Le thème de l’abrogation de certains aspects du protocole royal marocain, notamment le baisemain, l‘agenouillement et la cérémonie de la bay’aa (allégeance), revient de manière régulière dans les débats au Maroc. Le baisemain est devenu facultatif en théorie. Une situation insatisfaisante pour ceux qui demandent son abrogation pure et simple.
Des activistes du mouvement du 20 février ont fait de l’abrogation d’un protocole royal jugé humiliant pour le citoyen une de leur revendication. Dans la classe politique traditionnelle, c’est la prudence et le conservatisme qui l’emporte à l’image d’un dirigeant de l’USFP, Abdelhadi Khayrate, qui notait en mars 2011 que «personne n’a été emprisonné parce qu’il n’a pas embrassé la main du Roi lors d’une cérémonie. Le baisemain est un choix personnel. Chacun le fait selon ses convictions et ses ambitions». Le baisemain n’est effectivement plus une obligation. Mais le célèbre juriste blogueur Ibn Kafka rappelle que si le « baisemain tant décrié n’est plus vraiment obligatoire … seuls ceux n’ayant aucun plan de carrière se paient le luxe de ne pas en faire au Roi ». Ceux qui pensent à la carrière y pensent d’autant plus que le roi s’est dit lui-même, dans un entretien qui date de 2004, très attaché au protocole. "Le style est différent mais le protocole marocain a sa spécificité, je tiens à ce que sa rigueur et chacune de ses règles soient préservées. C'est un précieux héritage du passé (...) qui doit cependant s'adapter à mon style". La révision constitutionnelle est passée au Maroc sans vraiment aborder la question. Au mieux certains parlent « d’allègement du protocole ». Un chroniqueur marocain, Abdelilah Mansour, relance la question dans un article publié sur le site d’Al-Jazira et repris par le journal électronique marocaine lakome.com.
Al Khattabi déjà…
Il estime que pour des pans importants de la société marocaine, un des signes d’une volonté réelle de réformes serait l’abrogation d’un « protocole royale attentatoire à la dignité des citoyens. Il cite à cet effet les courbettes devant le roi, le baisemain, l’obligation de porter la tenue du Makhzen durant les occasions officielles et cérémonie d’allégeance où des milliers de responsables sont rassemblées pour se mettre à genou devant le roi. L’auteur qu’il s’agit d’une vieille revendication des dirigeants du mouvement national marocain. La filiation de la revendication du mouvement du 20 février avec l’histoire est mise en exergue. Ainsi, affirme-t-il, Mohamed Abdelkrim Al Khattabi critiquait ouvertement le protocole du makhzen et en premier la tradition des courbettes, de l’agenouillement et du baisemain. Des pratiques qu’il estimait « contraire aux valeurs et aux principes arabo-islamiques ». La même position était exprimée par Cheikh Mohamed Larbi Al-Alaoui tandis que « le chahid Mehdi Ben Barka a payé le prix cher pour avoir essayé de s’y opposer en refusant la tradition de la soumission, des rituels auxquels les généraux Mohamed Oufkir et Abdelhafif Al-Alaoui étaient vivement attachés ».
Un signe d’une « volonté politique »
L'abrogation de ces traditions "humiliantes" à travers une "décision officielle" est devenue urgente par "respect de la dignité des citoyens en premier" et par besoin de se "réconcilier avec l'époque et avec la raisons". Une telle décision serait une "preuve de l'existence d'une réelle volonté politique de changement et confirmerait le sérieux es slogan émis par l'Etat.... ». Rien n’est moins sûr. En 2009, Aziz Chahir, enseignant-chercheur à la Faculté de droit de Casablanca, expliquait les raisons de l’attachement de la monarchie à un protocole que d’aucuns qualifient de suranné. « Je crois que malgré le changement d’époque et des hommes, l’objectif du protocole royal demeure indéniablement le même, à savoir le maintien de la suprématie politique et symbolique du monarque à travers sa présence physique parmi ses sujets ».
MAGHREB EMERGENT
Des activistes du mouvement du 20 février ont fait de l’abrogation d’un protocole royal jugé humiliant pour le citoyen une de leur revendication. Dans la classe politique traditionnelle, c’est la prudence et le conservatisme qui l’emporte à l’image d’un dirigeant de l’USFP, Abdelhadi Khayrate, qui notait en mars 2011 que «personne n’a été emprisonné parce qu’il n’a pas embrassé la main du Roi lors d’une cérémonie. Le baisemain est un choix personnel. Chacun le fait selon ses convictions et ses ambitions». Le baisemain n’est effectivement plus une obligation. Mais le célèbre juriste blogueur Ibn Kafka rappelle que si le « baisemain tant décrié n’est plus vraiment obligatoire … seuls ceux n’ayant aucun plan de carrière se paient le luxe de ne pas en faire au Roi ». Ceux qui pensent à la carrière y pensent d’autant plus que le roi s’est dit lui-même, dans un entretien qui date de 2004, très attaché au protocole. "Le style est différent mais le protocole marocain a sa spécificité, je tiens à ce que sa rigueur et chacune de ses règles soient préservées. C'est un précieux héritage du passé (...) qui doit cependant s'adapter à mon style". La révision constitutionnelle est passée au Maroc sans vraiment aborder la question. Au mieux certains parlent « d’allègement du protocole ». Un chroniqueur marocain, Abdelilah Mansour, relance la question dans un article publié sur le site d’Al-Jazira et repris par le journal électronique marocaine lakome.com.
Al Khattabi déjà…
Il estime que pour des pans importants de la société marocaine, un des signes d’une volonté réelle de réformes serait l’abrogation d’un « protocole royale attentatoire à la dignité des citoyens. Il cite à cet effet les courbettes devant le roi, le baisemain, l’obligation de porter la tenue du Makhzen durant les occasions officielles et cérémonie d’allégeance où des milliers de responsables sont rassemblées pour se mettre à genou devant le roi. L’auteur qu’il s’agit d’une vieille revendication des dirigeants du mouvement national marocain. La filiation de la revendication du mouvement du 20 février avec l’histoire est mise en exergue. Ainsi, affirme-t-il, Mohamed Abdelkrim Al Khattabi critiquait ouvertement le protocole du makhzen et en premier la tradition des courbettes, de l’agenouillement et du baisemain. Des pratiques qu’il estimait « contraire aux valeurs et aux principes arabo-islamiques ». La même position était exprimée par Cheikh Mohamed Larbi Al-Alaoui tandis que « le chahid Mehdi Ben Barka a payé le prix cher pour avoir essayé de s’y opposer en refusant la tradition de la soumission, des rituels auxquels les généraux Mohamed Oufkir et Abdelhafif Al-Alaoui étaient vivement attachés ».
Un signe d’une « volonté politique »
L'abrogation de ces traditions "humiliantes" à travers une "décision officielle" est devenue urgente par "respect de la dignité des citoyens en premier" et par besoin de se "réconcilier avec l'époque et avec la raisons". Une telle décision serait une "preuve de l'existence d'une réelle volonté politique de changement et confirmerait le sérieux es slogan émis par l'Etat.... ». Rien n’est moins sûr. En 2009, Aziz Chahir, enseignant-chercheur à la Faculté de droit de Casablanca, expliquait les raisons de l’attachement de la monarchie à un protocole que d’aucuns qualifient de suranné. « Je crois que malgré le changement d’époque et des hommes, l’objectif du protocole royal demeure indéniablement le même, à savoir le maintien de la suprématie politique et symbolique du monarque à travers sa présence physique parmi ses sujets ».
MAGHREB EMERGENT
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