Tweet
La population fuyant les bombardements des coalisés lors de la première guerre d'Irak. D. R.
La première guerre du Golfe est loin, elle a eu lieu il y a plus de vingt ans. L’entretien du général Nezzar accordé durant le mois de Ramadhan à la chaîne algérienne de télévision privée Ennahar a permis de découvrir, parmi les à-côtés de cet événement, un fait qui, sans être forcément un secret, est resté peu ou pas du tout connu des Algériens : l’ANP aurait pu être entraînée dans cette guerre loin des frontières de notre pays. Si cette aventure lui a été évitée, elle le doit à l’esprit de responsabilité des officiers supérieurs qui dirigent notre armée. L’Arabie Saoudite voulait que l’Algérie rejoigne les «forces coalisées» (Egypte, Arabie Saoudite et pays du Golfe notamment) commandées par les Américains, dans leur guerre contre l’Irak qui avait, à l’époque, envahi le Koweït. Chadli était prêt à le faire. «Ce n’est pas dans l’intérêt de l’Algérie et encore moins de son armée», avaient expliqué les responsables de l’ANP. «Au début de la guerre du Golfe de 1991, le président Chadli avait voulu envoyer des troupes sur le champ de bataille. Les responsables de l’armée qui n’étaient pas de cet avis ont fait une fiche pour expliquer au président que l’Algérie ne pouvait pas prendre position dans ce conflit. C’est l’Arabie Saoudite qui voulait qu’on envoie des troupes.» Le général Nezzar qui fait cette révélation explique que «politiquement, l’Algérie ne pouvait combattre l’Irak». Il évoque un épisode qui était sans doute passé inaperçu à l’époque, «quand Chadli a fait sa tournée dans la région, il est allé en Irak mais n’a pu passer par l’Arabie Saoudite, ce pays ayant refusé de le recevoir parce que l’Algérie n’avait pas envoyé de troupes». Le général Nezzar rappelle que «l’Egypte avait envoyé des soldats en contrepartie de milliards de dollars versés par les Etats Unis et il y avait aussi des troupes des pays du Golfe, qui, eux, avaient peur de l’Irak». Il raconte une visite qu’il avait faite en Arabie Saoudite : «J’avais visité l’Arabie Saoudite et j’avais fait un rapport sur l’armée saoudienne qui était conçue pour la défense interne. Cette armée ne dispose pas de logistique et ne peut effectuer une offensive, ce sont d’autres armées qui s’en chargent. Pour l’offensive, les Saoudiens comptent sur les Américains. A côté de chaque site militaire saoudien, il y en avait un autre, vide, cela dépassait les capacités de l’armée saoudienne. J’ai visité l’immense base de Dahrane où se trouve un centre de commandement installé à 750 m sous le niveau de la mer. Quand la guerre du Golfe a été déclenchée, je n’ai pas été surpris d’apprendre que 600 000 soldats américains avaient débarqué en Arabie Saoudite et y avaient trouvé toutes les facilités, immédiatement.»
R. O.
La première guerre du Golfe est loin, elle a eu lieu il y a plus de vingt ans. L’entretien du général Nezzar accordé durant le mois de Ramadhan à la chaîne algérienne de télévision privée Ennahar a permis de découvrir, parmi les à-côtés de cet événement, un fait qui, sans être forcément un secret, est resté peu ou pas du tout connu des Algériens : l’ANP aurait pu être entraînée dans cette guerre loin des frontières de notre pays. Si cette aventure lui a été évitée, elle le doit à l’esprit de responsabilité des officiers supérieurs qui dirigent notre armée. L’Arabie Saoudite voulait que l’Algérie rejoigne les «forces coalisées» (Egypte, Arabie Saoudite et pays du Golfe notamment) commandées par les Américains, dans leur guerre contre l’Irak qui avait, à l’époque, envahi le Koweït. Chadli était prêt à le faire. «Ce n’est pas dans l’intérêt de l’Algérie et encore moins de son armée», avaient expliqué les responsables de l’ANP. «Au début de la guerre du Golfe de 1991, le président Chadli avait voulu envoyer des troupes sur le champ de bataille. Les responsables de l’armée qui n’étaient pas de cet avis ont fait une fiche pour expliquer au président que l’Algérie ne pouvait pas prendre position dans ce conflit. C’est l’Arabie Saoudite qui voulait qu’on envoie des troupes.» Le général Nezzar qui fait cette révélation explique que «politiquement, l’Algérie ne pouvait combattre l’Irak». Il évoque un épisode qui était sans doute passé inaperçu à l’époque, «quand Chadli a fait sa tournée dans la région, il est allé en Irak mais n’a pu passer par l’Arabie Saoudite, ce pays ayant refusé de le recevoir parce que l’Algérie n’avait pas envoyé de troupes». Le général Nezzar rappelle que «l’Egypte avait envoyé des soldats en contrepartie de milliards de dollars versés par les Etats Unis et il y avait aussi des troupes des pays du Golfe, qui, eux, avaient peur de l’Irak». Il raconte une visite qu’il avait faite en Arabie Saoudite : «J’avais visité l’Arabie Saoudite et j’avais fait un rapport sur l’armée saoudienne qui était conçue pour la défense interne. Cette armée ne dispose pas de logistique et ne peut effectuer une offensive, ce sont d’autres armées qui s’en chargent. Pour l’offensive, les Saoudiens comptent sur les Américains. A côté de chaque site militaire saoudien, il y en avait un autre, vide, cela dépassait les capacités de l’armée saoudienne. J’ai visité l’immense base de Dahrane où se trouve un centre de commandement installé à 750 m sous le niveau de la mer. Quand la guerre du Golfe a été déclenchée, je n’ai pas été surpris d’apprendre que 600 000 soldats américains avaient débarqué en Arabie Saoudite et y avaient trouvé toutes les facilités, immédiatement.»
R. O.
Commentaire