LA ligne de précaution de liquidité (LPL) décrochée par le Maroc auprès du Fond monétaire international (FMI) (cf. L’Economiste du 06/08/2012) est un instrument financier apportant des liquidités mobilisables immédiatement en cas de besoin de financement de la balance des paiements.
«La LPL est destinée aux pays dont les paramètres économiques fondamentaux sont sains et la politique économique est bien conçue». Mais affichent une vulnérabilité face à la dégradation de la conjoncture internationale et aux chocs exogènes. Elle a été conçue pour sauvegarder la solidarité des indicateurs macroéconomique en constituant une assurance pour se prémunir contre les chocs exogènes. Le Maroc a ainsi l’intention de traiter la LPL comme une ligne de précaution. Le déboursement ne se fera, donc, qu’en cas de choc imprévu pouvant mettre une pression importante sur la balance des paiements.
Au-delà de ces aspects, cet accord facilite l’accès au marché financier international en donnant un effet signal aux investisseurs.
L’accord porte sur un montant de 4,12 milliards de Droits de Tirages Spéciaux (DTS), soit 6,2 milliards de dollars sur une durée de 2ans. Ce qui correspond à 700% de la quote-part du Maroc auprès du FMI. La LPL prévoit un montant maximum de 1,77milliards de DTS disponible pendant les 12 premiers mois de l’accord, soit 400% de la quote-part. La durée de prêt est de 5 ans dont un différé d’amortissement de 3ans. Le taux d’intérêt variable lié au taux de base du DTS s’élève, pour sa part, à 1,13% actuellement. A cela s’ajoute une commission de 0,5% sur chaque tirage.
Le renchérissement des prix des matières premières et le ralentissement de la croissance des partenaires commerciaux conduisant à la dégradation des réserves de changes justifient la souscription du Maroc à la LPL.
La LPL aggrave-t-elle la dette publique ? Le Maroc a conclu cette ligne à titre de précaution, elle n’est pas synonyme de tirages immédiats. Si c’est le cas, le changement n’interviendra que dans la structure de la dette publique avec une augmentation de la part de la dette extérieure au dépend de celle de la dette intérieure. A cet égard, le niveau actuel de l’endettement extérieur aux environ de 11% du PIB, laisse encore au Maroc de la marge pour recourir à des financements extérieurs sans encourir de risque d’insoutenabilité de cette dette. A cela s’ajoute, l’allègement de la pression sur le marché intérieur subissant un contexte difficile caractérisé par un déficit important de liquidité et des pressions à la hausse des taux d’intérêts. Ce financement contribuera en effet à limiter un potentiel effet d’éviction du Trésor sur le secteur privé.
Quant à la souveraineté économique du Maroc, les relations avec le FMI dans le cadre de la LPL n’entraîneront aucun changement dans les orientations du gouvernement et dans le contenu du programme de politiques économiques propres du Royaume.
Au 12 janvier 2012, le FMI avait 14 accords en vigueur en Europe pour un total de 161,62 milliards de dollars, dont 29,8 milliards de dollars accordés à la Pologne dans le cadre de la Ligne de crédit Modulable (LCM) et 0,64 milliards de dollars destinés à la Macédoine au titre de la ligne de crédit préventive (LCP).
Conditions d’admissibilité
LES critères déterminant l’admissibilité d’un pays à la LPL concernent 5domaines :
1) la position extérieure et l’accès aux marchés;
2) la politique budgétaire;
3) la politique monétaire;
4) la solidité et la supervision du secteur financier;
5) la qualité des données.
Même si de très bons résultats sont exigés dans la plupart de ces domaines, la LPL permet de fournir des liquidités aux pays membres qui ont encore quelques progrès à accomplir dans un ou deux d’entre eux.
Btissam ZEJLY
L'ECONOMISTE MA
«La LPL est destinée aux pays dont les paramètres économiques fondamentaux sont sains et la politique économique est bien conçue». Mais affichent une vulnérabilité face à la dégradation de la conjoncture internationale et aux chocs exogènes. Elle a été conçue pour sauvegarder la solidarité des indicateurs macroéconomique en constituant une assurance pour se prémunir contre les chocs exogènes. Le Maroc a ainsi l’intention de traiter la LPL comme une ligne de précaution. Le déboursement ne se fera, donc, qu’en cas de choc imprévu pouvant mettre une pression importante sur la balance des paiements.
Au-delà de ces aspects, cet accord facilite l’accès au marché financier international en donnant un effet signal aux investisseurs.
L’accord porte sur un montant de 4,12 milliards de Droits de Tirages Spéciaux (DTS), soit 6,2 milliards de dollars sur une durée de 2ans. Ce qui correspond à 700% de la quote-part du Maroc auprès du FMI. La LPL prévoit un montant maximum de 1,77milliards de DTS disponible pendant les 12 premiers mois de l’accord, soit 400% de la quote-part. La durée de prêt est de 5 ans dont un différé d’amortissement de 3ans. Le taux d’intérêt variable lié au taux de base du DTS s’élève, pour sa part, à 1,13% actuellement. A cela s’ajoute une commission de 0,5% sur chaque tirage.
Le renchérissement des prix des matières premières et le ralentissement de la croissance des partenaires commerciaux conduisant à la dégradation des réserves de changes justifient la souscription du Maroc à la LPL.
La LPL aggrave-t-elle la dette publique ? Le Maroc a conclu cette ligne à titre de précaution, elle n’est pas synonyme de tirages immédiats. Si c’est le cas, le changement n’interviendra que dans la structure de la dette publique avec une augmentation de la part de la dette extérieure au dépend de celle de la dette intérieure. A cet égard, le niveau actuel de l’endettement extérieur aux environ de 11% du PIB, laisse encore au Maroc de la marge pour recourir à des financements extérieurs sans encourir de risque d’insoutenabilité de cette dette. A cela s’ajoute, l’allègement de la pression sur le marché intérieur subissant un contexte difficile caractérisé par un déficit important de liquidité et des pressions à la hausse des taux d’intérêts. Ce financement contribuera en effet à limiter un potentiel effet d’éviction du Trésor sur le secteur privé.
Quant à la souveraineté économique du Maroc, les relations avec le FMI dans le cadre de la LPL n’entraîneront aucun changement dans les orientations du gouvernement et dans le contenu du programme de politiques économiques propres du Royaume.
Au 12 janvier 2012, le FMI avait 14 accords en vigueur en Europe pour un total de 161,62 milliards de dollars, dont 29,8 milliards de dollars accordés à la Pologne dans le cadre de la Ligne de crédit Modulable (LCM) et 0,64 milliards de dollars destinés à la Macédoine au titre de la ligne de crédit préventive (LCP).
Conditions d’admissibilité
LES critères déterminant l’admissibilité d’un pays à la LPL concernent 5domaines :
1) la position extérieure et l’accès aux marchés;
2) la politique budgétaire;
3) la politique monétaire;
4) la solidité et la supervision du secteur financier;
5) la qualité des données.
Même si de très bons résultats sont exigés dans la plupart de ces domaines, la LPL permet de fournir des liquidités aux pays membres qui ont encore quelques progrès à accomplir dans un ou deux d’entre eux.
Btissam ZEJLY
L'ECONOMISTE MA
Commentaire