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Vallée du M'Zab

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  • Vallée du M'Zab

    Le paysage de la vallée du M’Zab, créé au Xe siècle par les Ibadites autour de leurs cinq ksour, ou villages fortifiés, semble être resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’Zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales. C’est une source d’inspiration pour les urbanistes d’aujourd’hui.



    Valeur universelle exceptionnelle

    Brève synthèse
    Situés à 600 km au sud de la ville d'Alger, au cœur du désert saharien, les cinq ksour (villages fortifiés) de la Vallée du M'Zab forment un ensemble homogène extraordinaire constituant la marque, dans le désert, d'une civilisation sédentaire et urbaine porteuse d'une culture originale qui a su, par son génie propre, préserver sa cohésion à travers les siècles. Constituée des ksour et des palmeraies d'El-Atteuf, de Bounoura, Melika, Ghardaïa et Béni-Isguen (fondés entre 1012 et 1350), la Vallée du M'Zab a conservé depuis le XIe siècle pratiquement le même mode d'habitat et les mêmes techniques de construction, commandées tant par un contexte social et culturel spécifique que par la nécessité d'une adaptation à un milieu hostile, dont le choix répondait à une nécessité historique de repli et un impératif de défense. Chacune de ces cités miniatures, enserrée de murailles, est dominée par une mosquée dont le minaret fait fonction de tour de guet. La mosquée est en effet conçue comme une forteresse, dernier bastion de la résistance en cas de siège, et comporte un arsenal et un silo à grains. Autour de ce bâtiment essentiel à la vie communautaire, s'organisent des maisons disposées en cercles concentriques jusqu'au rempart. Chaque maison constitue une cellule cubique de type fixe, illustrant une organisation sociale égalitaire fondée sur le respect de la structure familiale dont elle s'attache à préserver l'intimité et l'autonomie. Au début du premier millénaire, les Ibadites ont donc créé au M'Zab, avec les matériaux locaux, une architecture vernaculaire qui, par sa parfaite adaptation au milieu et par la simplicité de ses formes, garde une valeur d'exemple et d'enseignement pour l'architecture et l'urbanisme contemporains.
    Critère (ii) : Les ensembles anthropiques de la Vallée du M'Zab témoignent, par leur architecture puissamment originale datant du début du XIe siècle et par la rigueur de leur organisation, d'un modèle original exceptionnel d'implantation pour les établissements humains de l'aire culturelle du Sahara central. Ce modèle d'habitat a exercé une influence considérable pendant près d'un millénaire sur l'architecture et l'urbanisme arabes, y compris sur les architectes et urbanistes du XXe siècle, de Le Corbusier à Fernand Pouillon et André Raverau.
    Critère (iii) : Les trois éléments constitutifs des ensembles urbains et d'habitat de la Vallée du M'Zab : ksar, cimetière et palmeraie avec sa cité d'été, sont un témoignage exceptionnel de la culture ibadite à son apogée et du principe égalitaire qui était méticuleusement appliqué par la société mozabite.
    Critère (v) : Les éléments constitutifs de la Vallée du M'Zab sont un exemple éminent d'habitat humain traditionnel, représentatif de la culture ibadite qui, à travers d'ingénieux systèmes de captage et de répartition de l'eau et de création de palmeraie, a su réaliser une interaction extrêmement efficiente de l'homme avec un environnement semi-désertique.
    Intégrité (2009)
    Les limites du site sont bien définies et comprennent tous les attributs du bien. Les opérations de restauration de monuments historiques culturels et cultuels (mausolées et mosquées), du système défensif (abords, tours de guet, remparts et maisons remparts) et du système hydraulique, contribuent au maintien de l'intégrité. Malgré les effets de la pression du développement urbain et les dégâts mineurs causés par des inondations occasionnelles, les attributs du bien ne sont pas menacés et le bien de la Vallée du M'Zab conserve toujours intactes ses conditions d'intégrité.
    Authenticité (2009)
    L'authenticité du bien est attribuable à la forme du parcellaire, du système viaire et du bâti traditionnel des ksour, en particulier dans les zones intra muros. Le maintien des fonctions originelles dans ces dernières à permis de renforcer la viabilité du bien et contribue au maintien de son authenticité.
    Besoins en matière de protection et de gestion (2009)
    La gestion et la protection du bien de la Vallée du M'Zab sont confiées à l'Office de protection et de promotion de la vallée du M'Zab (OPPVM) dont les principales missions concernent l'application de la législation en vigueur, relative à la protection du patrimoine culturel, la constitution d'une banque de données des monuments et sites et la promotion, la recherche et la formation dans les domaines du bâti traditionnel et de l'artisanat.
    Conformément à ces missions et dans le cadre de la Loi 98/04 portant sur la protection du patrimoine culturel, le bien de la Vallée du M'Zab a été érigé en Secteur sauvegardé avec des limites conformes au maintien de son intégrité. La vallée du M'Zab a connu une croissance urbaine et démographique très accélérée depuis le début des années 1980, dû à son emplacement stratégique entre le nord et le sud du pays. L'élaboration du plan de sauvegarde permettra d'assurer la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel de la Vallée, à travers notamment le contrôle de la croissance urbaine au niveau des palmeraies, des zones inondables ainsi que les éléments constitutifs du paysage naturel.

    Description longue

    La vallée du M'Zab, qui se trouve dans le désert du Sahara, 600 km au sud d'Alger, a été occupée par un peuple bien spécifique, et ceci dans une zone très petite. Le plateau et les pentes rocheuses bordant cette vallée, qui a été ravagée par de rares mais dévastatrices crues de son wadi, présentent les traces d'une occupation humaine très ancienne. Toutefois, l'occupation capillaire du territoire et l'adaptation d'une architecture profondément originale à un site semi-désertique remontent au début du XIe siècle, et sont le fait d'un groupe humain clairement défini par ses idéaux religieux, sociaux et moraux.
    Les Ibadites, dont la doctrine procédait du purisme intransigeant du kharidjisme, ont dominé une partie du Maghreb au cours du Xe siècle. Ils fondèrent un État dont la capitale, Tahert, a été détruite par un incendie en 909 ; ils recherchèrent alors de nouvelles bases territoriales, d'abord Sedrata, puis la vallée du M'Zab. Le site témoigne, de manière tout à fait exceptionnelle, de l'apogée de la culture ibadite.
    La première raison qui les poussa à choisir cette vallée, qui n'avait jusqu'alors été habitée que par des groupes nomades, fut certainement qu'elle offrait des possibilités défensives importantes pour une communauté préoccupée au premier chef par sa protection, et profondément soucieuse de la conservation de son identité, fût-ce au prix de l'isolement. L'occupation du territoire et l'organisation de l'espace ont été régies par des principes extrêmement stricts, remarquables tant par leur précision que par leur détail. Un groupe de cinq ksour (villages fortifiés) - El-Atteuf, Bou Noura, Beni Isguen, Melika et Ghardia - construits sur des affleurements rocheux regroupait une population sédentaire, et fondamentalement urbaine. Chacune de ces citadelles en miniature, enfermée dans une muraille, est dominée par une mosquée dont le minaret fonctionnait comme une tour de guet. Trois éléments récurrents - le ksar, le cimetière, la palmeraie avec sa citadelle d'été - se retrouvent dans ces cinq villages. Ils illustrent ainsi un exemple d'habitat humain traditionnel tout à fait représentatif d'une culture qui a survécu jusqu'au XXe siècle.
    La mosquée, avec son arsenal et ses greniers, était conçue comme une forteresse, le dernier bastion de résistance en cas de siège. Autour de cet édifice, essentiel pour la vie communautaire, les maisons sont implantées en cercles concentriques jusqu'au mur d'enceinte. Chaque maison, formée d'un espace cubique standardisé, illustre un idéal égalitaire ; de même, dans le cimetière, l'attention n'est attirée que par les tombes des sages et par de petites mosquées. La vie dans la vallée du M'Zab impliquait une migration saisonnière : chaque été, la population se déplaçait dans les palmeraies, où les « villes d'été » étaient organisées de manière plus lâche, avec des maisons soigneusement défendues, des tours de guet et une mosquée sans minaret, comparable à celles des cimetières.
    La vallée du M'Zab a représenté une source d'inspiration fondamentale pour les architectes et les urbanistes du XXe siècle, de Le Corbusier à Pouillon.


    Source : UNESCO/CLT/WHC
    veni vidi vici .

  • #2
    Très intéressant, merci. Peut-on en avoir plus sur les kharadjites en Algérie, leur histoire et leur mode de vie ?
    Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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    • #3
      Azul Arbefracom

      Regardes ici . C'est un article très intéressant, assez complet à mon sens.


      Je dois avoir d'autres documents et liens dès que j'aurai un peu de temps à moi, je mettrai ça en ligne éventuellement.



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      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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