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Eradication des marchés informels par la force publique, Un coup d’épée dans l’eau ?

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  • Eradication des marchés informels par la force publique, Un coup d’épée dans l’eau ?

    Les pouvoirs publics ont déclaré la guerre aux marchés informels et au squat des trottoirs par les commerçants. Ces «points noirs» qui gangrènent l’économie nationale et qui causent beaucoup de désagréments aux citoyens seraient éradiqués avant la fin de l’année 2012 en cours au niveau de la wilaya d’Alger.

    L’initiative est bonne dans la mesure où ces opérations «coup de balai» permettront de «nettoyer» la capitale de ces marchés qui défigurent la ville et qui portent un sale coup à l’économie nationale, étant donné que l’informel représente 40% dans les transactions commerciales. Cependant, les économistes restent sceptiques sur la manière avec laquelle ce phénomène a été traité depuis plusieurs années. Pour un problème purement économique, il faut des solutions économiques, s’accordent-ils à dire. «À défaut d’autres choses, la sphère informelle est un élément naturel. Si dans un terrain vous ne plantez pas des arbres, l’herbe pousse.

    Certes, il y a un cadre législatif répressif dans ce sens, mais l’informel ne peut être traité que par des solutions économiques», explique Abderrahmane Benkhalfa, consultant économique et ancien délégué général de la Place bancaire. Autrement dit, il faut que la sphère formelle soit d’une flexibilité, d’une profitabilité, d’une compétitivité telle qu’elle absorbe la sphère informelle. «Dans les pays développés, ce sont les entreprises compétitives qui ont permis à ceux qui sont restés dans la partie informelle de ne pas résister. Dans notre modèle de croissance, nous devrions avoir l’intelligence de renforcer l’économie réelle de manière à ce que l’informel gagne moins à l’extérieur, et ne puisse pas vivre», analyse-t-il. Pour l’ancien délégué général de l’Association des banques et établissements financiers en Algérie (ABEF), «le traitement répressif par le droit doit être obligatoirement complété par un traitement économique».

    L’économiste Abderrahmane Mebtoul soutient la même thèse. «Ce ne sont pas ces opérations policières qui mettront fin définitivement à l’informel. Car non seulement l’informel attire 70% de la clientèle mais, en plus, il contrôle 65% des segments de première nécessité, à savoir les fruits et légumes, les viandes, le poisson, le textile et le cuir», note-t-il. Aussi, pour l’éradiquer, il estime qu’il faut changer carrément la politique économique en vigueur et réaménager le système. Et pour cause, «l’informel est un pur produit de la bureaucratie», signale-t-il, en observant que dans notre sphère politique, il y a deux tendances : la bureaucratie rentière, qui favorise l’informel, et la bureaucratie réformatrice qui tend vers la production nationale mais qui est minoritaire. «L’éradication totale de ce marché est utopique dans tous les pays du monde. La difficulté est de le contenir dans une marge autour de 2% du marché formel. Il faut donc une volonté politique forte pour s’attaquer à l’informel.

    Ce marché doit être éradiqué par le haut et non par le dernier maillon de la chaîne, le petit revendeur sur les trottoirs », dit-il. Eradiquer l’informel par le haut ? Qui sont ces «gens d’en haut» qui sont derrière l’explosion de ce phénomène ? Une énigme question qui ne trouve, jusque- là, pas de réponse. Une chose est sûre, ce ne sont pas ces petits bambins qui étalent leurs marchandises sur le trottoir qui gangrènent l’économie nationale, car ces derniers ne sont que de simples chômeurs «impuissants» qui ne cherchent qu’à travailler. L’Union générale des commerçants et artisans Algériens (UGCAA) soutient que ces opérations ne décourageront pas les barons de l’informel. «Derrière ces marchés, se cachent des importateurs, des producteurs qui fuient les impôts mais aussi des contrebandiers», a déclaré récemment le porte-parole de cette organisation, Tahar Boulenouar.

    L’informel, combien ça coûte ?

    L’UGCAA estime, par ailleurs, que l’économie informelle coûte 400 milliards de dinars (environ 4 milliards de dollars) au Trésor public algérien, plus que le double de l’estimation officielle annoncée par le ministre du Commerce Mustapha Benbada, à savoir un coût de 155 milliards de DA. Pour l’UGCAA, l’économie informelle, plus connue sous le nom de «marché noir», serait développée et entretenue par des «lobbies très puissants». Pour sa part Abderrahmane Mebtoul estime que le commerce informel contrôle 65% des segments de première nécessité à savoir les fruits et légumes, les poissons, la viande blanche et rouge. Selon le même expert, les 70% d’Algériens qui perçoivent un salaire de 30 000 dinars consacrent 80% de leur revenu au niveau de sphère informelle du textile. Citant l’Office national des statistiques (ONS), Abderrahmane Mebtoul a relevé que plus 50% de la population active est dans l’économie informelle.

    A fin mars 2011, le ministère du Commerce avait recensé 765 sites de commerce informel à travers le pays, dans lesquels activent plus de 75 000 commerçants occasionnels. Les pertes financières de l’Etat, du fait de la formidable prolifération du commerce informel, étaient estimées en 2011 à plus de 10 milliards d’euros par an. Des chiffres avancés en 2011 par le ministre du Commerce, Benbada, indiquent que les transactions sans facture durant les trois dernières années ont été estimées à 155 milliards de dinars, soit un peu plus d’un milliard d’euros.

    Mehdi Ait Mouloud, Samedi 1 septembre, Le Jour d'Algerie

  • #2
    ... il faut que la sphère formelle soit d’une flexibilité, d’une profitabilité, d’une compétitivité telle qu’elle absorbe la sphère informelle. «Dans les pays développés, ce sont les entreprises compétitives qui ont permis à ceux qui sont restés dans la partie informelle de ne pas résister. Dans notre modèle de croissance, nous devrions avoir l’intelligence de renforcer l’économie réelle de manière à ce que l’informel gagne moins à l’extérieur, et ne puisse pas vivre»
    J'ai retenu cette analyse et je me demande si le 'formelle' n'aurait pas tendance naturel a faire de l'informelle s'il n'est pas surveillé, harcelé et pénalisé. Le gain facile attire même dans les pays développés. S'il n'y avait pas de contrôle, les restaurateurs nous feraient bouffé de la ***** même dans les pays développés.

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    • #3
      S'il n'y avait pas de contrôle, les restaurateurs nous feraient bouffé de la ***** même dans les pays développés.
      depuis quelque temps , je travaille dans un resto a paris , et la chose qui nous fait le plus peur ...c'est bien de provoquer une intoxication chez les clients, la c'est sur c'est grosse amande et problème très sérieux avec la justice....toute une vie ne suffi pas pour payer...par contre en algerie...ça sera toujours "méktoube rabi" ..quand tu vois le pain qui ce vend dans les marcher....a méme le sol , juste sur un papier journal....et que les gens achètent ...a qui es vraiment la faute ?? a la police?? au vendeur ?? non pas du tous...c'est a la personne qui achète son pain parterre.....il est quand méme le premier responsable de lui méme...et c'est comme ça pour tous, on juge le pouvoir publique et les "informaliteur " de tous nos maux mais en réalité , les victime de ça sont les premier responsable de leur propre situation ...
      tu tombe je tombe car mane e mane
      après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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      • #4
        ... c'est sur c'est grosse amande et problème très sérieux avec la justice....toute une vie ne suffi pas pour payer..
        Merci pour ce témoignage, et dire que certains économistes continue à penser que l'informel est un problème purement économique au quel il faut des solutions économiques.

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