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La jalousie, une folie pas si ordinaire

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  • La jalousie, une folie pas si ordinaire

    Je n'ai jamais considéré la jalousie comme une marque d'affection et une preuve d'amour, sans pour autant ne pas en connaitre et ressentir ces éclats mais à cela je préfère l'entière et totale confiance réciproque pour autant la jalousie est souvent à l'origine de bien des drames et quand elle se fait trop présente, trop prenante et trop envahissante, attention danger et adieu sérénité.

    ===

    En librairie, c'est un festival : La Jalousie, délices et tourments, Les Paranos, Plus jamais jaloux, La Dépendance amoureuse... À l'heure des couples « libres ensemble », pour reprendre le titre d'un ouvrage du sociologue François de Singly, certains pensaient peut-être la jalousie obsolète. Car peut-on craindre de perdre ce qu'on a choisi de ne pas « posséder » ? Apparemment oui. « C'est logique, confirme même le psychiatre et thérapeute de couple François-Xavier Poudat. En rompant avec l'institution, en abandonnant l'idée du contrat pour la vie, le couple s'est installé dans le « CDD », la précarité. Il vit dans l'immédiateté. Du coup, l'anxiété est permanente. Et l'on évolue alors entre la surconsommation de partenaires et la dépendance à l'autre - dont la jalousie est une manifestation. » D'où la suspicion généralisée. Dans Les Paranos, Damien Guyonnet parle même d'époque paranoïaque. Selon lui, en l'absence de modèles et de certitudes, c'est le fantasme qui nous gouverne. L'Autre, qu'il soit notre conjoint ou le voisin de palier, se transforme alors facilement en menace. Fantasme, quand tu nous tiens. Et quand tu dictes les scénarios délirants des jaloux...

    Scénario rocambolesque

    Car l'affection peut bien devenir folie, au sens où elle nous plonge dans des états limites - « hors de nous-mêmes ». Si tout le monde est en effet inquiet d'imaginer le départ de l'être aimé, certains sombrent dans le délire interprétatif paranoïaque. Et, même sans l'ombre d'un indice, vont concocter un scénario rocambolesque digne de figurer dans un polar. Pour la psychanalyste Sophie Cadalen, auteur d'un livre sur le couple (2), la jalousie n'a pas grand-chose à voir avec l'amour : « Le jaloux doit plutôt se pencher sur lui-même. Ce qui le terrorise, c'est ce désir non canalisé, la menace de cette énergie qu'il pressent au fond de lui... Et qu'il projette sur l'autre ! » Autrement dit, c'est le jaloux qui aurait des envies d'infidélités et de désirs obscurs. Et ne les assumerait pas.

    Pour la psychanalyste Marcianne Blévis, récemment auteur de La Jalousie, délices et tourments (Seuil), le symptôme est plus complexe encore. Il doit nous pousser à explorer plus loin notre histoire, bien avant la naissance d'un petit frère ou d'une petite soeur. « On retrouve au départ une situation d'insécurité. Par exemple, un tout petit bébé qui se retrouve brutalement projeté dans une situation de rupture : l'« enveloppe de beauté » qui le liait à sa mère s'est déchirée brutalement. Mère dépressive, rejetante, parent qui lui a refusé sa place inconsciemment... À un moment donné, il a senti un effondrement. » Un sentiment qui, d'après la psychanalyste, restera comme une petite douleur, un nuage noir suspendu sur lui, une menace.

    Une fêlure narcissique

    « Quand viendra le moment de la « mise en couple », qui lui rappellera cette première relation mère-enfant, cette angoise d'abondon, de perte, de manquepourra resurgir. La jalousie est en fait une « maladie de l'altérité », l'indice d'une difficulté à se différencier de l'autre, qui résulte de cette rupture archaïque et brutale d'avec sa mère.» Cette situation primordiale, vécue dans la toute petite enfance, peut en effet entraîner une « fêlure narcissique » que tout jaloux cherchera à combler avec son conjoint, considéré comme le « colmateur de toutes les brèches ». D'où le désir de s'approprier l'autre, de le « cerner », de le phagocyter. « La jalousie est une forme de dépendance, comme la boulimie ou la toxicomanie, précise François-Xavier Poudat. On est inconsciemment accro à la jalousie, car elle vient remplir le vide, envahir le psychisme, au même titre que n'importe quelle drogue. On est sous l'emprise de l'autre. »

    Parfois, le jaloux se retrouve obsédé par un fantôme : l'ex de son conjoint, oublié(e) depuis longtemps, ou un rival imaginaire : « Ce concurrent est fantasmé, explique Marcianne Blevis. À la fois aimé et détesté, il est paré de toutes les qualités, celles dont on se sent précisément dépourvu. » Comme le jaloux souffre d'un manque d'estime de soi, il cherche inconsciemment une « béquille » auprès du rival. « Freud parlait de sentiment d'homosexualité à l'égard du rival, poursuit la psychanalyste. J'ajouterais que le jaloux cherche aussi en lui une « reconnaissance homosexuée », une confirmation de cette identité sexuelle qui lui fait défaut. » Torturante, la jalousie est aussi un plaisir, voire un délice : « Elle peut être délicieuse car elle permet d'éviter de sombrer dans la routine à deux », explique Marcianne Blévis.

    Rival fantasmé


    La jalousie, piment érotique, soutien du désir ? Tous les couples ont besoin d'un « appel d'air », qui nous rappelle que rien n'est acquis, que convoitises et tentations existent. Dans son livre Corps de femmes, regards d'hommes (Nathan), le sociologue Jean-Claude Kauffmann se penche sur la réaction des hommes devant les seins nus de leur femme sur la plage. Jaloux, pas jaloux ? « Les hommes de 20 ans, en début de couple, n'apprécient pas beaucoup que leur femme enlève le haut... Alors que vers 40 ans, ils n'y sont plus hostiles. Peut-être parce que le tandem profite alors de ces « jeux de regards », de ce « désir flottant » des autres hommes qui, pourquoi pas, vient aussi nourrir la relation de couple », analyse le sociologue. N'est-ce pas aussi le principe de l'échangisme, si « tendance » dans les couples pseudolibérés ? En fait, estime Sophie Cadalen, « l'échangisme permet surtout de « cadrer » l'autre et de maîtriser sa propre jalousie. En s'adonnant à cette pratique, on contrôle la sexualité de l'autre, on l'enferme dans une « prison dorée » ». Jusqu'à ce que le rival fantasmé devienne suffisamment puissant et présent pour plonger le jaloux dans d'atroces souffrances. « Dans ces cas-là, le rival se transforme en celui qui vient « boucher » cet horizon de liberté, cet imprévu, ce « désir qui circule » entre les conjoints. Et on se retrouve à nouveau emprisonné, ligoté dans sa souffrance », explique la psychanalyste Sophie Cadalen. Sans parler des cas où, à force de pousser à bout le conjoint, on le jette dans les bras d'un(e) autre, en se disant : « J'avais bien raison »...

    À ce stade, le psychanalyste peut aider la personne jalouse à mettre des mots sur une situation passée, à identifier ce « petit nuage noir », cette insécurité première, ce « manque d'être » qui l'empêche d'accéder à sa liberté. Parmi toutes les « victimes » possibles, une petite fille « interdite de féminité » par sa mère, une autre souffrant de l'absence d'un père qu'elle n'aurait pas réussi à retenir auprès d'elle... « Une de mes patientes, Pauline, « faisait les poches » de son mari jusqu'à en être malade, explique Marcianne Blévis. En réalité, elle cherchait à s'approprier un univers masculin qui lui était totalement étranger, et sur lequel elle fantasmait. »

    Mais que l'on se rassure : il y a plus grave qu'être jaloux : n'éprouver jamais aucune jalousie. « Un de mes patients, Xavier, se glorifiait à 45 ans de sa « non-possessivité », raconte encore Marcianne Blévis. Il pratiquait l'échangisme, jetait les femmes de sa vie dans les bras des autres hommes... Privé de ses racines, il avait en réalité choisi d'être « absent à lui-même », décidé qu'il n'était rien. Quand cet homme a repris sa place et retrouvé son estime de soi, il a peu à peu découvert une forme normale de jalousie. Et il a recommencé à vivre. »

    Par Le figaro

  • #2
    DES JALOUSIES ce sont des persiennes AUSSI.....

    ceci dit tout le monde est un jaloux potentiel ..pas seulement en amour ...

    mais elle fait souffrir celui qui la ressent et celui qui en est la victime...

    c'est un grand manque de confiance en soi avant tout...

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    • #3
      "jaloux potentiel"
      pas très grave alors....

      on est "TOUT" potentiellement

      personnellement, je ne suis ni jalouse ni envieuse...

      à une époque, mon mari était même un peu vexé de cette absence de jalousie

      aujourd'hui, quand il voit certains de ses amis, se faire fouiller les poches, il en est heureux

      par contre, si j'apprenais sa trahison, ce n'est pas de la jalousie que j'en éprouverais
      mais une très grande tristesse

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