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En Chine, la corruption d'Etat en procès

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  • En Chine, la corruption d'Etat en procès

    Un procès en Chine fait les choux-gras de la presse internationale: l'épouse de l'un des dirigeants les plus en vue du gouvernement chinois a été condamnée à la peine de mort pour meurtre lié à des motifs "commerciaux". La réaction mondiale aurait-elle été aussi forte si la victime n'était pas un citoyen britannique, l'homme d'affaires Neil Heywood? Ce n'est pas impossible. Le fait est que la politique chinoise est une chose sérieuse pour le monde entier, notamment à la veille du changement de gouvernement.
    Un coup contre la gauche?
    Parlons d'abord des noms. Le procès s'est déroulé dans la ville de Hefei, dans la province d'Anhui. L'accusée, celle qui a "commandité" l'empoisonnement du Britannique, s'appelle Gu Kailai. En Chine, après le mariage, les femmes prennent généralement le nom de leur époux, mais il est très rare qu'elles portent un nom de famille double: Bogu Kailai. Bo est le nom de son mari, Bo Xilai, ancien ministre du gouvernement central et jusqu'à une date récente membre du Politburo, secrétaire du parti communiste de la plus grande ville du pays, Chongqing. Il y a six mois, lorsque l'affaire du meurtre a commencé à faire surface, sa carrière s'est terminée.
    Une série de congrès et de réunions débuteront en Chine en automne pour lancer la procédure du renouvellement de l'ensemble du gouvernement. Le chef de l'Etat Hu Jintao devrait être remplacé par Xi Jinping.
    Mais pendant et avant les congrès tout peut arriver, raison pour laquelle le dossier Bo Xilai est aujourd'hui le thème préféré de réflexion des kremlinologues… dans le cas présent "chongqingologues". Qui des dirigeants chinois a été montré ces derniers temps en train de nager – un symbole local de santé et de force? Qui fera partie du prochain échelon des dirigeants? Bo Xilai a-t-il été victime d'un coup monté? A-t-il été arrêté? Ses partisans sont-ils nombreux?
    Les partisans sont nombreux. Bo Xilai est une sorte de héros national parmi la "nouvelle gauche". Ce n'est pas vraiment un marxiste orthodoxe, qui ne sont plus très nombreux en Chine (même dans les universités et les services de propagandes), mais un partisan fervent de la justice sociale.
    Le chef de l'Etat actuel penche de ce côté, mais pas autant que Bo Xilai. D'autant que Bo Xilai sait parler avec les gens, tenir un discours et communiquer. Il pouvait être promu. Alors comment interpréter les événements actuels?
    En fait, très simplement. Le mari ne répond pas forcément des crimes de son épouse. Mais le fait est que le crime s'est produit à Chongqing. Le corps du défunt a été rapidement incinéré, puis il a été annoncé aux proches au Royaume-Uni que Neil Heywood était décédé d'abus d'alcool. Or, cela engage la responsabilité de Bo Xilai: même s'il n'était pas complice, car la ville et le personnel lui appartiennent. D'ailleurs, les quatre policiers qui ont effacé les traces viennent également d'être condamnés à divers peines de prison.
    Mais il est tout de même amusant de voir comment les "chongqingologues" tentent d'interpréter la condamnation et les circonstances du procès, exclusivement du point de vue de lutte au sein du gouvernement.
    Par exemple: premièrement, Bogu Kailai défendait son fils (il était en litige commercial avec Heywood), deuxièmement, elle souffrait de dépression et sortait rarement de la maison. Pour cette raison la condamnation a un sursis de deux ans pourrait encore être assouplie; et est-ce que cela n'indique pas que Bo Xilai a encore de l'influence?

    Une autre Chine, un autre tribunal

    Les versions et les points de vue concernant ce procès sont innombrables. Par exemple, la réaction purement britannique au procès de Hefei.
    Après tout, un citoyen britannique est mort dans des circonstances mystérieuses, et ses compatriotes voudraient savoir ce qui lui est arrivé. Personne n'affirme que la victime est plus blanche que neige.
    Selon certaines informations, en se rendant à la rencontre avec ses partenaires de la famille Bo, Neil Heywood l'avait menacé et avait rassemblé des informations compromettantes sur ces partenaires en transmettant les documents à ses avocats, parce qu'il sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Et on se demande désormais s'il détenait réellement de tels documents et ce qu'ils sont devenus aujourd'hui.
    La réaction non pas britannique, mais plutôt européenne, a une autre particularité. Les Britanniques n'apprécient pas que le tribunal chinois ne ressemble pas à la justice anglaise. Le procès s'st déroulé à huis clos, l'avocat privé n'a pas été admis, le procès n'a duré qu'une journée (jeudi 8 août), sept heures. Qu'est-ce que c'est que cette justice?
    Dans une certaine mesure c'est normal et explicable. Un Européen croit forcément que tout ce qui est européen et meilleur, même si ce n'est clairement pas le cas, et que tout ce qui est asiatique est sombre, mystérieux et antidémocratique. Mais cette approche joue un mauvais tour aux Européens et autres civilisations, au moins en les empêchant de remarquer les changements importants dans le monde et de les comprendre en profondeur.
    Par exemple, le procès actuel est comparé au jugement en 1981 de la veuve de Mao Zedong, Jiang Qing et ses camarades gauchistes, une équipe symbolisant la "révolution culturelle" et toute la politique d'extrême-gauche menée dans le pays pendant une quinzaine d'années. Bien sûr, c'était plutôt une lutte pour le pouvoir qu'un simple procès. Mais c'était une Chine complètement différente (qui plus est, pour le monde extérieur ce pays avait bien moins d'importance) et un autre procès.
    Voici un résumé des événements en 1981: l'ancienne politique, l'ancienne idéologie du gouvernement est criminelle et ne se reproduira plus jamais. C'était le message que le peuple chinois, traumatisé par les horreurs de la "révolution culturelle", voulait entendre, et a entendu.
    Cette fois, il s'agit d'un message quelque peu différent: le gouvernement chinois ne tolérera pas la corruption au sein de son propre appareil. Indéniablement, c'est aujourd'hui un thème aussi central de la pensée sociale chinoise que l'était le thème du gauchisme meurtrier de la charnière des années 70-80.
    Encore une fois, la société est différente, développée et aisée (environ un million de personnes en Chine sont millionnaires en dollars, plus précisément 960.000 personnes). Et même durant des périodes difficiles, la société chinoise a toujours été hyperactive, très peu de campagnes de masse ont commencé "d'en-haut": même pour la révolution culturelle le terme "d'en-haut" ne convient pas vraiment. De plus, il s'agit pratiquement de la société la plus "connectée" à Internet au monde. L'histoire autour de la mort du Britannique, qui était en affaires avec la famille des dirigeants de Chongqing, ne pouvait pas demeurer secrète dans cette société. Apparemment, c'est ainsi que tout est arrivé: quelqu'un a confié le secret à un autre, et plus tout à été étalé au grand jour.
    L'ancienne et la nouvelle génération de dirigeants luttent impitoyablement contre la corruption à haut niveau. Le procès de Hefei n'est qu'une partie du tableau, et les Chinois l'interprètent précisément comme un procès visant la corruption. La lutte pour le pouvoir intéresse également la population, mais en second lieu.
    D'ailleurs, ce n'est qu'une partie du tableau d'ensemble. Un autre procès parallèle est en cours, un procès "ferroviaire", qui implique plus ou moins pratiquement tous les anciens dirigeants du secteur, y compris l'ex-ministre des Chemins de fer Liu Zhijun.
    Il est question de corruption pour un montant de 410 millions de dollars – au total 13.400 délits commis au cours des 30 dernières années! Le secteur ferroviaire était une fierté nationale, jusqu'à la collision l'année dernière de deux trains rapides à Wenzhou qui a fait 40 morts et a provoqué un scandale national. Tout le monde a commencé à s'intéresser à cette histoire et à discuter sur internet du matériel défectueux, des responsables de l'achat et de l'installation… et le processus était lancé.
    Mais d'autres enquêtes sur la corruption à haut niveau ont eu lieu et ce n'est certainement pas fini.
    Enfin, en ce qui concerne la rapidité et l'opacité du procès. Evidemment, le système local n'est pas britannique, mais la Chine est actuellement en pleine réforme judiciaire, et le procès de Gu Kailai s'est déroulé selon les nouvelles règles proches des standards européens – l'enquête était longue et 13 jours de réflexion ont été nécessaire pour déterminer la sentence. Les sept heures d'interrogatoire de l'accusée ne sont qu'une partie du procès.
    Dans l'ensemble, le procès ne s'est pas simplement déroulé de façon transparente, mais même démonstrative. Le rapport inhabituellement long de l'agence Xinhua sur les audiences du 8 août a été une sensation pour la presse américaine et européenne. Y compris à propos de la présence dans la salle d'audience de 140 personnes, dont des journalistes, des proches et des amis des accusés, des représentants de l'ambassade britannique; les preuves et les avis des experts ont été présentés, les avocats ont dit leur mot. Et l'aveu des deux accusés (Madame Bogu et le domestique qui a exécuté son ordre) n'a pas été pris pour la "reine des preuves", et ils ont été soumis à un contre-interrogatoire.
    Il ne reste plus qu'à voir si cette histoire ternira l'image du gouvernement chinois aux yeux de l'opinion publique, ou l'inverse. Quoi qu'il en soit, sans elle, le préjudice aurait été bien plus important.

    source: ria novosti

  • #2
    humour russe ou chinois?

    La réaction non pas britannique, mais plutôt européenne, a une autre particularité. Les Britanniques n'apprécient pas que le tribunal chinois ne ressemble pas à la justice anglaise. Le procès s'st déroulé à huis clos, l'avocat privé n'a pas été admis, le procès n'a duré qu'une journée (jeudi 8 août), sept heures. Qu'est-ce que c'est que cette justice?
    un procès à huis clos qui dure 7 heures.... no comment. peut-être que le procès n'a même pas eu lieu...

    Dans une certaine mesure c'est normal et explicable. Un Européen croit forcément que tout ce qui est européen et meilleur, même si ce n'est clairement pas le cas, et que tout ce qui est asiatique est sombre, mystérieux et antidémocratique. Mais cette approche joue un mauvais tour aux Européens et autres civilisations, au moins en les empêchant de remarquer les changements importants dans le monde et de les comprendre en profondeur.
    c'est normal que la presse russe défende la justice chinoise. la Russie détient en Sibérie un jeune magnat du pétrole d'une quarantaine d'années un certain Kordokovsky (?) harcelé par le judoka du Kremlin qui l'a fait emprisonné pour des histoires avec le fisc. sa peine de prison se prolonge de procès en procès... je pense qu'il sera libéré d'ici son 120ème anniversaire, quand il ne représentera plus aucune une menace. pas même pour le petit fils de Tsarpoutine... je ne suis pas un fana de la démocratie mais, les russes sont très mal placés pour faire ce genre de critique... c'est vrai que ce qui vient d'Asie n'est pas sombre... de Russie, de Chine, de Birmanie, de Corée du Nord... des pays de rêve quoi. des pays symboles du bien être et de l'épanouissement... prenez les goulags par exemple, c'est vraiment un grand symbole d'Asie... un symbole d'une vie de... MR2!

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    • #3
      l'épouse de l'un des dirigeants les plus en vue du gouvernement chinois a été condamnée à la peine de mort pour meurtre lié à des motifs "commerciaux".
      yOUPI , ca fait toujours plaisir de voir un puissant se casser les dents .....
      " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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      • #4
        rien à dire... l'Asie, ça fait rêver...

        OUZBÉKISTAN: Googoosha, vraie fille de tyran et fausse mezzo-soprano

        Goulnara Karimova possède, ou croit posséder, tous les talents. La fille aînée du président ouzbek, qui a la haute main sur une partie de l'économie du pays, vient de sortir son premier disque en anglais. Le site d'opposition Uznews ne pouvait pas laisser passer l'occasion.

        Goulnara Karimova [fille du président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis 1991, âgée de 40 ans, elle contrôle des pans entiers de l'économie, a la haute main sur les activités caritatives et culturelles, et mène par ailleurs une carrière de créatrice de mode et de bijoux, et de pop star] a sorti récemment son premier album en anglais, qui porte son nom de scène, Googoosha. S'il a provoqué des sarcasmes en Occident, il a en revanche conquis certains auditeurs ouzbeks.

        Sur Amazon, un acheteur estime que les morceaux donnent l'impression qu'elle a enregistré "les hurlements de malheureux torturés pour avoir eu l'audace de mettre en doute la viabilité de la ‘kleptocratie' totalitaire". Un autre raille ses qualités vocales : "Depuis quand qualifie-t-on un chuchotement de tessiture mezzo-soprano ?"

        Mais en Ouzbékistan, les jeunes, les filles en particulier, se régalent en écoutant les tubes de leur idole. Dans certains cafés de Tachkent, les clips de Karimova tournent en boucle sur de larges écrans, devant lesquels des adolescentes tentent d'imiter les chorégraphies et de fredonner. Dinara, par exemple, considère Goulnara comme "la plus grande star du monde". Pour autant, elle ne s'est pas précipitée pour aller acheter le CD chez Nirvana, une chaîne de magasins contrôlée par Karimova. Comme la plupart des jeunes Ouzbeks connectés, elle préfère alimenter son lecteur MP3 en téléchargeant des morceaux gratuitement.

        Beaucoup de jeunes n'adorent pas que la chanteuse en Goulnara, ils louent aussi la personnalité publique et la femme politique. Ils plébiscitent ses actions en faveur de l'accès à l'université, ou au profit des femmes atteintes d'un cancer du sein, et son soutien à l'image d'un Ouzbékistan "qui ne le cède en rien, sur aucun plan, aux autres Etats". Même si les diplomates américains estiment qu'elle est "la personne la plus détestée" du pays, Goulnara a ses admirateurs, et ils sont plutôt nombreux.

        L'un des anciens volontaires, qui a souhaité rester anonyme, de la Fondation pour le soutien aux initiatives sociales, dirigée par Karimova, concède qu'elle séduit aisément ceux qui n'ont pas de préjugés à son égard. Il a ainsi vu beaucoup de jeunes se féliciter aveuglément de la liberté d'expression régnant dans le pays et refuser de voir une réalité faite de journalistes emprisonnés ou contraints à l'exil [l'Ouzbékistan figure à la 157e place sur 179 dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières], de projets sociaux réalisés par le biais d'extorsions de fonds auprès d'entrepreneurs, tandis que le souci de l'avenir du pays se résume au souci de l'avenir d'une seule personne.

        Cet ancien militant sait bien comment fonctionne l'endoctrinement : "Prenez un jeune de Djizak ou Noukous [villes moyennes situées respectivement dans l'Est et l'ouest], installez-le dans une chambre d'hôtel à peu près confortable de la capitale, bourrez-lui le crâne d'histoires sur les qualités exceptionnelles de Karimova, surchargez-le de travail pour qu'il ne lui reste ni le temps ni les forces d'avoir un jugement critique, et promettez-lui que Goulnara va résoudre tous les problèmes de sa ville d'origine, mais seulement s'il lui apporte son aide. Cela marche à tous les coups." Bien sûr, certains de ces bénévoles s'engagent dans l'idée d'obtenir des avantages, un espoir en général déçu.

        Les tâches de ces jeunes sont variées. Lorsque les organisateurs de la Semaine de la mode, à New York, ont refusé que Karimova présente sa collection, elle a mobilisé les membres de sa fondation pour qu'ils rédigent une avalanche de lettres destinées au département d'Etat américain afin de vanter ses mérites concernant la protection des droits de l'homme et la lutte contre le travail des enfants. Une autre fois, pour son anniversaire, les membres de plusieurs des organismes qu'elle chapeaute ont été réquisitionnés pour lui faire une "surprise", en assemblant un puzzle d'elle grandeur nature.

        Dinara, la jeune fan de Googoosha, ne veut pas en démordre : "Je ne crois pas un mot de ce que disent les journalistes occidentaux. Elle est la meilleure !"

        source: courrier international

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