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DES PROJETS À LA TRAÎNE OU TOTALEMENT ABANDONNÉS Le grand gâchis

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  • DES PROJETS À LA TRAÎNE OU TOTALEMENT ABANDONNÉS Le grand gâchis

    Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - Mardi 28 Aout 2012 ( L'Expression )


    Les projets «mort-nés» des villes nouvelles de Boughzoul, Imedghassen et Hassi Messaoud, illustrent à eux seuls l'anarchie dans l'exécution des grands chantiers.
    L'Algérie offre un décor macabre et triste. Elle est surtout un véritable chantier à ciel ouvert, laissé à l'abandon. Toutes les wilayas reflètent malheureusement cette triste réalité. Et cela dure depuis des années. Et quoique des rapports d'évaluation établis dans la majorité des régions du pays laissent apparaître que des centaines de projets sont en souffrance, voire à l'abandon, les premiers responsables du pays ne semblent guère s'inquiéter.
    Qu'en est-il, outre des centaines de petits projets complètement oubliés, des projets de réalisation du «Palais des Congrès» à Oran, la construction de villes ultramodernes, en l'occurrence celles de Boughezoul dans la wilaya de Médéa, Imedghassen à Batna, celle de Hassi Messaoud à Ouargla ou encore les villes de Sidi Adbdellah et Alger Médina? Les exemples ne manquent donc pas et renseignent amplement sur l'absence de l'Etat. Car, avec peu de moyens, des pays ont construit des villes de dimension universelle.
    Des pays moins riches que l'Algérie ont réalisé des miracles en un laps de temps très court. A quoi ont donc servi les quelque 400 milliards de dollars consacrés aux deux plans quinquennaux? Comment peut-on expliquer cette situation d'abandon qui balafre l'image vitrine des différentes wilayas? C'est vrai, les pouvoirs publics ont lancé, tambour battant, des projets de construction de villes nouvelles aux standings internationaux, des infrastructures routières et de construction de logements et d'établissements éducatifs et de santé pour contenir les besoins des citoyens et hisser soi-disant, les villes algériennes au niveau espéré.
    Mais, hélas, ce qui est à plaindre c'est l'arrêt de centaines de ces chantiers de construction à travers le pays, sans qu'il y ait des voix qui s'élèvent pour demander des explications à cette situation de «blocage national». L'Algérie ne manque pas d'argent, dit-on. «Nous n'avons pas de problème d'argent, tant que le pétrole se vend bien et disponible», reconnaît-on. La ressource financière ne fait pas défaut Dieu merci. Mais le savoir-faire et le savoir-être si. Pour de nombreux spécialistes du bâtiment, à titre illustratif, le résultat escompté des chantiers lancés aurait été plus conséquent si le cocktail explosif que forment la bureaucratie, la spéculation et la corruption n'avait pas servi de frein. Cette affirmation fait l'unanimité auprès des chefs d'entreprises nationales, y compris des chefs d'entreprises chinoises, principaux partenaires de l'Algérie, notamment dans le secteur du bâtiment. Tandis que du côté officiel, les institutions en charge de ces projets à l'arrêt ne sont pas inquiétées outre mesure. Personne pour leur demander des comptes. De tels constats soulèvent en effet moult interrogations et remettent en cause même le discours officiel et le caractère d'un Etat de droit. Ainsi, l'on s'interroge sur la crédibilité même des institutions. «Visiblement, non!» répondent de nombreux observateurs. Néanmoins, cela est à l'origine d'une certaine opacité qui entoure les rôles, les compétences et l'autonomie de chacune d'entre elles, s'accordent à relever des observateurs avisés. L'Assemblée populaire nationale (APN), par exemple, est pluraliste, mais, en fait, elle est dépouillée de ses prérogatives. Celle-ci n'a également jamais jugé nécessaire de mener une quelconque enquête pour faire la lumière sur des situations qui, pourtant, interpellent les consciences et taraudent les esprits. C'est pourquoi, en privé, certains «élus du peuple» ne croient pas à l'interprétation triomphaliste des chiffres, appréhension des représailles oblige, qu'ils ne contredisent d'ailleurs jamais ouvertement, là où il faut et quand il le faut. Alors que du côté des entreprises, la sonnette d'alarme a été tirée à plusieurs reprises. Ces dernières affirment que pour entamer la réalisation d'un projet quelconque, l'entreprise en charge doit effectuer un véritable parcours du combattant, à côté duquel la course d'obstacles est une véritable promenade de santé, tant chaque étape à franchir évoque le purgatoire. Cela en plus, témoignent-elles, de l'insuffisance de bureaux d'études performants et d'effectifs (architectes, ingénieurs, techniciens) compétents, l'absence d'une main-d'oeuvre qualifiée, d'entreprises de réalisation réellement structurées et dotées de moyens humains, matériels et financiers conséquents, ainsi que la pénurie chronique des matériaux de construction. S'ajout la contrainte du foncier et du financement, aggravée par la bureaucratie pratiquée à différents niveaux des institutions de l’État. C'est dire, à l'évidence, que beaucoup reste à faire.
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