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l'instrumentalisation politicienne de la crise économique

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  • l'instrumentalisation politicienne de la crise économique

    L’opinion publique marocaine vit aujourd’hui au rythme d’un débat houleux autour de la crise économique ; les chiffres sont massivement utilisés et brutalement assénés, proviennent de partout, de même que les nombreux rapports et les diverses analyses, où le citoyen lambda se perd aisément. Il essaie de suivre les contradictions des études et des points de vue des uns et des autres, il essaie de mesurer la capacité de l’économie marocaine de faire face à tout cela, de même qu’il tente d’évaluer l’efficience des politiques économiques élaborées par le gouvernement actuel.

    Mais ce qui est le plus étonnant, c’est que les forces politiques et les médias, contrairement à leurs habitudes, accordent une plus grande place à la situation économique et à ses chiffres inquiétants. Et puis, d’une manière régulière, soit par la suggestion, soit clairement, ces médias et ces forces politiques font endosser la responsabilité de cette situation économique au gouvernement en place et à la politique qu’il mène, lui reprochant ne pas disposer de « vision économique », et l’accusant d’incapacité à affronter les conséquences de la crise. Tout cela se produit à un moment où bon nombre d’analystes économiques et d’experts œuvrant au sein d’institutions financières ont défini avec précision les causes de cette crise qui sévit aujourd’hui, expliquant que plusieurs de ses causes sont absolument insurmontables et qu’elles ne peuvent être combattues par aucune politique économique, alors a fortiori en imputer la paternité et la responsabilité à un gouvernement qui n’a que quelques mois d’âge… ces mêmes experts ont insisté sur la solidité de l’économie nationale et la bonne tenue de la politique économique suivie, louant la résilience du Maroc et sa capacité à sortir de la crise, allant même jusqu’à prévoir des bonds qualitatifs de notre économie.

    Il suffit pour justifier tout cela de revenir aux déclarations de Dominique Guillaume, le chef de mission du FMI pour le Maroc qui a accordé un entretien au Bulletin du FMI à propos de la ligne de crédit de précaution de 6,2 milliards de dollars accordée au Maroc (lire entretien). Ainsi, le responsable financier a-t-il assuré que l’économie du Maroc est solide, que ses politiques économiques sont de bonne facture, et il a imputé les causes de la crise que traverse notre pays à la fragilité actuelle de l’économie mondiale, au manque de confiance dans l’avenir de la zone euro, en plus de la montée des prix internationaux de l’énergie et de la mauvaise conjoncture agricole du pays.

    Ainsi, contrairement au pessimisme qu’essaie de distiller tant les forces politiques que les médias au sujet des perspectives de l’économie nationale, le chef de mission du FMI a assuré que ces dernières restent encourageantes, estimant que les conséquences des contraintes économiques internationales sur le Maroc resteront limitées ; de fait, la croissance du PIB reculera de 5% en 2011 à 3% en 2012, en raison de la faible pluviométrie enregistrée mais, en revanche, le PIB non agricole augmentera à environ 4,7% grâce à la bonne tenue de la demande intérieure, due à l’effort gouvernemental consenti, de même que le déficit du budget passera de 8% en 2011 à environ 7,4% en 2012, et continuera sur ce trend baissier.

    Quant aux réserves de change marocaines, le chef de mission du FMI prévoit qu’elles vont se stabiliser suite aux mesures gouvernementales portant sur une plus grande rigueur fiscale, à l’augmentation prévue des ressources dues à l’exportation des phosphates, qui devra croitre également, ainsi que des nouveaux produits industriels (Renaut Tanger), sans oublier les rentrées touristiques de cette année. Ainsi, les prévisions du chef de la mission du FMI à Rabat rejoignent celles exposées dans le programme gouvernemental pour la fin de la législature actuelle, du fait d’une croissance attendue de 5,5% en 2013, si la production agricole suit, de même qu’il s’attend à une inflation maîtrisée, et réduite, de même que le taux de chômage, qui restera dans ses proportions actuelles.

    Ceci n’est qu’un échantillon des prévisions d’un expert du FMI, qui ne peut en aucun cas se permettre de mettre en cause sa crédibilité professionnelle en avançant des chiffres et des données tronquées ou non réalistes ; cela établit en conséquence, d’une manière scientifique, que les données et perspectives de l’économie marocaine à court et moyen terme restent satisfaisantes… et, en creux, la position de cet expert indique de la manière la plus claire possible l’instrumentalisation politicienne de la crise économique, pour des raisons inavouables, et inavouées.

    Il est clair et évident que la critique du gouvernement et de ses politiques est nécessaire, de même qu’il est aussi salutaire de porter à l’examen public et au débat toutes les mesures que compte engager et entreprendre le gouvernement pour une sortie de crise… tout cela relève de l’action de l’opposition et de médias efficaces et efficients. Mais ce qui n’est pas permis, ce qui ne devrait pas être toléré, c’est de semer la confusion au sein de l’opinion publique dont de très larges franges ne comprennent pas les significations de tous ces chiffres ni ne maîtrisent les arcanes de l’économie publique ; ce qui n’est pas permis et qui ne devrait pas être toléré non plus est de se livrer à ce type de surenchères creuses et inutiles afin de s’attirer la sympathie de la population et d’en faire un allié dans cette entreprise de sabordage de l’action réformatrice entamée.

    Tout cela ne signifie qu’une seule chose, et cette chose est que les poches de résistance aux réformes ont constaté leur échec à s’opposer et à freiner le changement engagé ; aussi, ces poches de résistance se cherchent des alliés et des soutiens, font feu de tout bois, jusques-y compris instrumentaliser la crise économique et brosser un tableau noir, et néanmoins faux, du pays, au risque de porter atteinte aux intérêts stratégiques de la patrie.
    Bilal Talidi - Tajdid

  • #2
    Bienvenue dans le politique politicienne.

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    • #3
      La lecture de cet article s'impose à ceux qui passe leur journée à pomper les articles publiés dans la press marocaine, sans forcement comprendre la lutte qui est en cours entre l'entourage du palais + hommes d'affaires corrompus et le gouvernement en place!
      J'espère que Benkirane a appris de l'expérience du gouvernement d'alternance d'El Youssefi, et ne se laissera pas faire et qu'il cesse la politique des compromis

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