L’étau se resserre autour des journalistes en Tunisie et en Egypte
Hadjer Guenanfa
Des journalistes tunisiens et égyptiens commencent à manifester leurs craintes quant à un rétrécissement du champ de la liberté d’expression. « La liberté d’expression a été réduite au lendemain des élections du 23 octobre pour la formation d’une Assemblée constituante », explique Amel Béjaoui, journaliste à l’agence de presse tunisienne TAP. « Ben Ali procédait exactement de la même manière pour mettre la main sur le secteur ».
Dans les rangs des journalistes tunisiens, la déception succède à l’euphorie et à l’espoir d’instaurer un vrai pluralisme après le départ de Ben Ali, le 14 janvier 2011. « Après la révolution, il y avait une très grande marge de liberté. C’était un peu l’anarchie. Mais après les élections d’octobre, les choses ont changé. Le gouvernement d’Ennahda contrôle et tente d’utiliser les médias publics dans la propagande », souligne Walid Mejri du quotidien El Sarih.
Décryptage du processus de contrôle
Comme au temps de Ben Ali, l’actuel gouvernement tunisien d’Ennahda procède sans concertation à la nomination de responsables des médias publics, dont la télévision et l’agence de presse nationale. S’agissant des médias privés, le gouvernement a opté pour la technique de la carotte et du bâton. « Il offre la première à ceux qui lui font allégeance et le deuxième aux autres », accuse Walid Mejri. Et Ennahda n’hésiterait pas à utiliser la terreur salafiste contre les journalistes. « La rue et les journalistes tunisiens pensent que ce courant est le bras "sécuritaire" d’Ennahda. Il est devenu un instrument entre les mains d’Ennahda. J’ai été personnellement victime d’une agression à cause de mes articles », raconte encore Walid Mejri.
Un grand malaise ronge aujourd’hui les professionnels tunisiens. « On ne sait pas à quel moment la censure va frapper ou de quelle manière la pression va s’exercer. Cela ne nous change pas du tout de l’avant 14 janvier », regrette Amel Béjaoui. Aujourd’hui, l’idée même d’une grève générale dans le secteur des médias commence à faire son chemin.
Pressions sur les journalistes en Égypte
En Égypte le processus d’intimidation des journalistes est en marche. Mises sous mandat de dépôt, menaces d’emprisonnement, fermeture de médias et préparations d’articles de la Constitution pour museler la presse se succèdent. « Ce qu’a fait Mohamed Morsi en cinquante jours, Hosni Moubarak n’a pas osé le faire en trente ans », tonne Fatma Kheir, journaliste au quotidien El Yaoum El Sabee.
Les menaces ont commencé à peser quand les critiques de la presse contre Mohamed Morsi se sont multipliées, selon les propos de la journaliste égyptienne qui rappelle que certains de ses confrères ont opté pour l’organisation d’une manifestation jeudi dernier qui a rassemblé « près de deux mille journalistes et intellectuels ».
Hadjer Guenanfa
Des journalistes tunisiens et égyptiens commencent à manifester leurs craintes quant à un rétrécissement du champ de la liberté d’expression. « La liberté d’expression a été réduite au lendemain des élections du 23 octobre pour la formation d’une Assemblée constituante », explique Amel Béjaoui, journaliste à l’agence de presse tunisienne TAP. « Ben Ali procédait exactement de la même manière pour mettre la main sur le secteur ».
Dans les rangs des journalistes tunisiens, la déception succède à l’euphorie et à l’espoir d’instaurer un vrai pluralisme après le départ de Ben Ali, le 14 janvier 2011. « Après la révolution, il y avait une très grande marge de liberté. C’était un peu l’anarchie. Mais après les élections d’octobre, les choses ont changé. Le gouvernement d’Ennahda contrôle et tente d’utiliser les médias publics dans la propagande », souligne Walid Mejri du quotidien El Sarih.
Décryptage du processus de contrôle
Comme au temps de Ben Ali, l’actuel gouvernement tunisien d’Ennahda procède sans concertation à la nomination de responsables des médias publics, dont la télévision et l’agence de presse nationale. S’agissant des médias privés, le gouvernement a opté pour la technique de la carotte et du bâton. « Il offre la première à ceux qui lui font allégeance et le deuxième aux autres », accuse Walid Mejri. Et Ennahda n’hésiterait pas à utiliser la terreur salafiste contre les journalistes. « La rue et les journalistes tunisiens pensent que ce courant est le bras "sécuritaire" d’Ennahda. Il est devenu un instrument entre les mains d’Ennahda. J’ai été personnellement victime d’une agression à cause de mes articles », raconte encore Walid Mejri.
Un grand malaise ronge aujourd’hui les professionnels tunisiens. « On ne sait pas à quel moment la censure va frapper ou de quelle manière la pression va s’exercer. Cela ne nous change pas du tout de l’avant 14 janvier », regrette Amel Béjaoui. Aujourd’hui, l’idée même d’une grève générale dans le secteur des médias commence à faire son chemin.
Pressions sur les journalistes en Égypte
En Égypte le processus d’intimidation des journalistes est en marche. Mises sous mandat de dépôt, menaces d’emprisonnement, fermeture de médias et préparations d’articles de la Constitution pour museler la presse se succèdent. « Ce qu’a fait Mohamed Morsi en cinquante jours, Hosni Moubarak n’a pas osé le faire en trente ans », tonne Fatma Kheir, journaliste au quotidien El Yaoum El Sabee.
Les menaces ont commencé à peser quand les critiques de la presse contre Mohamed Morsi se sont multipliées, selon les propos de la journaliste égyptienne qui rappelle que certains de ses confrères ont opté pour l’organisation d’une manifestation jeudi dernier qui a rassemblé « près de deux mille journalistes et intellectuels ».
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