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Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme

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  • Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme

    (1)

    La doctrine de Marx suscite, dans l'ensemble du monde civilisé, la plus grande hostilité et la haine de toute la science bourgeoise (officielle comme libérale), qui voit dans le marxisme quelque chose comme une "secte malfaisante".

    On ne peut pas s'attendre à une autre attitude, car dans une société fondée sur la lutte des classes, il ne saurait y avoir de science sociale "impartiale".

    Toute la science officielle et libérale défend, d'une façon ou de l'autre, l'esclavage salarié, cependant que le marxisme a déclaré une guerre implacable à cet esclavage. Demander une science impartiale dans une société fondée sur l'esclavage salarié, est d'une naïveté aussi puérile que de demander aux fabricants de se montrer impartiaux dans la question de savoir s'il convient de diminuer les profits du Capital pour augmenter le salaire des ouvriers.

    Mais ce n'est pas tout. L'histoire de la philosophie et l'histoire de la science sociale montrent en toute clarté que le marxisme n'a rien qui ressemble à du "sectarisme" dans le sens d'une doctrine repliée sur elle-même et ossifiée, surgie à l'écart de la grande route du développement de la civilisation universelle. Au contraire, Marx a ceci de génial qu'il a répondu aux questions que l'humanité avancée avait déjà soulevées. Sa doctrine naquit comme la continuation directe et immédiate des doctrines des représentants les plus éminents de la philosophie, de l'économie politique et du socialisme.

    La doctrine de Marx est toute-puissante, parce qu'elle est juste. Elle est harmonieuse et complète ; elle donne aux hommes une conception cohérente du monde, inconciliable avec toute superstition, avec toute réaction, avec toute défense de l'oppression bourgeoise, Elle est le successeur légitime de tout ce que l'humanité a créé de meilleur au XIX° siècle : la philosophie allemande, l'économie politique anglaise et le socialisme français. C'est à ces trois sources, à ces trois parties constitutives du marxisme, que nous nous arrêterons brièvement.

    Le matérialisme est la philosophie du marxisme, Au cours de toute l'histoire moderne de l'Europe et surtout à la fin du XVIII° siècle, en France, où se déroulait une lutte décisive contre tout le fatras du Moyen-Age, contre la féodalité dans les institutions et dans les idées, le matérialisme fut l'unique philosophie conséquente, fidèle à tous les enseignements des sciences naturelles, hostile aux superstitions, au cagotisme, etc. Aussi les ennemis de la démocratie s'appliquèrent-ils de toutes leurs forces à "réfuter" le matérialisme, à le discréditer, à le calomnier ; ils défendaient les diverses formes de l'idéalisme philosophique qui de toute façon se réduit toujours à la défense ou au soutien de la religion. Marx et Engels défendirent résolument le matérialisme philosophique, et ils montrèrent maintes fois ce qu'il y avait de profondément erroné dans toutes les déviations à l'égard de cette doctrine fondamentale. Leurs vues sont exposées avec le plus de clarté et de détails dans les ouvrages d'Engels : Ludwig Feuerbach et l'Anti-Dühring, qui, comme le Manifeste du Parti communiste, sont les livres de chevet de tout ouvrier conscient.

    Mais Marx ne s'arrêta pas au matérialisme du XVIIIe siècle, il poussa la philosophie plus avant. Il l'enrichit des acquisitions de la philosophie classique allemande, surtout du système de Hegel, lequel avait conduit à son tour au matérialisme de Feuerbach. La principale de ces acquisitions est la dialectique, c'est-à-dire la théorie de l'évolution, dans son aspect le plus complet, le plus profond et le plus exempt d'étroitesse, théorie de la relativité des connaissances humaines qui nous donnent l'image de la matière en perpétuel développement. Les récentes découvertes des sciences naturelles - le radium, les électrons, la transformation des éléments - ont admirablement confirmé le matérialisme dialectique de Marx, en dépit des doctrines des philosophes bourgeois et de leurs "nouveaux" retours à l'ancien idéalisme pourri.

    Approfondissant et développant le matérialisme philosophique, Marx le fit aboutir à son terme logique, et il l'étendit de la connaissance de la nature à la connaissance de la société humaine. Le matérialisme historique de Marx fut la plus grande conquête de la pensée scientifique. Au chaos et à l'arbitraire qui régnaient jusque-là dans les conceptions de l'histoire et de la politique, succéda une théorie scientifique remarquablement cohérente et harmonieuse, qui montre comment, d'une forme d'organisation sociale, surgit et se développe, par suite de la croissance des forces productives, une autre forme, plus élevée, - comment par exemple le capitalisme naît du féodalisme.

    De même que la connaissance de l'homme reflète la nature qui existe indépendamment de lui, c'est-à-dire la matière en voie de développement, de même la connaissance sociale de l'homme (c'est-à-dire les différentes opinions et doctrines philosophiques, religieuses, politiques, etc.), reflète le régime économique de la société. Les institutions politiques s'érigent en superstructure sur une base économique. Nous voyons, par exemple, comment les différentes formes politiques des Etats européens modernes servent à renforcer la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat.
    La philosophie de Marx est un matérialisme philosophique achevé, qui a donné de puissants instruments de connaissance à l'humanité et à la classe ouvrière surtout.

    Après avoir constaté que le régime économique constitue la base sur laquelle s'érige la superstructure politique, Marx réserve son attention surtout à l'étude de ce régime économique. L'oeuvre principale de Marx, le Capital, est consacrée à l'étude du régime économique de la société moderne, c'est-à-dire capitaliste.

    L'économie politique classique antérieure à Marx naquit en Angleterre, pays capitaliste le plus évolué. Adam Smith et David Ricardo, en étudiant le régime économique, marquèrent le début de la théorie de la valeur-travail. Marx continua leur oeuvre. II donna un fondement strictement scientifique à cette théorie et la développa de façon conséquente. Il montra que la valeur de toute marchandise est déterminée par le temps de travail socialement nécessaire à la production de cette marchandise.

    Là où les économistes bourgeois voyaient des rapports entre objets (échange d'une marchandise contre une autre), Marx découvrit des rapports entre hommes. L'échange de marchandises exprime le lien établi par l'intermédiaire du marché entre les producteurs isolés. L'argent signifie que ce lien devient de plus en plus étroit, unissant en un tout indissoluble toute la vie économique des producteurs isolés. Le capital signifie le développement continu de ce lien : la force de travail de l'homme devient une marchandise. Le salarié vend sa force de travail au propriétaire de la terre, des usines, des instruments de production.

    L'ouvrier emploie une partie de la journée de travail à couvrir les frais de son entretien et de celui de sa famille (le salaire) ; l'autre partie, à travailler gratuitement, en créant pour le capitaliste la plus-value, source de profit, source de richesse pour la classe capitaliste.

    La théorie de la plus-value constitue la pierre angulaire de la théorie économique de Marx. Le capital créé par le travail de l'ouvrier pèse sur l'ouvrier, ruine les petits patrons et crée une armée de chômeurs. Dans l'industrie, la victoire de la grosse production est visible d'emblée ;

    nous observons d'ailleurs un phénomène analogue dans l'agriculture : la supériorité de la grosse exploitation agricole capitaliste augmente, l'emploi des machines se généralise, les exploitations paysannes voient se resserrer autour d'elles le noeud coulant du capital financier, elles déclinent et se ruinent sous le joug de leur technique arriérée. Dans l'agriculture les formes de ce déclin de la petite production sont autres, mais le déclin lui-même est un fait incontestable.

  • #2
    (2)

    Le capital qui bat la petite production, conduit à augmenter la productivité du travail et à créer la prépondérance des associations de gros capitalistes. La production elle-même devient de plus en plus sociale, - des centaines de milliers et des millions d'ouvriers sont réunis dans un organisme économique coordonné, tandis qu'une poignée de capitalistes s'approprient le produit du travail commun. L'anarchie de la production grandit, crises, course folle à la recherche de débouchés, existence non assurée pour la masse de la population.

    Tout en augmentant la dépendance des ouvriers envers le capital, le régime capitaliste crée la grande puissance du travail unifié.
    Marx a suivi le développement du capitalisme depuis les premiers rudiments de l'économie marchande, l'échange simple, jusqu'à ses formes supérieures, la grande production. Et l'expérience de tous les pays capitalistes, vieux et neufs, montre nettement d'année en année, à un nombre de plus en plus grand d'ouvriers, la justesse de cette doctrine de Marx. Le capitalisme a vaincu dans le monde entier, mais cette victoire n'est que le prélude de la victoire du Travail sur le Capital.

    Lorsque le régime féodal fut renversé et que la "libre" société capitaliste vit le jour, il apparut tout de suite que cette liberté signifiait un nouveau système d'oppression et d'exploitation des travailleurs, Aussitôt diverses doctrines socialistes commencèrent à surgir, reflet de cette oppression et protestation contre elle. Mais le socialisme primitif était un socialisme utopique. Il critiquait la société capitaliste, la condamnait, la maudissait ; il rêvait de l'abolir, il imaginait un régime meilleur ; il cherchait à persuader les riches de l'immoralité de l'exploitation.

    Mais le socialisme utopique ne pouvait indiquer une véritable issue. Il ne savait ni expliquer la nature de l'esclavage salarié en régime capitaliste, ni découvrir les lois de son développement, ni trouver la force sociale capable de devenir le créateur de la société nouvelle.

    Cependant les révolutions orageuses qui accompagnèrent partout en Europe et principalement en France la chute de la féodalité, du servage, montraient avec toujours plus d'évidence que la lutte des classes est la base et la force motrice du développement.

    Pas une seule liberté politique n'a été conquise sur la classe des féodaux sans une résistance acharnée. Pas un seul pays capitaliste ne s'est constitué sur une base plus ou moins libre, démocratique, sans qu'une lutte à mort n'ait mis aux prises les différentes classes de la société capitaliste. Marx a ceci de génial qu'il fut le premier à dégager et à appliquer de façon conséquente l'enseignement que comporte l'histoire universelle. Cet enseignement, c'est la doctrine de la lutte de classes.

    Les hommes ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d'eux-mêmes, tant qu'ils n'auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales, à discerner les intérêts de telles ou telles classes. Les partisans des réformes et améliorations seront dupés par les défenseurs du vieil ordre de choses, aussi longtemps qu'ils n'auront pas compris que toute vieille institution, si barbare et pourrie qu'elle paraisse, est soutenue par les forces de telles ou telles classes dominantes. Et pour briser la résistance de ces classes, il n'y a qu'un moyen : trouver dans la société même qui nous entoure, puis éduquer et organiser pour la lutte, les forces qui peuvent - et doivent de par leur situation sociale - devenir la force capable de balayer le vieux et de créer le nouveau.

    Seul le matérialisme philosophique de Marx a montré au prolétariat la voie à suivre pour sortir de l'esclavage spirituel où végétaient jusque-là toutes les classes opprimées. Seule la théorie économique de Marx a expliqué la situation véritable du prolétariat dans l'ensemble du régime capitaliste.

    Les organisations prolétariennes indépendantes se multiplient dans le monde entier, de l'Amérique au Japon, de la Suède à l'Afrique du Sud. Le prolétariat s'instruit et s'éduque en menant sa lutte de classe ;

    il s'affranchit des préjugés de la société bourgeoise, il acquiert une cohésion de plus en plus grande, il apprend à apprécier ses succès à leur juste valeur, il retrempe ses forces et grandit irrésistiblement.

    Lénine 1913

    uqac

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    • #3
      Le "catéchisme" du parfait révolutionnaire et du vrai "démocrate" : le marxisme-léninisme !!

      Le "guide" universel et scientifique des opprimés de notre monde : le marxisme-léninisme !!

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      • #4
        Les opportunistes, les arrivistes et les gens aux préjugées médiévaux, ainsi que les partisans de toutes les formes de régression et d'exploitation de l'homme par l'homme ne seront pas contents, du tout, de cet article éminent !!

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        • #5
          Un petit texte qui nous donne les clés pour comprendre les magouilles, les discours trompeurs, les causes véritables des malheurs de notre vie et de notre monde !

          Et cela, sans chimères, sans blabla vides de sens, sans contes de milles et nuits !!

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          • #6
            t'es tous seul a commenter ton post même tes copains ne croient plus a cela :22: je te laisse avec ton idole
            "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

            Commentaire


            • #7
              Du marxisme

              @Elghifari

              Il vrai que que je n'ai pas lu tout le texte que tu as posté. L’idéologie du marxisme-léninisme, pour moi, c'est un peu loin : première année sciences éco à l'université...

              Mais je vous promets de lire le texte et de poster un avis.
              Comme premier commentaire, je peux déjà dire que l'abandon d'une certaine idée du socialisme scientifique chez nous ne nous amené que à l'économie de bazar.
              Un capitalisme sauvage ou le règne des gueux - hacha les gens propres de ce pays - s'étend, de l'enrichissement facile, de l’opportunisme, une corruption à outrance, une économie dans laquelle on tolère que les riches deviennent plus riches, quels que soient les moyens, et que les pauvres deviennent plus pauvres...Poussées au désespoir, des pères de familles se suicident...
              Quelle que soit l’idéologie choisie, si elle permet vraiment plus de justice sociale et de moralité, je l'accepte.

              Commentaire


              • #8
                @makahina

                @Elghifari

                Il vrai que que je n'ai pas lu tout le texte que tu as posté. L’idéologie du marxisme-léninisme, pour moi, c'est un peu loin : première année sciences éco à l'université...

                Mais je vous promets de lire le texte et de poster un avis.
                Comme premier commentaire, je peux déjà dire que l'abandon d'une certaine idée du socialisme scientifique chez nous ne nous amené que à l'économie de bazar.
                Un capitalisme sauvage ou le règne des gueux - hacha les gens propres de ce pays - s'étend, de l'enrichissement facile, de l’opportunisme, une corruption à outrance, une économie dans laquelle on tolère que les riches deviennent plus riches, quels que soient les moyens, et que les pauvres deviennent plus pauvres...Poussées au désespoir, des pères de familles se suicident...
                Quelle que soit l’idéologie choisie, si elle permet vraiment plus de justice sociale et de moralité, je l'accepte.
                Je salue ta réponse pleine de pondération et de perspicacité.

                Et cela contraste avec les "commentaires" de la part de personnes n'ayant rien pigé ni rien compris que seulement les propagandes mensongères de l'"ennemi de classe" des millions d'opprimés de par le monde...

                Commentaire


                • #9
                  @zemfir

                  t'es tous seul a commenter ton post même tes copains ne croient plus a cela je te laisse avec ton idole
                  __________________
                  Le miaou joue avec ta souris; c'est pourquoi tu ne parviens pas à transcrire des observations déchiffrables !

                  Commentaire


                  • #10
                    Marx et Engels

                    Bonjour à tous
                    Le marxisme et la question nationale (Réaction d'un journal français communiste)

                    26
                    07-2009
                    Par « question nationale », nous entendons toutes les questions relatives au nationalisme, à l’internationalisme, à l’oppression de nations ou de minorités nationales par les puissances impérialistes.

                    L’une des caractéristiques prédominantes de notre époque est l’intensification de la division internationale du travail, qui marque de son empreinte l’ensemble des relations sociales, politiques et militaires, à l’échelle mondiale. Aucun pays – aussi puissant soit-il – ne peut s’y soustraire. Ce phénomène est indissociable de la concentration du capital, qui a atteint, elle aussi, un niveau de développement sans précédent. Quelques milliers d’individus, à la tête d’entreprises capitalistes gigantesques, tiennent en leurs mains les destinées de la planète.

                    Les traits fondamentaux de l’impérialisme sont la position dominante du secteur financier, la concentration et l’exportation du capital et la conquête – par des moyens « pacifiques » ou par la guerre – de marchés et de ressources naturelles à travers le monde. Les grands groupes capitalistes ont, plus que jamais, intégré les économies « nationales » en une seule économie mondiale. Mais contrairement à ce que prétendent certains intellectuels, cette « globalisation » de l’économie n’est pas un phénomène nouveau. Marx l’avait déjà identifié et expliqué dans Le Manifeste du Parti Communiste, au milieu de XIXe siècle. La domination du secteur financier n’est pas, non plus, un fait nouveau, comme le démontre Lénine dans son Impérialisme, stade suprême du capitalisme, publié en 1916. Seulement, ces caractéristiques de l’impérialisme ont atteint un niveau de développement beaucoup plus élevé qu’à l’époque de Marx et de Lénine.

                    Par exemple, une seule entreprise de la grande distribution, Walmart, réalise un chiffre d’affaires (351 milliards de dollars) nettement supérieur au PNB de la Belgique (323 milliards en 2005) et deux fois supérieur à celui de l’Afrique du Sud (165 milliards). Les bénéfices de Walmart s’élèvent à plus de 11 milliards de dollars, soit l’équivalent du PNB de la Jordanie. Avec 20 millions de clients par jour, l’entreprise emploie 1,9 million de salariés. Sur le marché américain, un article de consommation courante sur cinq et un jouet pour enfant sur deux sont vendus par Walmart. Le groupe Carrefour réalise un chiffre d’affaires de 77 milliards d’euros et emploie près d’un demi-million de salariés. Selon Forbes magazine (septembre 2007), un seul capitaliste, Bill Gates, possède une fortune personnelle de 59 milliards de dollars, une somme qui suffirait à l’élimination de la pauvreté à une échelle continentale.

                    Constatant cette « mondialisation », les théoriciens du réformisme, dont les intellectuels « marxiens », en ont tiré des conclusions complètement erronées. Au début de la première guerre mondiale Karl Kautsky a développé une théorie selon laquelle l’interpénétration des économies nationales et le développement d’une économie capitaliste mondiale aboutiraient, à terme, à l’émergence d’un seul « trust » capitaliste mondial, qui réunirait les impérialismes rivaux en un seul impérialisme, sous l’égide d’un seul Etat mondial. Sous le régime de cet « ultra-impérialisme », expliquait Kautsky, il n’y aurait plus de guerres. La paix règnerait sur terre, parce que les rivalités impérialistes qui avaient débouché sur la guerre de 1914 n’existeraient plus.

                    Il est assez facile d’abolir les contradictions du capitalisme dans un livre. Mais la théorie de la « non-territorialité » du capitalisme ne correspond à aucune réalité. L’internationalisation de l’économie n’a pas mené et ne peut pas mener, sous le capitalisme, à l’effacement des Etats nationaux. Loin de s’effacer, des frontières s’érigent là où il n’y en avait pas – comme par exemple suite à l’éclatement de l’URSS ou au démembrement de la Yougoslavie. Les grandes puissances se livrent à une lutte impitoyable pour le contrôle des marchés et des ressources naturelles, et pour consolider leurs « zones d’influence ». Le marché « globalisé » est le terrain de bataille des grands groupes capitalistes et des Etats qui les soutiennent.

                    L’exacerbation des antagonismes nationaux

                    La guerre en Irak, la guerre en Afghanistan, les menaces proférées contre l’Iran, tout comme les guerres en Afrique et les guerres récentes entre les pays de l’ex-Yougoslavie, sont autant d’expressions de l’exacerbation des antagonismes entre les puissances impérialistes au cours de la dernière période. Elles sont une expression de la contradiction entre le caractère international de l’économie et la division du monde en Etats nationaux. La classe capitaliste de chaque pays, appuyée par les moyens diplomatiques, économiques et militaires de son appareil d’Etat national, s’efforce d’accroître ses profits, son pouvoir et sa position mondiale au détriment de ses rivaux. Sarkozy ne cherche pas à vendre des Boeing et des F16 – ni Bush des Airbus et des Rafales. Le capitalisme signifie la division du monde en entités économiques et étatiques rivales. Tant que le capitalisme existera, il n’en sera pas autrement.

                    La contradiction entre la division du monde en entités nationales et le caractère mondial de l’économie était à l’origine des deux guerres mondiales, et elle constitue la cause fondamentale de toutes les guerres capitalistes. Par l’annexion de territoires et la destruction massive des moyens de production, les Etats belligérants s’efforcent de surmonter, du moins partiellement, les contraintes imposées par l’Etat national. La nécessité historique du socialisme réside dans le besoin de résoudre cette contradiction par la suppression de la propriété privée des moyens de production et par l’abolition de la forme étatique qui correspond à la rivalité capitaliste, à savoir l’Etat national.

                    L’émergence de l’Etat national

                    Marx et Engels expliquaient qu’à un certain stade de leur développement, les forces productives entrent en contradiction avec l’ordre social existant. En France, l’Ancien Régime, avec ses restrictions féodales et semi-féodales tendant à protéger les intérêts de l’aristocratie terrienne, est devenu un obstacle au développement des moyens de production. La nécessité de renverser l’ordre ancien et de libérer les forces de production constituait la force motrice de la révolution de 1789-1794. Il fallait établir un marché national par la suppression des obstacles au commerce et au mode de production capitaliste, dans le but de renforcer la position de la bourgeoisie française en Europe et dans le monde. Il fallait créer un Etat – un système de lois, une administration, un appareil répressif et militaire – pour défendre et augmenter le pouvoir de la bourgeoisie. L’épuisement du mouvement révolutionnaire, notamment après la bataille victorieuse de Fleurus, a inauguré une période de réaction qui a mené à l’instauration du régime bonapartiste. La fonction historique des guerres napoléoniennes était la création d’un environnement international permettant la consolidation de l’accomplissement essentiel de la Révolution française, à savoir la dictature économique et politique de la classe capitaliste.

                    L’Etat national est donc un phénomène historique récent, dont l’émergence est liée à l’essor de la classe capitaliste. Sa base économique a été préparée progressivement, au cours du Moyen-Age, par le déclin du système féodal et la généralisation de l’économie marchande et des échanges monétaires. Les principaux Etats nationaux d’Europe continentale ont pris forme pendant le siècle qui s’étend de la Révolution française à l’unification allemande, en 1870. Les révolutions bourgeoises, en Hollande et en Grande-Bretagne, avaient eu lieu dans la période précédente. En Hollande, la révolution a pris la forme d’une guerre de libération nationale contre l’Espagne, au XVIe siècle. En Grande-Bretagne, le développement des rapports de production capitalistes et la consolidation de l’Etat national ont été préparés par la guerre civile (1642-1648) et l’établissement de la République, sous Cromwell. En Amérique, la révolution bourgeoise-nationale a été accomplie par la guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne (1775-1783), puis par la guerre contre les « confédérés » sudistes (1861-1865).

                    La création d’Etats nationaux était un phénomène progressiste, à l’époque. Elle favorisait le développement du capitalisme, et donc la base matérielle et sociale du socialisme. La formidable impulsion donnée au développement des moyens de production, grâce à l’abolition des contraintes féodales, plaçait les premiers Etats capitalistes – ceux d’Europe et les Etats-Unis – à l’avant-garde du progrès humain. Mais le capitalisme européen et américain ne pouvait poursuivre son expansion que par l’assujettissement du reste du monde. La « ruée vers l’Afrique » de l’impérialisme occidental a abouti au découpage du continent africain, au moyen de répressions impitoyables et de guerres particulièrement sanglantes. Le Moyen-Orient, la Chine, le Sud-Est Asiatique et le sous-continent indien ont subi le même sort. Les Etats-Unis ont transformé l’Amérique latine en son « arrière-cour ». Pataugeant dans le sang des peuples soumis, les puissances impérialistes ont consolidé leur emprise sur l’Afrique et l’ensemble du « Tiers-Monde ».

                    Révolution anti-coloniale

                    Lors des insurrections et des guerres de libération nationale qu’ont menées les peuples colonisés, notamment dans la deuxième moitié du XXe siècle, des centaines de millions de travailleurs, de paysans appauvris et autres « esclaves du capital » se sont soulevés contre l’impérialisme, contre l’oppression et l’exploitation. Les puissances européennes ne pouvaient plus maintenir la domination coloniale directe. Cependant, malgré l’indépendance formelle des anciennes colonies, elles sont restées sous la domination des puissances impérialistes, par le biais du système financier et des termes d’échanges défavorables. La pression du marché mondial pénalise les anciennes colonies, en raison de leur retard technologique. Même dans les pays où la révolution anti-coloniale a abouti à l’abolition du capitalisme – y compris la Chine –, il s’est avéré impossible de maintenir indéfiniment des économies planifiées face à la pression du marché mondial, surtout après la restauration du capitalisme en ex-URSS.





                    PS : A suivre

                    Commentaire


                    • #11
                      Marx et Engels : Donnons la parole aux spécialistes

                      @Elghifari
                      N'étant pas spécialiste de la question, comme je ne milite au sein d'aucun parti politique, je préfère " donner " la parole aux spécialistes de la question. Donc je poste une riposte d'un journal français communiste, que j'ai trouvé très pertinente.

                      Mon avis personnel : Ceux qui pensent qu'avec l’effondrement du bloc socialiste, c'est le bonheur des peuples, à mon avis, ceux-là n'ont rien compris ....à la guerre du Vietnam...

                      Commentaire


                      • #12
                        Marx et Engels : Donnons la parole aux spécialistes

                        La riposte : Suite :
                        Les ravages de l’impérialisme en Afrique, la pauvreté écrasante dans laquelle vit la masse de la population, les famines, les innombrables massacres et migrations forcées, les guerres « par procuration » auxquelles se livrent la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Belgique et d’autres puissances pour le contrôle des ressources naturelles – tout cela inflige des souffrances terribles aux peuples de ce continent. Malgré l’indépendance nominale des Etats africains, le pillage du continent s’est intensifié massivement depuis l’époque de la colonisation. Dans un pays comme le Nigeria « indépendant », avec ses vastes ressources pétrolières, la majorité de la population sombre dans une misère infernale. Seules l’unification du continent et une planification socialiste des moyens de production à l’échelle continentale permettraient l’émancipation complète de la domination impérialiste. Sur cette base, au lieu de servir à l’enrichissement des capitalistes des pays impérialistes et des classes dirigeantes indigènes, les immenses richesses du continent africain pourraient rapidement et radicalement transformer les conditions de vie de la masse de la population.

                        La question nationale ne concerne pas seulement les pays anciennement colonisés et le monde sous-développé. Il n’y a pas une seule région du monde qui ne soit pas touchée par des tensions nationales. Même dans les principaux pays impérialistes, la question nationale se présente sous une variété de formes : en Grande-Bretagne avec la recrudescence du nationalisme en Ecosse et au Pays de Galles, et la division de l’Irlande ; en Espagne avec les nationalismes catalan, basque et galicien ; en Belgique, avec le regain de tensions entre Wallons et Flamands et la possibilité d’une division du pays. Il existe même un mouvement pour la sécession du Nord de l’Italie – la soi-disant Padania – du reste du pays. Même en France, le capitalisme s’est montré incapable de résoudre complètement la question de la Corse. Dans tous les pays, une discrimination s’exerce contre les minorités ethniques et raciales (Maghrébins et Africains en France ; Afro-américains et Hispaniques aux Etats-Unis, etc.). Dans l’ex-URSS, il y a la répression contre les Tchétchènes et d’autres nationalités. En Chine, il y a la discrimination et la répression contre les minorités nationales, dont notamment les Ouigours et les Tibétains. Il y a également la question des Kurdes – dont le territoire est divisé entre l’Iran, l’Irak et la Turquie.

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                        • #13
                          ceux-là n'ont rien compris ....à la guerre du Vietnam...
                          ni au goulag
                          "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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                          • #14
                            Impérialisme et anti-impérialisme

                            @Makahina

                            Cher Makahina, Heureusement pour les pays du tiers-monde, le cours actuel de l'Histoire fait bien les choses : le vieil impérialisme est concurrencé durement par certains pays émergents.

                            Ci-après un extrait :

                            Malgré la prétendue "fin du communisme" claironnée par la bourgeoisie occidentale lors de l’éclatement de l’URSS social-impérialiste, le monde bourgeois craque toujours sous le poids de ses propres contradictions : l’impérialisme chinois pousse vers l’abîme l’économie de ses concurrents, sur le plan commercial comme financier. Il remonte un nombre croissant de filières, y compris celles de hautes technologies qui ont longtemps assuré la domination économique des vieux pays impérialistes sur les pays semi-coloniaux transformés en pays ateliers et modifie le rapport de forces inter-impérialistes, avec de lourdes conséquences sur le tissu socio-économique des pays en déclin dont les élites (conscientes qu’à situation désespérée, moyens désespérés) partent en guerre contre le niveau de vie des travailleurs (flexibilité, retraites, éducation, sécurité sociale) et préparent déjà (en coulisses) un repartage militaire des pays dépendants que la Chine attire irrésistiblement à elle.
                            source :communisme-bolchevisme

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                            • #15
                              Le Goulag et Guantanamo

                              @ Zemfir : hahaha...vous savez, c'est pour rier que j'utilise ce " rien compris à la guerre du vietnam..."

                              Sérieusement : Ceux qui dénoncent le goulag sont ceux meme qui ont créé guantanamo..parait que les prisonniers de guantanamo partent, avec la bénidiction des impérialistes, en syrie pour combattre leurs frères musulmants...

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