Dans un rapport publié jeudi 23 août sur la situation à Alep, deuxième ville syrienne, Amnesty International dénonce la situation des civils, pris entre l'armée et les rebelles. Le rapport n'épargne personne. Lors d'une mission de dix jours à Alep, début août, Amnesty International a constaté que les civils faisaient face à une "terrible violence" dans la bataille qui oppose les forces du régime de Bachar Al-Assad aux combattants rebelles.
L'armée régulière est accusée de viser, sans discernement, les quartiers résidentiels, touchant majoritairement des civils, lors de frappes aériennes et de bombardements à l'artillerie lourde. "Le recours à des armes manquant de précision, comme les bombes non guidées, les tirs à l'artillerie et au mortier par les forces gouvernementales ont fortement augmenté le danger pour les civils", a déclaré Donatella Rovera, conseillère d'Amnesty International, de retour d'Alep.
impliqués dans les hostilités, parmi lesquels beaucoup d'enfants, ont été tués ou blessés". Le rapport pointe notamment le fait que les bombardements visent des quartiers sous contrôle rebelle, dans leur globalité, au lieu de cibler des objectifs militaires.
"Les civils subissent un niveau terrible de violence, (...) ils font face à un barrage quotidien de l'artillerie et des frappes aériennes par les forces gouvernementales", a dit Mme Rovera, ajoutant que certains avaient trouvé la mort dans les endroits où ils s'étaient réfugiés après avoir fui leurs maisons.
Voir notre infographie interactive : Retour sur 18 mois de répression féroce en Syrie
"DES FLAQUES DE SANG PRÈS DE LA BOULANGERIE"
Amnesty rapporte également que des civils ont été tués alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain. Le 10 août, par exemple, des tirs d'artillerie dans une rue, devant une boulangerie du quartier Tariq Al-Bab ont tué et blessé plusieurs résidents attendant du pain, souvent en rupture de stock à Alep. "Des flaques de sang étaient encore visibles dans la rue près de la boulangerie lorsque nous avons visité le quartier", peut-on lire dans le rapport. Les médecins de l'hôpital voisin de Dar Al-Shifa, qui a lui-même été bombardé deux jours auparavant, ont affirmé avoir reçu 14 cadavres et de nombreux blessés à la suite de cette attaque.
Le 15 août, un rapport de Human Rights Watch (HRW) dénonçait lui aussi le bombardement d'un hôpital. "En envoyant des roquettes sur un hôpital clairement signalé, le gouvernement montre un mépris flagrant pour les vies civiles", rapportait Ole Solvang de HRW.
Amnesty International souligne par ailleurs une forte hausse des exécutions sommaires et extrajudiciaires par le régime de civils non impliqués dans le conflit. Selon l'organisation, "des corps, notamment de jeunes hommes, généralement menottés et tués d'une balle dans la tête, ont régulièrement été retrouvés près du siège des services de renseignements de l'aviation contrôlé par les forces gouvernementales".
Elle a également fait état "d'exactions croissantes", dont des exécutions et des mauvais traitements de prisonniers, de la part des rebelles, dont l'Armée syrienne libre. La plus célèbre exécution de prisonniers est celle du clan Berri. D'éminents membres du clan, capturés par la brigade Tahwid qui les considèrent comme des chabbihas (milices supplétives du régime), ont été fusillés contre un mur à Bab Al-Nairab, un quartier d'Alep.
De nombreuses autres vidéos d'exécutions sommaires de la part de groupes armés rebelles circulent sur la toile. "Il est honteux que la communauté internationale demeure divisée, au mépris des preuves sur l'ampleur et la gravité des violations des droits de l'homme, alors que les civils payent le prix" du conflit, affirme le communiqué.
Shahzad Abdul
Le Monde
L'armée régulière est accusée de viser, sans discernement, les quartiers résidentiels, touchant majoritairement des civils, lors de frappes aériennes et de bombardements à l'artillerie lourde. "Le recours à des armes manquant de précision, comme les bombes non guidées, les tirs à l'artillerie et au mortier par les forces gouvernementales ont fortement augmenté le danger pour les civils", a déclaré Donatella Rovera, conseillère d'Amnesty International, de retour d'Alep.
impliqués dans les hostilités, parmi lesquels beaucoup d'enfants, ont été tués ou blessés". Le rapport pointe notamment le fait que les bombardements visent des quartiers sous contrôle rebelle, dans leur globalité, au lieu de cibler des objectifs militaires.
"Les civils subissent un niveau terrible de violence, (...) ils font face à un barrage quotidien de l'artillerie et des frappes aériennes par les forces gouvernementales", a dit Mme Rovera, ajoutant que certains avaient trouvé la mort dans les endroits où ils s'étaient réfugiés après avoir fui leurs maisons.
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"DES FLAQUES DE SANG PRÈS DE LA BOULANGERIE"
Amnesty rapporte également que des civils ont été tués alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain. Le 10 août, par exemple, des tirs d'artillerie dans une rue, devant une boulangerie du quartier Tariq Al-Bab ont tué et blessé plusieurs résidents attendant du pain, souvent en rupture de stock à Alep. "Des flaques de sang étaient encore visibles dans la rue près de la boulangerie lorsque nous avons visité le quartier", peut-on lire dans le rapport. Les médecins de l'hôpital voisin de Dar Al-Shifa, qui a lui-même été bombardé deux jours auparavant, ont affirmé avoir reçu 14 cadavres et de nombreux blessés à la suite de cette attaque.
Le 15 août, un rapport de Human Rights Watch (HRW) dénonçait lui aussi le bombardement d'un hôpital. "En envoyant des roquettes sur un hôpital clairement signalé, le gouvernement montre un mépris flagrant pour les vies civiles", rapportait Ole Solvang de HRW.
Amnesty International souligne par ailleurs une forte hausse des exécutions sommaires et extrajudiciaires par le régime de civils non impliqués dans le conflit. Selon l'organisation, "des corps, notamment de jeunes hommes, généralement menottés et tués d'une balle dans la tête, ont régulièrement été retrouvés près du siège des services de renseignements de l'aviation contrôlé par les forces gouvernementales".
Elle a également fait état "d'exactions croissantes", dont des exécutions et des mauvais traitements de prisonniers, de la part des rebelles, dont l'Armée syrienne libre. La plus célèbre exécution de prisonniers est celle du clan Berri. D'éminents membres du clan, capturés par la brigade Tahwid qui les considèrent comme des chabbihas (milices supplétives du régime), ont été fusillés contre un mur à Bab Al-Nairab, un quartier d'Alep.
De nombreuses autres vidéos d'exécutions sommaires de la part de groupes armés rebelles circulent sur la toile. "Il est honteux que la communauté internationale demeure divisée, au mépris des preuves sur l'ampleur et la gravité des violations des droits de l'homme, alors que les civils payent le prix" du conflit, affirme le communiqué.
Shahzad Abdul
Le Monde
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