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Israël s'inquiète de la militarisation du Sinaï

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  • Israël s'inquiète de la militarisation du Sinaï

    INFOGRAPHIE - Le déploiement de blindés et d'hélicoptères sur la frontière, au nom de la lutte antiterroriste, bouleverse la donne régionale.

    Des chars, des avions et des hélicoptères égyptiens prêts au combat déployés dans le Sinaï, le long de la frontière avec Israël. Depuis le traité de paix conclu avec Le Caire en 1979, l'État hébreu pensait que cette *situation relevait de l'histoire ancienne. Mais, depuis quelques semaines, la crainte s'est ravivée.

    Lancés dans une vaste opération contre des groupes «djihadistes», responsables d'un attentat qui a coûté la vie le 5 août à 16 gardes-frontières dans le Sinaï, le gouvernement et les mili*taires égyptiens ont décidé de frapper très fort dans cette péninsule semi-désertique pour tenter de ramener l'ordre. Résultat: des renforts en hommes, mais aussi en blindés et hélicoptères d'attaque ont été dépêchés sur le terrain, y compris dans la zone frontière avec Israël, censée être totalement démilitarisée.

    Dans un premier temps, Israël a fermé les yeux et a même donné son feu vert au déploiement d'une partie de ces forces. Mais l'Égypte aurait profité de l'occasion pour faire entrer des unités supplémentaires, notamment de chars, en mettant Israël devant un fait accompli, en violation de l'accord de paix.

    En public, les dirigeants israéliens sont restés plutôt discrets. Comme le soulignent les analystes, il est difficile de critiquer l'Égypte alors qu'elle s'est enfin décidée à lancer une offensive contre des «groupes terroristes» qui veulent faire du Sinaï une base d'attaques contre Israël. Pendant des années, les dirigeants israéliens ont pressé Hosni Moubarak puis le nouveau président, Mohammed Morsi, d'agir. «Dans un premier temps, nous n'avons pas été trop regardants sur les moyens utilisés par les Égyptiens», reconnaît un haut responsable israélien.

    Casus belli

    Mais l'armée égyptienne a profité de la situation, qui devient «inquiétante». Pour la première fois depuis la guerre de 1973, des chars égyptiens ont fait leur apparition à portée de canons du territoire israélien. «Il ne s'agit pas encore d'un corps de blindés, ni d'une invasion, mais il faut ouvrir l'œil et faire preuve d'une extrême vigilance», ajoute ce responsable qui requiert l'anonymat.

    Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, estime lui aussi qu'Israël doit s'assurer que l'Égypte respecte «chaque détail de l'accord de paix, sinon nous allons nous retrouver sur une pente savonneuse». Histoire de faire passer ce message, Israël s'est adressé aux Américains afin qu'ils exercent des pressions sur l'Égypte pour que tout changement du dispositif militaire sur le terrain soit soumis au préalable à Israël.

    Le message est apparemment passé. Le département d'État a affirmé hier que les États-Unis soutenaient la lutte de l'Égypte contre le terrorisme, mais que Le Caire devait «respecter les obligations du traité de paix», autrement dit se coordonner avec l'État hébreu.

    Pour Amos Yadlin, un ancien chef des renseignements militaires, il n'y a toutefois pas péril en la demeure. «Tant que les opérations menées dans le Sinaï sont centrées sur la lutte antiterroriste, nous devons faire preuve de réalisme et ne pas être obnubilés par l'accessoire», affirme cet ancien général.

    En revanche, Meir Rosenne, un conseiller juridique qui a participé aux négociations sur le traité de paix de 1979, est plus alarmiste. «Si les forces égyptiennes se déploient en permanence dans le Sinaï sans l'accord d'Israël, prévient-il, il s'agira sans aucun doute d'un casus belli et Israël pourrait être amené à recourir à la force pour faire respecter l'accord de paix.» Une suggestion pour le moins ambiguë, qui ne manquerait pas de compliquer la donne régionale.

    source: lefigaro.fr
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