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Le dialogue dans l’impasse Un Afghanistan à nos frontières ?

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  • Le dialogue dans l’impasse Un Afghanistan à nos frontières ?

    Pour l’heure, l’Algérie soutient mordicus la «solution politique» pour éviter le chaos malien. Mais un dialogue est-il possible avec des groupes islamistes extrêmement belliqueux ?


    Négocier ou intervenir ? Face à ce dilemme, l’Algérie assiste passivement à l’effondrement du Mali, naguère modèle africain de démocratie et de tolérance. Depuis le 27 juin dernier, les islamistes d’Ançar Eddine, les boutefeux du Mujao et les sanguinaires d’AQMI se sont ligués pour y imposer leur modèle de société, versant dans la barbarie et la bêtise. L’Algérie, médiateur traditionnel et historique sur le conflit touareg au Mali et partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme, a comme été assommée par le soleil brûlant du désert, laissant place à la Cédéao menée par le Burkina Faso de trouver un dénouement heureux à la crise. Si les médiateurs africains ne réussissent pas à désamorcer la bombe – leur plan d’action traîne en longueur –, le Mali, avec lequel nous partageons des frontières longues de 1000 km, risque de devenir une plaque tournante du djihadisme islamiste dans lequel règnent Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), composé essentiellement d’anciens membres du GSPC algérien, le Mujao qui prétend être un groupe dissident d’Al Qaîda fondé par des ressortissants d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’Ançar Eddine composé d’islamistes maliens exerçant de multiples exactions et brimades sur les populations.

    Le pays est aussi cerné par les islamistes shebab somaliens à l’Est et Boko Haram au Sud. Pour l’heure, l’Algérie soutient mordicus la «solution politique» pour éviter le chaos malien. Mais un dialogue est-il possible avec des groupes islamistes extrêmement belliqueux ? Le seul groupe avec lequel il serait peut-être envisageable de discuter serait Ançar Eddine. Mais ses rapports avec El Qaîda au Maghreb sont ambigus. Le président burkinabé, médiateur de la Cédéao, insiste pour qu’il se démarque d’AQMI avant de poursuivre les négociations.
    Par ailleurs, une solution au conflit nécessiterait, selon plusieurs spécialistes, une collaboration étroite entre l’Algérie et le Maroc, chose qui semble difficile à obtenir. Si la «solution politique» peut mener à l’échec, une intervention étrangère ouvrirait la boîte de Pandore. L’armée malienne étant démembrée et démunie, le Nord-Mali ne pourra être libéré qu’avec le concours de la Cédéao et des forces coalisées.


    Une intervention militaire étrangère


    Et l’Algérie dans tout ça ? Sa participation à une intervention militaire au Mali verrait l’Armée nationale et populaire embourbée dans une guerre à laquelle la population algérienne est fortement opposée. Si, au contraire, notre pays s’oppose à l’offensive, la défaite serait alors certaine.

    «Si les négociations échouent à cause du refus des radicaux islamistes de renoncer à l’imposition de la charia et leur rejet d’une présence de l’armée dans les régions nord, alors s’impose une offensive de l’armée avec les troupes de la Cédéao et surtout un soutien et appui de l’Algérie. Sous peine d’essuyer une défaite cuisante, ce cas de figure obligerait les groupes à revenir à la table de négociations», a expliqué Modibo Goita, dans un entretien au journal El Watan. Une offensive militaire sans la participation de l’Algérie pourrait aboutir, d’après lui, à une impasse sur le terrain, les affrontements militaires déborderaient les frontières maliennes et prendraient la forme d’actes sporadiques de violence et d’actes terroristes visant principalement les intérêts des pays occidentaux et des Etats impliqués dans l’intervention.

    Devant la gravité de la situation, le Mali pourrait, a-t-il pronostiqué, rechercher des alliances contre-nature, voire accepter l’installation de bases étrangères si son existence venait à être menacée.
    Le gouvernement malien semble, pour l’instant, aux abonnés absents, peinant à émerger après le coup d’Etat militaire contre le président Amadou Toumani Touré.

    Pendant ce temps, après avoir pris le contrôle des régions de Kidal, puis de Gao et de Tombouctou, les islamistes ont fêté hier la prise de la ville de Douentza. L’islam en noir et blanc qu’ils ont imposé dans ces régions ressemble à celui d’un autre pays mis à genoux par ceux qui ont une vision particulière de la religion : l’Afghanistan.


    El Watan - Amel Blidi
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