La triste nouvelle sur le sort du vice-consul algérien, Tahar Touati, est tombée samedi soir. Détenu depuis près de cinq mois avec trois autres diplomates algériens, parmi eux le consul Boualem Sias, il a été exécuté par ses ravisseurs du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Ils avaient menacé l’Algérie d’exécuter un des quatre otages si elle ne libérait pas trois terroristes, dont Necib Tayeb, alias Abou Abderrahmane Issehak Essoufi, chef de la commission juridique d’Al Qaïda au Maghreb, arrêté le 15 août dernier par les forces spéciales de l’ANP à Ghardaïa. Le Mujao menace et applique, reste à savoir quel sera le sort des trois autres Algériens détenus par le même groupe. Le Mujao a mis en exécution ses menaces. En tuant l’otage algérien les acolytes d’Abou Gaâgaâ tentent de mettre davantage de pression sur Alger, afin d’obtenir la libération du chef de la commission juridique d’Aqmi et deux de ses collaborateurs. Un chantage auquel l’Algérie n’a pas cédé depuis le lancement d’un ultimatum fixé par les terroristes et qui a pris fin avant-hier. Un refus qui, certes, a coûté la vie à Tahar Touati, mais un chantage qui ne fera pas changer de position à l’Algérie vis-à-vis du terrorisme. Sur ce registre, il est important de rappeler que l’Algérie est l’un des rares pays au monde qui refuse le paiement de rançon aux groupes terroristes, même dans les pires moments. Le triste sort de Tahar Touati est une leçon pour ceux qui doutent toujours de la position d’Alger sur ce sujet. Certes, la famille de Tahar Touati a perdu un être cher et l’Algérie aussi. Ce qui est sûr, c’est que l’Algérie, y compris la famille Touati, ont gagné une «bataille» contre les sbires d’Abou Gaâgaâ. Ce chef terroriste, à la tête d’une mystérieuse organisation criminelle appelée Mujao, tente de s’opposer à l’Algérie en s’attaquant à ses intérêts. Ce même chef notoire a ordonné et commandité quatre attaques terroristes sur le sol algérien. La première action terroriste menée par le Mujao a été perpétrée en novembre de l’année dernière, lorsque trois humanitaires occidentaux, deux Espagnols et un Italien, ont été enlevés du camp des réfugiés sahraouis à Tindouf. La deuxième attaque a, rappelons-le, ciblé le 3 mars dernier le siège de la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Tamanrasset, lorsque deux kamikazes s’y sont enfoncés avec leur véhicule bourré de près de 200 kg de TNT, faisant 23 blessés dont 19 gendarmes et 4 civils algériens. Les attentats commandités par ce mystérieux groupe terroriste qui cible uniquement l’Algérie, se sont multipliés aux frontières. En août dernier, une embuscade meutrière a visé une patrouille de GGF sur le tracé frontalier algéro-marocain. Bilan de l’attaque : 4 GGF assassinés. Les auteurs de cette attaque sont connus : il s’agit des terroristes du Mujao. Ces fous de Dieu sont également derrière l’attentat suicide qui a ciblé le siège du Commandement de la Gendarmerie nationale de Ouragla en août dernier. Lors de cette attaque, un officier de la gendarmerie a trouvé la mort et un gendarme grièvement blessé. Tous ces attentats ont été revendiqués par le Mujao. Cet acharnement sur l’Algérie a soulevé beaucoup de questions parmi les experts et observateurs. Ces derniers expliquent ces agissements visant l’Algérie comme étant de véritables «messages» de mains étrangères qui du mal à l’Algérie. Un pays géographiquement, militairement, économiquement et politiquement redoutable dans la région doit être atteint pour l’affaiblir. Voilà les raisons pour lesquelles les frappes des terroristes ne visent que l’Algérie. Un pays également connu pour son expérience contre le terrorisme et surtout soutenant la cause sahraouie. Tous ces ingrédients sont derrière cet acharnement sur l’Algérie.
Le jour d'Algérie
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