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Mélenchon revendique son tropisme sud-américain

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  • Mélenchon revendique son tropisme sud-américain

    25 août 2012 à 13:28



    Par JONATHAN BOUCHET-PETERSEN Envoyé spécial à Grenoble
    «Je préfère passer mes vacances avec Chavez qu’avec Merkel», a lancé un Jean-Luc Mélenchon remonté, hier depuis l’université d'été du Parti de gauche à Grenoble. C’est peu dire que l’ancien candidat Front de gauche à la présidentielle a vu rouge quand sa lucidité et son sens des réalités ont été remis en cause au nom de son séjour estival au Venezuela. «Je pose des questions politiques et on me répond sur mes vacances», a-t-il déploré.

    Dans son viseur, le Premier ministre «social-libéral» Jean-Marc Ayrault, mais aussi l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, qui a jugé «stupéfiant» de recevoir des leçons de démocratie de «quelqu’un qui passe ses vacances avec Chavez». Sans oublier Michel Sapin, le très hollandais ministre du Travail, affirmant que la social-démocratie hollandaise est «la gauche qui réforme, la gauche qui apporte des solutions». Une gauche que Sapin oppose à celle «tonitruante» d’un Mélenchon pris dans «une ivresse des mots» selon lui toute sud-américaine. La charge n'est pas sans rappeler le procès en populisme dont le candidat du Front de gauche a été l’objet durant la présidentielle.

    «Message transmis aux neuf gouvernements de gauche qui, en Amérique du sud, ont vaincu les candidats communs de la droite et de la social-démocratie, a harangué Mélenchon hier à Grenoble. Faites seulement le dixième de ce qu'ils ont fait et vous aurez le droit de parler sur ce ton si vous ne trouvez rien de plus intelligent à dire». Pour son bras droit, François Delapierre, «ce qui est surtout dramatique, c'est que François Hollande appartienne à la gauche Papandréou-Zapatéro». Et dans cette bataille idéologique au long cours, il juge important de montrer encore et encore qu'une autre gauche est possible «pour contester l'hégémonie politique du PS».

    A la tribune, Mélenchon a ainsi longuement revendiqué son tropisme idéologique sud-américain, martelant que Chavez a réduit de 50% la pauvreté et la dette publique au Vénézuela quand les politiques d’austérité ont fait explosé le chômage et la misère en Grèce comme en Espagne. «Neuf plans d’austérité en Grèce, et tout n’a fait qu’empirer !». Quant au procès en autoritarisme fait au leader bolivarien du Vénézuéla, il l'évacue en assurant que «Chavez a remporté démocratiquement toutes les élections sous le contrôle universel de toutes les organisations du monde», et contre-attaque: «Quand il [Hugo Chavez, ndlr] a perdu son référendum, contrairement à vous amis socialistes il a respecté le choix du peuple ». En verve, Mélenchon a également fustigé hier le «nombrilisme cotonneux du PS». «"I’m not dangerous" et maintenant "Do not disturb", c’est ça le pouvoir socialiste ?», a-t-il interrogé.

    Après un duplex téléphonique avec le fondateur de Wikileaks, le député européen en a profité pour saluer le «courageux» Rafael Correa, président de l’Equateur, qui a accordé l’asile politique à Julian Assange, pour l’instant réfugié dans l’ambassade équatorienne à Londres. Et alors que la Suède, pour un dossier de «viol mineur», et les Etats-Unis, pour l'affaire Wikileaks, demandent son extradition. Assurant qu'il aurait été fier qu'Assange choisisse l'Ambassade de France pour se réfugier, Mélenchon a demandé à Jean-Marc Ayrault de soutenir Correa et d'intervenir auprès de l’Angleterre «pour que l’ambassade ne soit pas attaquée, parce que si on commence à attaquer des ambassades...». Et à l’Angleterre il a lancé: «Vous avez laissé partir Pinochet, vous pouvez bien laisser partir Assange!».

    Dans un aller-retour permanent et revendiqué entre ici et ailleurs, essentiellement en Amérique du Sud, Mélenchon continue plus que jamais d'encenser les réussites de cette «gauche du peuple qui a compris que celui-ci ne pouvait plus attendre», pour mieux attaquer l’idéologie dominante en Europe, dont François Hollande est selon lui un des tenants. C'était un des piliers de sa campagne, c'est un des axes de sa rentrée. Pour montrer que le Front de gauche n’est pas le seul parti à avoir cette conviction en Europe, différentes formations européennes prendront d'ailleurs la parole ce soir à Grenoble. Mélenchon hier à la tribune à ses anciens amis socialistes: «Nous sommes le socialisme démocratique, vous êtes les wagons plombés du capitalisme de notre temps».
    liberation
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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