Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Non assistance à métiers en danger de disparition

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Non assistance à métiers en danger de disparition

    Culture, artisanat et produits du terroir

    Les rendez-vous culturels, organisés et animés en Kabylie pendant la saison estivale, principalement avant le mois de Ramadhan passé, offrent une image éloquente des potentialités que recèlent les jeunes talents de nos villages et hameaux; talents qui ne demandent qu’à être accompagnés et encouragés, aussi bien par leurs pairs aînés que par les structures de l’État chargées de la culture.

    De la fête des cerises à la fête du bijou, en passant par les journées dédiées à la poterie, au tapis, au film amazigh, au théâtre et aux différents galas, l’animation, le désir de défoulement et la volonté de replonger dans l’authenticité culturelle formatrice de la véritable citoyenneté, contrastent étrangement avec la paralysie politique du pays, la politique de la terre brulée visant nos forêts et maquis et le malaise général induit par les tares et insuffisances des services publics (électricité, eau,…). Même si, comme il a été toujours développé dans notre journal, la culture des festivals et des occasions est loin d’équivaloir à une assise culturelle solide, inscrite dans la durée et dans l’espace, l’on serait mal inspiré de lui trouver des comparaisons dans ces fantaisies budgétivores que l’État ne cesse de programmer depuis une dizaine d’années et qui ont pour principale motivation le désir de prestige, et, parfois même, de prestidigitation.

    Si la douce faconde et les laborieux panégyriques pouvaient remédier aux frustrations de la jeunesse algérienne et neutraliser le vide sidéral qui, chaque jour, la jette un peu plus puissamment dans les abysses du désespoir et du néant, l’on serait, aujourd’hui fort comblés, sachant l’histoire étonnamment riche de ces discours verbeux dont la vacuité n’a d’égaux que le manque d’authenticité et le défaut d’ancrage dans la société.
    Les superlatifs n’ont pas manqué lorsqu’il s’agit de qualifier les historiques réalisations de l’Algérie et d’adouber leurs auteurs, qui n’ont de mérite que celui d’être aux commandes d’un budget issu de la rente pétrolière. Souvent, la qualité des œuvres et des ouvrages financés se trouve, ô comble d’ironie, inversion proportionnelle à la masse d’argent qui y est injectée.

    Les quelques initiatives des populations et des citoyens, matérialisées par des expositions, des prestations artistiques et des productions, ne sont que rarement accompagnées-et de façon fort modeste- par l’action des pouvoirs publics.

    L’on se souvient d’une des éditions de la Fête du bijou, célébrée à Ath Yanni, lorsque le maire de cette commune eut à solliciter-sans grands résultats- deux ministres, présent lors de l’a séance d’inauguration. La sollicitation portait sur la possibilité de mobiliser une enveloppe financière ou une aide destinée à soutenir l’activité artisanale ancrée depuis des siècles dans cette partie de la montagne kabyle.

    C’est là un métier qui nous immerge dans l’authenticité la plus affirmée et qui exprimer la volonté des ses praticiens de prolonger- à travers les âges et sur un espace investi depuis des temps immémoriaux par le génie des hommes et la magie de leur création-un acte culturel et économique que l’évolution du monde moderne a fini par dénommer artisanat. Si les artisans et les ateliers d’argent, de tapis, de poterie, de dinanderie, d’ébénisterie, de vannerie et sparterie ont des besoins pressants et importants de soutien de la part des pouvoirs publics, c’est parce que l’économie générale du pays- basée depuis un demi-siècle sur le règne du salariat généré par la rente pétrolière- a jeté sur la marge l’ensemble des métiers traditionnels (ruraux et citadins) au profit d’une chimérique modernité qui se contente d’être ainsi nommée.

    Le travail mené par des associations ou des individus, dans le domaine de la création culturelle et de l’artisanat, est supposé devoir interpeller les pouvoirs publics pour les rappeler à leur responsabilité, dans un créneau qui ne peut fleurir et avoir un long souffle qu’avec un soutien financier conséquent et la mise à disposition de structures de production, de prestation et d’exposition.

    Menace d’une factice modernité


    Outre qu’ils expriment l’âme et l’identité d’un peuple, la création culturelle et l’artisanat sont, partout dans le monde, considérés comme la matière première de l’industrie touristique, à côté des sites naturels et historiques. Patrimoines matériels et immatériels, lorsqu’ils sont bien nourris et entretenus, se mêlent et se fécondent pour asseoir un véritable rayonnement culturel et alimenter l’attractivité des territoires sur le plan touristique. Quelle que soit la part d’intervention de l’État, lorsqu’elle daigne venir, le premier mérite du maintien de ces activités et du fondement ‘’philosophique’‘ qui les anime- avec d’autres métiers établis sur le territoire national- est incontestablement celui des détenteurs du message sacré venant du fond des âges, des porteurs de valeurs sûres et indélébiles de la culture de nos aïeux.

    Femmes et hommes aux mains magiques et pleines de dextérité, hantés par la volonté chevillée à leur corps de préserver et de promouvoir un patrimoine matériel et immatériels millénaire. Ils n’ont sollicité ou quémandé aucun ‘’patronage’‘; ils sa gaussent des décrets et circulaires quand ils s’agit de tisser le tapis et le burnous, mouler l’argent pour fabriquer fibules et broches, malaxer la glaise pour en sortir amphores et écuelles, ou bien encore tailler minutieusement le bois de frêne ou de chêne pour en sortir de magnifiques pilons et d’admirables assiettes. Le travail d’ébénisterie et de sculpture sur bois gagne de plus en plus ses lettres de noblesse auprès de jeunes débordant d’idées, au moment même où un crime innommable et à grande échelle est commis sur ces arbres par des pyromanes décérébrés. Le défi ne se limité pas, spécifiquement pour l’artisanat et les produits du terroir, à cette lutte pour la survie dans un milieu quasiment hostile. Il englobe aussi la politique commerciale pratiquée dans le créneau de l’importation, où des produits ‘’gadgets’‘, venus de Chine ou d’autres contrées, en arrivent à concurrencer d’une façon déloyale les produits locaux. La concurrence est déloyale, parce que ce créneau n’a pas bénéficié d’une politique conséquente de soutien de la part de l’État, alors que l’éventail des produits importés s’élargit un peu plus chaque jour. La bataille est décidément rude. C’est le pot de terre contre le pot de fer; David contre Goliath. Les métiers du terroir ont de toute évidence du plomb dans l’aile. À moins d’une stratégie hardie- faisant valoir tous les paramètres liés aux dimensions de la culture, de l’éducation, de l’artisanat, du tourisme,…-, les activités liées à l’artisanat algérien et aux différents produits du terroir risquent d’être ravalées au rang d’un simple souvenir par une factice et nébuleuse modernité.

    Amar Naït Messaoud, La dépêche de kabylie.

  • #2
    beaucoup d'exagération pour des métiers qui ne sont d'aucune utilité , sinon folklorique, à condition de trouver des citoyens qui veulent bien s'y interesser...

    des poteries ? grossières et mal ficelées

    et les frères secouons nous et cessons de rêver

    pour une fois que des nôtres travaillent de leurs mains la terre glaise, nous n'allons pas tomber dans l'adoration de leur production, parce que "nationale"

    Commentaire


    • #3
      Pour faire renaître notre artisanat, produits du terroir, il faudra d'abord que Bouteflika donne les moyens pour créer du tourisme partout en Algérie.
      Or sur Alger, capitale d'Algérie, rarement tu pourra croiser un touriste

      Commentaire

      Chargement...
      X