Je m’appelle Hadjer Mebarki, j'ai 23 ans, fraichement licenciée en histoire et géographie à l’université de Biskra. Dans le courant du mois d’août, mon frère a attiré mon attention sur une annonce parue dans un journal pour un concours de recrutement d’enseignants. Quelques jours plus tôt, le ministère de l’Education nationale avait annoncé le pourvoi de 30 000 postes budgétaires pour la prochaine année scolaire. Cela tombe bien. Ma licence en poche, je suis à la recherche d’un travail dans un métier qui me passionne : l’enseignement.
Je constitue alors mon dossier : certificat de nationalité, attestation de résidence, extrait de naissance, 2 photos, photocopie du diplôme, photocopie de la carte nationale légalisée à la mairie, photocopies des bulletins de notes… On dirait un concours pour entrer à la Nasa.
Mon dossier déposé, je suis convoquée pour l’épreuve orale qui aura lieu dimanche 12 août.
Au centre d’examen ce dimanche là, l’angoisse me tenaille le ventre. Nous sommes quelque 300 postulants pour seulement 11 postes budgétaires. La chance serait-elle de mon côté ? Saurais-je répondre correctement à toutes les questions du jury ? Sur quoi porteront les questions ?
Dans la salle d’examen, nous sommes repartis en trois groupes. Chaque candidat doit défiler devant le jury.
Je m'attendais à une brochette de professeurs, je me retrouve devant un seul membre du jour. Mon tour arrive. Je m’avance, dis bonjour, montre ma carte d’identité et ma convocation.
L’homme me regarde, puis me demande : « Pourquoi avez-vous choisi l’enseignement ? »
Je réponds : « Parce que j’aime ce métier, que je suis passionnée par l’Histoire et parce que j’aspire à trouver un emploi. »
Le jury me dit alors : « Votre nom me rappelle celui d’un médecin, est-il de votre famille ? »
Je réponds éberluée : « Non désolée, je ne le connais pas. »
Sa dernière réponse fuse alors : « Vous pouvez disposer. S’il y a quelque chose nous vous contacterons... »
Fin du concours de recrutement d'enseignants pour le secondaire. L’échange n’a pas duré plus de 2 minutes. A la sortie de la salle d’examen, j’apprends que les candidats ont été interrogés de la même manière que moi. Tout le monde est sous le choc.
Mercredi 22 août, ils affichent les résultats des 12 (ils nous avaient dit qu’il y avait 11 postes à pourvoir) lauréats.
Comment ces futurs enseignants ont-ils été choisis ? Sur quels critères ? Je me le demande bien, mais peut-être que si je connaissais ce médecin qui rappelle mon nom de famille j'aurais été retenue.
Amel Bouzidi, 23 Août 2012, DNA
Je constitue alors mon dossier : certificat de nationalité, attestation de résidence, extrait de naissance, 2 photos, photocopie du diplôme, photocopie de la carte nationale légalisée à la mairie, photocopies des bulletins de notes… On dirait un concours pour entrer à la Nasa.
Mon dossier déposé, je suis convoquée pour l’épreuve orale qui aura lieu dimanche 12 août.
Au centre d’examen ce dimanche là, l’angoisse me tenaille le ventre. Nous sommes quelque 300 postulants pour seulement 11 postes budgétaires. La chance serait-elle de mon côté ? Saurais-je répondre correctement à toutes les questions du jury ? Sur quoi porteront les questions ?
Dans la salle d’examen, nous sommes repartis en trois groupes. Chaque candidat doit défiler devant le jury.
Je m'attendais à une brochette de professeurs, je me retrouve devant un seul membre du jour. Mon tour arrive. Je m’avance, dis bonjour, montre ma carte d’identité et ma convocation.
L’homme me regarde, puis me demande : « Pourquoi avez-vous choisi l’enseignement ? »
Je réponds : « Parce que j’aime ce métier, que je suis passionnée par l’Histoire et parce que j’aspire à trouver un emploi. »
Le jury me dit alors : « Votre nom me rappelle celui d’un médecin, est-il de votre famille ? »
Je réponds éberluée : « Non désolée, je ne le connais pas. »
Sa dernière réponse fuse alors : « Vous pouvez disposer. S’il y a quelque chose nous vous contacterons... »
Fin du concours de recrutement d'enseignants pour le secondaire. L’échange n’a pas duré plus de 2 minutes. A la sortie de la salle d’examen, j’apprends que les candidats ont été interrogés de la même manière que moi. Tout le monde est sous le choc.
Mercredi 22 août, ils affichent les résultats des 12 (ils nous avaient dit qu’il y avait 11 postes à pourvoir) lauréats.
Comment ces futurs enseignants ont-ils été choisis ? Sur quels critères ? Je me le demande bien, mais peut-être que si je connaissais ce médecin qui rappelle mon nom de famille j'aurais été retenue.
Amel Bouzidi, 23 Août 2012, DNA
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