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Moulay Hicham change de ton : « Le Maroc est sur la bonne voie »

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  • Moulay Hicham change de ton : « Le Maroc est sur la bonne voie »

    30.08.2012 par Hanane Jazouani



    Qu’arrive-t-il au Prince Moulay Hicham, le cousin du roi Mohamed VI et troisième dans la ligne de succession au trône alaouite ? Habitué à des sorties tonitruantes dans la presse dans lesquelles il n’hésite pas à critiquer le Maroc, le prince livre cette semaine, au New York Times, une analyse, au ton posé, sur la façon dont les monarchies arabes, dont le Maroc, ont réussi à négocier le virage des révolutions arabes.

    Le Prince Rouge a-t-il décidé de mettre de l’eau dans son vin ? Alors qu’en janvier dernier, le prince Moulay Hicham déclarait, au journal espagnol El Pais, au sujet des révoltes arabes « Le Maroc n’est pas encore touché mais il ne faut pas se leurrer sur ce fait : pratiquement tous les systèmes autoritaires vont être atteints par la vague de contestation et le Maroc ne fera probablement pas exception », le ton change subitement dans une tribune publiée dans le New York Times, mardi 28 août, intitulée « Morocco is on the Path to change » (le Maroc est sur la voie du changement) ».

    Une gâchette au chargeur vide
    Déposant les armes le temps de cette tribune, le prince livre une analyse beaucoup plus posée et bien moins à charge contre le Maroc. Son analyse commence par un constat général sur l’ensemble des monarchies arabes pour expliquer comment et pourquoi elles ont réussi à survivre aux mouvements du printemps arabe. La première raison, selon lui, est leur lien étroit avec l’identité nationale. Elles sont le symbole des luttes anti-coloniales que ces pays ont mené par le passé. Moulay Hicham ajoute que les peuples de ces pays sont très attachés à leur monarchie et qu’ils considèrent leurs rois comme des bienfaiteurs dont la mission est d’arbitrer et résoudre les conflits sociaux.

    Poudre aux yeux
    Il classe ces monarchies dans deux catégories différentes. La première est celle des monarchies ayant réussi à surmonter le printemps arabe grâce à leurs revenus pétroliers qui leur permette de lancer des programmes pour le développement social. Dans la seconde catégorie, le Maroc et la Jordanie, deux pays logés à la même enseigne, n’ont aucune richesse en pétrole. Pour survivre, il explique que ces deux monarchies n’ont pas eu d’autres choix que de libéraliser le système plutôt que de le rendre plus démocratique, une poudre aux yeux envoyée au peuple afin de calmer sa colère et mieux conserver le pouvoir au sein du « palais ».
    S'il applaudit les dernières réformes constitutionnelles et élections parlementaires réalisées par les deux pays ainsi que le fait de donner plus la parole à l’opposition politique, il estime qu’elles ne seront pas suffisantes pour calmer les classes moyennes. Elles ne sont pas dupes, selon lui. Elles réclament beaucoup plus et notamment d’avoir un nouveau système de gouvernance et plus de participation politique. Il précise que ces classes moyennes ne cherchent pas à mener une révolution mais plutôt une réforme afin de mettre en place une monarchie constitutionnelle qui permettrait d’englober à la fois un sentiment de démocratie et conserver le rôle historique des monarchies.
    Enfin, le prince Moulay Hicham termine sa tribune en affirmant que ces pays sont désormais sur la voie du changement, une route qui promet d’être chaotique mais que le processus est bel et bien enclenché.
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