Lacom envisage de se retirer du marché algérien (soure : El Watan)
Le Consortium algérien de télécommunication (CAT), joint-venture entre Telecom Egypt et Orascom Telecom Holding, détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe, a avisé l’ARPT à ce sujet. Si la décision n’est pas définitivement tranchée, elle a cependant dépassé le stade de l’éventualité.
Si la décision n’est pas définitivement tranchée, elle a cependant dépassé le stade de l’éventualité, avons-nous appris de sources proches du dossier. Le Consortium algérien de télécommunications (CAT), joint-venture entre Egypt Telecom et Orascom Holding, détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe, a avisé l’ARPT à ce sujet.
Cinq mois après le lancement commercial de Lacom, les actionnaires du CAT réfléchissent sérieusement à geler ses investissements dans la téléphonie fixe. Ils évoquent des entraves anticoncurrentielles.“Les responsables de CAT considèrent que les conditions d’expansion de Lacom n’ont pas été garanties et ni favorisées par un climat concurrentiel sain. Les règles de la concurrence n’ont pas été à leur sens respectées”, indique une source proche du dossier.
CAT a objecté officiellement le 29 juin dernier l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) sur ce qu’il considère comme étant des pratiques “anticoncurrentielles” de l’opérateur historique de téléphonie fixe, Algérie Télécom, et qui portent sur la promotion proposée par AT du 5 juillet au 5 août. Une réunion avait regroupé les responsables de l’ARPT et de CAT le 2 juillet dernier à ce sujet. Les responsables de CAT ne sont pas, semble-t-il, “convaincus” de la réponse du régulateur. L’autorité s’est déclarée non compétente pour trancher l’objet de la demande. Pour l’ARPT, la tarification au public restera inchangée et ne sera pas affectée par la promotion proposée par AT. De plus, l’opérateur historique a donné “les assurances les plus formelles” au régulateur à ce sujet. “La promotion considérée touche donc au seul domaine de la politique commerciale de l’opérateur auquel le cahier des charges du téléphone fixe n’impose aucune contrainte particulière. La réglementation des pratiques commerciales relève d’autres textes juridiques dont l’ARPT n’a pas compétence de faire assurer le respect et dont d’autres institutions ont la charge de contrôler l’exécution”, précise le directeur général de l’ARPT dans sa correspondance à Lacom datée du 4 juillet 2006.
“Décider de la poursuite ou non de nos activités en Algérie”
La teneur de la réponse adressée par les responsables de CAT à l’ARPT, en date du 4 juillet, révèle le changement d’appréciation de l’opérateur, et plus précisément de ses actionnaires sur le marché algérien. Une copie de cette lettre est adressée pour information au ministre de tutelle. “Nous avons le regret de vous informer que le déploiement du réseau Lacom dans les autres wilayas, tel que nous l’exige notre licence, est compromis par l’ensemble des barrières à l’entrée que ne cesse d’ériger AT à notre égard et en dépit des règles de la concurrence”, précise le directeur général de CAT. L’opérateur s’était engagé lors du lancement commercial de Lacom à couvrir 12 wilayas en une année au lieu des 5 inscrites au cahier des charges de la licence.
CAT considère, selon le document en notre possession, que “cette attitude d’AT est dangereuse pour la viabilité économique” du projet. “Il s’impose que nous nous concertions avec nos actionnaires afin de décider de la poursuite ou non de nos activités en Algérie”, avertit Emad El-Azhary.
L’opérateur détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe est décidé, selon cette même correspondance, à aller au bout de sa logique. “La valorisation de la licence à 65 millions de dollars par nos actionnaires tenait compte des textes juridiques existant en Algérie visant à garantir un climat concurrentiel sain dans le domaine de la téléphonie fixe. Étant donné qu’il est impossible de nous faire entendre en la matière, nous nous emploierons à valoriser les dommages subis et à demander à être indemnisés en conséquence”, avise le DG de CAT. Le message est on ne peut plus clair. C’est dans ce cadre qu’interviennent les recours introduits auprès du Conseil d’État.
Dumping et subventions croisées
Dans son objection à l’ARPT, Lacom dénonce “la promotion de nature anticoncurrentielle d’Algérie Télécom qui offrirait la ligne WLL gratuitement”. AT est accusée, selon une source proche du dossier, de “dumping, de subventions croisées et de concurrence déloyale” visant à bloquer l’expansion du nouvel opérateur de téléphonie fixe. La promotion que propose Algérie Télécom, du 5 juillet au 5 août, met, selon nos sources, Lacom en position de “faiblesse”. “Au moment du lancement du deuxième opérateur, le prix d’accès à la ligne fixe au niveau d’AT était de 8 000 DA, il a progressivement baissé à 4 500 puis 3 500 DA. Aujourd’hui, Algérie télécom le propose gratuitement alors que le coût de l’appareil WLL est de 60 dollars”, explique un observateur. Lacom met à la disposition de ses clients l’appareil avec pour obligation de le restituer à la fin du contrat. Avant l’arrivée de Lacom, AT vendait l’appareil ; aujourd’hui, l’opérateur historique le donne gratuitement à ses abonnés. “Les promotions existent de par le monde, mais sans pour autant descendre en dessous du prix d’achat. C’est dans ce cadre qu’intervient la saisine de l’ARPT par Lacom qui accuse AT de subventions croisées. Ses responsables considèrent qu’AT couvre le prix de l’appareil par le prix de la communication”, explique une source proche du dossier. Avant cet épisode, un contentieux opposait déjà Algérie Télécom et Lacom sur les tarifs d’interconnexion. “Au moment du lancement de Lacom, ses tarifs ont été publiés. Ils sont de 2,5 DA vers Lacom et de 3,5 DA vers AT qui lui comptabilise l’appel vers Lacom à 8,19 DA. ça a sonné le début de la bataille entre les deux opérateurs. Lacom avait saisi une première fois l’ARPT à ce sujet”, explique une autre source.
Outre l’acquisition de la licence à 65 millions de dollars lors du deuxième appel d’offres lancé par l’ARPT, l’investissement du consortium s’élève à 120 millions de dollars. Il devait atteindre 300 millions de dollars d’ici la fin de l’année. Devant cette nouvelle donne, la situation a changé. “CAT est une société capitalistique, pas une société d’État, même si 50% de son capital sont détenus par un actionnaire public, Egypt Telecom. Où plutôt parce que le capital est détenu à 50% par Egypt Telecom, CAT ne peut pas se lancer dans une guerre des prix. Il s’agit de la première opération de téléphonie fixe d’OTH, mais également du premier investissement à l’international d’Egypt Telecom. Il fallait avoir un business plan solide, il devient de fait caduc”, explique une source proche du dossier. Le business plan de CAT prévoyait même l’arrivée d’un troisième opérateur fixe à court terme. “Les représentants d’Egypt Telecom sont très inquiets, puisqu’ils sont comptables de l’utilisation des deniers publics devant le parlement”, relève un spécialiste du secteur. D’autant qu’Egypt Telecom, qui vient d’essuyer un revers interne en perdant la troisième licence, avance comme “excellent investissement” l’acquisition de la 2e licence de téléphonie fixe en Algérie.
Il reviendra aux institutions saisies de trancher le contentieux opposant les deux opérateurs. Quelle que soit la décision prise par les actionnaires de CAT, la société qui compte aujourd’hui, 20 000 abonnés, assurera à ses clients la même qualité de services.
Il n’empêche que si CAT maintenait sa décision de quitter le marché algérien, pour des considérations liées au non-respect des règles de concurrence, l’image de l’Algérie auprès des investisseurs étrangers potentiels, que les autorités ne cessent d’inviter à prospecter le marché, pourrait accuser un important revers.
Le Consortium algérien de télécommunication (CAT), joint-venture entre Telecom Egypt et Orascom Telecom Holding, détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe, a avisé l’ARPT à ce sujet. Si la décision n’est pas définitivement tranchée, elle a cependant dépassé le stade de l’éventualité.
Si la décision n’est pas définitivement tranchée, elle a cependant dépassé le stade de l’éventualité, avons-nous appris de sources proches du dossier. Le Consortium algérien de télécommunications (CAT), joint-venture entre Egypt Telecom et Orascom Holding, détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe, a avisé l’ARPT à ce sujet.
Cinq mois après le lancement commercial de Lacom, les actionnaires du CAT réfléchissent sérieusement à geler ses investissements dans la téléphonie fixe. Ils évoquent des entraves anticoncurrentielles.“Les responsables de CAT considèrent que les conditions d’expansion de Lacom n’ont pas été garanties et ni favorisées par un climat concurrentiel sain. Les règles de la concurrence n’ont pas été à leur sens respectées”, indique une source proche du dossier.
CAT a objecté officiellement le 29 juin dernier l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) sur ce qu’il considère comme étant des pratiques “anticoncurrentielles” de l’opérateur historique de téléphonie fixe, Algérie Télécom, et qui portent sur la promotion proposée par AT du 5 juillet au 5 août. Une réunion avait regroupé les responsables de l’ARPT et de CAT le 2 juillet dernier à ce sujet. Les responsables de CAT ne sont pas, semble-t-il, “convaincus” de la réponse du régulateur. L’autorité s’est déclarée non compétente pour trancher l’objet de la demande. Pour l’ARPT, la tarification au public restera inchangée et ne sera pas affectée par la promotion proposée par AT. De plus, l’opérateur historique a donné “les assurances les plus formelles” au régulateur à ce sujet. “La promotion considérée touche donc au seul domaine de la politique commerciale de l’opérateur auquel le cahier des charges du téléphone fixe n’impose aucune contrainte particulière. La réglementation des pratiques commerciales relève d’autres textes juridiques dont l’ARPT n’a pas compétence de faire assurer le respect et dont d’autres institutions ont la charge de contrôler l’exécution”, précise le directeur général de l’ARPT dans sa correspondance à Lacom datée du 4 juillet 2006.
“Décider de la poursuite ou non de nos activités en Algérie”
La teneur de la réponse adressée par les responsables de CAT à l’ARPT, en date du 4 juillet, révèle le changement d’appréciation de l’opérateur, et plus précisément de ses actionnaires sur le marché algérien. Une copie de cette lettre est adressée pour information au ministre de tutelle. “Nous avons le regret de vous informer que le déploiement du réseau Lacom dans les autres wilayas, tel que nous l’exige notre licence, est compromis par l’ensemble des barrières à l’entrée que ne cesse d’ériger AT à notre égard et en dépit des règles de la concurrence”, précise le directeur général de CAT. L’opérateur s’était engagé lors du lancement commercial de Lacom à couvrir 12 wilayas en une année au lieu des 5 inscrites au cahier des charges de la licence.
CAT considère, selon le document en notre possession, que “cette attitude d’AT est dangereuse pour la viabilité économique” du projet. “Il s’impose que nous nous concertions avec nos actionnaires afin de décider de la poursuite ou non de nos activités en Algérie”, avertit Emad El-Azhary.
L’opérateur détenteur de la deuxième licence de téléphonie fixe est décidé, selon cette même correspondance, à aller au bout de sa logique. “La valorisation de la licence à 65 millions de dollars par nos actionnaires tenait compte des textes juridiques existant en Algérie visant à garantir un climat concurrentiel sain dans le domaine de la téléphonie fixe. Étant donné qu’il est impossible de nous faire entendre en la matière, nous nous emploierons à valoriser les dommages subis et à demander à être indemnisés en conséquence”, avise le DG de CAT. Le message est on ne peut plus clair. C’est dans ce cadre qu’interviennent les recours introduits auprès du Conseil d’État.
Dumping et subventions croisées
Dans son objection à l’ARPT, Lacom dénonce “la promotion de nature anticoncurrentielle d’Algérie Télécom qui offrirait la ligne WLL gratuitement”. AT est accusée, selon une source proche du dossier, de “dumping, de subventions croisées et de concurrence déloyale” visant à bloquer l’expansion du nouvel opérateur de téléphonie fixe. La promotion que propose Algérie Télécom, du 5 juillet au 5 août, met, selon nos sources, Lacom en position de “faiblesse”. “Au moment du lancement du deuxième opérateur, le prix d’accès à la ligne fixe au niveau d’AT était de 8 000 DA, il a progressivement baissé à 4 500 puis 3 500 DA. Aujourd’hui, Algérie télécom le propose gratuitement alors que le coût de l’appareil WLL est de 60 dollars”, explique un observateur. Lacom met à la disposition de ses clients l’appareil avec pour obligation de le restituer à la fin du contrat. Avant l’arrivée de Lacom, AT vendait l’appareil ; aujourd’hui, l’opérateur historique le donne gratuitement à ses abonnés. “Les promotions existent de par le monde, mais sans pour autant descendre en dessous du prix d’achat. C’est dans ce cadre qu’intervient la saisine de l’ARPT par Lacom qui accuse AT de subventions croisées. Ses responsables considèrent qu’AT couvre le prix de l’appareil par le prix de la communication”, explique une source proche du dossier. Avant cet épisode, un contentieux opposait déjà Algérie Télécom et Lacom sur les tarifs d’interconnexion. “Au moment du lancement de Lacom, ses tarifs ont été publiés. Ils sont de 2,5 DA vers Lacom et de 3,5 DA vers AT qui lui comptabilise l’appel vers Lacom à 8,19 DA. ça a sonné le début de la bataille entre les deux opérateurs. Lacom avait saisi une première fois l’ARPT à ce sujet”, explique une autre source.
Outre l’acquisition de la licence à 65 millions de dollars lors du deuxième appel d’offres lancé par l’ARPT, l’investissement du consortium s’élève à 120 millions de dollars. Il devait atteindre 300 millions de dollars d’ici la fin de l’année. Devant cette nouvelle donne, la situation a changé. “CAT est une société capitalistique, pas une société d’État, même si 50% de son capital sont détenus par un actionnaire public, Egypt Telecom. Où plutôt parce que le capital est détenu à 50% par Egypt Telecom, CAT ne peut pas se lancer dans une guerre des prix. Il s’agit de la première opération de téléphonie fixe d’OTH, mais également du premier investissement à l’international d’Egypt Telecom. Il fallait avoir un business plan solide, il devient de fait caduc”, explique une source proche du dossier. Le business plan de CAT prévoyait même l’arrivée d’un troisième opérateur fixe à court terme. “Les représentants d’Egypt Telecom sont très inquiets, puisqu’ils sont comptables de l’utilisation des deniers publics devant le parlement”, relève un spécialiste du secteur. D’autant qu’Egypt Telecom, qui vient d’essuyer un revers interne en perdant la troisième licence, avance comme “excellent investissement” l’acquisition de la 2e licence de téléphonie fixe en Algérie.
Il reviendra aux institutions saisies de trancher le contentieux opposant les deux opérateurs. Quelle que soit la décision prise par les actionnaires de CAT, la société qui compte aujourd’hui, 20 000 abonnés, assurera à ses clients la même qualité de services.
Il n’empêche que si CAT maintenait sa décision de quitter le marché algérien, pour des considérations liées au non-respect des règles de concurrence, l’image de l’Algérie auprès des investisseurs étrangers potentiels, que les autorités ne cessent d’inviter à prospecter le marché, pourrait accuser un important revers.
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