambique et les gardes-frontières surveillent de nuit comme de jour les frontières et ils ont une réputation de férocité chez les passeurs.» Ainsi, raconte notre interlocuteur, lors de son passage de la frontière mozambicaine et pour fuir la police, les jeunes se sont aventurés et sont tombés dans les marécages. «J’ai vu des jeunes gens réputés durs et stoïques pleurer alors!» Traverser près de soixante km à pied et dans une zone des plus dangereuses n’est pas si facile que cela.
Johannesburg et Pretoria deux villes attachantes
On raconte des tas de choses sur les harraga mais il faut écouter les jeunes gens qui tentent cette aventure vous raconter les affres qu’ils ont subis pour comprendre ce qu’est la souffrance des jeunes gens. Un autre jeune qui a fait la «traversée» se remémore les étapes franchies alors, et souvent on l’aperçoit faire des signes de négation avec la tête comme pour chasser ces terribles images.
Sid-Ali revient quelques secondes sur Maputo. «La ville est assez agréable et belle, mais il faut croire que l’étranger est surveillé de près. Il arrive aux jeunes de séjourner dans ce pays et il y a des tas d’activités à faire. L’agriculture est l’une des activités les plus captivantes mais il faut des capitaux et pas des moindres.»
Aussi, les jeunes continuent généralement sur l’Afrique du Sud. Mohand revient sur sa «présence en Egypte» comme il le dit «l’espace d’un moment». Pour lui, «Oum Eddounia» est une mégapole qui présente bien des aspects, tel un kaléidoscope où surnage tout de même une certaine image de ville sale et surtout d’une ville où tout se monnaye. «Le moindre renseignement demandé, y compris à certains policiers, se paie rubis sur l’ongle. La tchipa est reine en ces lieux.» Mohand explique les lacis des ruelles du Caire qui «n’ont rien à voir avec celles d’Alger et qui sont d’une saleté repoussante.» Les Egyptiens peuvent être séparés en deux grosses catégories : les vieux et les jeunes. Il y a ceux qui connaissent l’Algérie en se référant surtout à Ben Bella et à Djamila Bouhired et les jeunes gens qui pensent que l’Algérie est à feu et à sang. Cependant tous pensent que «l’Algérie est un pays tourné vers l’Europe».
Les jeunes gens arrivent après bien des difficultés en Afrique du Sud. Le pays de Mandela est agréable et ses paysages en plusieurs endroits rappellent l’Algérie. Les villes sont belles et géantes «l’on se perd agréablement dans les rues propres et brillamment illuminées». Hélas, selon l’un des jeunes gens ayant fait un séjour en ces lieux «les townships» sont toujours là. Il y a, selon eux, toujours cette désagréable sensation que «les Blancs et les Noirs ne se mélangent pas.» En somme, des relents de l’apartheid demandons-nous. Arezki, un jeune qui connaît bien ce pays répond vivement: «Non pas du tout, mais il faut dire que beaucoup de noirs n’ont pas les moyens de s’offrir un appartement en ville et souvent pour plusieurs raisons préfèrent rester dans les townships.»
Pretoria dira l’un des jeunes gens est relativement moins chère qu’Alger. Les appartements sont abordables et le travail existe avec ce respect envers les Algériens qui est présent dans le comportement des agents de police notamment. A Pretoria, beaucoup de jeunes gens, de la région de Boghni à Tizi-Ouzou, sont installés et nombreux sont ceux ayant réussi dans la vie. Mohand est ainsi propriétaire d’un café-restaurant et a de nombreux clients.
Arezki en parle comme de celui qui «est là pour prêter aide et assistance aux nouveaux.» Il est là, pratiquement aux côtés des jeunes gens, jusqu’au jour où le nouvel arrivant est capable de voler de ses propres ailes. La femme de Mohand est selon les jeunes gens rencontrés à Tizi-Ouzou, une femme du tonnerre. Elle est Sud-Africaine, blanche, mais profondément attachée à l’Afrique.
Elle partage les sentiments nobles de Mohand et à eux deux sont d’un secours vital pour les nouveaux arrivés. Leur maison à Pretoria est toujours ouverte et leur table profite souvent aux sans-travail. Mais en Afrique du Sud, on ne peut décemment pas rester sans travail pour des gens entreprenants, il y a de quoi faire. A Pretoria la vie disent ces jeunes gens «n’est pas tellement chère, on trouve facilement à se loger et pour des gens qui veulent travailler, la réussite est assurée».
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