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MAROC. La belle histoire de la conquête africaine

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  • MAROC. La belle histoire de la conquête africaine

    Même si les entraves (politiques, réglementaires…) ne sont pas totalement levées pour investir dans le continent africain, elles ne semblent plus être totalement un motif pour repousser les investisseurs, en particulier les Marocains. Les banques ne s’y sont pas trompées, en premier, et les autres grandes entreprises publiques (ONE, ONEP…) et privées (Maroc Telecom, Managem…) du Royaume. Elles ont fait du continent l’une de leur priorité dans la bataille de la croissance. A commencer par Attijariwafa bank, BMCE Bank et la Banque Centrale Populaire qui disposent aujourd’hui d’un large réseau sur le continent. En dehors du marché domestique, la bataille entre les trois opérateurs aura également lieu sur le continent avec une petite longueur d’avance pour la filiale de SNI et BMCE Bank. La BCP vient seulement de se renforcer sur le continent.

    Attijariwafa bank ambitionne de couvrir 16 à 20 pays subsahariens d’ici 2015. Pour l’heure, le premier groupe bancaire marocain est présent dans 11 pays moins de dix ans après sa première acquisition sur le continent. Au-delà de l’Afrique de l’Ouest et centrale où il détient des intérêts (il a également une filiale en Tunisie), l’opérateur n’exclut pas aujourd’hui de s’attaquer au marché anglophone. Le potentiel de croissance est tout aussi important que sur les marchés francophones. Mais surtout, ces pays s’avèrent des relais de croissance importants, d’où l’intérêt de se positionner tôt avant que les multinationales ne s’intéressent de plus près au continent. Pour ces opérations, la filiale de SNI privilégie la prise de participation majoritaire dans les entités ciblées. Ce mode opératoire permet non seulement d’avoir le pilotage de la filiale, mais surtout de maîtriser le facteur risque qui peut être important selon les pays de présence. La révolution en Tunisie ou encore la crise en Côte d’Ivoire, qui a nécessité la fermeture de la filiale durant 45 jours, en sont la preuve. Le groupe dispose d’un index risque pays pour les pays dans lesquels il opère mais également pour les marchés cibles.
    A fin 2011, les filiales subsahariennes ont généré le quart du PNB du groupe. L’objectif affiché est de relever cette contribution à 1/3 des revenus du groupe à l’horizon 2015.

    Présent sur le continent depuis le début des années 90 avec des filiales en Guinée et en Centrafrique, la Banque Centrale Populaire a frappé un grand coup cette année avec l’acquisition de 7 banques après un accord avec l’ivoirien Atlantic Financial Group. Cette opération permet au groupe marocain de se positionner d’un coup dans sept pays (Côte d’Ivoire, Sénégal, Bénin, Togo, Burkina Faso, Mali et Niger). Si l’opérateur détient la moitié, 50% du tour de table de la nouvelle entité créée à égalité avec AFG, il a obtenu la gestion du groupe. Comme à Attijariwafa bank, le souci semble le même à la BCP c’est-à-dire avoir la gestion du risque et des affaires bancaires.
    Côté business, les sept banques devraient générer un produit net bancaire de 1,48 milliard de DH et des profits de l’ordre de 261 millions de DH en 2012. Les prévisions pour 2015 tablent sur un PNB de 2,5 milliards de DH et un résultat net de 769 millions de DH.

    Comme la Banque Centrale Populaire, la présence de BMCE Bank sur le continent remonte aux années 90. Mais contrairement à la banque au cheval, BMCE a multiplié ses acquisitions au fil des ans. Il couvre aujourd’hui le plus grand nombre de pays sur le continent parmi les trois principaux groupes bancaires marocains. Il le doit principalement à une participation de 59,4% (à fin 2011) dans le capital du groupe Bank Of Africa. Celui-ci disposait à fin 2011 d’un réseau d’agences supérieur à 330 dans une quinzaine de pays sur le continent. En outre, il a généré à cette échéance 252 millions d’euros de produit net bancaire, l’équivalent de 2,7 milliards de DH et des profits de près de 58 millions d’euros (640 millions de DH). Après 2010, les filiales subsahariennes ont été l’un des principaux moteurs de la croissance du groupe. BMCE Bank ambitionne de couvrir l’ensemble des pays du continent d’ici 2020-2025.

    Dans le secteur des assurances, le rachat de Colina en 2011 avait permis à Saham Finances de se positionner sur ce créneau dans pas moins de 13 pays sur le continent. Après la levée de 250 millions de DH (plus de 2 milliards de DH) auprès de la SFI et d’Abraaj Capital, Saham Finances a résolument accéléré son développement sur le continent étant donné que le taux de pénétration de l’assurance y est encore très faible. Plusieurs marchés sont dans son viseur: Nigéria, Congo, Ouganda, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Mozambique ou encore la Zambie. En 2011, le groupe Colina a émis 2,4 milliards de DH de primes soit plus de 41% du chiffre d’affaires de Saham Finances. De quoi laisser entrevoir un avenir radieux!

    L'economiste
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