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Mondial : les politiques et la surface de récupération

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  • Mondial : les politiques et la surface de récupération

    La coupe du Monde de la FIFA ne laisse pas indifférent les politiques mais les raisons ne sont pas forcèments identiques à celle d'un fan de foot. Iront ils vraiment en finale? Où resteront ils sur le banc de touche?

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    Ceux qui jouent «perso»

    Christian Poncelet, président UMP du Sénat âgé de 78 ans, vante le jeu de Zinédine Zidane, cible, selon lui, d’attaques « inélégantes » sur son âge. «Les anciens parfois ont du ressort, hein ! Ils ont la sagesse et l'expérience», s’exclame-t-il.

    Jack Lang, député PS du Pas-de-Calais, s’enflamme pour ce spectacle pour lequel « «le monde entier vibre », mais loue plus particulièrement Franck Ribéry, l’enfant du pays né à Boulogne-sur-Mer : « Un virtuose ! Une révélation ! » Christian Estrosi, ministre de l’Aménagement du territoire sous l’autorité de Nicolas Sarkozy, est lui aussi « fan » du boulonnais : «Ribéry, ça pourrait être Sarkozy».

    Julien Dray, porte-parole du PS, soutient Ségolène Royal mais concède qu’il peut être « utile » d’avoir un « banc de touche », à propos d’une possible candidature de Lionel Jospin.

    Dominique de Villepin a évoqué, encouragé, supporté mais aussi comparé : alors que certains députés UMP ont demandé ouvertement son départ, l’hôte de Matignon jure que «dans l'épreuve, le premier lien de solidarité c'est la famille» et qu'il « en va de même au niveau de la nation, au niveau d'une équipe de football ». Et d’ajouter que « dans les épreuves comme dans les défaites, on est derrière sa famille, on est fier de sa famille, on soutient sa famille, on ne dénigre pas sa famille ».

    Son ministre de l'Economie Thierry Breton a vu dans la qualification de la France pour la finale le signe que « loin d'être submergée par la mondialisation, elle peut rester en première division mondiale de l'économie ».

    Jean-Marie Le Pen juge que « les Français ne se sentent pas complètement représentés » par cette équipe, à qui il reproche de ne pas chanter La Marseillaise ou de la « marmonner ». Sa fille Marine Le Pen, qui avoue ne s'intéresser au football que pendant la Coupe du monde, se réjouit de voir se manifester « l'amour du peuple pour la patrie ».

    Les supporters


    Jean-Pierre Raffarin pratique l’oxymore comme Zidane la roulette. Selon l’ancien premier ministre, Thierry Henry « est un symbole extraordinaire, il exprime sur le terrain toute l'ambiguïté de la vie: une insouciance grave». Il voit dans le football «à la fois un spectacle et une construction» qui «par moments, peut tangenter avec l'œuvre d'art».

    «Bravo à tous», a lancé Jacques Chirac aux vainqueurs du Portugal. Seule ambition notable du président, spécialiste du sumo, celle de rassembler : il sera « naturellement à Berlin dimanche pour apporter à l'équipe de France le soutien fidèle et enthousiaste de tous les Français» contre l'Italie. Jacques Chirac, jamais aussi à l'aise que dans ces rares moments d'unité nationale, avait profité de l'effet Mondial pour se refaire une popularité, un an après la dissolution ratée de 1997, en gagnant pas moins de 15 points dans les sondages.

    Quant à Lionel Jospin, ancien basketteur et fin connaisseur du ballon rond, il a simplement appelé ses condisciples en politique à « ne pas récupérer sur le plan politique ce qui se passe sur le terrain footballistique »


    Ceux qui déclarent forfait


    Certains, enfin, ne sont pas amateurs de foot, et n’ont pas l’intention de le devenir. Le socialiste Dominique Strauss-Kahn, s’il avoue se laisser « volontiers prendre par l'atmosphère des grandes compétitions », se dit «plus rugby que foot». La Coupe du monde du ballon ovale aura lieu en France en 2007, après l’élection présidentielle.

    Ségolène Royal se contente de son côté de «regarder d'un œil» les matches, tout en «lisant un journal ou en écoutant de la musique avec ses écouteurs». Interrogée mercredi sur son pronostic avant la demi-finale France-Portugal, elle a refusé de répondre. «On me reproche de ne pas tout savoir. Je ne sais pas tout», a-t-elle répliqué sèchement avant de tourner les talons. A propos de l’Equipe de France, elle a néanmoins déclaré : «On a à la fois l'exemple d'une équipe, c'est-à-dire du collectif, mais en même temps des talents individuels qui ne sont pas jaloux les uns des autres, qui ne se dénigrent pas les uns les autres».

    Doté d’un franc-parler rivalisant avec celui de Fabien Barthez, le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon le reconnait volontiers : « J’y connais rien». «Je ne veux pas faire semblant pour faire sympa, c'est pas mon truc !», ajoute-t-il. La députée Verts de Paris Martine Billard, revendique elle aussi son «droit de ne pas regarder» la Coupe du monde.

    Le député UMP de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, toujours adepte du contre-pied, raille cette tendance quasi-unanime à se muer en supporteur et fustige la «démagogie» de ses collègues.

    Sarkozy, hors-jeu ?

    Le ministre de l’Intérieur est l’un des plus silencieux. Interrogé sur les raisons pour lesquelles il n'allait pas en Allemagne, il a répondu qu'il avait «beaucoup de travail». Nicolas Sarkozy entretient des relations tendues avec des membres de l’Equipe de France, et notamment Lilian Thuram, depuis les émeutes des banlieues en novembre 2005.

    La Coupe du monde des politiques

    La footmania n’est pas l’apanage des Français. Fidèle à sa ligne, faite de coups de gueule et de renationalisations, Evo Morales, le président bolivien, veut faire en sorte que les matches de Coupe du monde soient diffusés en clair et gratuitement à la télévision bolivienne. Problème : les droits de retransmission sont détenus par une chaîne privée. Morales n’en a cure : «Il n'est pas possible que seuls les gens riches puissent voir le Mondial», déclare-t-il.


    Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe des Verts au Parlement européen, a salué l'œuvre de «modernisation» entreprise par Jürgen Klinsmann à la tête de l'équipe d'Allemagne. «Klinsmann a réussi à faire ce que la coalition rouge-verte (SPD-écologistes) de l'ancien chancelier Gerhard Schröder n'a pas réussi à faire avec la société allemande, à savoir une modernisation dans un environnement résistant à la modernisation», a-t-il déclaré.

    Par ailleurs, la chancelière allemande Angela Merkel a tenu qu'à chacun des 64 matches du Mondial, un membre de son gouvernement soit présent. Aubaine pour certains, calvaire pour d’autres, «certains ont dû plus ou moins être clairement forcés d'obtempérer », a révélé un des ministres. La « chef d’équipe » allemande portait un tailleur vert « couleur de l’espoir », lors de la demi-finale qui a vu sa Mannschaft échouer en prolongation face à l’Italie.

    Par le Figaro
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