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Syrie: “vingt missiles suffisent à détruire les installations nucléaires israéliennes”

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    Syrie: “vingt missiles suffisent à détruire les installations nucléaires israéliennes”





    Depuis le début de la militarisation de la crise en Syrie, les observateurs israéliens étaient partagés entre le désarroi et le soulagement.Désarroi devant les tactiques de l’armée syrienne, notamment celle relative à la guérilla urbaine; soulagement devant l’attrition et l’usure d’une force qui se préparait depuis des années à une guerre avec Israël. De fait, plus la crise syrienne perdure et plus les unités de l’armée syrienne sont usées par l’overstretching, l’épuisement et les désertions.





    W. Chekkat

    Samedi 25 Août 2012







    En dépit de son matériel relativement obsolète-mis à part des systèmes de défense aérienne et de lutte anti-navires-, l’armée syrienne a non seulement fait preuve d’une bonne coordination dans sa lutte contre la subversion mais également de nouvelles tactiques de combat probablement inspirés du Hezbollah libanais mais également des tactiques utilisées par les Marines américains en Irak de 2003 à 2009.

    Mais ce qui paraît comme de plus en plus évident est que les forces armées syriennes avaient une doctrine militaire prévoyant une guerre sur au moins deux front. Le premier front est celui de l’axe s’étendant du Golan à Bekaa (Anti-Liban) tandis que le second est la conséquence naturelle de l’invasion et l’occupation de l’Irak de 2003 à décembre 2012. La Syrie qui demeure techniquement en guerre avec Israël redoutait au plus haut point une prise de revers par les forces US à partir d’Irak et de Jordanie. Ce qui a failli arriver au lendemain de la chute de Baghdad. Ce que les stratèges syriens n’ont pas vu venir est le double jeu de la Turquie avec laquelle ils avaient essayé une politique de rapprochement et de bon voisinage afin d’éviter un encerclement total. La suite est connue: les turcs furent l’appât de l’OTAN.

    Les analystes militaires israéliens ne cachent pas que la disparition du régime actuel syrien serait de nature à améliorer la situation stratégique d’Israël. Or celle-ci est très mauvaise. Probablement la plus mauvaise depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948. L’embrasement du Sinaï, la situation au Liban, la crise syrienne, la question kurde, la position ambigüe de l’Irak, la grande question nucléaire iranienne et le front interne sont autant de sujets mettant à mal la sécurité israélienne. D’où les efforts inouïs du Mossad en Syrie via la Turquie mais également en Iran avec les États-Unis.

    Pour la première fois depuis 1991, un pays du tiers-monde, en l’occurrence la Syrie a non seulement reconnu la détention d’armes chimiques mais s’est dit prêt à les utiliser en cas d’agression extérieures. Ce changement de paradigme est passé quasiment inaperçu. Cela a mis fin à deux décennies de contre-prolifération et à toute une doctrine américaine. Cet avertissement calculé sonne le glas d’une nouvelle ère.

    Indubitablement, la Syrie n’est pas en mesure de contrer l’OTAN et par dessus tout les forces militaires colossales des Etats-Unis d’Amérique. Pas plus qu’Israël n’est capable d’attaquer l’Iran en solo. Cette équation est caractéristique des enjeux géostratégiques en cours dans cette partie du monde. Tant que l’axe stratégique Syrie-Iran-Hezbollah tient, une intervention militaire directe telle que voulue par le président américain Barack Obama s’avère au mieux aléatoire, au pire désastreuse pour l’ensemble des protagonistes.

    Dans un nouveau rebondissement, l’ambassadeur syrien en Jordanie a déclaré lors d’une rencontre avec les autorités du pays hôte que l’armée syrienne n’a pas besoin de tirer plus de 20 missiles pour anéantir les installations nucléaires israéliennes, en référence au site de Dimona mais également à d’autres sites recensés in situ avec l’aide du Hezbollah libanais.

    L’ambassadeur syrien à Amman, Behjat Sulayman, a néanmoins averti qu’un tel cas de figure serait dévastateur avant d’ajouter ” C’est vrai, ce sera trop dévastateur mais la Syrie le fera et anéantira les installations nucléaires israéliennes en tirant 20 missiles et pas un de plus” *

    Pour rappel, plus de 60 % des missiles tirés par le Hezbollah libanais sur Israël lors de la guerre de juillet 2006 étaient de montage syrien.

    Malgré les troubles interconfessionnels affectant le Nord du Liban, plus particulièrement à Tripoli, le Hezbollah ne bouge plus. Trop concentré sur le prochain conflit, le leader du mouvement, Hassan Nasrallah a cependant menacé qu’en cas d’attaque israélienne sur le Liban, son mouvement ferait subir l’enfer à Tel-aviv. Simples paroles en l’air comme il en est légion au Moyen-Orient? Pas si sûr si on l’on en croit quelques -rares- informations en provenance du Sud-Liban où il est désormais question d’une éventuelle guerre balistique doublée d’une incursion de combattants au sol et la prise d’assaut de colonies israéliennes au cas en cas d’hostilités directes.

    A Damas, le ministre de la défense, le général Fahd Jassem Al-Freij, que nous avons présenté ici comme un faucon dès sa nomination, semble satisfait de la conduite des opérations à Alep où les troupes syriennes semblent avoir adopté des tactiques de guérilla urbaine inédites. Même si le taux de désertion est assez préoccupant vu l’immense pression que subissent les soldats et officiers sur le terrain depuis près d’un an et demi et la cadence infernales des opérations, les unités sont relativement bien organisées et agissent en blocs compacts en milieu urbain. C’est le cas à Alep et dans les faubourgs de Damas et de Deir Ezzour. Dans les maquis denses séparant les confins frontaliers avec la Turquie, les forces spéciales syriennes ont été déployées et leur action s’avère jusqu’à maintenant efficace. L’ironie du sort a voulu que les militaires syriens se battent près de dizaines de villages où les portraits du leader historique du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), Abdallah Oçalan, ont systématiquement remplacé les portraits du président Al-Assad dans ce qui est bien convenu comme une extrême provocation de la Turquie que l’ensemble des militaires syriens considèrent comme l’un des plus grands ennemis historiques de leur nation.

    Au Sud, les meilleures unités de l’armée syrienne sont toujours déployées face au plateau du Golan. Certaines se sont repliés plus au nord lors de la fameuse bataille de Damas, mais les principales-dont deux commandés par des syriens de confession juive- sont en première ligne face à Tsahal.

    A l’Ouest près de la frontière avec l’Irak, les rebelles de l’armée syrienne libre et leurs alliés des légions salafistes ont pris pour la seconde fois le contrôle de la ville frontalière de Kameshli duquel se sont retiré depuis longtemps les militaires syriens. Ce qui a poussé l’armée irakienne a fermer -définitivement-la frontière, non sans avoir pilonné l’autre côté dans ce qui s’apparente à un coup de main à Damas. D’ailleurs, les forces de l’ancien vice-président irakien Ezzat Ibrahim Douri, dernier survivant des collaborateurs de Saddam Hussein sont en train de mener une guerre sans merci à Al-Qaïda en Mésopotamie et à la nébuleuse Armée islamique d’Irak, toute deux alliés à l’ASL syrienne et qui mènent depuis des semaines des campagnes concertées de terreur pour intimider Baghdad du fait de sa position assez modérée sur la crise en Syrie.
    L’élément de surprise a toujours été déterminant dans les conflits. Or, il semble bien. Nous avons prédit il y a quelques mois que l’économie syrienne qui n’a jamais été une économie de guerre ne pourrait pas supporter l’effort de guerre et le fonctionnement de la machine militaire plus de six mois. Or, il semble que l’ensemble tient toujours. Damas ne redoute plus un conflit régional. Les récentes déclarations bellicistes d’Obama a convaincu les syriens, y compris certains qui ont pris les armes contre Al-Assad, que leur pays fait face en réalité à une agression américaine d’un type nouveau, combinant la stratégie Brzezinsky recommandant de laisser les arabes et les musulmans s’entre-tuer, la guerre médiatique et la guerre secrète dans le plus pur style du Backward.
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