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L’Amérique sombre dans la pauvreté – Les méga riches et les « bouches inutiles » (Counterpunch)

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  • L’Amérique sombre dans la pauvreté – Les méga riches et les « bouches inutiles » (Counterpunch)

    Le grand soir info

    1 septembre 2012

    Paul CRAIG ROBERTS

    Les Etats-Unis se sont effondrés sur le plan social, politique, légal, constitutionnel, environnemental et moral. Le pays qui existe aujourd’hui n’est plus que l’ombre du pays où je suis né. Dans cet article, je vais traiter de l’effondrement économique des Etats-Unis. Dans les articles suivants je traiterais d’autres aspects du collapsus étasunien.
    Sur le plan économique, les Etats-Unis ont atteint le stade de la pauvreté. Comme dit Peter Edelman « Les petits salaires sont la norme. » Aujourd’hui dans l’Amérique de « la paix et la démocratie », la « seule superpuissance de la planète », un quart de la main d’oeuvre travaille pour un salaire de moins de 22 000 dollars par an (17 500 E), le seuil de pauvreté pour une famille de quatre personnes. Parmi ces personnes dont le salaire est si bas, il y a les diplômés des universités qui ont fait des emprunts énormes pour payer leurs études et qui partagent leur appartement avec trois ou quatre autres infortunés de leur espèce. Il y a aussi les familles monoparentales à qui le moindre problème de santé ou la perte de leur travail feraient perdre leur toit.
    Il y a ceux qui, avec un doctorat, enseignent à l’université comme professeur adjoint pour 10000 dollars (7 960 E) par an ou moins. Le domaine de l’éducation est toujours vendu comme un moyen de sortir de la pauvreté mais en fait il conduit de plus en plus à la pauvreté ou à des postes dans les services de l’armée.
    Selon Edelman, qui a étudié ces questions, 20,5 millions d’Etasuniens ont des revenus inférieurs à 9 500 dollars par an ce qui est la moitié du seuil de pauvreté pour une famille de trois.
    Il y a 6 millions d’Etasuniens qui ont comme seul revenu les tickets de nourriture. Cela signifie qu’il y a 6 millions d’Etasuniens qui vivent dans la rue ou sous les ponts ou chez des amis ou des parents. Les Républicains sans coeur continuent de vilipender l’assistance sociale mais Edelman dit que « en fait il n’y a plus d’assistance sociale ».
    En tant qu’économiste, je pense que le seuil de pauvreté tel qu’il a été établi est dépassé depuis longtemps. Il est quasi impossible pour trois personnes de vivre avec 19 000 dollars par an. Si l’on prend en compte le prix du loyer, de l’eau, du pain et de la nourriture la plus simple, une personne ne peut pas vivre aux Etats-Unis avec 6,333.33 dollars par an. En Thaïlande, on peut peut-être y arriver tant que le dollar se maintient mais pas aux Etats-Unis.
    Comme Dan Ariely (Duke University) et Mike Norton (Harvard University) l’ont démontré, 40 % de la populations des Etats-Unis, les 40 % les plus pauvres, possèdent 0,3 % c’est à dire trois dixièmes de un pour cent, de la richesse des Etats-Unis. Qui possède les 99,7 % restants ?
    Les 20 % les plus riches possèdent 84 % de la richesse nationale. Les Américains qui sont dans le troisième et quatrième quintile* -en majorité des Américains de la classe moyenne- en possèdent seulement 15,7 %. Il n’y a jamais eu une répartition aussi inégale des revenus dans le monde développé.
    Quand j’étais jeune, en face d’une telle disparité dans la répartition des revenus et de la richesse nationale, une disparité qui pose de toute évidence des problèmes dramatiques pour la politique économique, la stabilité politique et le management global de l’économie, les Démocrates auraient exigé qu’il y soit remédié et les Républicains auraient accepté à contre coeur.
    Mais pas aujourd’hui. Les deux partis politiques sont également prêts à se prostituer pour de l’argent.
    Les Républicains pensent que les souffrances des Etasuniens pauvres ne profitent pas assez aux riches. Paul Ryan et Mitt Romney sont déterminés à abolir tous les programmes d’aide à ceux que les Républicains appellent des « bouches inutiles ».
    Les « bouches inutiles » sont les travailleurs pauvres et l’ancienne classe moyenne dont les emplois ont été délocalisés à l’étranger pour que les dirigeants des entreprises puissent s’offrir des millions de dollars de bonus et distribuer des millions de dollars à leurs actionnaires. Pendant qu’une poignées de grands dirigeants se paient des yachts et des pin-up de Playboy, des dizaines de millions d’Etasuniens n’arrivent pas à s’en sortir.
    Selon la propagande politique, les « bouches inutiles » ne sont pas seulement un fardeau pour la société et les riches. Ce sont des sangsues qui forcent les honnêtes contribuables à payer pour qu’elles puissent mener une vie de loisirs confortable, regarder le sport à la TV et pécher la truite tout en poussant les kadis dans lesquelles elles ont rassemblé leurs possessions et en se prostituant pour pouvoir acheter un hamburger à MacDonald.
    La concentration de richesse et de pouvoir aux Etats-Unis aujourd’hui est bien supérieure à tout ce que mes professeurs d’économie, aussi diplômés soient-ils, ont pu imaginer dans les années 1960. Dans les quatre meilleures universités du monde dont il m’a été donné de faire partie, l’opinion générale était que la concurrence provoquée par le libre-échange empêcherait les trop grandes inégalités dans la répartition des revenus et de la richesse. Comme je l’ai appris par la suite, cette croyance était fondée sur une idéologie et non sur la réalité.
    Le Congrès, gagné par cette foi chimérique dans la perfection du libre-échange, a dérégulé l’économie pour créer un marché entièrement libre. La conséquence immédiate a été le recours à tout ce qui était auparavant illégal pour constituer des monopoles, se livres à toutes sortes de fraudes financières et autres, détruire la base productive des revenus du consommateur américain et concentrer tous les revenus et la richesse dans les mains des 1 %.
    L’administration « Démocratique » de Clinton, comme les administrations de Bush et d’Obama, étaient des adeptes de l’idéologie du libre-échange. L’inféodation des Clinton au Grand Capital a conduit, en particulier, à la suppression de l’aide aux familles avec des enfants à charge. Mais cette trahison des Américains en difficulté n’a pas suffi au Parti Républicain. Mitt Romney et Paul Ryan veulent réduire ou supprimer toutes les mesures qui empêchent les Américains dans la misère de mourir de faim et de devenir des sans abris.
    Les Républicains prétendent que la seule raison pour laquelle il y a de la pauvreté, c’est que le gouvernement utilise l’argent des contribuables pour subventionner les Etasuniens qui n’ont pas envie de travailler. Selon les Républicains, pendant que certains sacrifient leur loisirs et leur famille pour travailler dur, il y a des quantités d’assistés qui se la coulent douce sur le dos du contribuable.
    Le fait que les gens croient cette propagande insensée, ajouté à la délocalisation des jobs de millions d’Etasuniens de la classe moyenne, a réduit les Etasuniens à la pauvreté et a privé les villes, les comtés et le gouvernement fédéral des ressources d’impôts nécessaires, ce qui a provoqué des faillites au niveau local et gouvernemental et des déficits budgétaires massifs au niveau fédéral qui menacent le cours du dollar et son rôle comme monnaie de réserve.
    La destruction économique des Etats-Unis a profité aux méga riches qui possèdent maintenant des millions et des millions de dollars pour s’offrir tout ce que la vie peut offrir là où ça leur chante. Pendant ce temps, loin de la Riviera française, le département de la Sécurité Intérieure est en train de se doter de suffisamment d’armes pour maintenir les Etasuniens dépossédés sous contrôle.
    Paul Craig Roberts
    Paul Craig Roberts a été secrétaire adjoint au département du Trésor étasunien et rédacteur en chef associé du Wall Street Journal. Son dernier livre, Wirtschaft am Abgrund (Economies In Collapse) vient de sortir.
    Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/2012/08/28/americas-descent-into…
    Traduction : Dominique Muselet

  • #2
    L'Amérique peut tomber bas, bien bas mais jamais ne tomberont aussi bas que les zarabes!

    Ce qu'ils appellent eux pauvreté, chez nous , on appelle ca richesse!

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    • #3
      ... le rêve américain c'est terminé :22:

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      • #4
        bonjour

        Le problème n'est pas la dérégulation.

        La régulation n'était qu'un compromis d'après guerre qui ne devait pas durer car le pouvoir est resté bourgeois, oligarchique.

        La concentration des richesses est d'abord et avant tout le fruit des guerres et de la force; elle est ensuite renfoncée par les institutions antidémocratiques (oligarchiques) occidentales. L'état bourgeois s'est accaparé tous les domaines de la vie et a créé des monopoles (législatif, économique, social, culturel, ...etc), les a ensuite répartis entre état bourgeois et la bourgeoisie elle même.

        Ce partage des monopoles a été le compromis d'après guerre. La cession des monopoles qui revenait jusqu'ici à l'état oligarchique s'inscrit dans la même logique qui a présidé à la naissance des états modernes et qui consiste à concentrer toujours plus de richesses et de pouvoir aux mains d'une minorité.

        L'un des derniers monopole qui restera sans doute encore quelque temps aux mains de l'état sera la collecte des impôts (le racket) auprès des pauvres. Ce monopole disparaitra à son tour lorsque tout le monde sera endetté (vis à vis de la minorité de riches) au point de ne plus pouvoir rembourser.

        L'attribution unique de l'état oligarchique sera à la fin d'obliger les misérables endettés à travailler toute leur vie durant au service de la minorité des riches.

        L'invariant dans l'histoire de états modernes aura été d’être le garant ultime pour les riches. L'état aura tout au long de son histoire et jusqu'à son dernier souffle garantit aux riches la servitude des misérables pauvres endettés, expropriés, esclavagés, exploités, pillés, volés, abusés, trompés.
        Rebbi yerrahmek ya djamel.
        "Tu es, donc je suis"
        Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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        • #5
          Une "dictature" c'est un pouvoir qui affame son peuple et accorde la "démocratie" sur mesure aux riches; C'est le cas de l'Amérique d'Obama, l'Amérique des monopoles financiers. Ce système a mené à la misère le peuple américain.

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