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Les seigneurs de la guerre sont de retour pour s'occuper de la Syrie

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  • Les seigneurs de la guerre sont de retour pour s'occuper de la Syrie

    La pression politique va-t-elle monter sur François Hollande à propos de la crise syrienne ? Le communiqué diffusé par Nicolas Sarkozy, mardi 7 août, à l'issue d'une conversation téléphonique avec le chef du Conseil national syrien, Abdelbasset Sayda, a donné le signal d'une campagne d'une partie de la droite contre la stratégie suivie par l'Elysée sur ce dossier — même si celle-ci s'inspire largement de ce qui avait été fait par la diplomatie d'Alain juppé.

    M. Sarkozy et l'opposant syrien ont réclamé une "action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres" et voient de "grandes similitudes avec la crise libyenne". M. Sarkozy suggère qu'une action plus résolue s'impose, après seize mois de crise. Intervention armée ? Zone d'exclusion aérienne ? Livraisons d'armes aux rebelles ? Mystère.
    L'Elysée venait d'annoncer, la veille, l'envoi d'un "groupe médico-chirurgical militaire" en Jordanie pour soigner des blessés dans les camps de réfugiés. Selon le philosophe Bernard-Henri Lévy, membre du conseil de surveillance du groupe Le Monde, qui s'était déclaré, en juillet, "déçu" par M. Hollande sur le dossier syrien, "l'initiative de Nicolas Sarkozy est courageuse et bienvenue". "Je me réjouis que l'assourdissant silence de la classe politique européenne, voire occidentale, ait été rompu, déclare-t-il, contacté par Le Monde. Alep aujourd'hui, c'est Benghazi hier !"
    UNE VRAIE DEMANDE DES GROUPE ANTI-ASSAD
    Le choix de l'Elysée de "traiter" désormais la crise syrienne avant tout sous un angle "humanitaire" répond à de vraies demandes des groupes anti-Assad et permettra, au passage, les premières images télévisées d'action française concrète sur le terrain : c'est opportun pour neutraliser les accusations de passivité. Mais se contenter d'"envoyer des médecins en Jordanie quand les chars sont en train d'entrer dans Alep, c'est honteux !", estime "BHL".
    L'Elysée continue en fait de miser, comme l'administration américaine de Barack Obama, sur une "décomposition" du noyau dur du pouvoir syrien, sous la pression conjuguée (et psychologique) des combats, des sanctions, des soutiens apportés à l'opposition et des défections. Mais la crise semble s'éterniser, ouvrant un espace à une contestation de cette approche.
    M. Hollande, qui, comme l'ensemble du PS, a soutenu la guerre de Libye — mais en regrettant le manque de "suivi", une fois la victoire obtenue —, a le souci de ne pas gêner, par une posture interventionniste en Syrie, un dirigeant américain avec lequel il se sent des affinités et dont il espère la réélection. A Paris, on a bien noté que Barack Obama voulait éviter tout nouvel engagement militaire américain dans le monde musulman, au moins jusqu'au scrutin présidentiel de novembre. La crise en Syrie se décrypte, à l'Elysée comme à la Maison Blanche, à l'aune des multiples problématiques du proche orient. L'Iran, ses leviers régionaux, et le "traitement" diplomatique de la crise autour de ses activités nucléaires, pour lequel l'appui russe est requis, figurant en bonne place dans la liste.
    "LE TEMPS EST VENU D'UNE ACTION COURAGEUSE"
    Toutefois, un débat s'est intensifié aux Etats-Unis sur la question "Que faire ?". "Le temps est venu d'une action courageuse", écrit ainsi Anne-Marie Slaughter, une ancienne haut-responsable du département d'Etat sous Obama, appelant à la mise sur pied d'une "coalition d'Etats qui fourniraient des armes lourdes, et éventuellement une couverture aérienne, aux commandants [de l'insurrection] qui signeraient une déclaration de valeurs pour une Syrie pluraliste et démocratique".
    La crise syrienne met François Hollande aux prises avec la question la plus impérieuse du "domaine réservé", celle des critères qui président à l'engagement de moyens militaires. Une question qui, avec un président "normal" et de gauche, dont le camp politique compte des tendance altermondialistes et pacifistes, prend une résonance particulière. La France "normale" solderait-elle définitivement l'ère des interventions humanitaires pour sauver des civils qui se font massacrer ? Le constat de différences entre les dossiers libyen et syrien épuise-t-il la question ?
    Le "non-interventionnisme" supposé de M. Hollande a un bémol de taille : le Sahel, où, face au danger du terrorisme islamiste, la France s'est mise en posture d'accompagnement d'une action militaire des pays africains de la région. Il est vrai qu'une résolution de l'ONU a préparé le terrain. Le président français tient une ligne "onusienne" stricte : une intervention armée n'est "pas exclue" en Syrie "à condition" qu'une résolution de l'ONU soit votée dans ce sens, disait-il encore fin mai. Ce qui revient à y renoncer, étant donné le "niet" russe.
    David Cameron, le premier ministre britannique, avait commenté en mars que les Occidentaux ne devaient pas être empêchés par la Russie de faire "ce qui est moral" en Syrie, comme le cas du Kosovo l'avait illustré en 1999. Mais le commentaire n'a plus été répété, en particulier à l'issue d'un entretien à Washington avec M. Obama.
    LA DIPLOMATIE À L'HEURE DE LA CRISE
    La France post-Libye ressemble parfois aux Etats-Unis d'Obama voulant solder les guerres de Bush : on recherche le meilleur ajustement entre moyens et objectifs, à l'heure de l'effort national imposé par la crise, et d'une volonté de se monter à l'écoute des pays émergents prompts à taxer l'Ouest de néo-impérialisme. La France joue certes dans sa catégorie avec une "logique de puissance moyenne", commente-t-on dans l'entourage de M. Hollande. "On n'est pas le gendarme du monde !"
    La perception est que l'ère des interventions militaro-humanitaires a touché à sa fin, et que de dures leçons ont été tirées. "L’Afghanistan, la Somalie, ça s'est traduit partout par une calamité ! La Libye ? On a certes effacé l'épisode catastrophique [de la politique française sur le dossier] tunisien, mais l'invasion du nord du Malii a été une conséquence directe de cette intervention", affirme une source proche du président français. On aurait presque le sentiment d'une sorte de "védrinisme" en marche, en référence aux critiques cinglantes de l'ancien ministre des affaires étrangères à l'égard de "l'ingérence" version Bernard Kouchner ou de la vision "occidentaliste" de Nicolas Sarkozy. Et cela, même si Hubert Védrine a validé l'action au Kosovo et la guerre de Libye.
    Certains pensent plutôt que François Hollande n'a pas de cadre idéologique fixe et qu'il cherche encore ses marques sur un dossier complexe où la France peut difficilement s mettre en retrait après avoir tant pratiqué le "magistère du verbe" contre Bachar Al-Assad. Le président français aimerait aussi, apparemment, éviter de se faire "dépasser" sur ce dossier par son ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui, en juin, parlait de "zone d'interdiction aérienne" comme l'"une des possibilités", en juillet, de l'idée de "recourir à toute une série d'éléments, notamment militaires", et veut, le 30 août, présider une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU. Compétition dans l'agitation, ou efforts pouvant changer la donne en Syrie ?

    Natalie Nougayrède
    M Fabius "s'étonne" des propos de M Sarkozy Le ministre des affaires étrangères a déploré, jeudi 9 août, l'intervention de Nicolas Sarkozy sur le dossier syrien. "Je suis étonné que M. Sarkozy souhaite susciter une polémique sur un sujet aussi grave, alors qu'on attendrait autre chose de la part d'un ancien président", a déclaré Laurent Fabius au Parisien. L'ex-président de la République est sorti de sa réserve, mercredi, dans un communiqué commun avec le président du Conseil national syrien. Le texte estime qu'il y a en Syrie "de grandes similitudes avec la crise libyenne".
    "Est-ce que c'est — mais ce serait vraiment dérisoire — pour ne pas se faire oublier ?", a raillé M. Fabius.
    Les anciens ministres UMP Nadine Morano et Thierry Mariani ont salué l'intervention de M. Sarkozy. Pour Frédéric Lefebvre (UMP), François Hollande doit "interrompre ses vacances" pour que la France puisse "prendre la tête" d'une "réaction internationale rapide".


    Le monde.

  • #2
    Quelle honte que d'être de côté des misérables va t-en guerre tels que Sarkozy, BHL et Copé. Ils ont réussi l'exploit de transformer Bachar Assad en héros défendant ce qui reste de l'opposition au projet du grand moyen orient. L'enjeu est surtout là et non pas une quelconque lutte contre la dictature. De la poudre aux yeux ou cheval de Troie pour imposer un plan bien ficelé.

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    • #3
      La France se croit encore à l'époque de la société des nations et les autres se croient encore à l'époque des accords de Yalta, époque où les "grands" se sont partagés le monde.

      C'est bien eux la cause de tous ces soucis. Et ne pensez pas que la solution viendra d'eux, ils y ont bien trop d'intérêts.

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