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La Syrie divise le monde musulman

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    Alors que les membres de l’ONU peinent à s’accorder sur un règlement de la crise

    La Syrie divise le monde musulman

    Malgré l’escalade des violences et de la répression, la communauté internationale peine à s’accorder sur un règlement de la crise en Syrie.


    Dans une nouvelle tentative diplomatique, à l’initiative du roi Abdallah d’Arabie Saoudite, un sommet réunissant des dirigeants de 57 pays de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) doit aborder aujourd’hui à La Mecque la question syrienne, qui divise profondément les pays de la région. Cette division pourrait d’ailleurs expliquer le report à la dernière minute, dimanche dernier à Djeddah, d’une réunion des ministres arabes des Affaires étrangères. L’Iran, qui y a dépêché son président Mahmoud Ahmadinejad, affiche un soutien sans faille à Damas, alors que l’Arabie Saoudite appuie ouvertement les rebelles. Sur le terrain des combats, le régime de Damas est en train de reprendre progressivement le dessus sur les insurgés. L’armée syrienne est ainsi entrée hier à Seïf Al Dawla (ouest d’Alep), un quartier tenu jusque-là par les rebelles.
    L’opération intervient quelques jours après avoir repris le quartier stratégique de Salaheddine. L’information a été confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les rebelles syriens ont, pour leur part, affirmé avoir abattu un avion de combat, un MIG 21, dans la région orientale de Deïr Ezzor, après l’annonce par les médias officiels de la chute d’un appareil militaire à la suite d’une panne technique. L’armée syrienne continue également de «nettoyer» la périphérie de Damas, où se trouveraient encore des rebelles. Les obus se sont abattus au petit matin sur Assali, Nahr Aïché et Qadam, des quartiers du sud de la capitale syrienne, ainsi que dans la banlieue sud à Irbine, Al Tal et Artouz, a encore assuré l’OSDH. Dans le même temps, les éléments des forces loyalistes ont, selon la même source, mené une large campagne de perquisitions et d’arrestations dans le vieux Damas, où de nombreux tirs ont été entendus.

    L’ONU condamne les attaques contre les médias

    Le chef de la mission de supervision en Syrie a, de son côté, condamné les violences contre les journalistes, après la disparition de reporters travaillant pour des médias officiels syriens. «Quel que soit le pays, l’ONU est attachée à la liberté de la presse et des médias». «Nous condamnons toute violence contre les médias quels qu’en soient les auteurs», a affirmé le général Babacar Gaye, à la tête de la mission. Le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdelrahmane, a dénoncé lui aussi les meurtres des journalistes. «Même s’ils sont avec le régime, ce sont des journalistes et ce ne sont pas des combattants», a-t-il dit. De nombreux journalistes de médias officiels ont, rappelle-t-on, été assassinés ces dernières semaines. Samedi dernier, un journaliste de l’agence officielle Sana, Ali Abbas, a été assassiné à son domicile dans la province de Damas. Vendredi passé, trois journalistes travaillant pour une chaîne publique ont été capturés par les rebelles, alors qu’ils accompagnaient l’armée dans une opération près de Damas.
    Le 6 août, le siège de la radiotélévision syrienne à Damas avait été visé par un attentat à la bombe. Quelques jours auparavant, un présentateur de la télévision officielle, Mohammad Al Saïd, enlevé à la mi-juillet à son domicile à Damas, avait été exécuté. Des vidéos montrant des rebelles syriens jetant des corps du toit d’un bâtiment ou égorgeant sauvagement un homme ont, en outre, circulé hier sur le Net, suscitant l’indignation des ONG de défense des droits de l’homme et de militants. Il s’avère ainsi que les partisans de Bachar Al Assad, exécutés la semaine dernière à Alep, ne sont autres que les chefs d’un grand clan sunnite de la ville, lié au pouvoir et «soupçonnés» par les habitants d’activités mafieuses. Sur la vidéo mise en ligne par l’Armée syrienne libre (ASL) qui a fait le tour du monde, on voit quatre hommes, en caleçon et le visage tuméfié, traînés contre un mur et tués de longues rafales de kalachnikov.

    HRW accuse les rebelles de crimes de guerre

    Les suppliciés sont des notables du clan Berri et parmi eux figure Zeïnou Berri, considéré comme le chef du clan. L’exécution des quatre notables devrait avoir des conséquences dramatiques, entraînant des vengeances à grande échelle. Les ONG craignent une recrudescence d’exécutions sommaires et rappellent à l’ordre les insurgés. Pour Nadim Houry, directeur adjoint de l’antenne Moyen-Orient de l’ONG Human Rights Watch, il s’agit d’un «crime de guerre». Nadim Houry demande à l’ASL de respecter les Conventions de Genève sur le traitement des prisonniers. Le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Guennadi Gatilov, a estimé de son côté que «le spectacle d’atrocités commises par les rebelles d’Alep prouve, sans aucun doute, que les droits de l’homme sont violés par les deux côtés. Les deux parties doivent arrêter d’employer la violence.»

    Zine Cherfaoui
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