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La Turquie inaugure l'oléoduc BTC si doux au coeur des américains

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  • La Turquie inaugure l'oléoduc BTC si doux au coeur des américains

    La Turquie a inauguré à Ceyhan l' oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan qui convoie l'or noir de la caspienne à l'occident et ne traverse que des pays amis des Etats-Unis. Le monde n'est il pas beau?

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    Plus d'un an après l'ouverture des vannes - 1 774 kilomètres plus à l'Est, à Bakou en Azerbaïdjan -, l'oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC) est enfin inauguré en grande pompe au terminal pétrolier de Ceyhan, petit port turc de la Méditerranée.

    Une trentaine de chefs d'États et de ministres, dont le secrétaire adjoint à l'Énergie américain, sont attendus demain pour la cérémonie officielle. Le précieux tuyau évacue le pétrole de la Caspienne vers les marchés occidentaux, et dans la « bataille des oléoducs » engagée en Asie centrale par la Chine, la Russie et les États-Unis, le BTC a une importance stratégique de premier plan : il ouvre un corridor énergétique est-ouest voulu par Washington.

    Ce projet a été porté à bout de bras par les Américains. Ils l'ont lancé dès 1994 lorsque l'Azerbaïdjan a mis en place « l'Opération du siècle » qui ouvrait le pays aux compagnies pétrolières étrangères. Sa construction, financée à 30 % par un consortium mené par le britannique BP et à 70 % par des banques gouvernementales américaine et japonaise ainsi que la Banque mondiale et la Berd, aura coûté plus de 4 milliards de dollars, soit 30 % de plus que prévu.

    Les embûches techniques, comme le franchissement des montagnes du Caucase, les polémiques sur l'impact environnemental ont retardé sa mise en route de six mois. Mais son tracé alambiqué permet au bout du compte de contourner l'Arménie, allié de Moscou, et surtout d'éviter la Russie et son quasi-monopole sur le transit des hydrocarbures dans la région. Le BTC ne traverse que des pays amis de Washington : l'Azerbaïdjan se rapproche de l'Otan, la Géorgie a basculé dans le camp américain et la Turquie est le fidèle allié de l'Oncle Sam. Selon l'ambassade américaine à Ankara, il s'agit d'un gage de stabilité car « les oléoducs et gazoducs transfrontaliers nécessitent un haut niveau de coopération entre les États et réduisent donc les tensions régionales ». En accédant directement aux immenses réserves de la Caspienne, l'Occident réduit également sa dépendance énergétique à l'égard du Moyen-Orient.

    Pas de conflit avec MoscouL'importance stratégique du BTC a été renforcée lors du raccordement du Kazakhstan le 16 juin dernier. Cette extension était indispensable pour rentabiliser ce colosse qui transportera un million de barils par jour. Des tankers achemineront l'or noir kazakh jusqu'à Bakou d'ici à la fin de l'année. À terme, ce pays d'Asie centrale, géant énergétique en devenir, pourrait fournir 20 millions de tonnes de brut par an au BTC. Malgré les tentatives de la Russie pour empêcher l'accord avec cette ancienne République soviétique, les Américains placent ainsi un pion dans le pré carré moscovite. Ils rattrapent aussi leur retard sur la Chine : un oléoduc alimente déjà le voisin asiatique depuis ce printemps.

    « Le BTC représente un échec pour Moscou, explique Ali Faik Demir, professeur de politique internationale à l'université Galatasaray d'Istanbul. Mais si les États-Unis cherchent à renforcer leur position, ils ne veulent surtout pas d'un conflit avec les Russes. » Ainsi, alors que l'axe est-ouest se renforce, Gazprom développe sans entrave une stratégie nord-sud articulée autour du gazoduc sous-marin « Blue Stream » afin d'assurer un débouché à ses exportations via la Turquie.

    Par Le figaro
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