Bonjour, tout va pour le mieux au pays des pharaons, un pays qui ne tient plus qu'à un fil américain, si rien ne change, une guerre civile est probable.
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Le mouvement Kifaya est monté d’un cran dans son opposition au régime du président égyptien, Hosni Moubarak. Il vient de publier un rapport retentissant osant citer des noms et fournir des informations détaillées sur la corruption au sein de la direction du pays. Rien, dans la longue histoire de l’Égypte, n’a jamais égalé ce lavage de linge sale en public.
L’action de Kifaya, particulièrement audacieuse, intervient au moment où le gouvernement prend des mesures sévères pour préparer la succession de Gamal, le fils de M. Moubarak. À titre d’exemple, une loi récente prévoit de punir tous ceux qui répandraient la rumeur que Gamal serait le prochain président. La corruption en Égypte, comme dans les autres pays arabes, est si répandue qu’elle entrave véritablement les progrès économiques, l’amélioration du niveau de vie, la liberté des médias, l’indépendance des tribunaux et la démocratie. L’élite politique égyptienne, qui redoute d’être critiquée par les médias, battue au cours d’élections régulières, voire même emprisonnée, préfère le régime existant et s’oppose à toute réforme de poids.
Il s’agit d’un des thèmes principaux du rapport intitulé : « Corruption in Egypt : A Black Cloud that Never Passes » (« La corruption en Égypte : un gros nuage noir qui refuse de passer »). Il en ressort que tant que le système sera corrompu par le haut, et tant que le seul moyen pour la population de traiter avec le gouvernement sera de recourir à la corruption, l’inaction prévaudra et les gens continueront à se tromper les uns les autres. En même temps, comme cela était le cas pour l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat, la corruption du régime encourage les gens à se tourner vers l’islamisme radical, en essayant tant bien que mal d’avoir l’air honnêtes. Si les Frères musulmans venaient à accéder au pouvoir en Égypte, le rapport de Kifaya éclaircirait une grande partie du déroulement des événements.
Le rapport s’ouvre sur une plaisanterie sur le nom du pays, qui devrait être remplacé par « Fassadistan » (« terre de la corruption »). Il fait état de cas touchant aux domaines de l’immobilier, des affaires, de la santé, des transports, du commerce, des banques, de la drogue, de l’agriculture, de la politique, de la culture et des médias. Un chapitre porte sur la façon dont les forces de sécurité contrôlent les désignations à tous les postes-clés, y compris à ceux des écoles et des universités.
La partie la plus tragique du document concerne pourtant M. Moubarak lui-même. On y trouve une anecdote, tout à fait crédible, sur une réunion du président avec des officiers de la 3e armée, il y a deux ans. De jeunes officiers se sont plaints de la corruption, et M. Moubarak les aurait apparemment surpris en répondant qu’il savait pertinemment que bon nombre de dirigeants du pays étaient des voleurs, mais pensait qu’ils avaient assez volé pour être satisfaits. Il craignait que le fait d’avoir un nouvel entourage politique n’ait pour effet que celui-ci reprenne le flambeau des déprédations, ce qui serait bien pire pour l’Égypte.
Le rapport avance cependant que M. Moubarak, sa femme, Susan, et ses deux fils, Gamal et Alaa, sont loin d’être de simples spectateurs de la situation. Lorsque qu’il a accédé à la présidence en 1981, M. Moubarak a reçu du Parlement le droit d’avoir prise sur tous les contrats militaires, sans que ce dernier n’ait son mot à dire. Le président a donc le monopole sur les dépenses et importations militaires qui, chaque fois qu’il conclut un marché, généreraient d’incroyables dessous-de-table.
La suite...
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Le mouvement Kifaya est monté d’un cran dans son opposition au régime du président égyptien, Hosni Moubarak. Il vient de publier un rapport retentissant osant citer des noms et fournir des informations détaillées sur la corruption au sein de la direction du pays. Rien, dans la longue histoire de l’Égypte, n’a jamais égalé ce lavage de linge sale en public.
L’action de Kifaya, particulièrement audacieuse, intervient au moment où le gouvernement prend des mesures sévères pour préparer la succession de Gamal, le fils de M. Moubarak. À titre d’exemple, une loi récente prévoit de punir tous ceux qui répandraient la rumeur que Gamal serait le prochain président. La corruption en Égypte, comme dans les autres pays arabes, est si répandue qu’elle entrave véritablement les progrès économiques, l’amélioration du niveau de vie, la liberté des médias, l’indépendance des tribunaux et la démocratie. L’élite politique égyptienne, qui redoute d’être critiquée par les médias, battue au cours d’élections régulières, voire même emprisonnée, préfère le régime existant et s’oppose à toute réforme de poids.
Il s’agit d’un des thèmes principaux du rapport intitulé : « Corruption in Egypt : A Black Cloud that Never Passes » (« La corruption en Égypte : un gros nuage noir qui refuse de passer »). Il en ressort que tant que le système sera corrompu par le haut, et tant que le seul moyen pour la population de traiter avec le gouvernement sera de recourir à la corruption, l’inaction prévaudra et les gens continueront à se tromper les uns les autres. En même temps, comme cela était le cas pour l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat, la corruption du régime encourage les gens à se tourner vers l’islamisme radical, en essayant tant bien que mal d’avoir l’air honnêtes. Si les Frères musulmans venaient à accéder au pouvoir en Égypte, le rapport de Kifaya éclaircirait une grande partie du déroulement des événements.
Le rapport s’ouvre sur une plaisanterie sur le nom du pays, qui devrait être remplacé par « Fassadistan » (« terre de la corruption »). Il fait état de cas touchant aux domaines de l’immobilier, des affaires, de la santé, des transports, du commerce, des banques, de la drogue, de l’agriculture, de la politique, de la culture et des médias. Un chapitre porte sur la façon dont les forces de sécurité contrôlent les désignations à tous les postes-clés, y compris à ceux des écoles et des universités.
La partie la plus tragique du document concerne pourtant M. Moubarak lui-même. On y trouve une anecdote, tout à fait crédible, sur une réunion du président avec des officiers de la 3e armée, il y a deux ans. De jeunes officiers se sont plaints de la corruption, et M. Moubarak les aurait apparemment surpris en répondant qu’il savait pertinemment que bon nombre de dirigeants du pays étaient des voleurs, mais pensait qu’ils avaient assez volé pour être satisfaits. Il craignait que le fait d’avoir un nouvel entourage politique n’ait pour effet que celui-ci reprenne le flambeau des déprédations, ce qui serait bien pire pour l’Égypte.
Le rapport avance cependant que M. Moubarak, sa femme, Susan, et ses deux fils, Gamal et Alaa, sont loin d’être de simples spectateurs de la situation. Lorsque qu’il a accédé à la présidence en 1981, M. Moubarak a reçu du Parlement le droit d’avoir prise sur tous les contrats militaires, sans que ce dernier n’ait son mot à dire. Le président a donc le monopole sur les dépenses et importations militaires qui, chaque fois qu’il conclut un marché, généreraient d’incroyables dessous-de-table.
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